Langages, 19e année, n°73, 1984. Les Plans d'Énonciation. 5 - 6 Avant-propos [p
Langages, 19e année, n°73, 1984. Les Plans d'Énonciation. 5 - 6 Avant-propos [preliminar] Laurent Danon-Boileau 7 - 16 Le style indirect libre et la modernité [artículo] Bernard Cerquiglini 17 - 29 De la lecture à la paraphrase ; remarques sur la citation au Moyen Âge [artículo] Alain De Libera 30 - 56 Les plans d'énonciation dans Berlin Alexanderplatz de Döblin, ou de la polyphonie textuelle [artículo] Jenny Simonin 57 - 73 Pour en finir avec Procuste [artículo] Janine Bouscaren , Laurent Danon-Boileau 74 - 97 Enonciation, perception et traduction [artículo] Jacqueline Guillemin-Flescher 98 - 111 Hétérogénéité(s) énonciative(s) [artículo] Jacqueline Authier-Revuz 112 - 125 Polyphonie, proverbe et détournement, ou un proverbe peut en cacher un autre [artículo] Dominique Maingueneau , Almuth Gresillon << Volver a la lista de números Persée : Portail de revues en sciences humaines et sociales http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/issue/lgge_0458-726x_... 1 de 1 15/08/2014 6:22 Laurent Danon-Boileau Avant-propos In: Langages, 19e année, n°73, 1984. pp. 5-6. Citer ce document / Cite this document : Danon-Boileau Laurent. Avant-propos. In: Langages, 19e année, n°73, 1984. pp. 5-6. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1984_num_19_73_1161 AVANT-PROPOS L'objet de ce numéro est de faire le point, de différentes façons, sur ce que la critique littéraire nomme de façon spécieuse — c'est à dire suggestive — Г «enchevêtrement des voix narratives » et/ou l'« intertextualité ». C'est donc dire, d'emblée, plusieurs choses : i-linguistes, notre objet d'analyse sera ici le texte « littéraire ». Et il nous incombera d'en mesurer certains effets, sans d'ailleurs poser pour autant la question de savoir si ceux-ci sont spécifiquement « littéraires ». ii-le titre du recueil est un concept emprunté à Benveniste. Mais il vaut plus comme emblème de l'entreprise définie en (i) que comme marque de l'adoption pure et simple de la problématique proposée par l'auteur des Pro blèmes de linguistique générale. Au reste, chez lui, le terme de plan d'énon- ciation fait d'abord et surtout référence à la dichotomie Discours/Récit (ou Histoire) et seulement de façon traversière aux problèmes qui vont nous occuper ici : ceux de niveau d'énoncé (Discours Direct, Indirect, Style Indi rect Libre). Mais le lien entre les deux ordres de phénomènes, posé explici tement, nous semble essentiel. Et ce n'est pas un de nos moindres enjeux que de nous attacher à le spécifier. Depuis les années 60, la production théorique est allée bon train dans le domaine qui nous intéresse ici. Si nous avons décidé de proposer un nou veau travail sur la question, c'est qu'il nous a paru qu'au fil du temps des hypothèses — ou des concepts — avaient progressivement acquis le statut d évidences intangibles. Par là, un nouveau champ s'ouvrait : le retour patient sur le « bien connu ». Autant dire que les contributions rassemblées ci-après partagent une inten tion sinon polémique, du moins critique. Essayons, sans forcer la cohérence de propos différents, d'en cerner les contours. Diachroniquement, tout d'abord, il est convenu de dire que les problè mes d enchevêtrement des instances narratives et les complexités afférant au statut des énoncés n'émergent qu'au XIXe siècle avec le roman français et la naissance du style indirect libre — le reste, c'est-à-dire la littérature qui pré cède, n'étant qu'une 'ébauche maladroite. C'est contre cette « téléologie pauvre » que les articles de Bernard Cer- quiglini (« Le style indirect libre et la modernité ») et d'Alain de Libéra (« De la lecture à la paraphrase ») s'inscrivent en faux. Ainsi, Cerquiglini s'efforce de cerner la nature de la reproduction de la parole dans le texte médiéval en l'articulant avec ce qui constitue à ses yeux la spécificité de son mode de production. On verra que les subtilités de Marie de France on cel les de Robert de Boron n'ont rien à envier aux effets de l'imparfait flauber- tien. Quant à de Libéra, dont la réflexion porte plus directement sur le texte philosophique, il s'attache à retracer la naissance de la citation dans le jeu intertextuel que trame la seconde main tandis qu'elle s'arroge le travail de celle qui Га précédée. Synchroniquement, en matière de discours (ou de « perception ») repré senté, les effets du « bien connu » ne sont pas moindres. Il suffit de lire les innombrables argumentations afférant aux Discours Direct, Indirect et au Style Indirect Libre pour se convaincre que trop souvent le statut de ces catégories n'est pas vraiment mis à l'épreuve des faits. Les faits, c'est-à-dire en l'occurrence les texte longs, les textes suivis. Il n'est que trop peu fait usage de fragments discursifs, dont pourtant DD, DI et SIL doivent définir les effets. C'est ce retour aux faits que s'efforcent d'accomplir les articles de Jenny Simonin-Grumbach (« Les plans dénonciation dans Berlin Alexan- derplatz de