Narratologie Aller à :Navigation,rechercher La narratologie (science de la narr

Narratologie Aller à :Navigation,rechercher La narratologie (science de la narration) est la discipline qui étudie les techniques et les structures narratives mises en œuvre dans les textes littéraires. Sommaire [masquer]  1 Histoire de la narratologie  2 Le personnage  3 Les différents modèles d'interprétation des œuvres o 3.1 Le modèle sémiotique o 3.2 Le modèle sémiologique o 3.3 Le modèle sémio-pragmatique o 3.4 Les actions et l'intrigue  4 L'analyse de Genette o 4.1 Le temps narratif o 4.2 Les moments de la narration o 4.3 Les modes narratifs et les points de vue  5 Références  6 Voir aussi o 6.1 Bibliographie o 6.2 Articles connexes Histoire de la narratologie[modifier] Les premiers travaux en narratologie des études littéraires modernes proviennent du formalisme russe et tout particulièrement des travaux de Victor Chklovski et de Boris Eichenbaum. En Allemagne la narratologie s'est développée sous l'impulsion de Franz Karl Stanzel et de Käte Hamburger. Comme la sémiologie, la narratologie s'est développée en France à la fin des années 1960, grâce aux acquis du structuralisme. En 1969, Tzvetan Todorov, forgeait le terme dans Grammaire du Décaméron, et en 1972, Gérard Genette définissait certains de ses concepts fondamentaux dans Figures III. Le personnage[modifier] Un récit est composé de plusieurs éléments essentiels, notamment un personnage, c’est-à-dire celui qui participe à l’histoire, lenarrateur, celui qui raconte l’histoire et, enfin, un auteur, celui qui l’écrit. Il ne faut donc pas confondre le narrateur et l’auteur, puisque le narrateur n’est, en fait, qu’un rôle joué et inventé par l’auteur. Donc, le narrateur narre l’histoire et l’écrivain l’écrit. De même, tout comme une œuvre contient un auteur implicite, il existe aussi un lecteur et une personne construite à qui on destine le récit, c’est-à-dire le destinataire : « Le texte, objet de communication, ne se conçoit pas sans destinataire implicite1. » Le destinataire se définit comme le lecteur implicite à qui s’adressent les « effets de lecture programmés par le texte2 », soit celui à qui s’adresse la narration. Selon Vincent Jouve, à la suite de l’analyse du destinataire on peut théoriquement mettre au jour les réactions du « lecteur réel », c’est-à-dire le sujet bio-psychologique qui tient le livre entre ses mains, lors de sa lecture du texte. En narratologie, on nomme le destinateur « narrateur », par définition celui qui émet le message, et le destinataire « narrataire », celui à qui s’adresse le discours énoncé. Le narrataire n’a pas plus une existence réelle que le narrateur : ils n’existent que sous la forme textuelle. Le narrataire existe sous trois formes : narrataire intradiégétique (qui a toutes les caractéristiques d'un personnage), narrataire invoqué (qui n'a de caractéristique fictionnelle que l'apostrophe du narrataire intradiégétique3), narrataire extradiégétique (qui correspond à une figure de lecteur postulée par le texte lui-même et à laquelle tout lecteur s'identifie en lisant l'histoire)4. Les différents modèles d'interprétation des œuvres[modifier] Le modèle sémiotique[modifier] De prime abord, la sémiotique est la science dont l'objet est l'ensemble des processus de signification. Comme la sociologie ou lapsychologie, la sémiotique n'a pas d'objet propre, mais elle constitue une grille d'analyse des phénomènes affectant le vivant et donc, elle représente un lieu où peuvent converger de nombreuses sciences comme la linguistique, l'anthropologie, la sociologie, laphilosophie, l'épistémologie, etc. Peu importe son objet d'étude, elle approche les différents phénomènes qui le constituent en se demandant quel en est leur SENS. La sémiotique narrative, voire la sémiotique greimassienne, s'intéresse aux structures de l'histoire qui compose le récit, soit au « contenu ». Sur ce plan, l'histoire peut se définir comme un enchaînement d'actions prises en charge par des acteurs. Par définition, l'acteur est l'instance chargée d'assumer les actions qui font fonctionner le récit. En effet, il ne peut y avoir de récit sans actions. En ce qui concerne les actants, on se réfère surtout au schéma actantiel tel qu'établi par A.J. Greimas. Selon lui, dans un premier temps, les rôles actantiels (ou actants) sont au nombre de six:  le sujet  l'objet  l'opposant  l'adjuvant  le destinateur  le destinataire Cependant, dès au moins Sémiotique. Dictionnaire raisonné de la théorie du langage (Hachette 1979, avec Joseph Courtés), il apparaît que l'opposant et l'adjuvant ne sont pas des actants, mais des acteurs (voir ci- dessous), que Greimas nomme des "auxiliants", renvoyant au pouvoir-faire (adjuvant) ou au non-pouvoir- faire (opposant) du Sujet. A partir de là, la théorie actantielle de Greimas va fonctionner avec seulement trois actants : le Sujet, "bloqué" avec le destinataire, qui disparaît en pratique de ce schéma-là, l'Objet et le Destinateur : on ne saurait donc affirmer que la réorganisation