SANS UN ADIEU Harlan COBEN Laura Ayars et David Baskin, l'ancien top model deve
SANS UN ADIEU Harlan COBEN Laura Ayars et David Baskin, l'ancien top model devenue femme d'affaires et la superstar de l'équipe de basket des Celtics : un couple béni des dieux ! Mais, en pleine lune de miel, la tragédie frappe. David part nager et disparaît. Sans un adieu... Accident ? Meurtre ? Suicide ? Laura se lance dans l'enquête et découvre bientôt des secrets vieux de trente ans, que ses proches ont tout fait pour enfouir... Mensonges, trahisons, jalousies, meurtres... Quand le passé menace de ressurgir, un tueur tapi dans l'ombre est prêt à tout pour empêcher la vérité d'éclater. Prologue 29 mai 1960 Ce serait une erreur de la regarder en face pendant qu'elle parle. Ses paroles, il le savait, n'auraient aucun effet sur lui. Son visage et son corps, si. Tandis qu'elle refermait la porte, Sinclair pivota vers la fenêtre. Il faisait beau : dehors, un grand nombre d'étudiants se prélassaient au soleil. Quelques-uns jouaient au touch football, mais la plupart étaient allongés - les amoureux blottis l'un contre l'autre -, livres ouverts pour faire croire à leurs intentions studieuses. Un reflet d'or attira son regard sur une chevelure blonde. Se tournant, il reconnut la jolie fille de son cours de 14 heures, entourée d'une demi-douzaine de garçons qui se disputaient son attention dans l'espoir de lui arracher son plus beau sourire. Par la fenêtre d'une chambre, on entendait beugler à travers tout le campus le dernier single de Buddy Holly. Il jeta un nouveau coup d'œil sur la ravissante blonde qui n'arrivait pas à la cheville de la beauté brune derrière lui. — Alors? fit-il. À l'autre bout de la pièce, la sublime créature hocha la tête avant de se rendre compte qu'il lui tournait le dos. — Oui. Il poussa un énorme soupir. Sous la fenêtre, quelques-uns des garçons s'écartèrent de la blonde, la mine déconfite, comme s'ils venaient de se faire éliminer de la compétition, ce qui du reste devait être le cas. — Tu es sûre ? — Évidemment. Sinclair hocha la tête sans trop savoir pourquoi. — Et que comptes-tu faire ? Elle le contempla, incrédule. — Corrige-moi si je me trompe, commença-t-elle avec une exaspération manifeste, mais il me semble que ça te concerne aussi. Une fois de plus, il hocha la tête, sans aucune raison apparente. Dehors, sur la pelouse, un autre garçon s'était fait éjecter du ring. Ne restaient en lice que deux candidats aux faveurs potentielles de la blonde. Il reporta son attention sur la partie de touch football et suivit des yeux le ballon qui traversait lentement l'air humide. Un garçon au torse nu tendit les mains. Le ballon décrivit une spirale, rebondit sur le bout de ses doigts et retomba à terre. Sinclair se concentra sur le jeu, partageant la déception du joueur, s'efforçant d'ignorer l'emprise qu'elle exerçait sur son esprit. Son regard revint par inadvertance sur la blonde. Elle avait fait son choix. Tête basse, le perdant s'éloigna, bougon. — Tu veux bien te retourner, dis ? Un sourire joua sur ses lèvres. Il n'était pas fou au point de s'exposer à son arsenal dévastateur, de se laisser prendre dans ses filets. Il regarda le jeune homme qui avait réussi à conquérir la blonde. Même de sa fenêtre au premier étage, on pouvait lire la concupiscence dans les yeux agrandis du garçon, lorsqu'il s'empara de la proie tant convoitée et l'embrassa. Ses mains se mirent à vagabonder. Le butin au vainqueur. Il se tourna vers la bibliothèque. Maintenant que leur relation avait pris un tour plus physique, il avait l'impression de violer l'intimité du jeune couple. Il glissa une cigarette dans sa bouche. — Va-t'en. — Quoi ? — Va-t'en. Fais ce que tu veux, mais je ne veux plus te voir ici. — Tu n'es pas sérieux. — Si. Il alluma la cigarette. — On ne peut plus sérieux. — Mais j'allais annoncer... — N'en parle à personne. C'est déjà allé trop loin. Il y eut un moment de silence. Lorsqu'elle reprit la parole, ce fut d'un ton implorant, un ton qui lui écorcha les nerfs. — Mais je croyais... Il tira sur sa cigarette comme s'il avait voulu la terminer en une seule bouffée. De la pelouse lui parvint le bruit retentissant d'une gifle. La blonde avait coupé court aux débordements hormonaux du jeune homme qui avait tenté de franchir le stade du simple pelotage. — Eh bien, tu as eu tort. Maintenant va-t'en. Sa voix n'était plus qu'un murmure. — Salaud. À nouveau, il hocha