L’Écran traduit | Hors-série n° 1 | 2013 1 L’Écran traduit Hors-série n° 1 – 20
L’Écran traduit | Hors-série n° 1 | 2013 1 L’Écran traduit Hors-série n° 1 – 2013 Présentation Jean-François Cornu p. 2 Republication : Le sous-titrage de films. Sa technique – son esthétique, par Simon Laks (1957) Introduction p. 5 Première partie – Le repérage p. 7 Généralités – Rôle du repérage – Quelques chiffres – Pitié pour le spectateur ! – Éléments de repérage – Principe du repérage – Ne défonçons pas des portes largement ouvertes ! – Le silence dans le dialogue – Quelques artifices du repérage – Incidence des changements de plan – Élaboration du repérage – Footage – Modèle de footage – Liste-modèle des dialogues – Relevé-standard Deuxième partie – L’adaptation p. 37 Un art ingrat – Deux boussoles – Comprendre vite… et bien ! – Numérotage – Indice maximum et minimum – Ponctuation – Majuscules – Caractères italiques – Un sous-titre – un tout – Synchronisme total L’Écran traduit | Hors-série n° 1 | 2013 2 Présentation Pour ce premier hors-série de L’Écran traduit, qui suit de près la parution du numéro inaugural de notre revue au début de 2013, nous sommes très heureux de reproduire Le Sous-titrage de films de Simon Laks, initialement publié en 1957 à compte d’auteur et, à notre connaissance, très peu diffusé. Il peut paraître surprenant de reproduire un ouvrage consacré au sous-titrage tel qu’on le pratiquait il y a plus d’un demi-siècle. On peut en effet se demander ce qu’il y a de commun entre les pratiques techniques et de traduction de la fin des années 1950 et celles d’aujourd’hui. Quand Simon Laks exerçait son métier d’adaptateur, le sous-titrage se pratiquait sur pellicule et les adaptateurs voyaient le film à traduire rarement plus d’une fois, sur une table de montage dont l’écran réduit était d’une faible luminosité et dont le système sonore ne facilitait pas toujours l’audition claire de certaines répliques. Les adaptateurs d’aujourd’hui travaillent avec des outils qui leur permettent de revoir et réentendre autant de fois qu’ils le désirent une réplique, une scène, un film tout entier. Ces outils leur offrent généralement une bonne qualité d’image et de reproduction sonore ; grâce aux logiciels de traitement de texte et de sous- titrage, ils peuvent se concentrer sur le contenu « littéraire » des sous-titres, pour reprendre le qualificatif de Simon Laks. Né en 1901 à Varsovie, Simon Laks était avant tout compositeur de musique1. Arrivé à Paris en 1926, il gagna d’abord sa vie en donnant des leçons de violon et en accompagnant des films muets. Il devait, par la suite, composer des musiques pour le cinéma. Déporté à Pithiviers, puis à Auschwitz, pendant la Seconde Guerre mondiale, c’est surtout après son retour de captivité qu’il se consacra au sous-titrage, ainsi qu’au doublage. Il a signé ou co-signé les adaptations de films allemands, anglophones et hispanophones, principalement entre 1948 et 1962, parmi lesquels Cinquième colonne (Saboteur, Alfred Hitchcock, 1942), Les Assas- sins sont parmi nous (Die Mörder sind unter uns, Wolfgang Staudte, 1948), Le Révolté de Santa-Cruz (El rebozo de Soledad, Roberto Gavaldon, 1952) et Héros de guerre (War Hero, Burt Topper, 1958). Il est mort à Paris en 1983. Les grands principes du sous-titrage décrits par Simon Laks en 1957, ainsi que certains détails cruciaux de l’adaptation sous-titrée, restent plus que jamais d’actualité pour les adaptateurs des années 2010. Toujours clair et concret, cet ouvrage n’est jamais théorique. Son auteur passe en revue toutes les situations 1. Sur l’œuvre musicale de Simon Laks, voir André Laks, « À propos de mon