NOTES MÉTHODOLOGIQUES ÉCOLE ENFANTINE DEPARTEMENT DE L’EDUCATION, DE LA CULTURE
NOTES MÉTHODOLOGIQUES ÉCOLE ENFANTINE DEPARTEMENT DE L’EDUCATION, DE LA CULTURE ET DU SPORT DU CANTON DU VALAIS Edition 2005 F R A N Ç A I S NOTES MÉTHODOLOGIQUES - FRANÇAIS - ÉCOLE ENFANTINE 2 « L’Ecole publique assume des missions d’instruction et de trans- mission culturelle auprès de tous les élèves. Elle assure la cons- truction de connaissances et l’acquisition de compétences permet- tant à chacun et chacune de développer ses potentialités de manière optimale. En particulier elle fonde et assure le développement : d’une culture de la langue d’enseignement, langue mater- nelle et langue d’intégration impliquant la maîtrise de la lec- ture et de l’écriture, ainsi que la capacité de comprendre et de s’exprimer par oral et par écrit; ouvrant à la richesse de la langue, à son esthétisme et à son patrimoine littéraire; … » Déclaration de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin relative aux finalités et objectifs de l’école publique du 30 janvier 2003. NOTES MÉTHODOLOGIQUES - FRANÇAIS - ÉCOLE ENFANTINE 3 La langue et ses enjeux Depuis sa naissance, l’enfant baigne dans un univers d’oral et d’écrit. L’apprentissage de la langue débute donc dans le milieu familial et se poursuit à l’école. Parmi tous les apprentissages scolaires, celui de la langue est fondateur. La langue, en effet, contribue au premier chef, à l’articulation et à l’af- finement de la pensée. Elle ouvre les chemins de la communication et donne accès à tous les autres champs du savoir et de la culture. En tant qu’outil au service premier de la communication, la langue par- ticipe de façon fondamentale à la socialisation de l’enfant en dévelop- pant : - l’identité personnelle ainsi que l’autonomie et la confiance en soi; - le sentiment d’appartenance; - la reconnaissance de l’altérité et des diversités socioculturelles; - le respect de l’autre; - la capacité de lire et de produire de l’information; - une attitude citoyenne, participative et responsable. Les langues sont les formes variées sous lesquelles se présente le langage, moyen de représentation et de communication, faculté que possèdent tous les hommes d’échanger verbalement. Les langues se caractérisent : - par leur diversité : elles sont nombreuses et de structures différentes; - par leur caractère évolutif : elles se modifient avec le temps; - enfin par leur caractère adaptatif : les productions orales ou écri- tes d’un même énonciateur peuvent prendre des formes diverses selon les configurations du contexte. En d’autres mots, dans son usage effectif, la langue s’adapte aux situa- tions de communication. Elle se réalise sous forme de textes qui diffèrent les uns des autres en fonction, précisément, des caractéristiques du contexte. On s’exprime différemment selon qu’on donne des informa- tions ou des instructions, selon qu’on décrit ou qu’on raconte, selon qu’on explique ou qu’on tente de persuader; selon également qu’on s’adresse à des enfants ou à des adultes, à un supérieur ou à un collègue ... Autre- AVANT-PROPOS NOTES MÉTHODOLOGIQUES - FRANÇAIS - ÉCOLE ENFANTINE 4 ment dit, quand nous communiquons, nous produisons et recevons des textes dont les caractéristiques dépendent de la situation dans laquelle ils ont été produits. Apprendre une langue, c’est donc apprendre à comprendre et produire des textes variés oraux et écrits, et se construire des outils de représen- tation et de communication. La présence enrichissante d’une multiplicité de langues dans l’école rend possible une approche pluriculturelle des langues. Cette situation permet de favoriser des attitudes positives face aux différentes langues en pré- sence, de renforcer les apprentissages de langues et de cultures d’ori- gine. Il importe, par ailleurs, de prendre en compte la situation particu- lière des élèves ne maîtrisant pas le français et de favoriser leur intégration ainsi que le développement maximum de leurs compétences dans la langue d’enseignement tout en valorisant la langue d’origine. Il convient d’ailleurs, vu l’importance de cette présence dans certaines régions, de considé- rer l’enseignement/apprentissage du français, non plus comme langue maternelle, mais comme « langue de référence commune ». Approche didactique Lire pour écrire et écrire pour lire L’enseignement/apprentissage de la lecture et de l’écriture doit être mené simultanément et en interaction dès le début de l’école enfantine. Même si les processus cognitifs ne s’agencent pas de la même manière, il con- siste dans les deux cas à organiser les mêmes composantes : - les composantes pragmatiques : les enjeux, les buts et les destina- taires de l’activité; - les composantes sémantiques : le sens du texte ou de l’activité; - les composantes alphabétiques : la connaissance des lettres, la con- naissance phonologique, puis la mise en correspondance des deux et l’acquisition du « système » alphabétique. Le langage écrit sera un objet de sens pour l’enfant au moment même où il va se familiariser avec