Echanges sur le SLAP . Contribution de Serge Bertocchi. Slap (slap-tone) Cette
Echanges sur le SLAP . Contribution de Serge Bertocchi. Slap (slap-tone) Cette technique d'attaque a d'abord été utilisée dans le jazz et la musique decabaret pour obtenir des effets inattendus pour un instrument à vent, étrangesou comiques. Le principe consiste à réaliser une sorte de ventouse avec lalangue contre l'anche, attirer celle-ci vers le bas, puis la relâcher pourqu'elle claque contre le bec : on obtient ainsi un son de type percussif. Il en existe plusieurs types : slap ouvert, fermé, éclaté, timbré,détimbré, aspiré ...Le slap lui-même est un simple mode d'attaque : ces différentes formesdépendent donc plus de ce que l'on fait après (ou parallèlement à) l'émission : Slap ouvert : en laissant claquer l'anche librement avec embouchurerelâchée (la hauteur est modifiée) Slap fermé : claquement réalisé à partir d'une embouchure "ordinaire"fermée. Il est souhaitable de l'amplifier (pression d'air aussitôt bloquée) pourle faire résonner. Slap éclaté : slap ouvert accompagné de l'ouverture complète de la bouche(et parfois d'un cri. Spectaculaire. Slap timbré : slap suivi du soutien de l'air, et donc d'une note ordinaire(on peut aussi l'appeler "attaque collée" : de nombreux débutants lapratiquent involontairement avant de bien maîtriser la pose de son). Slap détimbré : obtenu par rétrécissement des cavités buccales. On peutaller jusqu'à une sonorité "plâtre". Slap aspiré : slap pratiqué pendant une inspiration. Favorise lesharmoniques au détriment du fondamental. Double slap : slap fermé suivi de slap ouvert ou éclaté (deux hauteursperceptibles) Il est certainement possible de trouver des variantes par association avecd'autres techniques (slap-gliss, slap-growl, slap- chromatisme, doubledétaché avec slap...) Notation : Il n'existe pas de convention universelle de notation, mais on retrouvesouvent des signes de ce type placés au-dessus de la note :+ ou : SL ou même :Slapou sur la hampe de la note : * ou des triangles à la place de la tête de note : * (les trois figures symbolisent le slap timbré, ouvert et éclaté) Les notes suivantes en mode de jeu ordinaire portent souvent la mention :"ord." ou "normal".Réalisation : Il s'agît d'une technique délicate à contrôler (et difficile à décrire avecprécision). En principe, la langue est placée en "L" , le bout au contact de l'anche par dessous, l'arrière remontant verticalement face à l'ouverturebec-anche. Les incisives supérieures sont en contact avec le bec (embouchurehabituelle). On retire alors la langue en commençant par l'arrière. Ce mouvementpeut être pratiqué sans souffler. *Autre Technique : Pincer la langue entre le bec et les incisives inférieures (sans appui delèvre), en prenant plus de bec que d'ordinaire. Faire "ventouse" au milieude la langue ainsi maintenue (au bout du bec) et laisser claquer (comme lefont les enfants avec un bâton de glace). * Plus simple à réaliser, cette variante permettra d'utiliser un slap correctassez rapidement. Mais elle n'est ni rapide (en raison de la modification del'embouchure qu'elle implique), ni variée (le slap timbré est en effet assez gauche lorsqu'on essaie de le réaliser de cette manière). Méthodes de travail : Plusieurs pistes de travail sont possibles, et la réussite tient souvent àleur complémentarité. Les propositions de travail quisuivent sont des exemples, et ne doivent pas être conçues comme un "ordre"immuable : il faut donc tout essayer à tour derôle (sauf bien sûr si vous arrivez tout de suite à maîtriser un slap parfait). Il est plus confortable de travailler sur les instruments graves (parexemple, le slap est très naturel au baryton), ou du moinsdans le registre grave de votre saxophone. Quoi qu'il en soit, la cléd'octave n'est pas très efficace (surtout si on ne soutientpas la note en "slap timbré") : elle provoque plus une modification decouleur que de hauteur réelle. Pour celà, on préfèrerales doigtés de côtés pour réaliser le ré, ré# et mi médium. On peut prendre plus de bec que d'ordinaire : la réalisation de la"ventouse" avec la langue est favorisée par une plus grandesurface de contact. La largeur de l'anche joue aussi un rôle : ici encore,on préfèrera les instruments graves aux plus aigus. i 1) Travail chromatique en noires entre si b grave et fa : 2°) Sans instrument, pronocer la plosive "t"en faisant bien résonner les cavités buccales. Reproduire le mouvement au saxophone,en conservant votre embouchur habituelle. 