Dôblin »), Janine Bouscaren et Laurent Danon-Boileau (« Pour en finir avec Procuste ») et Jacqueline Guillemin-Flescher (« Énonciation, perception et traduction »). Prenant appui sur des extraits en allemand ou en anglais — deux des articles envisagent d'ailleurs les changements interve nus dans la traduction publiée en français — с est le statut des catégories traditionnelles du discours (ou de la « perception » du narrateur et du per sonnage) et la dépendance ou l'indépendance des marqueurs en contexte qui forment la cible de ces trois contributions. Jusqu'à montrer, pour l'une d'entre elles, que c'est peut-être la notion de « typologie des discours » qui est non-pertinente pour le linguiste. Mais dès lors, cet examen des énoncés et l'hétérogénéité qu'ils manifest ent exige une redéfinition du concept dénonciateur (ou du rapport entre texte premier et texte second, si l'on se situe dans la problématique de l'intertextualité). C'est ce qui forme l'objet des travaux de Jacqueline Authier- Revuz (« Hétérogénéité(s) énonciative(s) ») et de Almuth Grésillon et Domin ique Maingueneau (« Polyphonie, proverbe et détournement »). Tel est. succintement défini, le lieu commun des présentes contributions. Lequel n'exclut ni la diversité, ni les divergences. L. Danon-Boileau Bernard Cerquiglini Le style indirect libre et la modernité In: Langages, 19e année, n°73, 1984. pp. 7-16. Citer ce document / Cite this document : Cerquiglini Bernard. Le style indirect libre et la modernité. In: Langages, 19e année, n°73, 1984. pp. 7-16. doi : 10.3406/lgge.1984.1162 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1984_num_19_73_1162 Bernard CERQUIGLINI Université de Paris VIII LE STYLE INDIRECT LIBRE ET LA MODERNITÉ Le style indirect libre est une idée neuve en Europe. Relevé par les grammairiens chez des romanciers qui étaient leurs contemporains (d'Emile Zola à Charles- Louis Philippe), ce phénomène fait entrer la littérature la plus moderne, et sa technique narrative, dans l'enquête grammaticale. Pro motion du littéraire d'autant plus significative qu'il s'agit de romanciers, tel Zola, qui attendront encore longtemps la reconnaissance des manuels offi ciels, ou qui reçoivent ainsi, comme Flaubert, une consécration définitive. Promotion singulière, par laquelle la littérature revient, selon l'habituel des tin épistémologique du refoulé, en objet nouveau dans le champ dont elle était forclose. L'étude du langage, qui s'est fondée comme science après 1850 en dénonçant le lien gémellaire qui l'unissait aux Belles Lettres, pour devenir la pensée positive et historique du seul signifiant, retrouve ainsi le discursif, le sujet, le sens. La découverte du style indirect libre, dans le pre mier quart du XXe siècle, si elle est d'une importance spectaculaire pour une discipline qui décrit tant et trouve si peu, constitue un fait troublant et ambigu, face obscure d'une découverte que l'on célèbre dans le même temps, lumineuse et technicienne, le phonème. Comparé au modernisme pimpant du phonème, adopté par la linguistique au terme d'une querelle scientifique archétypale, le style indirect libre offre sa modernité équivoque et comme inachevée. Progrès de la science qui masquerait un regret des Lettres, ce phénomène que l'on ne s'accorde pas même à nommer brouille les taxino mies grammaticales, déplace les limites de la langue et du style, met en doute l'objet de la description linguistique, déclenche des polémiques qui ne sont pas éteintes. Le style indirect libre tient crucialement à la notion de modernité comme projet, qu'il permet de saisir dans ses contradictions et dans sa précarité. Le mystère dans les Lettres La perception, au sein de la littérature de langue française, d'une forme non répertoriée de reproduction du discours perturbe, vers la fin du siècle, un discours grammatical solidement établi, et secrètement fragile. Clos sur la grammaire, et réparti équitablement en « style direct » et « style indi rect ». Du premier, la grammaire ne fit jamais qu'une mention : sa transpa rence supposée trouble le discours grammatical, pris au jeu du même et de l'autre. Par une curieuse absence, on n'en dit rien proprement, sinon qu'il sert de base aux manipulations (transpositions, effacements) qui produisent l'indirect. Le passage d'un mode à l'autre est affaire de technique gramma- ticale, parfois subtile, toujours rigoureuse, de manipulation comptable et formelle de la langue ; on sait qu'il s'agit d'un des plus beaux fleurons du discours grammatical et de sa pédagogie. Le phénomène nouveau que perçoit le regard grammatical est hétérogène à cette disposition ancienne et admise. Il est tout d'abord innommable, ce dont témoignent les nombreuses périphrases utilisées dans les descriptions — ainsi pour l'allemand : uploads/Litterature/ langages-73-1984-les-plans-d-enonciation.pdf
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- Publié le Fev 05, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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