hapitre 8. Linguistique textuelle historique et analyse de dialogue historique
hapitre 8. Linguistique textuelle historique et analyse de dialogue historique p. 115-127 Texte Notes Texte intégral Hancil, S. 2013. Chapitre 8. Linguistique textuelle historique et analyse de dialogue historique. In Histoire de la langue anglaise. Presses universitaires de Rouen et du Havre. doi :10.4000/books.purh.5554 INTRODUCTION 1Le terme de « texte » est difficile à définir parce qu’il peut s’employer dans des sens très différents. En termes généraux, on peut l’employer pour faire référence à des bribes de paroles qui ne sont pas plus longues qu’une phrase, qui se suffisent plus ou moins à elles- mêmes, et sont produites avec une certaine intention communicative. Les textes ont certains effets, et ils sont construits selon des modèles plus ou moins établis. Ce sont des événements de communication. En ce sens, le terme de « texte » s’applique aussi bien à la langue parlée qu’à la langue écrite. 2La linguistique textuelle, par conséquent, explore les régularités de la langue au-delà des frontières des phrases individuelles. Elle catégorise les textes dans des types ou des genres différents sur la base de leurs traits internes et externes et d’après leurs fonctions. De plus, elle analyse leurs structures et leurs propriétés linguistiques. La linguistique textuelle diachronique ajoute une dimension temporelle à ces investigations et retrace l’évolution des pratiques textuelles au cours du temps. 3Le terme de « discours » est parfois utilisé dans un sens presque synonyme de « texte » tel qu’il est défini ci-dessus, mais il peut aussi faire référence à la somme de toutes les pratiques de communication d’un groupe particulier de personnes. Dans ce second sens, on peut parler de discours de genre pour faire référence aux modèles communicatifs des hommes par rapport à ceux des femmes. Ainsi, on peut parler de discours médical pour faire référence aux pratiques communicatives de la profession médicale. Cela inclut le vocabulaire spécialisé qui est utilisé par cette profession, mais aussi les genres spécialisés comme les manuels – avec lesquels les nouvelles générations de la profession médicale sont initiées dans ce domaine –, les rapports de recherche dans les journaux spécialisés, les rapports de cas sur les patients individuels, les conférences faites dans les écoles médicales, les réunions du personnel dans les hôpitaux, les interactions médecin-patient, et bien plus. De telles pratiques peuvent être aussi tracées historiquement, mais dans ce chapitre, je vais m’intéresser aux explorations plus modestes de textes. 4Certains chercheurs préfèrent le terme de « dialogue », et en effet, l’analyse de dialogue historique s’est déjà établie comme une branche indépendante de la linguistique historique. Ce terme suggère une focalisation différente et, au moins partiellement, un ensemble différent de questions de recherche. Toute langue, qu’elle soit écrite ou orale, est par essence dialogique, même si dans certains cas, les destinataires d’une partie de la langue peuvent être hypothétiques ou fictifs. L’analyse de dialogue concentre son intérêt sur cette nature dialogique de la langue. Par conséquent, l’analyse de dialogue historique tend à utiliser les preuves textuelles qui restent pour regarder les pratiques dialogiques des personnes qui ont écrit ces textes, tandis que la linguistique textuelle historique tend à se concentrer sur les textes qui ont survécu eux-mêmes. 5Les termes de « type de texte » et de « genre » sont parfois utilisés de manière interchangeable pour faire référence à des groupements de textes qui partagent certains traits caractéristiques. Cependant, je trouve utile de distinguer les deux termes. Normalement, le terme de « type de texte » est utilisé pour des catégories théoriques spécifiques qui sont établies par des linguistes, comme les textes narratifs ou les textes éducatifs. Ils sont établis sur la base de traits internes, comme l’occurrence ou la fréquence de certains éléments linguistiques. Les textes éducatifs, par exemple, peuvent être caractérisés, entre autres, par une haute fréquence d’impératifs et de pronoms de la deuxième personne. 6Le terme de « genre », d’autre part, est utilisée pour des catégories pour lesquelles des labels conventionnels, comme « lettre », « biographie », « recette », « rapport de justice », « manuel de science », etc., existent dans la langue. Ils sont généralement établis sur la base de traits externes, comme leur fonction ou la relation entre l’auteur et le destinataire. Ces désignations offrent une vue ethnographique des pratiques de communication qu’une société considère comme pertinentes et dignes d’être nommées. 