G i l l e s P r o d ’ h o m m e La voie des stoïciens S’exercer au bonheur S’ex

G i l l e s P r o d ’ h o m m e La voie des stoïciens S’exercer au bonheur S’exercer au bonheur La voie des stoïciens Groupe Eyrolles 61, bd Saint-Germain 75240 Paris cedex 05 www.editions-eyrolles.com Le Code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet expressément la photocopie à usage collectif sans auto- risation des ayants droit. Or, cette pratique s’est généralisée notamment dans l’enseignement, provoquant une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée. En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre Français d’Exploitation du Droit de copie, 20, rue des Grands- Augustins, 75006 Paris. © Groupe Eyrolles, 2008 ISBN : 978-2-212-54050-5 Chez le même éditeur : Luc de Brabandere, Petite philosophie des histoires drôles. Éric Suárez, La philo-thérapie. Eugénie Vegleris, Des philosophes pour bien vivre. Du même auteur : S’affirmer sans s’imposer, techniques d’affirmation de soi pour gérer les conflits et établir des relations positives, Dunod, 1999 (réédité en 2003 et 2007). Le développement personnel, c’est quoi ? InterÉditions, 2002. Métro, boulot… Philo ! Pratiquer la philosophie au quotidien pour vivre mieux, InterÉditions, 2004. Gilles Prod’homme S’exercer au bonheur La voie des stoïciens « Quand vas-tu enfin commencer à vivre vertueusement, disait Platon à un vieillard qui lui racontait qu’il écoutait des leçons sur la vertu. Il ne s’agit pas de spéculer toujours, mais il faut une bonne fois penser à passer à l’exercice. Mais aujourd’hui on prend pour un exalté celui qui vit d’une manière conforme à ce qu’il enseigne. » Emmanuel Kant « Il ne s’agit plus du tout de discourir sur ce que doit être l’homme de bien, mais de l’être. » Marc Aurèle Remerciements Mes remerciements vont à Chantal Siebenfoercher pour son talent d’écriture. En effet, elle a précieusement collaboré à la rédaction de ce livre. © Groupe Eyrolles VII Sommaire Introduction ...................................................................... 1 I. Une histoire gréco-latine 1. Les trois grandes périodes du Portique........................... 13 2. Socrate, patron des philosophes et des stoïciens.............. 21 3. Zénon de Citium, le fondateur de la doctrine................ 31 4. Épictète, l’esclave devenu maître de philosophie............ 37 5. Marc Aurèle, l’empereur-philosophe............................. 43 6. Sénèque, le chroniqueur de la vie bonne ....................... 49 II. La lumière sur les principes 7. Une pensée du Logos.................................................... 57 8. Rationalisme et panthéisme : deux idées de base du stoïcisme .................................................................. 67 9. L’usage correct des représentations ................................ 77 III. Une pharmacopée de la conscience 10. Précisions et précautions ............................................... 99 11. Le point de départ… est aussi le point d’arrivée............. 103 12. Le recueil de pensées..................................................... 113 S’EXERCER AU BONHEUR VIII © Groupe Eyrolles 13. La troublante question de l’imagination......................... 117 14. L’arrachement à la fascination de l’immédiat.................. 125 15. L’examen de conscience................................................ 133 16. L’épreuve de la maladie................................................. 139 IV. Penser, agir et vivre en mode stoïcien 17. Au fait, pour le Portique, l’action c’est quoi ?................ 147 18. Action et détachement .................................................. 159 19. La liberté, jusqu’où ?..................................................... 173 Conclusion ........................................................................ 187 Annexes Glossaire ........................................................................... 193 Bibliographie .................................................................... 207 Le Portique sur Internet .................................................... 215 Index des concepts ............................................................ 217 Index des noms propres .................................................... 223 Table des matières............................................................. 227 © Groupe Eyrolles 1 Introduction Pourquoi le stoïcisme ? Une voie d’accès à la « vie heureuse » « La seule chose qui ne change pas… c’est le changement. » Propos attribué au Bouddha, L’Éveillé La Krisis, redoutable défi et formidable opportunité Nous vivons une époque formidable. Hommes politiques, écono- mistes, sociologues, experts et journalistes ne cessent de nous le répéter : les sociétés occidentales traversent une mutation sans précédent. Mieux : elles connaissent une véritable crise de civili- sation. Chacun y va de son diagnostic sur la nature et la portée des transformations actuelles, en soulignant, à juste titre, que la Krisis (du grec, « décision ») est à la fois un redoutable défi et une formi- dable opportunité. D’ailleurs, la crise n’est-elle pas le lot commun de l’humanité depuis son apparition ? Tout lecteur d’un manuel d’histoire universelle est pris de vertige face à cette invraisem- blable succession d’évolutions/révolutions