Revue d’Etudes Tibétaines Etudes rDzogs chen — volume I sous la direction de Je

Revue d’Etudes Tibétaines Etudes rDzogs chen — volume I sous la direction de Jean-Luc Achard numéro quarante-trois — Janvier 2018 Revue d’Etudes Tibétaines numéro quarante-trois — Janvier 2018 ISSN 1768-2959 Directeur : Jean-Luc Achard. Comité de rédaction : Alice Travers, Charles Ramble, Jean-Luc Achard. Comité de lecture : Ester Bianchi (Università degli Studi di Perugia), Fabienne Jagou (EFEO), Rob Mayer (Oriental Institute, University of Oxford), Fernand Meyer (CNRS-EPHE), Françoise Pommaret (CNRS), Ramon Prats (Universitat Pompeu Fabra, Barcelona), Charles Ramble (EPHE, CNRS), Françoise Robin (INALCO), Brigitte Steinman (Université de Lille), Alice Travers (CNRS), Jean-Luc Achard (CNRS). Périodicité La périodicité de la Revue d’Etudes Tibétaines est généralement bi-annuelle, les mois de parution étant, sauf indication contraire, Octobre et Avril. Les contributions doivent parvenir au moins six (6) mois à l’avance. Les dates de proposition d’articles au comité de lecture sont Novembre pour une parution en Avril, et Mai pour une parution en Octobre. Participation La participation est ouverte aux membres statutaires des équipes CNRS, à leurs membres associés, aux doctorants et aux chercheurs non-affiliés. Les articles et autres contributions sont proposées aux membres du comité de lecture et sont soumis à l’approbation des membres du comité de rédaction. Les articles et autres contributions doivent être inédits ou leur ré- édition doit être justifiée et soumise à l’approbation des membres du comité de lecture. Les documents doivent parvenir sous la forme de fichiers Word, envoyés à l’adresse du directeur (jeanluc.achard@sfr.fr). Comptes-rendus Contacter le directeur de publication, à l’adresse électronique suivante : jeanluc.achard@sfr.fr Langues Les langues acceptées dans la revue sont le français, l’anglais, l’allemand, l’italien, l’espagnol, le tibétain et le chinois. La Revue d'Etudes Tibétaines est publiée par l'UMR 8155 du CNRS (CRCAO), Paris, dirigée par Ranier Lanselle. v Revue d’Etudes Tibétaines numéro quarante-trois — Janvier 2018 Etudes rDzogs chen — volume I sous la direction de Jean-Luc Achard Jean-Luc Achard Preface pp. 5-8 Sam van Schaik Adaptations and Transformations of Indian Yogācāra in Tibetan rDzogs chen pp. 9-31 Morten Ostensen Reconsidering the Contents and Function of the rDzogs chen Classifications of Sems phyogs and Sems sde pp. 32-49 Manuel Lopez The “Twenty or Eighteen” Texts of the Mind Series: Scripture, Transmission, and the Idea of Canon in the Early Great Perfection Literature pp. 50-94 Jay Holt Valentine The Great Perfection in the Early Biographies of the Northern Treasure Tradition: An Introduction to and Translation of The Life of Nam mkha’ rgyal mtshan pp. 95-133 Katarina Turpeinen Tales of Realization – Narratives in Rig ‘dzin rGod ldem’s Great Perfection Revelation pp. 134-195 Stéphane Arguillère Histoire des manuels de pratique du dGongs pa zang thal pp. 196-255 Khenpo Yeshi and Jacob P. Dalton Signification and History in Zhang Nyi ma ’bum’s rDzogs pa chen po tshig don bcu gcig pa pp. 256-273 v Jean-Luc Achard, “Préface — Etudes rDzogs chen, volume I”, Revue d’Etudes Tibétaines, no. 43, Janvier 2018, pp. 5–8. Préface par Jean-Luc Achard (CNRS, CRCAO) es études rDzogs chen (“Grande Perfection”) ont bénéficié de formidables développements au cours des vingt dernières an- nées. L'une des raisons expliquant cette situation nouvelle re- pose sans nul doute sur l'accès relativement aisé à des collections en- tières de textes de la Grande Perfection sur le site du TBRC, grâce à la générosité de Gene Smith et maintenant de Jeff Wallman.1 Toutefois, malgré ces progrès, les origines du rDzogs chen lui-même restent en- core largement nimbées d'un voile de mystère et même les sources les plus anciennes ne s'avèrent guère d'une grande aide pour l'historien, notamment parce qu'elles nous présentent, au moins pour le Man ngag sde, un système étonnamment bien structuré à date ancienne, avec un lexique particulièrement pertinent entre ses cycles principaux. On peut s'interroger sur le rôle joué par la transmission orale (snyan brgyud) dans la codification de la littérature rdzogs chen et tenter de com- prendre dans quelle mesure ce qui est écrit (et, parfois même datable) à haute antiquité reflète (à l'image d'un iceberg) ce qui est effective- ment enseigné oralement au début de la période historique (10e siècle). En laissant temporairement de côté l'origine de la classification en trois sections (sde gsum) des enseignements de la Grande Perfection,2 il est intéressant de rappeler que la littérature elle-même présente les trois Sections (sde gsum) du rDzogs chen comme étant organisées en fonc- tion d'une approche extérieure (phyi), d'une approche intérieure (nang), et d'une approche secrète (gsang ba). Etant donné la nature de ces enseignements — relevant des Tantras Supérieurs et des arcanes 1 Voir http://www.tbrc.org. Le Tibetan Buddhist Research Center a été récemment rebaptisé BDRC (Buddhist Digital Research Center), mais l'intitulé de son url est resté jusqu'à présent identique. 