Ling shu A «Pivot merveilleux» E3 4® Volume 1 Préface du Dr Jean-Marc Kespi tra

Ling shu A «Pivot merveilleux» E3 4® Volume 1 Préface du Dr Jean-Marc Kespi traduction & commentaires Constantin Milsky & Gilles Andrès Édition La Tisserande K F< M. ffn M. 3'1 < £ & 4 Ling shu I © Edition de la Tisserande, Paris 2009. Cette traduction du Lingshu a suivi l'édition chinoise suivante: Renmin weisheng chubanshe, Beijing, 1982. Tous droits réservés pour tous pays Illustration couverture : Gilles Cury ISBN : 2-906780-09-X Ling shu Volume 1 Le pivot merveilleux 4i& Publié avec le concours du Centre National du Livre Traduction Constantin Milsky et Gilles Andrès Préface 7 C’est aussi le cas, depuis de nombreuses années, de Constantin Milsky et de Gilles Andrès. Constantin a vécu 40 ans en chine ; étudiant le chinois comme un chinois, on lui proposa même de l’enseigner à l’université à des étudiants chinois ; fréquentant tous les milieux, y com­ pris en prison, il possède donc une expérience exceptionnelle de ce pays; Quelle que soit la qualité des traductions et la compétence des traducteurs, un problème se pose . Le sinologue, très au fait de la langue chinoise, n’est pas acupuncteur et n’est donc pas très au courant des particularités et subtilités du vocabulaire de la Médecine traditonnelle chinoise et de ses applications cliniques. L’acupuncteur - traducteur , souvent excellent, n’est pas sinologue avec tout ce que cela suppose de connaissances en chinois classique ou moderne et Dieu sait s’il en faut. « Car une vraie traduction est une recréation, la formulation dans sa langue, de ce que l’on a saisi, dans l’indicible, en lisant un texte, vieux de plusieurs siècles, parfois millénaire » (E. Rochat de la Vallée). L’expé­ rience montre qu’il est difficile d’être à la fois sinologue et acupuncteur, compte tenu du temps à investir dans chaque cas. Même si les acu­ puncteurs très au fait du chinois nous apportent beaucoup, la seule so­ lution vraie, pour aborder ces textes fondateurs, réside donc dans une étroite collaboration entre un sinologue et un acupuncteur. Ce fut le cas avec l’Ecole Européenne d’Acupuncture qui réunissait C.Larre, E. Ro­ chat de la Vallée et Jean Schatz. J’ai été témoin de la richesse considé­ rable de leur apport et de ce que leur doit l’acupuncture française, sinon mondiale. Quelle que soit l’orientation de sa réflexion, de sa recherche ou de sa pratique, toute personne qui s’intéresse sérieusement à la médecine traditionnelle chinoise doit s’enraciner dans ce qui la fonde, à savoir les textes classiques, Suwen, Lingshu, Jiayijing... sans même parler des autres « Jing » de la tradition chinoise. Comme peu d’entre eux sont assez au fait de la langue classique pour lire ces textes en version origi­ nale, force leur est de recourir à des traductions. Ling shu : Le pivot merveilleux 8 Jean-Marc KESPI Président d’honneur de l’AFA ayant pratiqué le Qigong, il a de plus une connaissance personnelle du travail sur le Souffle. Qui plus est, cette vie, ces souffrances n’ont pas al­ téré son enthousiasme, sa jeunesse d’esprit et son énergie ; peut être même les ont-ils renforcé. Gilles Andrès est arrivé en acupuncture, à l’hôpital Saint Jacques où j’eus la joie de l’accueillir, il y a plus de 35 ans. Son acuité, son intelligence, son intuition, sa connaissance de la tra­ dition et un énorme travail personnel lui ont permis de percevoir cette médecine dans son essence. Il a ainsi pu instaurer un groupe de travail sur les points d’acupuncture qui, après 76 séminaires, continue, inlas­ sablement à nous questionner et à renouveler et approfondir notre re­ gard et notre pratique. Aussi, a t il été élu par ses pairs président de l’Association Française d’Acupuncture, après de La Fuye, Gillet, Cham- frault, Monnier, Roustan et moi même : c’était une évidence. Constantin et Gilles ont, de plus, une profonde connaissance du monde traditionnel et de son langage symbolique ; ce qui leur permet d’aller au delà des mots, de la lettre et de la forme, pour percevoir, à l’essentiel, l’esprit de cette médecine. Quand on sait qu’ils ont déjà tra­ vaillé plus de 10 ans à la traduction et à la rédaction du Jiayijing, publié chez Trédaniel en 2004, préfacé par Elisabeth Rochat de la Vallée (une autre filiation, mais est-elle autre ?), on comprend qu’il vont considéra­ blement compléter, élargir et enrichir les traductions précédentes du Lingshu de Chamfrault et Mingwong. Après Choain, Lavier, Chamfrault, Nguyen Van Nghi questionnait ces textes, ici vietnamiens ; il émaillait sans cesse ses lectures de « pourquoi ? ». Quand on lui demandait la raison de ces