William Shakespeare Avec le Traducion rythmée & rimée texte original par Claude
William Shakespeare Avec le Traducion rythmée & rimée texte original par Claude N Sonnets Ressouvenances Sonnets William Shakespeare Sonnets Traduction rythmée & rimée par Claude Neuman Avec le texte original en regard Ressouvenances Du même traducteur Friedrich Hölderlin, Poèmes à la Fenêtre, textes allemand & français, Ressouvenances, 2016. • F. Hölderlin, Poèmes à la Fenêtre & Poems at the window texte allemand & traductions en français & en anglais . Ressouvenances, 2017. Toutes illustrations: D.R. © Ressouvenances, 2016. isbn: 978-2-84505-209-3 - dépôt légal: novembre 2016. Ressouvenances, 02600 Villers-Cotterêts Les 154 Sonnets de Shakeeare ont paru, en volume in- quarto, en 1609, mais étaient connus de ses proches depuis une dizaine d’années déjà, sans doute plutôt récités que lus – ce dont on se souviendra lorsque l’on parlera de leurs qua- lités sonores. Leurs dates de composition exaes sont controversées, probablement 1592-1598 pour l’essentiel; deux Sonnets (les 138 et 144) ont paru, dans des versions ensuite révisées par l’auteur, en 1599 dans le volume e Passionate Pilgrim. Le texte du Quarto de 1609, moins que fiable en certains endroits, a fait l’objet de «correions» au fil du temps, qui pour certaines font l’objet d’inépuisables controverses (un exemple: Sonnet 23, vers 9: doit-on lire «books» ou «looks»? – books à mon avis). La présente édition e basée le plus souvent sur le texte tel que présenté par Gerard Rhodes Ledger, dionible sur son site http://www.shakeeares-sonnets.com. (mais pas toujours, comme dans l’exemple du Sonnet 23!) Les Sonnets sont composés, selon la tradition du sonnet anglais initiée par Henry Howard, Earl of Surrey dans la pre- mière moitié du xvie siècle, de quatorze vers en pentamètres 7 Préface To hear with eyes belongs to love’s fine wit. Sonnet 23 j’ajoute mon opinion sur ces sujets, et tant mieux car je n’en ai pas: «What do you read, my lord? Words, words, words. What the matter, my lord? Between who?» (Hamlet, ae II, scène 2)… Pour ce qui e de l’exégèse proprement dite concernant le sens, les influences, la généalogie du sonnet élisabéthain et le contexte hiorique, tout a été dit – et son contraire – en centaines d’ouvrages souvent excellents; l’objeif de cette édition n’étant pas de le redire encore une fois, je me conten- terai donc de reporter le leeur à mes préférés: Shakeeare’s Sonnets (Stephen Booth, Yale University Press, 1977); e Art of Shakeeare Sonnets (Helen Vendler, Harvard University Press, 1997); Les Sonnets de Shakespeare (Jean Fuzier, Armand Colin, 1970) – épuisé, mais facilement trouvable en occasion; Sur Internet, le site de Gerard Rhodes Ledger cité plus haut (et s’il n’en reait qu’un ce serait celui-là: je conseillerais d’ailleurs au leeur qui se débrouille en anglais de lire le présent volume en jetant au fur et à mesure un œil au commentaire du Sonnet correondant que propose ce site). Je voudrais ici insier sur la forme et la langue, qui à mon sens font le caraère exceptionnel de cette œuvre plus que les thèmes abordés, qui comme le plus souvent en poésie, sont moins originaux que celles-là, et leur servent d’aliment, pour ne pas dire de prétexte: «celui ou celle que j’aime e une beauté ou ne l’e pas, e fidèle ou non, pauvre de moi la passion m’aveugle, le temps détruira tout»… on peut glo- ser sur ce à l’infini sans pour autant toucher du doigt en quoi la façon dont Shakeeare nous en parle en fait le prix. Les anciens et les modernes ne s’en sont pas privés, ces derniers 9 (vers de cinq pieds, cinq accents toniques) le plus souvent iambiques (pieds de deux syllabes, l’accent tonique étant sur la seconde), de dix ou parfois onze syllabes, rimés abab cdcd, efef gg, le diique final conituant en général une conclu- sion, une réaffirmation, ou au contraire une remise en queion des trois quatrains qui le précèdent. Les 126 premiers concernent un beau jeune homme, les 26 suivants une perverse dame brune, les deux derniers sont des épigrammes au dieu de l’amour. Les 17 premiers invitent le jeune homme à procréer afin que sa beauté ne s’éteigne avec lui, les 109 suivants décrivent la passion du poète pour le jeune homme, à travers les thèmes du temps derueur, de l’immortalisation par la poésie ou de l’indignité de celle-ci, de l’absence, de l’infidé- lité… Les sonnets à la dame brune composent pour l’essentiel une sorte de contre-blason de cette bougresse, le poète se demandant ce qu’il peut bien lui trouver qui lui inire pourtant l’amour et se désolant de sa