- 1 - F. W. H. Myers La personnalité humaine sa survivance ses manifestations s

- 1 - F. W. H. Myers La personnalité humaine sa survivance ses manifestations supra-normales Dédié à Henry Sidgwick et à Edmund Gurney 1905 PREFACE Le livre que je me décide enfin à publier n'est qu'un exposé partiel d'un sujet en plein développement et que j'avais pendant longtemps espéré pouvoir traiter d'une façon plus parfaite. Mais à mesure que la connaissance se complète, la vie s'en va, et j'ai voulu profiter des années qui me restent pour fournir, avec ce manuel très imparfait, ma contribution à un domaine de recherches dont la nouveauté et l'étrangeté exigent absolument une systématisation provisoire, dans l'espoir qu'en suggérant de nouvelles recherches et une accumulation de nouvelles données, elle sera bientôt remplacée et surpassée. Peu de critiques de ce livre se rendront mieux compte que je ne le fais moi-même, de ses défauts et de ses lacunes ; mais peu nombreux sont aussi ceux qui aient jusqu'ici saisi toute l'importance des faits sur lesquels ce livre s'appuie. Un grand nombre de ces faits ont déjà été publiés dans Phantasms of the Living ; un plus grand nombre encore dans les « Comptes Rendus de la Société de Recherches Psychiques » ; mais ces faits sont loin d'avoir acquis droit de cité dans la conscience scientifique moderne. Je suis convaincu qu'on s'étonnera un jour de ce que la promulgation de ces faits ait été abandonnée à un écrivain disposant de si peu de loisirs et d'un bagage scientifique aussi incomplet. Si ce livre possède une valeur quelconque, il le doit en grande partie à des esprits autres que celui de son auteur. Son existence, en premier lieu, dépend de celle des deux amis dévoués et collaborateurs inappréciables à la mémoire desquels je le dédie. La part qui revient à ces confrères regrettés, Henry Sidgurick et Edmond Gurney, tout en formant par sa nature et sa quantité l'élément essentiel de ce livre, ne peut être définie d'une façon exacte et complète, en présence des changements survenus depuis leur mort. Il est certes possible de mesurer jusqu'à un certain point le degré de leur collaboration, en ce qui concerne la révision de mes propres travaux préalables, les expériences faites en commun et les pensées et découvertes originales. De longues citations empruntées à dessein à Edmond Gurney ont pour but de montrer le degré d'intimité qui, jusqu'à sa mort, nous liait dans nos travaux. Mais le bénéfice que j'ai retiré de cette association présente encore un autre caractère, plus profond. Le but qui nous a guidés dans cette étude consistait à faire ressortir la nécessité, le besoin d'un soutien moral intime. Un isolé, un excentrique ou un homme qui ne vit qu'avec des individus dont l'intelligence est inférieure à la sienne trouvera peut-être qu'il est facile de travailler avec assurance à une oeuvre dont il sait d'avance que la masse de ses contemporains l'ignorera ou la méprisera. Mais le travail est plus difficile pour un homme qui se sent rattaché par de nombreux liens à ses semblables, qui désire vivre avec des esprits égaux ou supérieurs au sien. Un tel homme ne peut dédaigner la désapprobation explicite ou implicite de ce groupe important de personnes dont il avait appris à estimer les opinions concernant d'autres sujets. Je n'ai pas besoin de dire que l'attitude du monde scientifique, du monde intellectuel tout entier, était à cette époque-là beaucoup plus caractérisée qu'actuellement. Aujourd'hui encore, j'écris ayant pleine conscience du peu de valeur qu'on attache généralement aux études que je poursuis. Aujourd'hui encore, un livre portant sur un sujet de ce genre doit s'attendre à provoquer non seulement des critiques légitimes et justifiées, mais aussi le dédain et le ressentiment qu'excitent naturellement toute nouveauté et toute hétérodoxie. Mais je ne me propose pas d'ériger en acte de courage une entreprise dans laquelle la génération suivante verra peut-être la chose la plus naturelle du monde. « Nihil ausi nisi vana contemnere », tel sera certainement le compliment le plus flatteur qui sera adressé à ce qui nous paraît être notre indépendance hardie. Mais la reconnaissance m'oblige de dire que, tout en ayant pu penser, dans mon for intérieur, « faire - 3 - preuve de courage en méprisant les choses vaines », je n'aurais jamais osé appliquer mes connaissances d'amateur à une publication de cette envergure, si mon respect pour les jugements de mes deux amis n'avait augmenté quelque peu ma confiance en moi-même. Leur faveur et leur amitié qui ont fait de la part que j'ai moi-même prise à ce travail un véritable plaisir font que je considère la publication de ce livre comme un vrai devoir. Je dois encore des remerciements à un autre collègue disparu, à mon frère, le Dr A.