Edith Brayer Paul Lemerle Vitalien Laurent Le Vaticanus latinus 4789 : histoire
Edith Brayer Paul Lemerle Vitalien Laurent Le Vaticanus latinus 4789 : histoire et alliances des Cantacuzènes aux XIVe-XVe siècles In: Revue des études byzantines, tome 9, 1951. pp. 47-105. Citer ce document / Cite this document : Brayer Edith, Lemerle Paul, Laurent Vitalien. Le Vaticanus latinus 4789 : histoire et alliances des Cantacuzènes aux XIVe-XVe siècles. In: Revue des études byzantines, tome 9, 1951. pp. 47-105. doi : 10.3406/rebyz.1951.1037 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1951_num_9_1_1037 LE VATICANUS LATINUS 4789 HISTOIRE ET ALLIANCES DES CANTACUZÈNES AUX XIVe-X\e SIÈCLES Au cours dé recherches portant sur les manuscrits de la Bibliothèque Vaticane, V attention de M lle Edith Brayer, attachée à Vlnstitut de Recher ches et d'Histoire des Textes (Paris), s'est portée sur le Vatic, lat. 4789. Ce fut l'origine des quatre Notes que Von va lire. La première (descrip tion des feuillets de garde) et la seconde (description des blasons) ont été préparées par Mlle E. Brayer. La troisième (sur le Tomos synodikos du concile palamite.de 1351, et Vhorismos de Matthieu Cantacuzène qui le confirme) est V œuvre de P. Lemerle. Enfin le R. P. Laurent, prenant pour point de départ les nombreuses notices historiques et généalogiques qui font V intérêt principal des pages de garde de ce manuscrit, a étudié en détail les alliances et filiations des Cantacuzènes au XVe siècle. N. D. L. R. I. Les feuilles de garde. Le ms. Vatican, lat. 4789 a été décrit par Ernest Langlois (1). C'est un luxueux manuscrit du début du xve siècle, en parchemin de belle qualité, qui contient les Assises de Jérusalem et les Lignages dOutre-mer. De grandes dimensions (355 χ 250 mm), il comprend 22 feuillets non numérotés occupés par la table des rubriques, le prologue et quatre grands blasons peints, puis 296 feuillets de texte. L'écriture est une lettre de forme haute et étroite, sur deux colonnes de 28 lignes. De grandes, lettrines filigranées, des lettres à l'encre d'or, contribuent à l'ornement de ce volume soigné. Les feuilles de garde, que nous allons bientôt décrire plus en détail, sont occupées par des textes grecs et des notices en grec, en italien ou même en (1) E. Langlois, Notices des manuscrits français et provençaux de Rome antérieurs au XVI« siècle: Notices et extraits des mss., XXXIII, 2, 1889, p. 265-266. 47 48 ÉTUDES BYZANTINES français. La reliure, en basane rouge, est frappée au dos, conformément à l'habitude des relieurs de la Bibliothèque Vaticane, aux armes du pape régnant, Pie IX (1846-1878) et à celles du cardinal-bibliothécaire en exercice, Angelo Mai (1853-1854). L'origine du manuscrit est chypriote : le texte présente les mêmes traits dialectaux que la traduction de la Consolation de Boèce, due à Pierre de Paris, contenue dans le Vatic, lat. 4788, qui provient de Chypre (1). Les deux manuscrits 4788 et 4789 seraient donc une petite épave d'une collection formée en Chypre (2). Ils ne sont pas entrés au Vatican avant le xvne siècle (3). Les feuilles de garde, on l'a déjà dit, attirent l'attention par les notices qu'elles portent, et demandent à être décrites avec précision. Elles ne sont pas sans présenter quelques difficultés. Gardes antérieures. Elles comprennent deux ff. de parchemin, ou plus exactement un double feuillet plié, réparé dans la pliure proba blement à l'époque de la reliure (xixe siècle). Cette réparation n'a modifié en rien l'état original du double feuillet, car le raccord des deux moitiés est parfait : il s'agit bien d'une feuille de parchemin pliée en deux. De petits trous de réglure se voient au bord extérieur du f. II : ce sont bien des trous de réglure et non de reliure (4). Il n'a jamais dû y avoir de feuillets intercalaires, car l'initiale rouge du f. IIr a déchargé sur le f. Iv. Bref, tout indique que nous sommes en présence de la disposition originale. Actuellement ce double feuillet de garde n'est pas cousu, mais collé sur le bord intérieur du premier cahier du manuscrit (f. I : Tables des rubriques du Livre des Assises de Jérusalem). De plus, le f. Ir, qui est blanc, porte des traces de colle : il était donc autrefois contrecollé sur le plat de la reliure primitive. F. Ir : blanc; Iv : Notices en grec (caractères latins) et en italien, d'écriture cursive (inc. : tuta ene ta horya); IIr : début du tomos syno- dikos du concile de 1351; IIV : grand monogramme des Cantacuzène (1) Antoine Thomas, Notice sur le ms. latin 4788 du Vatican, contenant une traduction française avec