fausseté et de ses infidé- lités (y compris avec le jeune homme précité…). Seuls trois sonnets sont «irréguliers»: le 99 qui com- porte 15 vers, le 126 qui n’en comporte que douze, au schéma de rimes différent – et un diique «vide», entre paren- thèses, comme si, étant le dernier sonnet au jeune homme, et après son dernier quatrain sinire, plus rien ne pouvait être dit-, et le 145 en tétramètres de huit syllabes. Une bonne partie de la critique, comme souvent enchan- tée de trouver à parler d’autre chose que du texte, a passé quatre siècles à débattre de l’identité supposée des prota- gonies – si tant e qu’ils en aient eu une –, du fait de savoir si Shakeeare était homosexuel ou bisexuel, platonique ou pratiquant, etc… Les volumes traitant de ces queions, à mon humble avis sans intérêt, sont légions; il n’e donc pas nécessaire que 8 et chacun a sa théorie pour dissimuler son forfait; j’ai la mienne que j’exposerai plus loin): «Shakeeare ne s’e pas donné comme projet d’écrire en pentamètres iambiques très rimés, il se trouve simplement qu’il y a le pentamètre iam- bique dans la langue anglaise.» Et bien si, bien sûr que c’e ce qu’il s’e (aussi) donné comme projet: sinon il aurait sans doute écrit nevermore (comme il e, et l’était aussi à son époque, plus naturel de l’écrire, et comme il l’écrit lui-même par ailleurs le plus sou- vent), et non pas «not evermore». Mais «I may nevermore acknowledge thee» aurait aussi bien pu s’entendre comme un tétramètre, de neuf syllabes, et non pas un pentamètre en décasyllabe comme attendu, et la forme et le son n’auraient pas eu le caraère obligatoire, indiscutable, oraculaire, que leur donne la répétition, comme physiquement inévitable, du pentamètre. Et donc: «I may not evermore aknowledge thee» (qui, le mètre enrichissant le sens, peut se lire «il ne faut plus jamais», mais aussi «il ne faut plus que sans cesse») Qu’e-ce que ce pentamètre iambique, introduit dans la poésie anglaise par Chaucer deux siècles avant Shakeeare? Cinq pieds de deux syllabes, la seconde accentuée: un rythme qui pousse vers l’avant. Parfois onze syllabes, quand la rime e féminine (ce qui en anglais veut dire que le vers se termine par une syllabe non accentuée – et non par un e muet, ce qui e la définition française). Le Sonnet 20 consa- cré au caraère féminin du jeune homme e entièrement conitué d’hendécasyllabes à rimes féminines. (Au fait, contrairement à ce qu’on lit trop souvent en France quand il e queion de versification, un pied n’e pas une syllabe: c’e un groupe de syllabes – une à trois, très rarement quatre –, dont une e longue – dans la poésie grecque ou latine – ou accentuée, ou amène une reiration, une coupe – notam- ment dans une langue peu accentuée comme le français). 11 se posant bien sûr les queions que requiert l’air de notre temps: les Sonnets de Shakeeare sont-ils, au choix, homo- philes, misogynes, dépressifs, révoltés, politiques…? Ils sont tout cela (ils annoncent même le réchauffement climatique: «Sometime too hot the eye of heaven shines», Sonnet 18)… et rien de tout cela. Plus sérieusement, pourquoi et comment ces vers s’in- cruent-ils dans notre œil et notre oreille? Par le caraère oraculaire et incantatoire de la musique de leurs mots. Par la qualité de leur rhétorique, mot aujourd’hui dépré- cié, alors qu’il signifie «art de l’éloquence». Un exemple (Sonnet 36): I may not evermore acknowledge thee (vers 9) Nor thou with public kindness honour me (vers 11) Traduion plate: «Il ne faut plus jamais que je te salue» / «Ni que tu m’honores de bonté publique» (sinon ta réputation en souffrirait). Pourquoi ces vers «sonnent-ils», au lieu d’être des pla- titudes? Parce que leurs rimes (thee / mee - toi / moi) enfoncent le clou du binôme et de la séparation. Parce que leur rythme, – les cinq accents toujours pré- sents du pentamètre iambique, qui sont produits comme on les attend – leur donne un caraère inévitable, comme diés par une langue qui aurait un caraère organique auquel elle ne peut échapper: «ce que j’écris sonne comme il faut de tout temps que cela sonne, et e donc inconteable». Et ce n’e pas par hasard, c’e là l’art et l’artisanat aural de Shakeeare. Je citerai ici un tradueur français contemporain que je ne nommerai pas, mon propos n’étant pas la polémique (l’aivité de traduion e toujours une aivité de faussaire, 10 En l’occurrence les uploads/Litterature/ shakespeare-sonnets.pdf
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- Publié le Nov 17, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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