Siegfried André Membre de l'Académie française. (1955) ASPECTS DU XXe SIÈCLE Un

Siegfried André Membre de l'Académie française. (1955) ASPECTS DU XXe SIÈCLE Un document produit en version numérique par Mme Marcelle Bergeron, bénévole Professeure à la retraite de l’École Dominique-Racine de Chicoutimi, Québec Courriel: mabergeron@videotron.ca Page web Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" Site web: http://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ André Siegfried, Aspects du XX e siècle, (1955) 2 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation formelle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences sociales, Jean- Marie Tremblay, sociologue. 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Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. André Siegfried, Aspects du XX e siècle, (1955) 3 Un document produit en version numérique par Mme Marcelle Bergeron, bénévole, professeure à la retraite de l’École Dominique-Racine de Chicoutimi, Québec. Courriels : marcelle_bergeron@uqac.ca; mabergeron@videotron.ca André SIEGFRIED e Aspects du XX siècle. Paris : Librairie Hachette, 1955, 224 pp. Polices de caractères utilisée : Times New Roman, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2008 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE US, 8.5’’ x 11’’. Édition numérique réalisée le 4 décembre 2011 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, Québec. André Siegfried, Aspects du XX e siècle, (1955) 4 André Siegfried (1955) Paris : Librairie Hachette, 1955, 224 pp. André Siegfried, Aspects du XX e siècle, (1955) 5 REMARQUE Siegfried André [1985-1959] Ce livre est du domaine public au Canada parce qu’une œuvre passe au domaine public 50 ans après la mort de l’auteur(e). Cette œuvre n’est pas dans le domaine public dans les pays où il faut attendre 70 ans après la mort de l’auteur(e). Respectez la loi des droits d’auteur de votre pays. André Siegfried, Aspects du XX e siècle, (1955) 6 [p. 224] TABLE DES MATIÈRES Introduction Chapitre I. L'âge administratif Chapitre II. L'âge du secrétariat Chapitre III. L'âge de la publicité Chapitre IV. L'âge de la rationalisation ménagère Chapitre V. L'âge du tourisme Chapitre VI. L'âge de la vitesse Chapitre VII. L'âge des méridiens Chapitre VIII. L'âge du prototype Chapitre IX. L'âge de la technique André Siegfried, Aspects du XX e siècle, (1955) 7 [p. 7] INTRODUCTION Retour à la table des matières Ce livre reproduit le texte de six conférences, données en 1954 à l'Université des Annales et publiées cette même année dans la revue Les Annales. Elles ont simplement été récrites, et complétées par trois chapitres supplémentaires qui n'avaient pu trouver place dans la série initiale. Dans ma pensée ce travail constitue un ensemble, car les neuf chapitres ci-dessous relèvent d'un même angle d'approche, d'une même idée essentielle, qui, comme un fil conducteur, va du commencement à la fin, figurant explicitement ou implicitement à chaque page, à la façon d'une sorte de leitmotiv. Le thème de base, c'est que la machine, revendiquant non seulement la production industrielle, mais s'insinuant dans toutes les démarches de notre vie, est en train de renouveler entièrement le caractère de notre civilisation, en attendant que cette révolution s'étende bientôt à tous les continents. Qu'il s'agisse de l'administration des affaires, du secrétariat, de la publicité, du voyage, de la vitesse, de la géographie, du ménage, de l'art, de la pensée elle-même, l'effet est partout le même : substitution de l'action collective à l'effort individuel, [p. 8] de la série à la qualité, de la machine au muscle et même au cerveau. Trois siècles ont déjà concouru à cette révolution, toujours en cours. Le XVIIIe l'a inaugurée (encore que le XVIIe l'eût intellectuellement préparée) ; le XIXe lui a donné son premier développement dans le cadre européen ; mais c'est le XXe, principalement sous l'égide américaine, qui est en train d'en tirer massivement, implacablement, toutes les conséquences. Cependant, le XVIIIe, en cela dans la ligne de la Grèce et de l'Évangile, avait parallèlement affirmé les valeurs humaines en tant que fondement des sociétés démocratiques occidentales. La machine à vapeur et les grandes déclarations des droits sont contemporaines, mais l'expérience a prouvé qu'elles travaillent dans des sens différents : l'une conduisant au collectivisme, l'autre revendiquant les droits de la personne humaine. André Siegfried, Aspects du XX e siècle, (1955) 8 D'où une lutte, qui se poursuit, entre la conception traditionnelle d'une civilisation de source méditerranéenne, grecque et chrétienne, et une technique mécanique nouvelle relevant de principes peut-être incompatibles avec le legs du passé. C'est là le problème dominant du XXe siècle : nous commençons seulement d'en prendre conscience en voyant la machine et la série pénétrer partout, jusque dans le saint des saints de l'esprit. Les aspects de cet envahissement, brutal ou insidieux, sont multiples. Nous avons seulement voulu en retenir ici quelques-uns, qui nous ont paru particulièrement significatifs. André Siegfried, Aspects du XX e siècle, (1955) 9 [p. 9] Chapitre I L'ÂGE ADMINISTRATIF Retour à la table des matières L’introduction du machinisme dans toutes les démarches de notre vie correspond à une révolution dont les conséquences ne peuvent être que formidables. Quand l'homme chasseur se transforma en cultivateur et en artisan, quand de nomade il devint sédentaire, désormais homo faber, virtuellement homo sapiens, on imagine la révision, à proprement parler révolutionnaire, de toutes les valeurs sociales antérieures qui dut s'ensuivre : outillage, technique, relations des hommes entre eux, principes de la morale, de l'esthétique, tout fut à considérer sous un angle nouveau. La transformation qui se produit actuellement sous nos yeux est au moins d'égale portée, encore que nous en mesurions mal les immenses conséquences, mais elle est due cette fois aux conquêtes irrésistibles de la machine et aux bouleversements [p. 10] qu'elles entraînent dans tous les aspects de la vie moderne. Cette révolution est loin du reste d'avoir produit encore tous ses effets, elle se poursuit au contraire selon un rythme sans cesse accru, au point qu'on peut se demander ce que sera devenue l'humanité après cinq cents ans, après mille ans de ce régime d'implacable mécanisation. Il s'agit de bien autre chose que d'un changement de période historique : nous sommes probablement à l'aube d'un âge nouveau de l'humanité. Dès maintenant les conditions industrielles ont évolué de telle façon que l'entreprise change de caractère, et avec elle la psychologie de ceux qui la servent, mais les répercussions se font sentir jusque dans les cantons les plus écartés de la société, dans le secret le plus intime de notre vie privée. * André Siegfried, Aspects du XX e siècle, (1955) 10 Si, regardant en arrière, nous envisageons les méthodes de la production dans leur plus lointaine histoire, et jusqu'aujourd'hui, trois âges principaux paraissent s'en dégager. Le premier, de beaucoup le plus long puisqu'il couvre tout ce que nous appelons le néolithique, depuis l'apparition de l'homo faber jusqu'à la Révolution industrielle du XVIIIe siècle, correspond à l'âge préindustriel de l'outil, de l'artisan, du paysan. La civilisation de village exprime son aspect social, avec un système de relations humaines [p. 11] qui survit encore dans les trois quarts de l'humanité et même dans nos pays d'Occident. Sous ce régime la production reste forcément limitée, puisqu'elle se mesure aux forces physiques de l'homme, de quelques animaux domestiques, à de rares énergies naturelles comme le vent ou les torrents. Même dans ces conditions, l'humanité a réalisé des merveilles, soucieuse moins de masse que d'adaptation et songeant instinctivement à unir l'art à l'utilité. La tradition artisanale relève encore de cette impulsion initiale. Depuis la seconde moitié du XVIIIe siècle, nous sommes entrés dans un nouvel âge de la production, celui de la machine, dont l'origine symbolique peut être fixée à la machine à vapeur de Watt, en 1764. Dès la fin du XVIe siècle – les travaux de M. John Nef l'ont admirablement montré –, était née en Angleterre une industrie fondée sur le charbon et la quantité. C'est cependant seulement à partir de la machine à vapeur qu'une industrie vraiment nouvelle est apparue, dépendant de méthodes entièrement différentes de celles du passé. Dès lors, ce ne sont plus les forces physiques de l'homme qui déterminent le volume de la production, mais les énergies de la Nature, qui ne comportent uploads/Litterature/ siegfried-aspects-20e-siecle.pdf

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