actantielle de Jean-Claude Coquet (Le discours et son sujet, Klincksieck 1984), en prime actant, second actant et tiers actant, réduit le nombre des actants ; c'est dans la modification de leurs relations et de leur contenu modal (pouvoir, savoir, vouloir) que se trouve l'apport spécifique, ici, de sa sémiotique. Finalement, le rôle thématique désigne l'acteur qui est porteur de sens, notamment au niveau figuratif. Il renvoie donc à des catégories (psychologiques, sociales) permettant d'identifier le personnage sur le plan du contenu. Selon Vincent Jouve, « si le rôle actantiel assure le fonctionnement du récit, le rôle thématique lui permet de véhiculer du sens et des valeurs. De fait, la signification d'un texte tient en grande partie aux combinaisons entre rôles actantiels et rôles thématiques 5 ». Le modèle sémiologique[modifier] Une approche est qualifiée de sémiologique lorsqu'elle choisit d'étudier un aspect (par exemple le personnage) sur le modèle du signe linguistique. Ainsi, le personnage devient le « signe » du récit et se prête à la même qualification que les signes de la langue. De ce fait, on peut classer les personnages d'un récit en trois catégories:  les personnages référentiels : ils reflètent la réalité (personnages historiques, mythologiques, personnages types);  les personnages embrayeurs : ils dessinent la place de l'auteur ou du lecteur dans la fiction (narrateur- témoin, observateur);  les personnages anaphores : ils rappellent des données importantes ou préparent la suite du récit (historien, enquêteur, biographe, devin, prophète). Philippe Hamon retient aussi trois champs d'analyse :6  l'être (le nom, le portrait physique, la psychologie, etc.);  le faire (les rôles thématiques et les rôles actantiels);  l'importance hiérarchique (statut et valeur). Le modèle sémio-pragmatique[modifier] Dans la lignée des travaux effectués par Umberto Eco dans Lector in fabula (1985), une approche sémio- pragmatique étudie le personnage comme « effet de lecture ». En d'autres termes, la narration (la manière dont le narrateur effectue sa présentation, sa mise en scène) influence l'image que retient le lecteur d'un personnage et les sentiments qu'il lui inspire. Selon Vincent Jouve les personnages peuvent induire trois types différents de lecture :7 "Un personnage peut se présenter comme un instrument textuel (au service du projet que s’est fixé l’auteur dans un roman particulier), une illusion de personne (suscitant, chez le lecteur, des réactions affectives), ou un prétexte à l’apparition de telle ou telle scène (qui, sollicitant l’inconscient, autorise un investissement fantasmatique). On nomme respectivement ces trois lectures : l’effet-personnel, l’effet-personne et l’effet-prétexte." Les actions et l'intrigue[modifier] Selon Paul Larivaille8, l'intrigue (l'histoire) se résume dans toute œuvre selon un schéma quinaire : 1. Avant - État initial - Équilibre 2. Provocation - Détonateur - Déclencheur 3. Action 4. Sanction - Conséquence 5. Après - État final - Équilibre Bref, selon ce schéma, le récit se définit comme le passage d'un état à un autre par la transformation (étapes 2, 3 et 4): "Un récit idéal commence par une situation stable qu'une force quelconque vient perturber. Il en résulte un état de déséquilibre; par l'action d'une force dirigée en sens inverse, l'équilibre est rétabli; le second équilibre est bien semblable au premier, mais les deux ne sont jamais identiques. Il y a par conséquent deux types d'épisode dans un récit; ceux qui décrivent un état (d'équilibre ou de déséquilibre) et ceux qui décrivent le passage d'un état à l'autre." (Tzvetan Todorov, Qu'est-ce que le structuralisme?, tome 2, "Poétique", Paris, Éd. du Seuil, 1968, p. 82) La narratologie post-classique (Baroni 2007) est venue redéfinir les notions de schéma narratif et d'intrigue en insistant sur l'actualisation du récit par un interprète et sur les émotions (suspense, curiosité, surprise) générées par la "mise en intrigue" des événements. La séquence narrative repose dès lors sur l'alternance entre un noeud textuel qui agit comme un inducteur d'incertitude chez l'interprète, un retard qui entretien la tension narrative par une narration réticente, et enfin un dénouement textuel qui viendra éventuellement répondre aux questions engendrées par le noeud. Cette conception de la séquence narrative fait ressortir deux modalités alternatives de l'intrigue suivant le type de noeud textuel: l'interrogation peut porter soit sur le développement ultérieur d'un événement sous-déterminé (alors les pronostics de l'interprète accompagnent un sentiment de suspense), soit sur la nature d'un événement mystérieux actuel ou passé (alors les diagnostics de l'interprète accompagnent un sentiment de curiosité) (Baroni 2007: 110-152). Cette approche renouvelée permet de définir l'intrigue non seulement en tant que logique de l'action ou structure uploads/Litterature/ narratologie-science-de-la-narration 1 .pdf

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