FLORENCE GACOIN-MARKS, Panorama des littératures française et francophones (2e
FLORENCE GACOIN-MARKS, Panorama des littératures française et francophones (2e année) LE ROMANTISME FRANÇAIS – SIX GRANDS REPRÉSENTANTS RENÉ DE CHATEAUBRIAND (1768-1848) ENTRE VOYAGES, POLITIQUE, CHRISTIANISME ET INTROSPECTION Données biographiques 1768 Naissance de François René, vicomte de Chateaubriand, à Saint-Malo, d’un père armateur issu de la noblesse ruinée ; cadet de dix enfants. 1768-1771 « En sortant du sein de ma mère, je subis mon premier exil » : il est confié à sa grand-mère maternelle, Mme de Bédée. 1771-1776 Retour à Saint-Malo. Enfance oisive avec les garnements du village. 1777-1784 Vit dans le château de Combourg où sa famille s’est installée. Destiné d'abord à la carrière de marin, conformément à la tradition familiale, il était par tempérament tenté bien davantage par la prêtrise et par la poésie. Le collège ecclésiastique de Dinan le dégoûte de la vocation religieuse, mais lui donne des rudiments d’hébreu. 1784-1786 « Deux années de délire » à Combourg. Complicité avec sa sœur Lucile. Tentation de suicide, indécision concernant son futur professionnel. Finalement, il prend un brevet de sous-lieutenant. Mort du père. 1787 Entrée dans le monde. Il est présenté au roi Louis XVI à Versailles et fréquente les salons parisiens. « Dégoût invincible » pour la cour. 1788 Sans perspective de carrière militaire, il s’affilie à l’Ordre de Malte dans l’espoir d’en obtenir des rentes. 1790-1791 À Paris, il assiste aux premiers débordements de la Révolution et apprend à haïr la violence. 1791 S'embarque pour l'Amérique et y voyage quelques mois. But scientifique (trouver un passage reliant l’Atlantique et le Pacifique par le Nord-Ouest) et poétique (« écrire l’épopée de l’homme de la nature »). Il en rapporte des notes pour ses futurs écrits (Voyage en Amérique, 1826). 1792 Retour à Saint-Malo. Il se laisse marier par sa mère avec une amie de Lucile, Céleste, puis émigre à Bruxelles et rejoint en Allemagne l'armée contre- révolutionnaire. 1793 Blessé et malade, il rejoint l’Angleterre où il passe sept années d'exil et de misère, vivant de traductions et de leçons. En France, son frère est guillotiné, Sa mère et ses sœurs emprisonnées. 1797 Parution de son Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes, considérées dans leurs rapports avec la Révolution française (1797) où il expose la douleur de sa situation d'exilé. 1799 Après la mort de sa mère et de l’une de ses sœurs, Chateaubriand se tourne vers la religion et commence à rédiger le Génie du christianisme. 1800 Retour en France : « J’abordai la France avec le siècle ». 1801 Parution d’Atala ou les Amours de deux sauvages dans le désert et de René. Il fait la connaissance de Mme Récamier, amie puis maîtresse. 1802 Parution du Génie du christianisme, apologie de la religion chrétienne. Chateaubriand devient l'écrivain de la foi. FLORENCE GACOIN-MARKS, Panorama des littératures française et francophones (2e année) 1803 Nommé secrétaire d'ambassade à Rome. Au bout d’un an, il donne sa démission pour protester contre une exécution ordonnée par Bonaparte. 1804 Chateaubriand s’installe à Paris avec Céleste. Mort de Lucile, malade des nerfs. 1806 Il s'embarque avec sa famille pour l'Orient et visite la Grèce, la Turquie, Jérusalem. Au cours de ces voyages, il prend des notes pour sa prochaine œuvre, Les Martyrs. 1809 Parution des Martyrs. Chateaubriand se retire dans sa maison de la Vallée-aux- Loups, près de Sceaux, et commence les Mémoires d'outre-tombe, œuvre rédigée pendant trente ans. 1811 Il est élu à l'Académie française. Publication d’Itinéraire de Paris à Jérusalem. Pair de France, puis ministre, il devient, après le désastre de Waterloo et l'exil définitif de l'empereur à Sainte-Hélène, Pair de France et Ministre d'État. 1816 Privé de son poste et des revenus qui y étaient attachés, il doit vendre sa bibliothèque, la Vallée-aux-Loups, etc. Il retrouve Juliette Récamier. 1821-1824 Il est nommé ambassadeur à Berlin, puis à Londres. 1822 Ministre des Affaires Étrangères. 1824 Renvoyé en raison d’un différend concernant le vote d’une loi. 1828-1832 Instabilité dans sa vie politique et diplomatique. Postes suivis de démissions... 1832 Incarcéré pour complot contre Louis-Philippe (« l’usrupateur », comme l’appelle l’écrivain fidèle aux Bourbons), il est finalement acquitté. 1834-1841 Il abandonne la vie politique et se consacre à la rédaction de ses mémoires 1844 Dernière œuvre : Vie de Rancé, imposée comme pénitence par son directeur de conscience. 1847 Mort de Céleste. 