2 Cette classification est traditionnellement attribuée à Mañjuśrīmitra ('Jam dpal bshes gnyen, ca. 7-8e s.), disciple principal du fondateur humain du rDzogs chen, dGa' rab rdo rje (au moins pour la tradition bouddhique, le rDzogs chen étant éga- lement enseigné dans la tradition bon po). Si l'existence historique de Mañjuśrīmi- tra n'est pas véritablement contestée, celle de dGa' rab rdo rje reste à démontrer. Pour certains, la classification en trois Sections semble apparaître dans le Bi ma snying thig, alors qu'elle se trouve inter alia dans le sGra thal 'gyur et, bien évidem- ment, dans le Commentaire de ce Tantra, lesquels précèdent en théorie très légère- ment la révélation du Bi ma snying thig. L Revue d'Etudes Tibétaines 6 qui leurs sont associés3 —, il n'est pas irraisonnable de suggérer que les enseignements appartenant à l'approche secrète aient été transmis ora- lement jusqu'à une date donnée, ce qui pourrait expliquer la maigreur des éléments démontrant leur existence à l'époque royale.4 L'image que la recherche actuelle nous donne du rDzogs chen est au mieux fragmentaire pour ce qui est de son origine et de ses premiers développements au Tibet. En revanche, la tradition elle-même fournit des éléments clairs — évidemment pas historiques — relativement à ce qu'est le rDzogs chen lui-même. On peut ainsi le définir comme : 1. le fruit de l'Anuyoga,5 2. l'état naturel de l'esprit,6 et 3. le système ou la tradition du rDzogs chen proprement dit. [1]. L'Anuyoga (rjes su rnal 'byor) est une voie tantrique non graduelle qui correspond au 8e des Neuf Véhicules (theg pa rim dgu) reconnus par la tradition rNying ma pa. Il relève des Tantras parce qu'il repose sur les principes des deux Phases (rim gnyis) et plus précisément ceux de la Phase de Perfection (rdzogs rim). Il est présenté comme non gra- duel (rim gyis ma yin pa) parce que sa pratique ne dépend pas de la progression des trois recueillements (ting 'dzin gsum), comme par exemple dans le Mahāyoga, dans le sens où la visualisation tantrique centrale (dans une sādhana par exemple) est élaborée “dans la perfec- tion d'une évocation instantanée” (skad cig dran rdzogs su), sans étape graduelle. Son fruit est défini comme “la Grande Perfection”, c'est-à- dire, dans ce contexte limité à l'Anuyoga, l'état naturel de l'esprit ob- tenu par le biais d'une approche purement tantrique. [2]. En tant qu'état naturel de l'esprit (sems kyi gnas lugs), le rDzogs chen est l'état de la Vacuité-Clarté indifférenciée (stong gsal dbyer med), autrement dit l'état de la Pureté Primordiale (ka dag) et de la Sponta- néité (lhun grub) qui caractérisent la véritable nature de l'esprit de l'individu. Au niveau de la Base (gzhi), cet état s'exprime comme la Va- cuité-Clarté, ainsi qu'on vient de le préciser. Au niveau de la Voie 3 Comme les consécrations (dbang), les préceptes secrets (gsang ba'i man ngag), etc. 4 Cette maigreur n'implique toutefois pas une absence totale d'éléments. J'en ai dé- crit certains dans L'Essence Perlée du Secret, passim. 5 Voir M. Kapstein, The Tibetan Assimilation of Buddhism, p. 105. 6 Lorsque l'on parle d'état naturel (gnas lugs) dans le contexte du rDzogs chen, on fait référence à la manière (lugs) dont l'esprit s'exprime (gnas, lit. “demeure”) anté- rieurement à l'égarement ('khrul pa) dans l'existence conditionnée. Cet état s'expé- rimente en fonction de trois “moments”: au niveau de la Base (gzhi, en référence à son expression originelle ou théorique), au niveau de la Voie (lam, en référence à son expression au cours de la pratique spirituelle, tout au long de la vie, ou tout au moins jusqu'à la libération [grol ba]), et au niveau du Fruit ('bras bu) ou la nature originelle de l'esprit est “retrouvée” dans toute sa virginité primordiale. Préface 7 (lam), les modalités de cette Vacuité-Clarté que l'adepte expérimente grâce aux points-clefs spécifiques du Franchissement du Pic (thod rgal) par exemple, s'expriment en tant qu'Espace (dbyings) et Discernement (rig). Enfin, au niveau du Fruit ('bras bu), ces mêmes modalités mani- festent leur expression ultime en tant que Corps (sku) et Sagesses (ye shes). [3]. En tant que tradition spirituelle et littéraire, le rDzogs chen est essentiellement décrit dans un ensemble de textes répartis en trois ca- tégories : 1. la Section de l'Esprit (sems sde) qui met l'accent sur la Clarté (gsal ba), 2. la Section de l'Espace Abyssal (klong sde) qui met l'accent sur la Vacuité (stong pa), et 3. la Section uploads/Litterature/ ret-43.pdf

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