1 Ouvrages de la Chambre des livres interdits La Bible De nombreuses traduction
1 Ouvrages de la Chambre des livres interdits La Bible De nombreuses traductions de la Bible furent interdites dans le monde entier et ce, avant même les débuts de l'imprimerie, au milieu du XVe siècle. Il s'agissait à la fois d'empêcher la diffusion d'éditions jugées hérétiques mais aussi d'empêcher les interprétations personnelles du texte par les laïcs (les clercs devaient rester les médiateurs entre les croyants et Dieu). Les livres ne pouvaient être imprimés qu'après avoir été examinés par l'évêque du diocèse, sous peine d'excommunication et les livres non soumis à cet examen étaient brûlés. En 1486, il fut interdit de traduire la Bible du latin vers les langues vernaculaires. Cette interdiction dura deux siècles. Érasme fut le premier à revendiquer le droit de lire la Bible en langue vulgaire en 1515. L’Index romain (Index librorum prohibitorum), c'est-à-dire la liste de livres interdits par l’Église catholique, paraît en 1559. Parmi tous les écrits inscrits à l’Index, la Bible est de loin le livre le plus censuré et ce jusqu’à la suppression de l’Index. Les Mille et une nuits L'ouvrage fut interdit aux États-Unis en 1873 et a été menacé de censure pour « outrage à la morale publique » en Égypte en 2010. ALLEG (Henri) La Question L’ouvrage d’Henri Alleg est écrit et publié en pleine guerre d’Algérie où les écrits sont sous la surveillance étroite des autorités administratives. Henri Alleg, directeur du journal Alger républicain, poursuit une existence clandestine après l’interdiction du quotidien. Arrêté en 1957, torturé, il écrit à la prison de Barberousse l’histoire de sa captivité dans La Question. L’ouvrage paraît en 1958 aux éditions de Minuit, plusieurs milliers d’exemplaires sont vendus. Il est saisi un mois et demi après sa sortie pour « participation à une entreprise de démolition de l'armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale ». ANGELOU (Maya) Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage, roman autobiographique publié en 1969 par Maya Angelou, décrit la dureté de la condition des Noirs dans les années 1930 et explore les thèmes du racisme, de l'identité, de la résilience ou encore de l'apprentissage du langage et de la littérature. Il fut interdit dans nombre d'écoles et de bibliothèques publiques aux Etats-Unis. APOLLINAIRE (Guillaume) Les Exploits d'un jeune Don Juan En 2010, la Cour d'appel suprême de Turquie a unanimement rejeté l'acquittement de l'éditeur et du traducteur turcs du roman de Guillaume Apollinaire, Les exploits d'un jeune Don Juan. Les juges ont estimé que le livre ne pouvait pas être protégé par la liberté d'expression en raison de la perversité de son contenu. La Cour d'appel exige que l'éditeur et le traducteur soient jugés, la peine encourue pouvant aller de six à dix ans de prison. ARAGON (Louis) Les Cloches de Bâle Ce roman historique, publié en 1934 et présenté comme « réaliste socialiste », a été interdit en France 2 par la première liste Otto de 1940. Cette liste recense les ouvrages censurés par les autorités allemandes en France pendant l'Occupation. ARAGON (Louis) Le Con d'Irène Ce texte érotique paraît clandestinement en 1928 comme une plaquette anonyme, sans nom d’auteur ni d’éditeur, avec des gravures d’André Masson. Il est réédité en 1952 par Jean-Jacques Pauvert. Régine Desforges cherche à le publier à nouveau en 1968, mais est contrainte de retirer du titre le mot « con » et de ne pas mentionner l’auteur car Aragon refuse jusqu’à sa mort d’en accepter publiquement la paternité. ARÉTIN (L’) Sonnets luxurieux Le recueil de seize sonnets écrit par l’Arétin (Arrezo, 1492-1557) et illustré par seize planches exécutées par Marc Antoine Raimondi à partir de dessins de Jules Romain scandalisèrent les autorités ecclésiastiques qui contraignirent les trois collaborateurs à l’exil. Le livre fut porté à l'Index Librorum Prohibitorum (catalogue des livres interdits) par l’Église catholique. ARISTOTE Physique Cet ouvrage est considéré avec suspicion par l’Église pendant la période médiévale avant sa réhabilitation par le théologien Thomas d’Aquin au XIIIe siècle. Un concile réuni à Paris interdit en 1210 « sous peine d’excommunication, que soient lus à Paris, en public ou en secret, les livres d’Aristote sur la philosophie naturelle », c’est-à-dire Physique et Métaphysique. ARISTOTE Métaphysique Cet ouvrage est considéré avec suspicion par l’Église pendant la période médiévale avant sa réhabilitation par le théologien Thomas d’Aquin au XIIIe siècle. Un concile réuni à Paris interdit en 1210 « sous peine d’excommunication, que soient lus à Paris, en public ou en secret, les livres d’Aristote sur la philosophie naturelle », c’est-à-dire Physique et Métaphysique. AVELINE (Claude) Le Temps mort Après avoir échappé à la Gestapo, Claude Aveline publia Temps mort clandestinement en 1944 aux Éditions de Minuit (qui ont fonctionné de manière clandestine jusqu'à la Libération) sous le pseudonyme de Minervois. Il raconte l'histoire d'une jeune résistante française qui est arrêtée par les Allemands et emmenée dans un camp de concentration. BALZAC (Honoré de) Le Vicaire des Ardennes Le Vicaire des Ardennes fut publié en 1822 par Honoré de Balzac. L'ouvrage, qui abordait notamment la question du célibat des prêtres, fut presque immédiatement saisi pour outrage aux mœurs et à la religion et inscrit à l'Index Librorum Prohibitorum (catalogue des livres interdits) par l’Église catholique en 1841. Balzac le fit rééditer en 1835 en en supprimant les aspects les plus répréhensibles. 