père Simon Laks et de son livre, Mélodies d'Auschwitz » (http://www.andre- laks.placita.org/simon_laks.aspx). L’Écran traduit | Hors-série n° 1 | 2013 3 possibles, témoignage d’une grande pratique. Ses réflexions demeurent d’une justesse absolue, qu’il s’agisse de l’importance de réaliser le repérage avant la traduction, pratique qui n’était pas encore entrée totalement dans les mœurs à cette époque (voir § 6-7) ; de la nécessité d’utiliser la totalité des caractères dis- ponibles pour obtenir un sous-titre au temps de lecture équilibré (§ 79) ; de sa finesse d’analyse du statut du son (in, hors champ ou off), mis en évidence par le sous-titrage, et des choix qui s’offrent en conséquence à l’adaptateur (§ 98-99) ; ou encore du sous-titre comme texte potentiellement jouable par un comédien (§ 106). Pareilles réflexions font du Sous-titrage de films bien davantage qu’un précis technique, tant son auteur y fait la preuve qu’il a tout saisi des effets du sous-ti- trage sur la dimension esthétique d’un film et sur sa perception par le spectateur. Outre l’intérêt historique de reproduire cet ouvrage, c’est pour cet éclairage finement argumenté sur le sous-titrage et pour sa justesse d’analyse qu’il a nous paru utile d’en faciliter la consultation en l’accueillant dans notre revue. Ce texte est aussi un outil précieux pour apprendre à distinguer une adaptation sous-titrée réussie de ce qu’on fait parfois passer pour quelque chose qui n’a de « sous-ti- trage » que le nom. Nous reproduisons ce texte tel qu’il fut publié en 1957, à l’exception de la cor- rection de quelques fautes de frappe et de l’adaptation de la ponctuation aux usages d’aujourd’hui. Nous avons ajouté un bref appareil de notes destinées à éclairer le lecteur sur des termes ou des usages peu courants actuellement ou disparus. Une version scannée de l’ouvrage d’origine peut également être télé- chargée sur le site de la revue en .pdf. La reproduction sous forme numérique du livre de Simon Laks, ainsi que sa mise en ligne, ont été effectuées avec l’accord et le soutien d’André Laks, fils de l’auteur et unique ayant-droit de l’ouvrage. Nous le remercions très chaleureuse- ment. L’Écran traduit | Hors-série n° 1 | 2013 4 Le sous-titrage de films Sa technique – son esthétique Simon Laks L’Écran traduit | Hors-série n° 1 | 2013 5 Introduction Le présent ouvrage est le fruit de longues méditations, entachées de doutes quant à l’utilité de sa publication. Car, en admettant même que ces pages contiennent des éléments nouveaux et constructifs, il est extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible, d’ébranler une routine vieille de trois décennies. De plus, c’est pour nous un cas de cons- cience à l’égard de tous ceux qui, par la force des choses, sont les bénéficiaires involontaires de cette routine. Si nous avons, nonobstant nos doutes, entrepris et mené à bien la tâche que nous nous étions assignée, c’est que nous avons cru de notre devoir de rendre publiques nos considérations, quelle que soit leur valeur objective et leur effet. Ayant eu l’opportunité de manipuler force listes de sous-titres et feuilles tech- niques correspondantes et d’en voir après coup l’effet sur l’écran, nous avons été amené à constater, sans idée préconçue, qu’à côté des films – hélas ! ils ne sont pas légion – remarquablement sous-titrés au point de vue technique et littéraire, les écrans foisonnent en films dont l’adaptation va à l’encontre des lois physiques, physiologiques, psychologiques et linguistiques qui doivent assurer au public un spectacle aussi complet que possible. Bien entendu, si l’on nous répond que « cela est sans importance