-T. Myers, F.R.C.P. qui m'a aidé pendant des années dans toutes les questions médicales soulevées au cours de ce livre. Je dois beaucoup de reconnaissance aux correspondants qui ont fourni les récits originaux et à la « Société de Recherches Psychiques » qui m'a autorisé à les utiliser. Mais je dois laisser au livre lui-même le soin d'indiquer avec plus de détails tout ce que je dois à tant d'hommes et de femmes et quelle est l'étendue du travail et de l'intérêt qui, dans ce livre, se trouvent exposés et présentés. Ce livre est en effet un exposé plutôt qu'une démonstration. Mes humbles forces ne m'auraient pas permis de résumer la masse de données déjà réunies dans les seize volumes des « Comptes rendus », dans les neuf volumes du Journal, dans « Phantasms of the Living », et dans d'autres livres et collections manuscrites. Cette branche de la connaissance demande, comme toutes les autres, à être étudiée avec soin par ceux qui désirent la comprendre et la faire avancer. Ce que je me suis proposé de faire ici, c'était de rendre cette connaissance plus assimilable en la coordonnant sous une forme aussi claire et intelligible que le permettaient et mes ressources personnelles limitées et la nature des faits eux-mêmes. F.-W.-H. Myers NOTE DES ÉDITEURS La préface inachevée est formée de plusieurs passages qui, à différentes reprises, ont été écrits par l'auteur, mort le 17 janvier 1901. En 1896, il s'arrangea de façon que l'achèvement du livre soit confié au Dr Hodgson, s'il venait lui-même à mourir avant sa publication. En même temps, il confia la révision générale des épreuves, en la chargeant encore de quelques autres détails, à Miss Alice Johnson, du Newnham Collège, à Cambridge, qui s'était trouvée ainsi associée au Dr Hodgson dans les travaux que nécessitait l'achèvement du livre. C'est à elle que revient la plus grande part du travail accompli. Au moment de la mort de l'auteur, les chapitres I à IV, une partie du chapitre VII et tout le chapitre VIII se trouvaient en première épreuve, le reste du chapitre VII et le chapitre X étaient prêts pour l'impression. La substance du chapitre IX a été presque entièrement écrite, et n'avait plus besoin que d'être mise au point. Nous indiquons dans le texte l'endroit où s'arrête la partie de ce chapitre continue aux chapitres précédents (le reste en ayant été écrit par fragments). Richard Hodgson. Alice Johnson. AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR Le nom de M. Myers est déjà connu, en partie, en France, grâce à la traduction faite par M. Marillier d'un livre qu'il a écrit en collaboration avec Edmond Gurney et Podmore, sous le titre de Phantasms of the Licing1. Il a été de son vivant, un des membres les plus actifs et les plus dévoués de cette Société de Recherches Psychiques » qui, fondée en 1882 sur l'initiative de F.-M. Barrett (de Dublin) et de J. Romanes, prit bientôt une extension et une importance tellement grandes, qu'elle vit figurer, parmi ses membres, un grand nombre d'illustrations scientifiques, littéraires et politiques d'Angleterre et des États-Unis. MM. Henry Sidgwick, Balfour Stewart, William Crookes, William James, A.-J. Balfour, etc., ont été tour à tour présidents de cette société, dont le but a été défini par son premier président, dans son discours d'inauguration : il s'agissait de porter un peu de lumière, en le soumettant à l'examen objectif et scientifique, à tout ce groupe de faits connu sous le nom de mesmérisme, spiritisme, télépathie, transmission des pensées, etc. « Tout le monde, disait M. Sidgwick, s'accorde à reconnaître que l'état actuel des choses, en ce qui concerne les faits en question, constitue un véritable scandale dans notre siècle éclairé. Les discussions relatives à la réalité de ces phénomènes, dont on ne saurait exagérer l'importance scientifique, si le dixième seulement de ce qui a été affirmé par des témoins crédules pouvait être reconnu comme vrai, ces discussions sont éminemment regrettables et n'aboutiront à aucun résultat, tant que le public cultivé gardera à l'égard de ces phénomènes, une attitude d'incrédulité, alors que, beaucoup de témoins compétents se déclarent convaincus de leur réalité et que tant d'autres sont profondément intéressés à ce que la question soit enfin résolue... Nous devons accumuler faits sur faits, ajouter des expériences à des expériences, ne pas nous quereller avec des incrédules à propos de uploads/Litterature/ myers-personnalite-humaine.pdf

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