■Sixième : le conte merveilleux. ■Histoire des arts : un nouveau cahier photos

■Sixième : le conte merveilleux. ■Histoire des arts : un nouveau cahier photos couleurs dans l’édi- tion sur les frontispices de contes, les figures du monstre, Amour et Psyché et la postérité de La Belle et la Bête au cinéma (Jean Cocteau, Christophe Gans). MADAME LEPRINCE DE BEAUMONT La Belle et la Bête ISBN : 9782081330719 2,80 € – 128 p. I. Pourquoi étudier La Belle et la Bête en classe de Sixième ? La lecture du conte de Mme Leprince de Beaumont répond aux recommandations officielles du programme de Sixième concernant l’étude des contes. Inséré à l’origine dans un manuel d’éducation 1 à l’intention de jeunes Anglaises dont l’auteur était la préceptrice, ce conte littéraire a connu une postérité sans égale. Inspiré de la version plus touffue et, à vrai dire, datée de Mme de Villeneuve 2, le texte a été élagué par Mme Leprince de Beaumont à des fins pédagogiques. De ce fait, paradoxale- ment, il a acquis une simplicité poétique qui a assuré sa postérité et son pouvoir de fascination, toujours à l’œuvre aujourd’hui. 1. Le Magasin des enfants de Mme Leprince de Beaumont, 1758. 2. Récit enchâssé dans un ouvrage intitulé La Jeune Américaine et les contes marins, 1740. 6 | Étonnants Classiques Œuvre de référence, il peut faire l’objet d’une lecture approfon- die ou être proposé en lecture cursive, pour mettre en perspec- tive une étude des Contes de Grimm ou des Contes de Perrault (grâce à des rapprochements, notamment, avec l’époux inquié- tant de « La Barbe bleue » ou avec les jeux subtils entre l’être et l’apparence dans « Riquet à la houppe »). C’est avec profit que l’on engagera les élèves dans la lecture de cet opus. Conforme au genre du conte, celui-ci leur paraîtra familier tout en leur proposant une variation qui renouvelle la trame symbolique du conte. En effet, l’histoire de Mme Leprince de Beaumont se caractérise par toute une série de motifs stéréo- typés : une jeune fille vertueuse et belle qui se sacrifie pour un père trop aimé, la forêt inquiétante où l’on se perd, le fiancé animal, avatar à la fois de l’ogre et du dragon, la métamorphose finale… Autant de thèmes, certes connus, mais que le conte décline et organise selon une combinatoire originale, densifiée par tout un jeu de rappels intertextuels. On pourra en effet jouer sur la comparaison de ce récit mer- veilleux avec son texte-source, Amour et Psyché d’Apulée 1 : une jeune fille innocente y est livrée à un monstre qui se révélera être Cupidon lui-même. En outre, la confrontation entre les versions littéraires et populaires de ce même conte-type permettra de mettre en lumière le jeu des conventions du texte littéraire, qui contraste avec l’économie et la rudesse des leçons dans les ver- sions traditionnelles. Le conte se prête également à une analyse intéressante du sys- tème des personnages qui, quoique attendu, propose une com- binaison stimulante. Le titre annonce le couple paradoxal de la Bête et de la Belle, dont le lecteur suivra l’évolution avec intérêt. Les personnages secondaires des sœurs et de leurs époux com- plètent une représentation complexe des vertus et des vices, qui nuance la visée moralisatrice du conte. Cette étude mettra en évidence l’humanité d’un époux redouté que l’on apprivoise et dont les secrets se lèvent une fois la nuit tombée… On pourra à cet égard commenter avec les élèves la fonction initiale de ce conte-type : il devait amener les jeunes épousées à accepter la 1. Lire à cet égard Amour et Psyché, trad. C. Sharp, Flammarion, coll. « Éton- nants Classiques », 1998. La Belle et la Bête | 7 part d’ombre d’un mariage souvent subi, d’un époux rarement choisi. Il pourra être également stimulant de confronter le conte avec ses adaptations cinématographiques : celle de Jean Cocteau qui, aidé du décorateur Christian Bérard et du directeur de la photo- graphie Henri Alekan, magnifie la charge mystérieuse, inquié- tante et poétique de cette histoire. En insérant dans le conte les thématiques propres au réalisateur (celle du double, par exemple), en rappelant dans certains plans les gravures de Gus- tave Doré (dans les scènes nocturnes du château, tout particuliè- rement), en enrichissant le scénario avec le conte de « La Belle aux cheveux d’or » de Mme d’Aulnoy, Cocteau a donné à cette œuvre une aura toute particulière. Il n’est pas anodin de constater que, né d’un fonds archaïque, notre conte continue à inspirer les artistes et à séduire le public. Qu’on en juge par la nouvelle adaptation cinématographique de Christophe