puisque le public s’en contente et ne proteste pas », nous ne trouvons rien à redire… sinon que nul lui a jamais demandé son avis et qu’il est d’ailleurs mis devant le fait accompli. Mais tous ceux qui pensent, comme nous-mêmes, que le rôle du sous- titrage est de traduire – dans le sens le plus large du mot – un dialogue étranger dans son acception la plus complète et que le sort d’un film peut dépendre de la qualité du sous-titrage, tous ceux-là estimeront peut-être que les pages qui suivent n’auront pas été écrites tout à fait inutilement. Bien que le sous-titrage comporte trois étapes essentielles, nous n’aborderons que les deux premières : repérage et adaptation littéraire, la troisième (titrage ou surimpression de titres) relevant presque uniquement des travaux de laboratoire étrangers à notre sujet. Toutefois, nous aurons à y recourir de temps à autre, à titre auxiliaire. Certains termes techniques n’existant pas dans le vocabulaire français du sous- titrage, nous en avons introduit quelques-uns. Ce faisant, nous ne poursuivions d’autre but que celui de simplifier notre exposé en substituant un seul vocable à un groupe de mots à caractère descriptif pouvant prêter à confusion. Nous ne L’Écran traduit | Hors-série n° 1 | 2013 6 demandons pas mieux d’ailleurs que de leur voir opposer, le cas échéant, d’autres termes en vue de combler une lacune de terminologie. Les trois étapes du sous-titrage ont une telle multitude de points communs qu’il est presque impossible d’en traiter une sans se référer, çà et là, aux deux autres. D’où la nécessité de recourir fréquemment aux répétitions ou renvois à des arguments déjà exposés. Pour plus de facilité, nous avons muni d’un numéro d’ordre les alinéas qui abordent un sujet ou une idée nouvelle. *** L’importance d’un sous-titrage pour la bonne compréhension d’un film étran- ger ne peut échapper à personne. On sait que le sous-titrage consiste à traduire, aussi fidèlement que possible, un dialogue de film exprimé dans une langue uploads/Litterature/ simon-laks-etude-du-sous-titrage-pdf 1 .pdf
Documents similaires
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/rdVhwfxMAV7gVgLV7jKK3LALkilljlspWNHfzlYg6CKyk0cmHx89sBLbHHu7f9BqHdk2R6bu2FOcQ132cUW0b8xD.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/KqQFRyELtNnKeFcEUGSslvaqvtddPXRAmwpWIoSIhNenqPu0T3BZybm7nEV7i41L0ld9XAFH7qZaU3iDloY1yweA.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/bKb2kmNsZ5dqM4t8qyE3zn3dpSZ2ca8fnYaS0rbzsU6HBJvo9Vc3PSfwFXtBQxpSXHlVbBI1oVcfk62S1bfTLSjt.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/QrUb8d3q8iJxgBoqa1QSnfS5vlzhii1B4T556egw8mpV5dl50X6bo9v0H51lUUYutjZFwTWih4HI96YBJsZgcwur.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/FSgOCtKIL7qq7T629r31JM7G2Fmgz0kPw002y2GtYlgDZP6az6QF6fgYGPlgNVgEVBx5d6mSbeUuZkUuquaStC2b.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/RIMv5Cg74P2NdkeO9wEpaQDaDMhRBe1GvXjMnLhTy44UyZxcHus3i7vACjxVHaTAQctlEC5aH2piPdzAQGT1qa4r.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/0vHgm58X8VJGSqAHBuNqD4rlxPDKXA8OLynkxsAldSIgccscSx2bebV8nTdWNI1ZpZuXrPjEV9oidTUkG1T7bQKJ.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/HnKap3RR4qSueV8eMOHLIjVHG1FGkvBBWh9yseo0rfBPENRd2p6j2KjSnY007oyGcOGVPyYhGS46hSYZ7eZBbOJq.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/97FdNmJ5BAwYmx7xiNPm58aRQsq77L3olc9NcUJqAmVAgCrLklVaF2ph4yMFkOHJ5l7YCnjvExqVNWF9RWEyQy9K.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/7fHxItHSFr3t3BfYoczBfejcQE6os64SVETIjctdap1HA3fefAMjJPqQjdKYSvMmfN9FamokWIENJHp15HFPyoNl.png)
-
20
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jul 20, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.6961MB