religieuses, politiques, sociales, culturelles, scientifiques, techniques, etc. Des empires se Introduction S’EXERCER AU BONHEUR 2 © Groupe Eyrolles constituent puis s’effondrent, des civilisations se structurent puis sont englouties. Des écoles de pensée émergent, se transforment, puis subitement appartiennent au passé. Des dieux sont adorés pour être ensuite oubliés, rebaptisés, assimilés. Des doctrines per- dent leur pouvoir de conviction ou de fascination sur les esprits, remplacées par d’autres, jugées plus en phase avec les réalités du moment. Et ainsi à l’infini. Des monnaies au tracé des frontières, en passant par les coutumes, les croyances, les représentations col- lectives, et les modes de vie, à l’échelle de l’Histoire, le change- ment, rapide ou lent, a toujours été la norme. Pourtant, un fait majeur concerne spécifiquement l’humanité moderne, celle qui, grosso modo, est issue de la Seconde Guerre mondiale : le développement continu des moyens de communica- tion électroniques (pour faire court, de la radio à l’Internet) a créé les conditions objectives d’un embryon de conscience planétaire. Depuis les années 1950, la population mondiale (principalement dans les économies développées) est devenue « contemporaine d’elle-même ». Elle se voit, s’observe, s’analyse en temps réel, par médias interposés. Nous avons tous basculé dans l’ère de la « simul- tanéité universelle ». D’où une redoutable complexité que l’esprit humain peine à organiser et à intégrer. L’excès d’information disparate, mal structurée, insuffisamment hiérarchisée, peut entraî- ner brouillage, confusion et désordre. Mais surtout, et on l’oublie trop souvent, le miroir communicationnel/informationnel reflète/ déforme un monde extraordinairement déroutant. Que le lecteur se rassure : mon propos n’est pas de me lancer dans le énième réquisitoire sur, je cite pêle-mêle, « la crise des valeurs intel- lectuelles et morales », « le risque de fragmentation généralisée de toute la société », « la dérive des idéologies », « le rejet des élites », « la perte du sens de l’intérêt général face à la montée des égoïsmes », « l’abandon du vivre-ensemble », « le déclin de la religion et l’effa- rante expansion des spiritualités-mirages », « le discrédit du politique et des grands partis de gouvernement », « l’emprise inexorable de l’économie et de la finance sur les destins individuels », « la nécessité Introduction © Groupe Eyrolles 3 de tisser à nouveau du lien social », « le besoin d’autorité dans une société en perte de repères », « la réduction de la fracture… sociale, culturelle, économique, numérique… ». Plus modestement, mon propos se borne à un premier constat : l’homme contemporain vit de plus en plus douloureusement les mutations en cours. Dont beaucoup sont, du reste, hautement souhaitables. Mais c’est un autre débat. La démocratie en question Second constat : pour de nombreuses raisons, bonnes et moins bon- nes, il est aujourd’hui courant de pousser jusqu’au dénigrement la critique (nécessaire) de la démocratie, et banal de souligner que les états démocratiques, au quotidien, respectent mal leurs valeurs et leurs principes. N’épiloguons donc pas sur les ravages inhérents à la real politik, pour nous concentrer sur l’essentiel : dans la mesure où elle consiste fondamentalement à surmonter la violence par le dia- logue, la démocratie est un processus fragile, incertain, toujours à reconstruire. Avec un problème de taille : cette forme de gouverne- ment des hommes suppose une grande maturité chez les gouvernés et les gouvernants. Or, qu’ils appartiennent aux sphères religieuses, intellectuelles, morales, politiques ou culturelles, « ceux d’en haut » sont ouvertement contestés par « ceux d’en bas ». C’est le lot des sociétés complexes où chaque individu entend peser directement sur son destin, si peu que ce soit. Mieux informé, plus éduqué, le public ne croit plus guère aux maîtres à penser et autres hommes providentiels. Qui s’en plaindrait ! Chacun désire comprendre et agir par lui-même. D’où l’essor considérable du tissu associatif au détriment des grandes organisations religieuses et politiques. Au passage, ce bouillonnement social témoigne d’une belle vitalité démocratique ! Certes, ici et là, quelques mythes (tantôt religieux, tantôt politiques) perdurent, et les nostalgies un brin naïves ne sont jamais loin. Inoffensives pour la plupart, quelques-unes restent S’EXERCER AU BONHEUR 4 © Groupe Eyrolles 1. Les termes suivis d’un astérisque sont repris au glossaire en annexes. potentiellement dangereuses. Un écueil impossible à éviter totale- ment dans une société « ouverte ». À l’échelon individuel, chacun recherche un nouvel équilibre intérieur. À l’échelon collectif, l’espace démocratique est à refonder. L’éternel retour à la philosophie Par essence, le changement est anxiogène. Cela fait partie de son charme. Mais l’homme est ainsi fait que le changement le pousse à se munir de points d’appui intérieurs, autrement dit à construire son action autour d’un système*1 de valeurs. D’où un certain engouement, j’y arrive, pour la bonne vieille philosophie*. Régu- lièrement, généralement durant uploads/Litterature/ s-x27-exercer-au-bonheur-la-voie-eyrolles.pdf

  • 20
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager