Mars/Avril 2004 N° 13 La Lettre Soufie regroupe quelques articles sur le soufis
Mars/Avril 2004 N° 13 La Lettre Soufie regroupe quelques articles sur le soufisme selon quatre thèmes principaux, poème, article général, discours du maître de l’ordre Nématollahi Dr Nurbakhsh et histoire. Elle est publiée bi-mensuellement et reflète le contenu du site web Le Journal Soufi (journalsoufi.multimania.com) La soumission Sommaire Discours 1 La soumission Poème 3 La Quibla de la supplication Conte 4 Le lion et la vieille femme Histoire 7 Mr. Nicktab Humour 17 La pauvreté Par Dr Nurbakhsh La soumission, c'est s'abandonner de tout cœur à Dieu, sans condition ni exigence, et accepter de bonne grâce tout ce qui vient de Dieu. Le soufi ne peut faire l'objet de l'attention et de la faveur particulière de Dieu, tant qu'il ne s'est pas soumis à la volonté divine. Celui qui refuse cette soumission est comme un corps non conducteur, insensible au flux d'énergie de la grâce et de la bénédiction particulière de Dieu ; mais lorsqu'il se soumet, il devient alors tel un corps conducteur, ouvert aux faveurs infinies du générateur d'énergie qu'est l'aide de Dieu. La soumission consiste à accepter dans la joie les difficultés et les afflictions qui viennent de Dieu, car il faut se soumettre à la volonté divine. La soumission, c'est ne pas mettre en cause des aspects de la création divine et voir dans sa propre ignorance la source de telles suspicions. La soumission, c'est aussi avoir la certitude que le moindre mouvement dans la création dépend de la volonté de Dieu qui est la bonté absolue et l'absolue bonté, et que tout ce qu'Il fait est bon et juste. Se soumettre au maître de la Voie, c'est se soumettre à Dieu car le maître est un symbole divin. Ceux qui meurent à eux-mêmes par le poignard de la soumission, renaissent à chaque instant par le monde invisible. Comment la raison peut-elle percer leur mystère car ceux-là ont un tout autre langage Il faut appliquer les règles de cette soumission dès le début de la Voie pour pouvoir ensuite se soumettre réellement à Dieu. Le maître à qui tu te soumets se doit de te soumettre peu à peu à Dieu La Lettre Soufie à travers son enseignement, et s'effacer, te laissant seul face à Dieu. On informa Jonayd que Nouri était resté debout à gémir depuis trois jours et trois nuits. Il se rendit donc auprès de son ami et lui dit: "Si tu crois que gémir peut être d'un quelconque profit, dis-le moi pour que je me joigne à toi, sinon mets ton cœur dans la soumission et il trouvera la joie. " Alors Nouri cessa de gémir et s'exclama: "Que Jonayd est un bon maître pour nous!" Page 2 Page 3 La Lettre Soufie La Quibla de la supplication Divani Nurbakhsh Celui-là qui fut façonné comme la Quibla de la supplication, dès le premier jour a été créé comme le confident du secret. Pour que la beauté de la Vérité soit dissimulée aux autres, toutes sortes de formes illusoires furent créées. Certains êtres furent créés pour la joie et le plaisir; D'autres furent créés pour brûler et fondre. Alors que les ascètes furent créés pour la piété et la prière, les gnostiques furent conçus pour l'impuissance et l'humilité. Pour que "moi" et "nous" sur la voie de l'Amour disparaissent, une route fut créée remplie de hauts et de bas. Pour que le voyageur change de destination pour aller à la ka'aba les mélodies du Shur et du Hejaz furent créées. J'ai vu qu'envers ses ennemis Nurbakhsh était bon, Même si pour caresser les amis il fut créé. . Page 4 La Lettre Soufie Le lion et la vieille femme Conte africain Il était une fois, dans un village d'Afrique, une vieille qui était si vieille Qu'elle ne pouvait plus travailler aux champs. Ce qu'elle pouvait faire, c'était prendre une grande calebasse, La mettre sur sa tête, partir à la rivière, Remplir la calebasse de l'eau de la rivière et revenir au village avec de l'eau. Elle faisait ça tous les matins. Or, un matin, alors qu'elle était penchée au-dessus de l'eau Et qu'elle était en train de remplir sa calebasse, Voilà que, tout à coup, elle sent à côté d'elle un souffle. Elle se tourne doucement et qu'est ce qu'elle voit sur la rive à ses côtés ? Un lion, un lion d'Afrique, qui la regardait. Elle n'a pas bougé, c'était une vieille, une vieille