L’orthographe n’est pas soluble dans l’ergonomie ! Notes rassemblées par F. Dan

L’orthographe n’est pas soluble dans l’ergonomie ! Notes rassemblées par F. Daniellou Version Septembre 2008 A la mémoire de Monique Noulin Introduction p. 2 Quelques classiques (à l’usage des ergonomes) p. 3 (*) Note sur les Rectifications de l’orthographe de 1990 et l’arrêté de 1976 p. 46 L’accord du participe passé p. 47 Les basiques p. 47 Des cas vraiment importants p. 47 Accord du participe des verbes pronominaux p. 48 Accord du participe devant un infinitif p. 52 Accord du participe devant de + infinitif p. 55 Accord du participe devant à + infinitif. p. 55 Quelques particularités p. 56 Zones marécageuses p. 57 Quel que, quelque, quoi que, quoique p. 60 Références bibliographiques p. 62 Légende c.o.d. : complément d’objet direct n.f. : nom féminin n.m. : nom masculin *une expression : l’astérisque indique une expression incorrecte. (*) : voir note sur les Rectifications de 1990 et l’arrêté de 1976, p. 46  : orthographe classique  : orthographe recommandée par les Rectifications de l’orthographe de 1990. - 2 - Introduction La seule motivation de ce petit document est le sentiment de révolte que j’éprouve quand de bons ergonomes se font recaler à des épreuves de sélection à cause de leurs difficultés orthographiques. J’ai le plus grand respect pour la diversité des itinéraires individuels, et le fait que certains parcours conduisent, plus que d’autres, à être familiarisé avec les subtilités de l’orthographe française. Mais, dans bien des cas, l’explication des difficultés n’est pas du côté du parcours universitaire. Elle se situe plus dans un rapport aux normes, question fondamentale de la pratique ergonomique. L’orthographe est une convention sociale, qui, comme toutes, distingue et exclut. Que les normes du français puissent gagner à être simplifiées, je n’en doute pas, et je suis modestement pour que le participe passé devienne invariable lorsqu’il est conjugué avec le verbe avoir1. Mais cela est hors de notre champ d’influence. Respecter les conventions orthographiques est de même nature que respecter les systèmes de cotation des plans, c’est accepter de jouer dans un univers où il existe des règles qui nous échappent, dont nous avons à prendre connaissance, et dont l’enjeu de contestation ne vaut pas la chandelle. Pour autant, la norme orthographique comporte les mêmes ambiguïtés que toutes les normes. La consultation des dictionnaires montre qu’ils ne sont pas d’accord sur tous les points. L’arrêté de 1976 tolère des variations que les employeurs censurent, et les Rectifications de l’orthographe de 1990 sont longtemps passées quasi inaperçues. 1 « En 1900, un ministre de l’Instruction publique courageux, Georges Leygues, publia un arrêté qui "tolérait" l’absence d’accord [du participe passé conjugué avec le verbe avoir]. Mais la pression de l’Académie fut telle que le ministre fut obligé de remplacer son arrêté par un autre texte qui, publié en 1901, supprime la tolérance de l’absence d’accord (…) » (Bescherelle, La Conjugaison, Hatier). Il y a là des inerties très lourdes, et les employeurs nés avant 1960 ont été formés avec d’autres règles que les candidats nés après 1980. Lorsque la consultation des dictionnaires ou des ouvrages de référence a mis en évidence des discordances, j’ai essayé de les signaler, comme des curiosités qui renseignent sur la nature même de la norme. J’ai, de nombreuses fois, consulté le service correction du Monde, qui a répondu très aimablement à mes demandes, et j’ai souvent fait le choix de m’en remettre à leur arbitrage. A partir de l’édition 2007, j’ai essayé de rendre compte précisément des Rectifications de l’orthographe de 1990, qui sont de plus en plus admises. Pour plus de détails, voir page 46. Ce document a bénéficié des remarques d’Hervé Cazassus, de Pierre Falzon, de Monique Noulin, de Nicole Quéinnec, de Serge Volkoff, et des apports de Jean- Pierre Colignon, Olivier Houdart, et Martine Rousseau au Monde, que je remercie, et qui, bien sûr, ne portent aucune responsabilité dans les erreurs qui pourraient subsister ou dans les choix que j’ai opérés. Aucun d’entre nous n’est à l’abri des fautes d’orthographe, mais peut-être ce document vous donnera-t-il envie de consulter plus souvent les ouvrages de référence, cités en bibliographie. F. Daniellou - 3 - Quelques classiques (à l’usage des ergonomes) • Abaque, n.m. Pour additionner les décibels, on utilise un abaque. • Abîme, abîmer ou abime, abimer  L’orthographe classique est avec un accent circonflexe sur le i.  