La lecture à haute voix 1) Faut-il lire à voix haute ? Pourquoi lire à voix hau
La lecture à haute voix 1) Faut-il lire à voix haute ? Pourquoi lire à voix haute ? La lecture à voix haute est une activité de communication. Elle consiste à lire à autrui un texte qu’il ne connaît pas, dont il ne dispose pas pour lui faire partager une émotion, lui donner une information, provoquer une réaction, Elle nécessite une écoute attentive. Pour lire à voix haute, il faut avoir compris le texte. Il faut savoir lire pour déclamer un texte. Il faut être un lecteur expert si on veut faire passer des sentiments (c'est-à-dire sa façon de concevoir le texte). Cela suppose un choix des textes à lire en fonction des compétences de l’élève pour ne pas le mettre en difficulté. Mais la lecture à voix haute ne sert pas à vérifier des compétences de lecteur. C’est une activité qui porte sur la lecture mais qui n’est pas suffisante pour entrer dans la compréhension fine d’un texte. Ce n’est pas une étape vers la lecture silencieuse mais elle nécessite une lecture silencieuse préalable (qui elle vise la compréhension) La lecture à voix haute est une leçon de langue. Les erreurs détectées permettent une remédiation de la langue que la lecture silencieuse ne permet pas (prononciation, déchiffrage, hésitation) et une imprégnation de la langue (structures, tournures) La lecture à voix haute s’apprend. Elle demande un entraînement spécifique. Des activités programmées en classe aident à l’amélioration de la diction. On ne lit pas devant un public de façon innée. Enfin, elle contribue au renforcement de la personnalité de l’élève. Elle permet de mettre en œuvre des projets d’expression, des mises en scène théâtrales, des lectures spectacles, une présentation d’exposé, un livre cassette, la voix-off d’un montage multimédia …. 2) Travailler la lecture à haute voix (sur des textes que l’on connaît déjà) Lire à haute voix le passage d’une œuvre littéraire pour faire partager une interprétation, une émotion. Mettre en voix un texte (lecture théâtralisée) que l’on a déjà bien compris Pour cela, on se sera entraîné : - à l’articulation avec des jeux et des exercices de types « virelangue », téléphone arabe, - à moduler sa voix (vitesse, intensité,…) en fonction du sens du texte ou de son intention, - à utiliser sa respiration,… - à lire une même phrase en se mettant dans la peau de différents personnages MDL / AP IA 17 2009 Lire, en effectuant les regroupements nécessaires à la compréhension : problème de la segmentation des énoncés. - Proposer aux enfants des textes écrits en drapeau (on va à la ligne à chaque groupe de souffle) - En lecture silencieuse, faire tracer un trait après chaque « paquet de mots » qui vont ensemble. Ex : Le train roule dans / la nuit. (Segmentation erronée). Le train roule / dans la nuit. (Segmentation possible). Lire en utilisant la ponctuation comme marque rendant le découpage plus explicite dans un texte. Lire des dialogues en respectant les indications données par les verbes indiquant qui parle et comment. Pour cela, on aura travaillé sur : - les marques de ponctuation et leur concordance à l’oral - des phrases dans lesquelles le changement de ponctuation entraîne une modification du sens. Ex : « Le maître lui enfonce le bonnet sur ses oreilles. » « Le maître, lui, enfonce le bonnet sur ses oreilles. » - des textes non ponctués (demander aux élèves de rétablir la ponctuation dans un texte d'où on l'a fait disparaître). - des textes constitués de phrases un peu longues dans lesquels le respect de la ponctuation est une condition pour se faire comprendre. Lire en regardant l’auditoire, c'est- à-dire en ayant préalablement saisi visuellement et mémorisé la phrase à dire, avant de l’oraliser. Cette tâche est favorisée lorsque l’on donne à l’enfant un texte écrit gros et en drapeau (on va à la ligne à chaque groupe de souffle). Rétablir la segmentation prosodique d'un texte connu, après qu'un adulte en ait fait une oralisation absurde (Par exemple, en s’arrêtant à la fin de la ligne et non en fin de phrase ou en scindant les propositions) 3) Lecture magistrale à haute voix Référence : Document d’application des programmes – Littérature Cycle 3 ; collection école ; Ministère de l’Education nationale (DESCO) ; édition SCÉRÉN Page 6 : la lecture des œuvres A. Définition C’est une lecture obligatoirement préparée. (On peut faire une distinction avec lecture à voix haute : oralisation spontanée du texte). C’est une lecture interprétative ; le lecteur a pour objectif premier « d’accrocher » son auditoire. On lit le texte, rien que le texte, tout le texte sans en changer un seul mot ! C’est une lecture qui ne peut être interrompue par l’auditoire. Seul l’adulte décide (lors de sa préparation) de faire des pauses ou non. Les débats, demandes d’explication, possibilité de retours sur le texte (et/ou les images) interviennent uniquement lors de ces pauses ou, s’il n’y en a pas, à la fin de la lecture de l’ouvrage. B. Les pauses Lors de sa préparation, l’adulte s’interroge sur les « nœuds de résistance » que peut présenter le texte (et/ou les images). C’est lui qui juge alors s’il y a nécessité de faire une pause (ou des pauses) à un endroit donné. * La pause « de compréhension » aura pour but de faire émerger différentes hypothèses sur le sens, les confronter au texte, afin de permettre à l’ensemble de l’auditoire de pouvoir être « armé » pour la suite du récit. * La pause « interprétative » aura pour but de faire émerger différentes interprétations possibles du texte. Celles-ci sont confrontées là aussi au texte. On ne cherchera pas à dégager « la bonne interprétation » mais plutôt les interprétations qui ne sont pas en contradiction avec le texte. * La pause « narrative » est ménagée par l’adulte à un moment clé du récit. Elle permet d’en rassembler les différents éléments (activité de résumé). Ceux-ci sont consignés par écrit (collectif ou individuel). La lecture sera reprise à un autre moment (rupture temporelle). C. Comment lire ? On regroupera les élèves de façon que leur attention soit concentrée sur le livre. On utilisera judicieusement l’angle d’une salle démuni de porte ou de fenêtre. Au besoin, on placera un panneau sur la porte « ne pas déranger, lecture du maître ». On veillera à l’installation des élèves afin d’éviter des chahuts, afin de permettre à chacun de bien voir (important pour les albums). - les albums : principe général, présentation systématique des images en même temps que la lecture du texte. Parfois l’adulte choisira volontairement de ne pas montrer une ou des images. Dans ce cas, prévenir les élèves au départ (surtout s’ils sont petits). - Lecture intégrale : première de couverture, page de garde, page de faux titre si elle existe, page de titre. A la fin du texte, tourner les pages jusqu’à la fin (parfois les pages de garde sont différentes de celles du début et terminent réellement le récit), puis la 4ème de couverture. Au besoin faire le lien entre 4ème et 1ère. Ce n’est qu’à ce moment que la lecture est terminée. - les romans : il faudra a minima ménager des pauses narratives. Rien n’oblige à lire l’ensemble des chapitres. On procédera alors à des résumés. On pourra également faire une lecture interrompue et offrir le livre aux élèves afin qu’ils découvrent la fin. (même processus pour le théâtre) - les contes : en fonction de l’objectif visé, on ne lira que le texte ou on fera le lien avec les images (cf ci-dessus l’album) - les poèmes : lecture intégrale du poème - les bandes dessinées : lecture à haute voix impossible en grand groupe Ne pas « bouler » le texte ! Prendre son temps, pauser la voix, s’entraîner à des niveaux de voix différents ; articuler. Ne pas tomber dans l’excès d’articulation, dans l’excès d’interprétation, dans la caricature de personnages. La lecture doit laisser à l’auditoire une impression de « naturel ». Ne pas dire le texte « par cœur », même si on en connaît des passages. Il est indispensable d’être en lecture de texte et non en diction du texte qui relève de la pratique théâtrale. 4) Dossier extraits de textes Faut-il lire à voix haute ? Quelques éléments de réflexion par leurs auteurs La lecture à voix haute ouvre la voie à des perspectives didactiques passionnantes à condition que l’enseignant renonce à l’idée que la lecture à voix haute sert avant tout à vérifier des compétences de lecteur. En revanche, elle doit devenir un objet d’apprentissage en soi et au-delà le support d’une expérience esthétique. La lecture à voix haute n’est pas une étape vers la lecture silencieuse mais elle suppose déjà une parfaite maîtrise de la lecture ; elle ne permet pas d’apprendre à lire, elle suppose qu’on sait lire. Dans les pratiques sociales de la lecture à voix haute, celui qui lit à haute voix ne se contente pas de lire. En réalité, il communique aux uploads/Litterature/ la-lecture-a-voix-haute.pdf
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- Publié le Dec 23, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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