Maitrise de la langue et intégration alpha Journal de l’ 196 Périodique trimest

Maitrise de la langue et intégration alpha Journal de l’ 196 Périodique trimestriel Bureau de déPôt Bruxelles x N°d’agréatioN : P201024 éditeur : lire et eCrire CommuNauté fraNçaise rue Charles Vi, 12 1210 Bruxelles 1er trimestre 2015 Maitrise de la langue et intégration Quels liens ? Les textes publiés par le Journal de l’alpha n’engagent que leurs auteurs. Sauf demande contraire de l’auteur, le Journal de l’alpha est écrit en nouvelle orthographe avec l’aide du logiciel recto-Verso développé par le CenTaL/uCL (www.uclouvain.be/recto-verso) et de l’ouvrage Grand vadémécum de l’orthographe moderne recommandée (Chantal ConTanT, de Champlain S.F., 2009). rÉdaCTIon Lire et ecrire Communauté française asbl rue Charles VI, 12 - 1210 Bruxelles - tél. 02 502 72 01 journal.alpha@lire-et-ecrire.be - www.lire-et-ecrire.be/journal.alpha SeCrÉTaIre de rÉdaCTIon Sylvie-anne GoFFIneT CoMITÉ de rÉdaCTIon Catherine BaSTYnS, anne GodenIr, els de CLerCQ CoMITÉ de LeCTure nadia BaraGIoLa, Claire CornIQueT, Iria GaLVan, Frédérique LeMaÎTre, Cécilia LoCManT, Véronique MarISSaL, Christian pIrLeT, Catherine STerCQ ÉdITrICe reSponSaBLe Sylvie pInCharT aBonneMenTS Belgique : 30 € - Étranger : 40 € (frais de port compris) CoMMande au nuMÉro 10 € (+ frais de port) À verser à Lire et ecrire asbl - IBan : Be59 0011 6266 4026 - BIC : GeBaBeBB dÉpôT LÉGaL : d/2015/10901/01 - ISBn : 978-2-930654-33-1 Le JournaL de L’aLpha est le périodique de Lire et ecrire. Créée en 1983 par les mouvements ouvriers, Lire et ecrire agit au quotidien, en Fédération Wallonie-Bruxelles, pour : – attirer l’attention de l’opinion publique et des pouvoirs publics sur la persistance de l’analphabétisme, sur l’urgence d’en combattre les causes et d’y apporter des solutions ; – promouvoir le droit effectif à une alphabétisation de qualité pour tout adulte qui le souhaite ; – développer l’alphabétisation dans une perspective d’émancipation, de participation et de changement social vers plus d’égalité. Le Journal de l’alpha a pour objectif de produire et de diffuser réflexions, débats et pratiques de terrain sur des thèmes pédagogiques et politiques liés à l’alphabétisation des adultes. Sommaire ÉDITO De l’immigration à l’intégration : une histoire de maitrise 5 de la langue ? Sylvie PINCHART – Lire et Ecrire Communauté française Le Labo-Langue 9 Pour mutualiser ses connaissances et améliorer ses compétences Claire RANDAXHE et Sophie ZEOLI – Collectif Alpha de Forest Maitrise de la langue et intégration : au-delà des idées reçues 24 Els DE CLERCQ – Lire et Ecrire Bruxelles La langue, un indicateur d’intégration ? 38 Livia TRÉFOIS, avec la collaboration de Marie-Ange HOTTELET Collectif Formation Société Les exigences linguistiques dans le cadre des politiques 48 d’intégration en Europe, et plus particulièrement en Flandre Conférence de Piet VAN AVERMAET – Université de Gand Traduite et présentée par Catherine BASTYNS – Lire et Ecrire Communauté française Intégration et maitrise de la langue dans la perspective du nouveau 62 décret de la Région wallonne Anne GODENIR et Aurélie STORME – Lire et Ecrire en Wallonie À la lecture de ce qui précède… 73 Point de vue d’un centre régional wallon d’action interculturelle Anne DE VLEESCHOUWER – CeRAIC La langue, archipel de l’ambigüité 81 Un retour sur une semaine d’ateliers d’écriture et plus… Pascale LASSABLIÈRE – Lire et Ecrire Communauté française / Ateliers Mots’Art Michel NEUMAYER – GFEN / Culture de paix Sélection bibliographique 101 Eduardo CARNEVALE – Centre de documentation du Collectif Alpha PROCHAIN NUMÉRO Le pouvoir des émotions Reconnaitre leur place dans l’apprentissage MaITrISe de La LanGue eT InTÉGraTIon 5 L ÉdITo de l’immigration à l’intégration : une histoire de maitrise de la langue ? par Sylvie pInCharT ¶ e JournaL de L’aLpha du 2e TrIMeSTre 2014 était consacré au volet citoyen- neté des décrets régionaux des parcours d’accueil pour primoarrivants, Ce numéro traite du second volet : l’apprentissage de la langue du pays d’accueil et, plus largement, interroge les liens entre maitrise de la langue et intégration. On ne peut que se réjouir de la mise en œuvre de politiques régionales d’ac- cueil des personnes d’origine étrangère intégrant un volet linguistique. La volonté du législateur rencontre les besoins et les demandes d’apprentissage en français langue étrangère (FLE) relayés par différents acteurs des terrains de la formation. Les logiques propres au champ politique imposent cependant de s’y pencher de plus près, d’analyser plus avant afin de prendre la mesure de ce qui se joue dans la mise en œuvre de ces politiques et, en ce qui concerne Lire et Ecrire, plus spécifiquement pour les personnes non francophones pas ou peu scola- risées dans leur pays d’origine. Vivre dans un nouveau pays implique de mobiliser de nouvelles compé- tences pour se déplacer, trouver un logement, réaliser les actes de