Les Rectifications de 1990 proposent abime, abimer. Mettre en abyme c’est présenter un récit dans un récit, un tableau dans un tableau, etc. (comme les boucles d’oreilles de la vache rouge représentant une marque de fromage). • Abscisse, n.f. Les abscisses et les ordonnées sont exprimées en unités internationales. • Absorption, résorption Absorber et résorber donnent absorption et résorption. Après l'absorption de l'entreprise par un grand groupe… • Accents circonflexes •  Selon la règle classique, il faut un accent circonflexe à abîmer, affût, affûter, âge, âgé, août, apparaître, bâbord, bâche, bâcler, bâiller (bâillement), bâtiment, bâtir, bâtisse, bâton, bêche, boîte, brûlure, câble, chaîne, châssis, château, chômage, clôture, clôturer, côlon (intestin), connaître, côte (littoral, pente, os), coût (prix), crâne, déboîter, dégât, dôme, emboîter, enchaînement, entraîner, faîte (toit), forêt (bois), frôler, fût (tonneau), gâcher, gîte, grâce, hâler (au soleil), hôpital, icône, îlot, intérêt, jeûne (absence de repas), lâcher, mâcher, maître, maîtrise, mûr (fruit, âge), pâle (pâleur), paraître, pâtir, pêche (fruit, poissons), piqûre, pôle, poêle, pylône, râler, râpe, râper, râteau, renâcler, rôder (errer), sûr (certain, sécuritaire), sûrement, sûreté, symptôme, tâche (objectif), tâcher (s’efforcer), tâcheron, tôle (métal), traîner, voûte. Toujours selon la règle classique, il n’en faut pas à aérodrome, axiome, axone, barème, bateau, boiter, boiteux, brèche, chalet, chapitre, chute, cime, clore, colon (colonial), compatir, cote (cotation), crème, drainer, égout, vous faites, foret (de perceuse), gaine, gracieux, hache, hacher, haler (une péniche), havre (port), horaire, hospitaliser, intéresser, à jeun, mèche, moelle (des os, épinière), pale (d’hélice), pédiatre, polaire, psychiatre, racler, raffut, ratisser, roder (polir), sur (aigre), symptomatique, syndrome, tache (saleté), tacher (salir), zone. •  Les Rectifications de l’orthographe de 1990 (*) suppriment tous les accents circonflexes sur les i et les u, sauf les adjectifs mûr et sûr au masculin singulier, le nom jeûne, le participe passé dû, le verbe croître (qui ont tous des homonymes de sens différent sans l’accent). Les accents sont également maintenus pour les deux premières personnes du pluriel du passé simple : nous vîmes, nous fûmes…, et la troisième personne du singulier du subjonctif présent : qu’il fût… • Acception Le mot « activité » comporte différentes acceptions. Acception signifie sens d’un mot. • Accommodation, accommoder L’accommodation visuelle et celle de Piaget ont, toutes les deux, deux m. - 4 - • Accueil, recueil Je vous attends à l’accueil. Un recueil de normes. Moyen mnémotechnique classiquement proposé par les bonnes institutrices : Chassez Une Erreur Impardonnable ! • Achopper Achopper signifie buter sur un obstacle. Les négociations ont achoppé sur le paiement des heures de grève. On dit aussi s’achopper à : nous nous achoppons à une difficulté. La pierre d’achoppement. • À-coup Un à-coup, des à-coups. Les à-coups de la machine. Il travaille par à-coups. • Acoustique, acousticien Acoustique n’a qu’un c, et acousticien… en a deux (en tout). • Acquérir, acquisition J’acquiers, il acquiert, ils acquièrent, ils ont acquis. • Acquis, acquit • Acquit, de la famille de acquitter et être quitte : Pour acquit (formule bancaire), par acquit de conscience. • Acquis, de la famille de acquérir : Les acquis du premier trimestre… Ils ont acquis une maison. • Affection, affectation, désaffection • Affection signifie : - tendresse, attachement : affection maternelle - état pathologique : une affection chronique. • Désaffection signifie perte de l’attachement : on note une désaffection des étudiants pour les métiers de la recherche. • Affectation signifie destination à un usage déterminé, désignation à un poste : l’affectation des moyens budgétaires, l’affectation de quelqu’un au poste d’accueil. • Désaffectation (rare) signifie le fait de faire cesser l’usage (d’un immeuble…) : la désaffectation d’une église. • Agilité, tranquillité, imbécil[l]ité Agile donne agilité comme tranquille donne tranquillité. Imbécillité avait classiquement deux « l » mais les Rectifications de 1990 (*) ont corrigé cette anomalie, et vous pouvez écrire imbécilité (le Petit Robert en convient) ! • Agir, agi Il agit avec précaution. Il s’est d’abord agi de le rassurer. • Aggraver, agrandir La situation s’est aggravée. Le bâtiment va être agrandi. • Air, aire, ère C’est dans l’air du temps. Avoir l’air de… Une aire de repos. L’aire d’un carré. Une nouvelle ère s’ouvre. L’ère de l’informatique. • Ait, est La faute qui tue : confondre le présent de l’indicatif du verbe être (tu es, il est) avec le présent du subjonctif du verbe avoir (que j’aie, que tu aies, qu’il ait). Quoique tu aies encore quelques lacunes, tu es parvenu à un niveau acceptable. - 5 - • Algorithme, n.m. Ces recherches visent à modéliser le raisonnement humain par des algorithmes. • À l’instar de A l’instar de signifie à l’exemple de, à la manière de. Certaines professions, à l’instar des médecins, ont créé un Ordre. • À l’issue de A l’issue uploads/Litterature/ orthographe.pdf

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