Gans en 2014 et par la comédie musicale des stu- dios Walt Disney, créée en 1994 et encore à l’affiche vingt ans plus tard. Lire l’histoire de la Belle et de sa Bête, c’est donc aujourd’hui encore ouvrir les portes de l’imaginaire et apprendre à apprivoiser ses ombres : il s’agit toujours de plaire et d’instruire. II. Tableau synoptique de la séquence ■Le tableau de séquence Le tableau proposé ci-après n’est qu’une formalisation d’un travail à géométrie variable. Aussi des activités annexes seront-elles indiquées entre crochets, simples pistes qui ne seront pas développées ici. ■Axe d’étude Nous avons choisi de mettre l’accent sur l’étude du person- nage, afin de fédérer les activités et de compléter les approches qui auront été menées précédemment sur d’autres corpus. Il s’agira de mettre en parallèle la construction du personnage 8 | Étonnants Classiques dans la logique du conte (analyse du « système des person- nages », personnages pris dans un réseau d’antago- nismes, monde structuré et manichéen, repères clairs pour faciliter le message moral du conte) et la construction d’une per- sonne par la lecture du conte (le conte comme leçon de vie, le conte dans le projet pédagogique de Mme Leprince de Beaumont). Séance Supports Objectifs Activités 1 – Le titre du conte – Amener les élèves à – Description de Une entrée en prendre conscience de la composition lecture par le la densité d’un titre et du titre titre de sa vocation – Recherche des programmatique effets de sens : synthèse 2 – Montage – Analyser en situation – Lecture de Les d’illustrations de la confrontation des l’image représentations couvertures et du deux personnages – Analyse des du couple photogramme de convoqués par le titre points de vue Belle/Bête Cocteau – Perception des personnages – Repérage des codes de la représentation 3 – L’intégralité du – Repérer la structure – Repérage des Maîtriser la conte du récit indices lecture d’un – La situation – Travail sur conte initiale (p. 23-25) tableau à compléter – Critères narratifs de la situation initiale 4 – L’intégralité du – Comprendre les – Analyse des Analyse d’un conte relations entre les trois rôles de chaque trio : la Belle, personnages actant (premier le père, la état des Bête personnages) 5 – Corpus d’extraits – Montrer la – Lecture Caractérisation du conte : la complexité de la – Tableau à des première rencontre construction des double entrée personnages (p. 35-37), les deux fonctions dans le et analyse du sœurs et leurs système des thème maris (p. 40), le personnages beauté/ mea culpa de la laideur Belle (p. 41-42), le verdict de la Fée (p. 44 à la fin). La Belle et la Bête | 9 Séance Supports Objectifs Activités 6 – Photogramme – Étudier la mise en – Écriture Activité du film de Cocteau scène du personnage – Lecture de d’écriture en – Rédiger une l’image liaison avec la description caractérisation et l’analyse de la Bête 7 – Article – Nuancer le – Écriture Le personnage « personnage » stéréotype du du conte dans le personnage du conte Dictionnaire des littératures 8 – Amour et Psyché – Découvrir un texte – Lecture Évaluation – Contes présents fondateur cursive dans l’édition – Évaluer les acquis de (p. 47-71) la séquence 9 – Cahier photos de – Étudier comment – Lecture de Lecture de l’édition l’image peut mettre en l’image l’image lumière les obscurités du texte III. Déroulement de la séquence Séance no 1 : une entrée en lecture par le titre Objectif →Amener les élèves à prendre conscience de la densité d’un titre et de sa vocation programmatique. Support →Le titre du conte. On dressera la liste de toutes les observations et remarques des élèves sur le titre du conte (le travail de recherche peut se faire deux par deux avec limite de temps), puis on les regroupera en deux parties : celles qui relèvent de la différence et celles qui relèvent de la ressemblance. Enfin, on fera rédiger le commen- taire (travail collectif). Principe d’opposition : féminin/masculin (le monstre), le Bien/le Mal, la beauté/la laideur et le manque d’intelligence, l’humanité/l’animalité (jeu sur la polysémie du mot « bête »). 10 | Étonnants Classiques Principe d’identité : la quasi-identité phonique des désigna- tifs (allitération et assonance), l’anonymat des deux personnages (termes génériques, le stéréotype), le féminin de leurs désignatifs. Donc, il s’agit d’un couple (comme le montre la conjonction de coordination) à la fois antagoniste et problématique, para- doxal et inquiétant. Ce sera uploads/Litterature/ labelleetlabete-web.pdf

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