LYCÉENS ET APPRENTIS AU CINÉMA dossier enseignant 162 OSS 117 : LE CAIRE, NID D
LYCÉENS ET APPRENTIS AU CINÉMA dossier enseignant 162 OSS 117 : LE CAIRE, NID D'ESPIONS Un film de Michel Hazanavicius 2 ● Rédacteur du dossier Marc Cerisuelo, professeur à l'université Paris-Est Marne-la-Vallée, spécialiste des cinémas français et américain. Auteur d'ouvrages critiques consacrés à Jean-Luc Godard, Preston Sturges, les frères Coen et Wes Anderson, et d'essais comme Hollywood à l'écran (Presses Sorbonne Nouvelle, 2000) et Fondus enchaînés (Seuil, 2012). Rédacteur d'un livret pédagogique sur La Party (Blake Edwards, 1968) et animateur régulier des formations Lycéens et apprentis au cinéma en Île-de-France. ● Rédacteurs en chef Camille Pollas et Maxime Werner sont respectivement responsable et coordinateur éditorial des éditions Capricci, spécialisées dans les livres de cinéma (entretiens, essais critiques, journalisme et documents) et les DVD. Fiche technique 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 14 16 18 19 20 Réalisateur Michel Hazanavicius ou le second degré incarné Acteur Jean Dujardin, le véritable caméléon Personnage Le désirable crétin français Genèse Adieu à Jean Bruce – Un modèle littéraire et un héros d'espionnage détournés Contexte Mornes et redoutables années 1950 Genre Le film d'agent secret revisité Découpage narratif Récit Une inattention prodigieuse Mise en scène Action et comédie, rire contemporain et vintage kitsch Séquence « Bienvenue au Caire » Influences Une cinéphilie aux aguets Filiations D'un OSS l'autre Dialogues Le grand oral d'OSS : 117 Critique Une attente exaucée Couverture : © Gaumont 1 Fiche technique ● Générique OSS 117 : LE CAIRE, NID D'ESPIONS France | 2006 | 1 h 39 Réalisation Michel Hazanavicius Scénario Jean-François Halin Dialogues Jean-François Halin et Michel Hazanavicius Image Guillaume Schiffman Musique Ludovic Bource et Kamel Ech-Cheikh Montage Reynald Bertrand Costumes Charlotte David Décors Maamar Ech-Cheikh Producteurs Eric et Nicolas Altmayer Production Mandarin Cinéma, Gaumont et M6 Films Distribution Gaumont, Columbia, Tristar Films Format 35 mm, couleur, CinemaScope Sortie 19 avril 2006 (France) Interprétation Jean Dujardin Hubert Bonisseur de La Bath / OSS 117 Bérénice Bejo Larmina El Akmar Betouche Aure Atika Princesse Al Tarouk Richard Sammel Gerhard Moeller Philippe Lefebvre Jack Jefferson / OSS 283 Constantin Alexandrov Ieveni Setine Saïd Amadis Le ministre égyptien Laurent Bateau Nigel Gardenborough Claude Brosset Armand Lesignac François Damiens Raymond Pelletier Youssef Hamid L'imam des Aigles de Khéops Khalid Maadour Le suiveur au fez rouge Arsène Mosca Loktar Abdallah Moundy Slimane ● Synopsis Le fameux agent de contre-espionnage français Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117, est envoyé en mission dans l'Égypte de Nasser de 1955, où son collègue et ami Jack Jefferson (OSS 283) vient d'être liquidé. Il a comme couver ture l'élevage de poulets et travaille en tandem avec Larmina, son homologue égyptienne. Il a fort à faire avec les différentes forces en présence : les partisans du roi déchu Farouk (repré sentés par sa nièce, la princesse Al Tarouk), les islamistes fana tiques des « Aigles de Khéops », sans compter les espions de dif férentes nationalités qui font du Caire un lieu chaud de la guerre froide. L'assassinat de l'agent britannique le met sur la piste des Aigles de Khéops qui le capturent et décident de se débarras ser de lui. Après s'être tiré de ce mauvais pas et avoir définitive ment convaincu Larmina de s'engager à ses côtés, OSS 117 n'est pas pour autant au bout de ses surprises : des nazis, toujours sur la brèche, le prennent pour cible tandis que la vente d'armes qui oppose les adversaires de Nasser révèle la fourberie de son ancien ami, Jack, qui en réalité n'était pas mort. L'élimination des ennemis et l'explosion du stock d'armes permettent enfin à Hubert et Larmina de s'embrasser. Son brillant succès vaut une nouvelle mission en Iran à l'agent français, enchanté à l'idée de reprendre l'avion. © Gaumont 2 Réalisateur Michel Hazanavicius ou le second degré incarné Né à Paris le 29 mars 1967, Michel Hazanavicius travaille dès 1988 pour la télévision après avoir étudié à l'école d'art de Paris-Cergy. Scénariste pour Les Nuls, il passe à la réalisation de sketchs en 1992 et frappe un coup décisif dès l'année suivante en co-signant avec Dominique Mézerette La Classe américaine (ou : Le Grand Détournement). Ce montage d'extraits de films hollywoodiens dont les dialogues sont impitoyablement détour nés – et dits par certains des doubleurs habituels des stars amé ricaines vedettes des films en question, mais également par quelques amis dont Alain Chabat – raconte l'improbable his toire de George Abitbol, « l'homme le plus classe du monde », sur fond d'hommage parodique au