1848 Il meurt à Paris et est enterré le 19 Juillet, selon ses dernières volontés, sur le rocher du Grand-Bé, dans la rade de Saint-Malo. MÉMOIRES D'OUTRE-TOMBE Composition de l’œuvre Œuvre monumentale en trois parties : 1. Première partie (1768-1806) 2. Deuxième partie (1807-1829) 3. Troisième partie (1830-1841) À Rome, vers la fin de 1803, après la mort de Mme de Beaumont, Chateaubriand décide d'écrire les mémoires de sa vie. C'est un récit autobiographique et historique, dont Chateaubriand voulait faire un témoignage posthume, commencé en 1803, rédigé principalement de 1811 à 1822, et achevé de 1830 à 1841. Dans cette œuvre, il retrace les épisodes principaux de son existence aventureuse, des landes bretonnes aux forêts du nouveau monde, de l'armée des princes en Allemagne à l'exil en Angleterre. Les Mémoires tiennent aussi un peu du récit autobiographique tel que l'avait pratiqué Jean-Jacques Rousseau. Chateaubriand livre les secrets de son inexplicable cœur, se présentant comme le véritable René, révélant l'origine des sentiments qu'il avait prêtés aux êtres imaginaires de sa création et expliquant comment peu à peu ces personnages furent tirés de ses songes. Chateaubriand transforme les Mémoires en un discours funèbre appelé à enregistrer de façon privilégiée les changements survenus dans l'histoire : disparition des hommes et des paysages, des FLORENCE GACOIN-MARKS, Panorama des littératures française et francophones (2e année) croyances, des mœurs et des institutions. Chateaubriand visite les cimetières, compte les morts et raconte les agonies, élevant ainsi le temple de la mort à la clarté de ses souvenirs, comme il se l'était promis. Certains passages sont d’un grand lyrisme inspiré par des sources variées : la nature, la mer en particulier, l'amour, la jeunesse. Un double thème domine : la poésie du souvenir et de la mort. L'immortalité promise par la foi chrétienne ne lui suffit pas : il veut être immortel par sa gloire, dans la mémoire des hommes. C'est également un poème épique. En effet, même si Chateaubriand n'aime pas Napoléon, il admire son sens de la grandeur et a l’impression que la France, depuis la chute de l’Empereur, connaît une véritable déchéance. Lucide, il apparaît même comme un penseur visionnaire lorsqu’il annonce l'avènement de la démocratie. Lecture d'un extrait : Une soirée à Combourg Progression du texte : 1e § - répartition géographique des membres de la famille dans les différentes pièces du château. 2e à 7e § - une journée à Combourg (imparfait d’habitude) 8e-11e § - soirées d’automne (8e § - Soirée et coucher du père ; 10e § - La famille après le départ du père ; coucher des femmes : légendes de Bretagne). Portrait du père : 1) Un homme qui aime l’ordre (il instaure un ordre presque militaire : chacun à sa place, quotidien bien réglé). 2) Un homme qui aime les traditions (tableau de la famille, souvenirs du XVIIe siècle, goût pour l’Antiquité, goût pour la chasse. 3) Un père froid et effrayant (comme le « fantôme » supposé de Combourg) (famille pétrifiée en sa présente ; apparence de spectre ; rapports froids). VICTOR HUGO (1802-1985) OU UNE SOMME DE LITTÉRATURE Avec une œuvre de près de 18.000 pages relevant de tous les genres littéraires, Victor Hugo est incontestablement un géant de la littérature française. Données biographiques 1802 Victor Hugo est né à Besançon d'un père Lorrain, colonel, général d'empire puis gouverneur, et d'une mère bretonne. Le médecin ne lui a pas donné 24 heures à vivre ; il vivra plus de quatre-vingts ans ! Dans Les Feuilles d’automne, il évoque ainsi sa naissance : Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte, Et du premier consul, déjà, par maint endroit, Le front de l’empereur brisait le masque étroit. FLORENCE GACOIN-MARKS, Panorama des littératures française et francophones (2e année) Alors dans Besançon, vieille ville espagnole, Jeté comme une graine au gré de l’air qui vole, Naquit d’un sang breton et lorrain à la fois Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix ; Si débile qu’il fut, ainsi qu’une chimère, Abandonné de tous, excepté de sa mère, Et que son cou ployé comme un frêle roseau Fit faire en même temps sa bière et son berceau. Cet enfant que la vie effaçait de son livre, Et qui n’avait pas même un lendemain à vivre, C’est moi. Tout jeune il accompagne son père dans ses déplacements de garnison. Son enfance est mouvementée entre Paris et les lieux de mutation de son père, entre l'amant de sa mère (le général Victor Lahorie) et les maîtresses de son père. 1815 Il entre en pension avec son frère Eugène. À quatorze ans, le futur poète écrivit sur un cahier d'écolier : « Je veux être Chateaubriand ou rien ». 1822 Publication des Odes, uploads/Litterature/ romantisme-6-repre-sentants.pdf
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- Publié le Apv 14, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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