multiples « pourquoi », il répondait invariablement « parce qu’il y a quelque chose à comprendre, parce qu’il y a tellement à comprendre ». Une pierre de plus est posée, avec ce Lingshu, sur la voie de ceux qui ont perçu que la médecine traditionnelle chinoise était une lecture « nouvelle », originale et extraordinaire de l’être humain et du vi­ vant. Livre I Chapitre 1 Neuf aiguilles et douze points yuan 9 Huangdi1 demanda à Qibo2 : J’aime mon peuple, j’entretiens de nombreux fonctionnaires (bai xing) et je perçois des impôts. Je compa­ tis avec le peuple, à ses disettes et à ses nombreuses maladies. Je désire ne plus employer de médicaments, ni de poinçons de pierre [pour les soigner], mais utiliser de petites aiguilles pour faire communiquer les méridiens (jingmaï), harmoniser le sang et le souffle et régler la ren­ contre de leurs courants défavorables et favorables ainsi que de leurs entrées et sorties. Afin de transmettre [cette thérapeutique] aux futures générations, il faut en formuler clairement les lois fondamentales (fa) afin qu’elles existent pour toujours, ne disparaissent jamais, soient fa­ ciles à retenir, pratiques à utiliser et qu’elles constituent un système fon­ damental. [Il faut] les classer en différents chapitres et distinguer la superficie et la profondeur, le début et la fin [de la circulation 3]. Afin de faire connaître tous les aspects concrets de cette matière, il est néces­ saire de créer d’abord un livre canonique sur l’acupuncture (zhen jing). Je souhaiterais en entendre le projet. 1 Huangdi (l’Empereur Jaune ou Xuanyuan) est le troisième des cinq empereurs légendaires du 3e mil­ lénaire avant notre ère. L’histoire traditionnelle lui attribue l’origine de la civilisation chinoise (armes, navires, véhicules, médecine, remèdes, etc.). 2 Qibo est l’un des ministres de Huangdi. 3 II s’agit des lois de la circulation incessante du sang et du souffle entre les organes et les entrailles, entre les méridiens, entre le yin et le yang, entre la superficie et la profondeur. Lin g shu : Le pivot merveilleux 10 Qibo répondit : Permettez-moi de l’exposer de façon ordonnée pour que cela soit cohérent, en commençant par le 1 et en finissant par le 9. Voici les principes essentiels. Ils sont faciles à exposer, mais diffi­ ciles à pénétrer. Le [médecin] médiocre s’occupe de la forme corporelle, le [médecin] supérieur s’occupe de l’esprit. Ah ! l’esprit ! L’esprit et l’hôte se tiennent à la porte 4. Si l’on ne voit pas la maladie, comment peut-on en connaître l’origine ? L’art subtil de la puncture réside dans la rapidité ou la lenteur. Le [médecin] médiocre se limite aux articulations (guari), le [médecin] émérite considère les mécanismes (ji)5. Les mou­ vements des mécanismes ne sont pas séparables des cavités (kong)6. Les mécanismes dans les cavités sont très calmes et à peine perceptibles, [il faut les observer] subtilement. Lorsque [le souffle] vient, il ne faut pas aller à sa rencontre ; lorsqu’il part, il ne faut pas le poursuivre 7. Celui qui possède l’art de connaître les mécanismes, ne peut commettre la moindre erreur. Celui qui ne connaît pas les mécanismes, est comme quelqu’un qui a sa flèche accrochée à la corde, mais ne sait pas l’en­ voyer. Si l’on connaît le va-et-vient [du souffle], on peut lui donner rendez-vous8. Le [médecin] médiocre ignore tout cela, seul le [médecin] émérite le maîtrise ; quelle merveille ! [Lorsque le souffle] est parti, c’est défavorable (ni) ; [lorsqu’il] est arrivé, c’est favorable. Si l’on connaît clairement ce qui est favorable et défavorable, on agit correctement et 4 Une interprétation de ce texte obscur est donnée par le chapitre 3 “Explication sur la petite aiguille’’ (Xiaozhen jie) du Lingshu qui est en effet une exégèse de ce chapitre. Le chapitre 3 dit: “L’esprit” signifie le souffle véritable (zhenqi). “L’hôte” signifie le souffle pervers. “Se tenir à la porte” veut dire que le pervers suit les endroits où sort et entre le souffle véritable.” Le Leijing répète l’interprétation en ajou­ tant seulement que la première partie de la phrase que nous avons traduite par une simple exclamation est une interrogation qui cherche à savoir si le souffle véritable est abondant ou affaibli. 5 Le Leijing précise que ce sont les articulations des quatres members et que “se concentre sur les mécanismes” signifie “observe le mouvement et la stabilité de l’arrivée du souffle”. 6 C’est-à-dire les points d’acupuncture. 7 Le Leijing dit : “ “Lorsque le souffle vient il ne faut pas aller à sa rencontre” signifie qu’il uploads/Litterature/ ling-shu.pdf

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