Africaine. Elle savait ce qu'il faut faire en face du lion. Quand tu es un homme, ton regard d'homme écrase celui du lion Et tu peux le vaincre par le regard, si tu ne baisses pas les yeux. Elle a regardé le lion droit dans les yeux. Le lion n'a pas bougé. La vieille l'a regardé si longtemps qu'elle a eu confiance. Elle a senti que le lion ne l'attaquerait pas. Alors, elle s'est redressée lentement, Elle a mis sa calebasse pleine d'eau sur la tête, Lentement, elle a reculé, lentement, elle s'est retournée Et elle a marché d'un pas décidé dans la savane en direction de son village. Le lendemain, quand, au petit matin, elle est allée à la rivière, Voici que le lion était encore là. Il semblait l'attendre. Elle l'a regardé, elle n'avait plus peur de lui. Elle savait qu'il n'attaquerait pas. Alors, elle a pris son eau à la rivière, Elle l'a mise sur sa tête beaucoup plus vite que les autres jours. Puis, elle a regardé le lion, elle lui a même souri. Et puis elle est partie dans la savane, en direction du village. Et tous les jours où elle allait chercher de l'eau à la rivière, Le lion était là qui l'attendait. Petit à petit, ils se sont apprivoisés l'un l'autre. Elle s'est mise à lui parler. Le lion a grogné gentiment comme un chat qui ronronne. Bientôt le lion s'est mis à la suivre, dans la savane. D'abord, il était à quelques pas derrière elle, Et puis, les jours passant, il était plus près d'elle. Un jour, il s'est trouvé à ses côtés. Il marchait avec elle jusqu'à la fin de la savane, à l'entrée du village. Il n'allait jamais plus loin. Et c'est ainsi que la vieille femme est devenue l'amie du lion. Et le lion, l'ami de la vieille femme. Tous les jours, elle le retrouvait, tous les jours, ils se parlaient d'une certaine manière. Elle lui racontait tous ses souvenirs de vieille femme, Elle lui racontait tous ses soucis de vieille femme, Elle lui disait tout ce qu'elle avait sur le cœur. Et le lion semblait l'écouter attentivement. Or, une nuit, alors que ça faisait des mois que le lion et la vieille femme étaient amis, Une nuit, le lion a voulu savoir ce que la vieille femme pensait de lui. Alors, parce que c'était la nuit et que personne n'était dehors dans le village, Il s'est approché de la case de la vieille femme. Il y avait encore une lampe qui brûlait, Ce qui indiquait que les gens étaient éveillés. Il a approché son oreille de la porte Et il a écouté ce qu'on disait. Et justement, la vieille femme était en train de parler de lui. Elle disait que c'était le meilleur ami du monde, Elle disait à quel point le lion semblait l'écouter, A quel point il était doux comme un chat, A quel point il semblait sage. Mais elle a dit, il a un défaut qui gâche presque tout le reste, Vraiment un défaut insupportable, C'est que, voyez-vous mes enfants, il pue de la gueule ! Le lion a été blessé en son cœur. Il a fui dans la forêt. Le lendemain matin, avant d'aller à son rendez-vous, Il est allé trouver un bûcheron qui bûcheronnait dans la forêt. Il l'a regardé de son œil de lion, il a ouvert ses babines et lui a dit : - Bûcheron, donne-moi ta hache, sinon je te mange ! Le bûcheron, sans hésiter une seconde, a lâché sa hache Et il a couru, couru. Le lion a pris la hache dans sa gueule Et il est allé au rendez-vous. Il a regardé la vieille femme, il n'était plus tout à fait pareil. Elle a bien vu qu'il avait l'air plus féroce que les autres jours. La Lettre Soufie Page 5 Page 6 La Lettre Soufie Le lion lui a dit : - Oh ! vieille femme, tu vois cette hache, prends-la Et donne-moi un coup sur le front, là où j'ai une bosse rebondie frappe. Et la vieille a dit : - Mais non ! mais je ne veux pas frapper ! Mais pourquoi est-ce que tu veux que je te frappe ? Mais tu es mon meilleur ami ! Pourquoi est-ce que je te frapperais ? Le lion l'a regardée d'un œil féroce, il a soulevé ses babines, Il a montré ses crocs saillants, il a ouvert sa gueule d'enfer. Ses yeux semblaient brûler de haine et il lui a dit : - Dépêche-toi de m'obéir, sinon je te mange ! La vielle a uploads/Litterature/ la-lettre-soufie-13 1 .pdf
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- Publié le Sep 05, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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