Citizen Kane d'Orson Welles. Ce « flim » (comme il est dit dans le carton d'ouverture), uniquement diffusé sur Canal+, marquera durablement les jeunes esprits et fera plus tard l'objet d'un culte sur Internet. Après avoir parti cipé à d'autres aventures liées aux Nuls (Delphine 1, Yvan 0 de Dominique Farrugia ou encore Didier d'Alain Chabat), il passe à la réalisation de long métrage en 1999 avec Mes amis, où il dirige son frère Serge Hazanavicius, que l'on retrouvera dans le rôle d'un agent du Mossad dans le second OSS 117. L'insuccès du film et l'insatisfaction causée par certaines aventures (comme la participation à l'adaptation des Dalton en 2004, avec Éric et Ramzy) font de ces années un moment délicat dans la carrière du cinéaste. Les frères Altmayer, producteurs en vogue, vont jouer un rôle déterminant pour Michel Hazanavicius en lui pro posant d'adapter les aventures d'OSS 117 avec Jean Dujardin dans le rôle-titre. Le Caire, nid d'espions (2006) est le premier triomphe public (plus de deux millions de spectateurs) et aussi critique d'un réalisateur qui va désormais non seulement enchaî ner les succès, mais aussi affirmer de film en film une vraie patte personnelle. La parodie et le pastiche, l'utilisation des citations et de l'histoire du cinéma, une relation privilégiée aux acteurs et aux époques représentées apparaissent désormais comme la marque de fabrique de cet amateur de comédies, grand admira- teur de Dino Risi et de Billy Wilder. OSS 117 : Rio ne répond plus lui permet d'enfoncer le clou en 2009 (le film réalise deux millions et demi d'entrées) et consti- tue de nouveau une réussite célébrée par la critique. Le cinéaste prend alors le temps de réaliser à Los Angeles un long métrage ambitieux, muet et en noir et blanc, The Artist (2011), métafilm consacré au destin de George Valentin, célèbre acteur confronté à l'arrivée du parlant et à la crise de 1929. D'abord hésitant, Jean Dujardin accepte le rôle qui lui vaut un prix d'interprétation à Cannes. Après un habile lancement américain, le film triomphe en 2012 à la Cérémonie des Oscars, avec plusieurs récompenses majeures, dont celle du meilleur film, du meilleur réalisateur et à nouveau du meilleur acteur. Le cinéaste et son acteur fétiche se retrouvent l'année suivante pour une brève collaboration, le temps d'un sketch dans le controversé Les Infidèles, projet col- lectif en partie piloté par Dujardin. Prenant à contrepied les attentes du public et des amateurs, Michel Hazanavicius réa- lise en 2014 un drame lié à la guerre de Tchétchénie : remake du beau film de Fred Zinnemann Les Anges marqués (1948), The Search, long et complexe, ne convainc ni la presse, ni le public. Il retrouve la comédie et le cinéma en 2017 avec Le Redoutable, adaptation d'un roman d'Anne Wiazemsky consacré à sa vie avec Jean-Luc Godard, interprété à l'écran par Louis Garrel. La critique sera partagée, entre défenseurs de l'auteur Godard (qui n'en demandait pas tant) et amateurs d'une comédie réus- sie, notamment par ses pastiches godardiens. Compagnon de Bérénice Bejo (Larmina dans Le Caire, nid d'espions), Michel Hazanavicius est aussi un citoyen du cinéma engagé, toujours prompt à défendre le budget du CNC (contre François Hollande) ou l'exception culturelle française (contre les commissions euro- péennes), ou encore la libération de la parole des femmes après l'affaire Weinstein. Michel Hazanavicius entouré de Bérénice Bejo et Jean Dujardin sur le tournage du Caire, nid d'espions © Gaumont 3 Acteur Jean Dujardin, le véritable caméléon Seul acteur français à avoir remporté la récompense suprême à Hollywood et interprète incomparable du rôle d'Hu bert Bonisseur de La Bath, Jean Dujardin est d'évidence un com plice de choix de Michel Hazanavicius. Si le premier moment de la carrière du cinéaste reste dans une relative obscurité avant Le Caire, nid d'espions, il n'en va cependant pas tout à fait de même pour son interprète. La première notoriété de Jean Dujardin est en effet télévisuelle. Il faut d'abord accorder une place à sa parti cipation à la troupe de Nous Ç Nous créée par Philippe Richard, d'abord au théâtre du Carré blanc puis à la télévision. On rappel lera, entre autres exemples, l'hilarante parodie des émissions de Stéphane Bern, avec un Jean Dujardin en costume rose qui nous fait découvrir une famille d'aristocrates passablement dégé nérée. Avec sa compagne de l'époque Alexandra Lamy, il sera ensuite la vedette de l'émission Un gars, une fille, série quoti dienne de sept minutes diffusée sur France 2 à l'heure du dîner (ou de l'apéritif) et qui connaît une extrême faveur de la part du uploads/Litterature/ oss-117-le-caire-nid-d-x27-espions.pdf
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- Publié le Jan 20, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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