7Une classification des dialogues dans la catégorie des « formes de dialogue » se focalise sur les interactions parlées. Elles sont caractérisées par des séquences spécifiques des actes de parole. Un entretien, par exemple, est au moins partiellement défini comme une séquence de questions et de réponses, et un débat comme une séquence d’arguments et de contre- arguments. Certaines formes de dialogue sont fortement régies par des règles et organisées comme dans le cas des sermons religieux ou des débats parlementaires, tandis que d’autres imposent peu de restrictions, comme une conversation en langage familier, durant une pause- café par exemple. 8Une description diachronique des genres doit nécessairement commencer avec la description des genres individuels à différents moments de l’histoire d’une langue. Une telle analyse requiert les traits caractéristiques, la fonction et les contraintes du genre. Elle essaie de placer le genre dans le contexte d’autres genres de la même période afin d’avoir une vue plus complète de l’inventaire des genres à des points spécifiques de l’histoire de cette langue. 9L’étape suivante est la comparaison d’un genre spécifique à deux moments différents dans l’histoire de la langue. Sur le plan méthodologique, c’est similaire à une analyse d’un genre dans deux langues différentes. Une telle analyse contrastive présuppose que les éléments examinés sont en effet comparables, c’est-à-dire qu’ils doivent, par exemple, partager la même fonction de communication. C’est souvent difficile parce qu’au cours du temps, les ressources linguistiques et les besoins communicatifs d’une communauté de parole changent. Ainsi, nous avons des genres dans l’histoire de la langue qui ne correspondent pas de façon évidente aux genres de l’anglais moderne. Aux deux extrêmes de la comparaison, le genre doit être analysé dans le contexte de genres voisins. Finalement, on veut comparer non seulement des spécimens individuels, mais des inventaires entiers de genres à différentes périodes de la langue. 10L’étape finale la plus difficile dans l’histoire des genres est l’analyse de l’évolution des spécimens individuels à travers le temps. Dans ce cas, on doit examiner les traditions textuelles et regarder comment les gens étaient influencés pour écrire des textes d’une certaine façon. À présent, une telle tentative semble difficile à mener à bien, parce que nous n’avons pas de données suffisantes pour permettre une chaîne continue de traditions textuelles. Ce que nous avons, ce sont des bribes du développement de la forme des exemples individuels. LA RECETTE DE CUISINE 11Comme étude de cas, je présenterai une analyse diachronique des recettes de cuisine. La recette de cuisine est un genre qui a une très longue tradition dans l’histoire de l’anglais. Les gens ont besoin d’instructions sur la façon de préparer un repas ou de cuisiner des plats particuliers. La recette de cuisine remplit ce besoin de communication bien défini. Par conséquent, elle se prête fort bien à une investigation diachronique. Malgré tous les changements de produits et les gens qui sont impliqués dans le processus de préparation de repas, la fonction de base de ce genre n’a pas changé à travers les siècles. L’explication suivante est fondée sur le travail de Görlach (1995). 12Les dimensions suivantes sont pertinentes pour l’analyse de l’histoire du genre des recettes de cuisine et, par implication, pour d’autres genres. D’abord, les traits externes du genre : comment les recettes de cuisine étaient-elles publiées ? dans quel genre de livres étaient-elles rassemblées ? et quels titres étaient utilisés pour ces livres ? Deuxièmement, les traits sociaux : quel genre de langue était employé ? comment s’adressait-on aux lecteurs dans la page titre ou en introduction ? qui écrivait les recettes et quels étaient les destinataires ? Troisièmement, les traits linguistiques : quelles sortes de formes linguistiques étaient utilisées, des impératifs ou d’autres formes verbales, des phrases entières ou abrégées, des phrases complexes ou simples, etc. ? Et finalement, la macrostructure du genre : comment sont arrangées les parties individuelles d’une recette ? 13Aucune recette de cuisine de la période du vieil-anglais ne nous est parvenue, mais plusieurs recettes médicinales de cette période existent ; elles sont souvent incomplètes, imprécises et variables en forme. Le texte 2 en annexe est une recette médicinale contre l’ulcère qui date du vieil-anglais. C’est une séquence d’instructions. Les verbes finis sont à l’impératif (« take nine eggs and boil them, and take the yolks and put away the whites », etc.). 14Les recettes de cuisine les plus anciennes en langue anglaise remontent au moyen-anglais. Elles sont fondées sur la tradition anglo-normande. Elles offrent seulement les instructions de base et laissent une grande liberté à la connaissance de base du cuisinier. Des expressions comme « an(d) salt a quantyte », « hony, nowt to moche, þat it be nowt to swete » et « take ynow of powder of canel, a uploads/Litterature/ histoire-de-la-recette-de-cuisine.pdf
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- Publié le Mar 12, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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