3 BATAILLE (Georges) Les Larmes d’Éros Les Larmes d’Éros, publié par Georges Bataille en 1961, retrace une histoire de l'érotisme depuis la préhistoire et développe l'idée d'un lien entre érotisme et mort. L'ouvrage comprend 250 illustrations dont la majorité est composée de reproductions d’œuvres d'art. Il fut condamné en 1965, probablement à cause de la violence de l'iconographie. BAUDELAIRE (Charles) Les Fleurs du mal Le manuscrit Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire parut en 1857. Il fut dénoncé par le Figaro, qui le qualifia de livre « ouvert à toutes les démences de l'esprit, à toutes les putridités du cœur » Il fut saisi la même année pour outrage à la morale publique et outrage à la morale religieuse. Le poète et ses éditeurs furent condamnés à des amendes et six poèmes ont été bannis du recueil – Les Bijoux, Le Léthé, Lesbos, Les Métamorphoses du vampire, Femmes damnées et A celle qui est trop gaie. (PIERRAT Emmanuel, 100 livres censurés, Éditions du Chêne, Paris 2010, p.30) BEAUMARCHAIS (Pierre-Augustin Caron de) Le Barbier de Séville En 1773, la représentation du Barbier de Séville fut interdite pendant deux ans à cause des critiques sociales, politiques, religieuses présentes dans la pièce. En 1775, une version corrigée suscita un vif enthousiasme et fut autorisée à être jouée sur scène. BEAUVOIR (Simone de) Le Deuxième sexe Publié en 1949, l’ouvrage de Simone de Beauvoir a suscité de nombreux débats. Il propose une conception radicale de la position de la femme dans la société et contribue à l’émancipation féminine. Ayant fait scandale à sa parution, il est mis à l’Index Librorum Prohibitorum (catalogue des livres interdits) par l’Église catholique en 1956. Il a été censuré ou expurgé dans de nombreux pays pour des raisons morales (États-Unis, Japon, Afrique du Sud…). BEECHER STOWE (Harriet) La Case de l'oncle Tom L’histoire d’un ancien esclave rédigée par une Américaine une décennie avant la guerre de Sécession est un vibrant plaidoyer contre l’esclavage aux États-Unis. Le roman connut un très grand succès au XIXe siècle mais les partisans de l’esclavagisme s’insurgèrent contre le livre, qui fut interdit dans les états du Sud des États-Unis. BERGSON (Henri) L'Évolution créatrice Dans L’Évolution créatrice, ouvrage paru en 1907, le philosophe Henri Bergson aborde la question du cheminement de l’évolution, mue par un « élan vital ». Les théologiens ont pu y voir une remise en cause de la place de Dieu dans la création. En 1914, l'Église catholique inscrit l'ouvrage à l'Index Librorum Prohibitorum (catalogue des livres interdits) et en interdit la diffusion pour des raisons religieuses. BETI (Mongo) Main basse sur le Cameroun : Autopsie d'une décolonisation Publié en 1972 par les Éditions François Maspero, Main basse sur le Cameroun est un réquisitoire contre 4 les crimes du président Ahidjo, dictateur du Cameroun. Le livre fut interdit, saisi, l'éditeur poursuivi, et l'auteur l'objet de multiples pressions et menaces. BOULGAKOV (Mikhaïl) Le Maître et Marguerite Le Maître et Marguerite, ouvrage dans lequel Mikhaïl Boulgakov critique l'élite intellectuelle soviétique, fut d'abord diffusé, seulement en partie et largement tronqué, dans la revue Moscou en 1966 et en 1967. En 1967, une version complète, destinée à circuler sous le manteau en Russie, est imprimée en samizdat (ensemble des techniques qui étaient utilisées en U.R.S.S. pour reproduire des textes interdits, à l'insu des autorités) à Paris. L'ouvrage fut officiellement publié en 1989. BRANTÔME Les Vies des femmes galantes Dans Les Vies des femmes galantes, extraites de ses Mémoires, Brantôme décrit notamment les grandes dames qu’il a approchées à la cour de France et dans l’Europe entière au travers d'anecdotes grivoises. L'ouvrage fit l'objet d'une condamnation civile, effectuée l'année même de la publication (1666). BUFFON Histoire naturelle Histoire naturelle, constitué de trente-six volumes, fut publié entre 1749 uploads/Litterature/ livres-interdits-liste.pdf
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- Publié le Jui 06, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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