commentaire par maître Pierre de Paris de la Gonsolatio Philosophiae de Boèce : Notices et extraits des mss., XLI, 1923, p. 29-30. (2) Une enquête de part et d'autre des numéros de ces deux manuscrits n'a pas donné de résultat. Les mss. 4780 à 4787 sont de provenance italienne et contiennent des comment aires de Dante ou des œuvres de Pétrarque. Les mss. 4790 à 4795 sont originaires de France et contiennent des textes français. (3) La collection de Fulvio Orsini, léguée en 1600, a été enregistrée sous les nos Vatic, ïat. 3195-3453. (4) La précision n'est pas inutile, car dans l'hypothèse de trous de reliure, il aurait fallu admettre que le f. II avait été rapporté et placé à contre-sens (le verso au recto), et du même coup que les gardes antérieures étaient faites de deux ff. isolés, et non d'un double feuillet plié. LE VATICANUS LATINUS 4789 49 (à l'encre rouge), texte d'un horismos de Matthieu Cantacuzène, notices diverses en langue et caractères grecs (sauf une, en bas de page et d'une autre encre, en caractères latins). Gardes postérieures. Elles comprennent quatre fï., à savoir I et IV en parchemin, II et III en papier au filigrane de l'arbalète dans un cercle (Briquet, n° 746 : marque de provenance italienne). Considér ons-les séparément. Les deux ff. intérieurs, en papier, viennent d'un seul feuillet plié en deux. Ce feuillet est cousu au reste du livre. Il est, sur les quatre faces, couvert de la même écriture cursive que nous avons trouvée à la garde antérieure Iv (et au bas de ΙΙν). — F. IIr : langue grecque et caractères latins (inc. : quir Georguios Gantacozinos) ; f. IIV : suite, blanc dans le dernier tiers de la page; f. IIIr : grec en caractères latins, puis italien (inc. touta ene ta horia); f. IIIV : suite. De part et d'autre de ce double feuillet de papier sont deux feuillets de parchemin, séparés (et non constitués par un double feuillet plié), et simplement collés au feuillet de papier par l'extrême bord de leur marge intérieure. De ces deux feuillets de parchemin, qui forment donc les gardes postérieures I et IV, le f. I se présente tête-bêche, c'est-à-dire qu'il faut le retourner pour lire. Puisqu'il a été ainsi ren versé, sans doute par le relieur, on peut se demander s'il n'a pas été en même temps placé sens dessus dessous, le recto primitif devenant verso et inversement. C'est à première vue vraisemblable, car dans l'état actuel le f. Ir est couvert de l'écriture cursive que nous connais sons — disons tout de suite que c'est celle de Hugues de Busac, comme on le verra plus loin, tandis que le f. Iv commence par un court poème en français, publié par E. Langlois, au-dessous duquel on retrouve, jusqu'au bas de la page, l'écriture de Busac. On est porté à croire que le poème français occupait primitivement le haut du recto, et que les notices se suivaient ensuite sur la fin du recto et sur tout le verso. En sorte que le f. I, pour retrouver sa place première, devrait être à la fois renversé et retourné. Quant au f. IV, le fait que le verso en est blanc et porte des traces de colle indique qu'il occupe bien sa place primitive : il était autrefois contrecollé au plat de la reliure ancienne, comme c'était également le cas pour la première garde antérieure. Le recto porte, dans le haut, un papier collé, couvert d'un texte de onze lignes en langue et carac tères grecs; puis huit lignes de l'écriture de Busac; enfin, d'une autre main, une note latine de cinq lignes, où se lit la date de 1527. Il resterait à déterminer s'il y avait primitivement un lien entre 50 ÉTUDES BYZANTINES les f. I et IV actuellement séparés. Il faut pour cela faire intervenir la notion d'envers et d'endroit du parchemin, c'est-à-dire la distinc tion entre le côté chair et le côté poil. Actuellement le f. I est côté poil au recto, côté chair au verso : mais nous avons vu qu'il faut proba blement intervertir recto et verso. Le f. IV est côté chair au recto, côté poil au verso. Si donc nous avons eu raison d'admettre que le f. I doit être retourné, il résulte du même coup que les deux feuillets ont toujours été indépendants l'un de l'autre. L'examen matériel des gardes ne permet pas d'aller plus loin. Tout en éliminant déjà certaines hypothèses qu'on aurait pu faire, il laisse encore place, dans la reconstruction de l'arrangement uploads/Litterature/ p-lemerle-le-tomos-du-concile-de-1351-et-l-x27-korismos-de-mathieu-cantacuzene.pdf
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- Publié le Mar 22, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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