la tête, cette fois entièrement en accord avec l'énoncé : — Allez, fiche-moi le camp. — Salaud, répéta-t-elle. Il l'entendit claquer la porte du bureau. Ses hauts talons cliquetèrent sur le plancher. La plus belle femme qu'il ait jamais connue venait de quitter l'édifice aux murs couverts de lierre. Il regardait par la fenêtre, mais sa vue s'était brouillée, et le monde n'était plus qu'une masse indistincte d'herbe verte et de bâtiments en brique. Ses pensées se bousculaient. Son visage flottait devant ses yeux. Il ferma les paupières, mais l'image persistait. J'ai bien fait. J'ai bien fait. J'ai... Il rouvrit les yeux. Une vague de panique le submergea. Il fallait qu'il la retrouve, qu'il lui dise qu'il n'en pensait pas un mot. Il allait faire pivoter sa chaise et se précipiter pour la rattraper lorsqu'il sentit un objet métallique contre sa nuque. Un frisson glacé le parcourut. — Salaud. La déflagration déchira l'air immobile. Chapitre 1 17 juin 1989 En ouvrant la fenêtre, Laura sentit la douceur de la brise tropicale sur son corps nu. Elle ferma les yeux. Le souffle d'air frais lui picotait la peau. Ses jambes flageolaient. Se retournant vers le lit, elle sourit à David, l'homme qui l'avait réduite à cet état de poupée de chiffon. — Belle matinée, monsieur Baskin. — Matinée ? répéta David avec un coup d'œil sur la pendule. Tout était calme alentour, hormis le bruit des vagues qui leur parvenait du dehors. — L'après-midi est déjà bien avancé, madame Baskin. Nous avons passé pratiquement toute la journée au lit. — Des réclamations ? — Certainement pas, madame B. — Alors un peu d'exercice physique ne te fera pas de mal. — À quoi penses-tu ? — Ça te dirait d'aller nager ? — Je suis mort, dit-il en retombant sur les oreillers. Je serais incapable de bouger, même si le lit était en feu. Laura eut un sourire enjôleur. — Tant mieux. David ouvrit des yeux émerveillés tandis qu'elle revenait lentement vers lui. Il repensait à la première fois où il avait vu ce corps-là, la première fois en fait où le monde avait vu ce corps-là. Voilà presque dix ans, et huit bonnes années avant leur rencontre. A dix-sept ans, Laura avait fait la couverture de Cosmopolitan vêtue d'un... Mais qui se souciait de la tenue ? À l'époque, il était étudiant à l'université du Michigan et il revoyait encore les joueurs de son équipe de basket, bouche bée devant le magazine sur un présentoir avant la demi- finale dans l'Indiana. Il feignit la panique. — Où tu vas ? Le sourire de Laura s'élargit. — Au lit. — S'il te plaît, non. Il leva la main pour l'arrêter. — Tu vas m'expédier à l'hôpital. Elle ne broncha pas. — De la vitamine E, implora David. S'il te plaît. Toujours pas de réaction. — Je vais hurler au viol. — Hurle. Sa voix fut à peine audible. — Au secours. — Détends-toi, Baskin. Je ne vais pas t'agresser. Il ne cacha pas sa déception. — Ah bon ? Elle secoua la tête et s'éloigna. — Attends, appela-t-il. Où tu vas ? — Dans le jacuzzi. Je t'aurais bien proposé de me rejoindre, mais je sais que tu es fatigué. — Je sens venir un second souffle. — Tes facultés de récupération sont proprement stupéfiantes. — Merci, madame B. — Mais je te trouve quand même en petite forme. — En petite forme ? C'est plus épuisant que de jouer contre les Lakers ! — Il faut que tu t'entraînes. — Je ferai de mon mieux, promis, madame le coach. Dites-moi ce que je dois faire. — Le jacuzzi, ordonna Laura. Elle jeta un peignoir en soie sur ses épaules, masquant en partie la sublime silhouette qui lui avait valu d'être le top model le mieux payé du monde jusqu'à sa retraite, quatre ans plus tôt, à l'âge canonique de vingt-trois ans. David se glissa hors des draps de satin. Il était grand - pas tout à fait un mètre quatre-vingt-treize, ce qui n'était pas exceptionnel pour un basketteur professionnel. Laura enveloppa son corps nu d'un regard admiratif. — On dit que tu as révolutionné le jeu. Pas étonnant. — C'est-à-dire ? — Tes fesses, Éclair blanc. Les femmes viennent aux matches uniquement pour te voir tortiller du popotin sur le terrain. — Tu me fais passer pour un tocard. David remplit la baignoire circulaire d'eau chaude et mit les jets en marche. Puis il déboucha une bouteille uploads/Litterature/ sans-un-adieu-harlan-coben.pdf
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- Publié le Jan 02, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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