les aspects techniques de l’apprentissage d’une langue : la structure syntaxique et lexicale, les codes, les conventions, les phonèmes, les graphèmes… L’enfant construira conjointement du sens autour de l’écrit et de nouvelles techniques pour y accéder. On ne doit pas considérer que l’oral précède l’écrit, mais il est plus per- tinent d’envisager la progression des apprentissages dans l’alternance des situations orales et écrites. NOTES MÉTHODOLOGIQUES - FRANÇAIS - ÉCOLE ENFANTINE 5 Des situations variées alliant la lecture et l’écriture permettent aux élè- ves un premier contact avec le monde de l’écrit et une prise de conscience du système de la langue. Les compétences ainsi développées débouche- ront sur une compréhension et une production de textes oraux et écrits de genres différents et rendront accessibles l’appréciation et l’analyse de diverses formes littéraires. Les activités de communication proposées aux élèves doivent être globales et complexes Au cours des activités de communication proposées, l’élève apprend à produire et comprendre des textes écrits et/ou oraux. Ces activités s’ar- ticulent autour d’un genre textuel (conte, exposé, recette de cuisine...) et s’inscrivent dans une situation de communication authentique (vraie, fictive ou de simulation), où, notamment, énonciateur(s), destinataire(s), but et lieu social sont clairement identifiés. Les activités proposées aux élèves doivent être diversifiées La diversité des activités porte aussi bien sur les genres textuels auxquels les enfants doivent être confrontés, que sur les démarches d’apprentis- sage et les contenus abordés. Ceci pour deux raisons au moins : - la première renvoie aux différences très grandes qui existent entre les élèves, différences relatives à leur représentation de la langue, écrite en particulier, à leur bagage culturel, à leur « maîtrise » des différents genres textuels. En diversifiant les pratiques langagières, on évite de renforcer les différences, on permet à chaque élève de se retrouver une fois ou l’autre dans une situation partiellement connue et partiel- lement maîtrisée, on dédramatise le problème du langage, écrit no- tamment; - la seconde renvoie aux besoins de la différenciation des conduites langagières; pour ce faire, l’enfant s’approprie des moyens langagiers qui lui permettent d’adapter sa langue aux diverses situations de com- munication dans lesquelles elle est utilisée. Les activités proposées aux élèves doivent concerner un genre textuel On n’apprend pas à lire et à comprendre de façon globale, on apprend à écrire et à lire des textes narratifs, des textes descriptifs, des textes argumentatifs. Autrement dit, chaque genre textuel suppose, en production comme en compréhension, des apprentissages qui, sans être exclusifs, sont néanmoins spécifiques, et cela à l’écrit comme à l’oral. NOTES MÉTHODOLOGIQUES - FRANÇAIS - ÉCOLE ENFANTINE 6 Les activités proposées aux élèves doivent s’inscrire dans un pro- jet Les activités proposées aux élèves se réalisent avec ou en fonction de besoins précis. - En production, on écrit/parle pour soi-même (se rappeler, se connaî- tre...) ou pour un autre, pour le divertir, l’informer, lui expliquer, le persuader, régler des problèmes... Ce qui impose la création de situa- tions de communication que l’élève peut et doit se représenter avec précision : pour qui il produit, dans quel but, à propos de quoi. - En compréhension, on lit/écoute des «vrais» textes et on les lit/écoute pour des raisons précises : le plaisir, l’information, l’accroissement des connaissances, la rédaction d’un texte. Ainsi, il s’agit de placer les élèves face à des activités signifiantes où interagissent les processus de production et de compréhension : les activités d’écriture et celles de lecture de textes se nourrissent mutuellement. Conclusion L’enseignement/apprentissage du français, langue véhiculaire de culture locale et d’intégration, doit être l’objet d’une attention particulière tout au long de la scolarité. Situé au cœur de la communication, il constitue un vecteur d’apprentissage qui s’intègre et qui intervient dans toutes les disciplines. Par conséquent, la langue véhiculaire occupe une place centrale dans le projet de formation de l’élève. NOTES MÉTHODOLOGIQUES - FRANÇAIS - ÉCOLE ENFANTINE 7 Remarques 1. Pour les besoins pratiques et techniques d’une présentation écrite des objectifs de français, il nous a fallu créer des domaines bien distincts : compréhension orale et écrite, expression orale et écrite, écriture. De fait, leurs complémentarités priment leurs spécificités et l’enseignant les intégrera dans des situations d’apprentissage où ils prennent signi- fication pour l’enfant. 2. Tous les objectifs proposés dans ce document ne sont pas à at- teindre en fin de deuxième enfantine. uploads/Litterature/ methodologie-francais-ecole-enfantine-pdf.pdf
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- Publié le Jui 25, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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