la vie quoti- dienne, comprendre son environnement, accomplir des démarches adminis- tratives, travailler, s’impliquer dans la vie collective, scolariser les enfants, se soigner,… Dans cette trajectoire, qui à bien des égards s’apparente à un défi, JournaL de L’aLpha n°196 6 l’accès à un espace de formation linguistique est une ressource importante. Une ressource parmi d’autres cependant, qu’il convient de replacer dans le contexte des politiques d’immigration, d’intégration et de nationalité, dans celui aussi de la réalité des conditions de vie et d’accueil des personnes. Au regard de ce que nous connaissons des processus d’apprentissage d’une langue étrangère pour des adultes primoarrivants, la formation est là aussi une ressource parmi d’autres, un espace de formalisation et de progression complémentaire aux apprentissages linguistiques effectués dans l’expérience concrète des interactions sociales. Dans un contexte où l’offre de formations tant en FLE qu’en alpha est in- suffisante par rapport aux demandes spontanées des personnes, on ne peut que constater que le débat politique se cristallise non pas sur les moyens à y consacrer ou les dispositifs les plus adaptés pour rencontrer les besoins, mais bien sur l’obligation pour les personnes primoarrivantes de suivre des cours de français. D’une ressource à une trajectoire de migration et de parti- cipation à la société belge, l’apprentissage du français est-il en train de deve- nir un indicateur de contrôle d’une volonté individuelle (ou d’une mauvaise volonté) d’intégration ? Ou est-il le signal concret de l’investissement que font les Régions pour accueillir au mieux les personnes primoarrivantes ? Qu’en est-il des effets attendus de ces politiques sur le secteur de l’alpha ? Le plus évident est celui du renforcement attendu de l’offre de formations en FLE. Les Régions ont déjà dégagé des moyens supplémentaires1 pour ren- forcer les pratiques de terrain, outiller les professionnels et, à terme, ouvrir de nouvelles places de formation. La crainte principale du secteur est que ce financement supplémentaire ne se fasse au détriment des publics déjà accueillis2, notamment des publics analphabètes et des migrants installés depuis plus longtemps en Belgique. En lien avec cette question des publics, une préoccupation importante de Lire et Ecrire est la prise en compte de la spécificité des publics pas ou peu 1 avec l’appui des fonds européens : Fonds européen d'intégration (FeI) et prochaines programmations du Fonds social européen (FSe) et du Fonds asile et migration (FaM). 2 ou qu’un financement chasse l’autre. MaITrISe de La LanGue eT InTÉGraTIon 7 3 Voir : Le Code de la nationalité de 2012 : une politique qui rend l’accès à la nationalité impossible pour les personnes analphabètes, www.lire-et-ecrire.be/code2012-1 scolarisés dans les pays d’origine. Les méthodes et les temps d’apprentissage diffèrent selon que l’on s’appuie sur la maitrise écrite d’une ou plusieurs langues ou sur une maitrise uniquement orale de celle(s)-ci. Seul le décret bruxellois en tient compte. Dans la volonté de lier ces apprentissages aux nouvelles conditions d’acquisition de la nationalité, on voit rapidement le risque de double pénalisation des personnes infrascolarisées : pas ou peu d’accès à des formations linguistiques adaptées dans les dispositifs d’accueil et, au terme du cursus, niveau A2 - requis pour l’accès à la nationalité3 - non atteint. D’autant plus que les temps de formation prévus dans les décrets sont limités. Le secteur de l’alpha accueille depuis de très nombreuses années des per- sonnes illettrées non francophones dans des dispositifs que le secteur nomme Alpha FLE ou encore Oral. Les apprentissages qui y sont mis en œuvre sont relatifs à l’acquisition des compétences de base – lire, écrire, cal- culer, comprendre, s’exprimer – et sont insérés dans un projet plus global d’éducation populaire. Dans cette visée, l’apprentissage purement linguis- tique n’est qu’une composante du processus d’alphabétisation. Dans les prochains mois et années, le mouvement Lire et Ecrire sera plus particulièrement attentif à deux questions : – l’évolution de la répartition des budgets publics entre acteurs de l’alpha et acteurs du FLE, et la destination finale et effective de ces nouveaux moyens vers les publics non francophones pas ou peu scolarisés ; – le renforcement des pratiques pédagogiques d’alphabétisation populaire par des contributions à leur formalisation et théorisation, et par la formation continuée des intervenants. Sylvie pInCharT, directrice Lire et ecrire Communauté française JournaL de L’aLpha n°196 8 1er arrêt sur image de l’immigration à l’intégration : une histoire de maitrise de la langue ? photo : Icars (licence CC BY-nC 2.0) 2e arrêt sur image de l’immigration à l’intégration : une histoire de maitrise de la langue ? uploads/Litterature/ no196-langue-et-integration-converti.pdf

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