3) Soigner l'attaque sur une pose de son ordinaire, puis diminuerprogressivement jusqu'au ppp. Le petit claquement que l'on entendlorsque le maintien du sondevient impossible est un slap.(cf : travail sur "La bocca, i piedi, il suono" de Salvatore Sciarrino) 4°) Pour amplifier le slap :a) Augmenter la puissance de la ventouse etfaire claquer l'anche plus fort contre le bec.b) Prononcer le "t" ou "t(h)" sans instrument.Accumuler beaucoup de pression d'air derrièrela langue, puis dès que le son est émis, refermerla glotte pour empêcher l'air de passer.Même exercice avec le saxophone.r 5) Travailler avec des variantes d'attaques : 4 slap, 4 lourre, 4 staccato. Surune gamme ou une étude de mécanisme. 6) Travail du slap éclaté : Placer la langue en contact avec l'anche, comme pourune pose de son ordinaire, mais en la plaçant aussi en contact en-dessous. Aumoment de l'attaque, ouvrir la bouche entièrement en laissant tomber lemaxillaire inférieur. Le son émis est plutôt un bruit de type percussif, sanshauteur réellement définie. Le volume sonore peut être assez conséquent. 7) Travail alterné du slap fermé et ouvert. La 2° note, jouée avec le mêmedoigté, sonne néanmoins plus haut que la 1°. C'estle même principe que les "sons tambourins" (percussion de clés). Letriangle figure le doigté, le losange la hauteur entendue : Exemples de pièces faisant appel au slap : Comme élément central : "Etudes : Sanza" de Christian Lauba A 5' Ed Leduc"Hippogriffe III" de Marie-Hélène Fournier B15' Ed Lemoine"Ximix" de François Rossé SS 4'Ed Fuzeau"Fragments Gourmands" de Jacques Lejeune 7 sax/Bde 16'Inédit"Axe à quatre" de Ernest H. Papier SSTT 12'Ed Fuzeau "Zwei Akte" de M. Kagel S°AB/Hp 30' EdPeters "Yod" de Bruno Giner B8' Ed Durand "Hyperbaton" d'Alex Buess TTBB7' Ed Fuzeau "Le Cirque" de Marc Monnet CBs6' Ed Salabert "Périple" de Paul Méfano T10' Ed Salabert"La bocca, i piedi, il suono" de Salvatore Sciarrino AAAA + 10045' Ed Ricordi Comme élément accessoire "Points d'Or" de Betsy Jolas <SATB>ensemble 9' EdLeduc"Maryland Bass" de François Rossé saxBs15' Ed Fuzeau"Saxophone Marmelade"de Manuel Rosenthal A/P° 8'Ed Billaudot "Concertino da Camera" de Jacques Ibert A/ ensemble10' Ed Leduc"Crosswind" de Georges Aperghis va/SATB15' Ed Durand"Sonate" d'Edison Denisov A/P°12' Ed Leduc"Le soupir de la vache" de Pierre-Adrien Charpy Tuba7' Inédit Serge Bertocchi Méthodes de travail - PDF de 2 pages Merci à Serge Bertocchi pour cette excellente et très documentée contribution. C.S. Serge Bertocchi(saxophones baryton, alto et soprano)Il interprète une large palette de musiques, à l'image des formations auxquelles il collabore : il a fondé les ensembles XASAX, Ars Gallica, le Trio de Barytons (Corneloup/Lazro/Bertocchi), le “Sous-ensemble flou”, l'ensemble de saxophones d'Amiens ; il est aussi membre des orchestres de Yochk'O Seffer, et du groupe Art Zoyd, de l’ensemble Musiques Nouvelles (Mons).Soliste, chambriste ou improvisateur , il joue en Allemagne, Autriche, Espagne, Grande Bretagne, Italie, Pays-Bas, Suisse, Canada, USA, Israël, Japon, Lithuanie, Ukraine, ainsi qu’en France : Salles Gaveau, Cortot, ATEM, Beaubourg, Musée d'art Moderne, Radio-France, Casino de Paris, Cité de la Musique. Né à Albertville (Savoie), Serge Bertocchi est lauréat du CNSMDP , des concours d’Aix-les- Bains (1° ), Rueil (2°), Paris (3°), Valence (1°) ...Sa curiosité naturelle pour toutes les formes artistiques le pousse à travailler avec diverses personnalités musicales : R. Aitken, J.P . Drouet , D. Deffayet, C. Lardé , Y . Seffer, D. Kientzy, G. Aperghis, L. Berio, E. Carter , I. Xenakis, T . Takemitsu, K. Huber , D. Badault, F . Jeanneau, K.T . Toeplitz, S. Sciarrino .... Professeur à Amiens depuis 1985, il se spécialise dans la pédagogie de la musique contemporaine et élabore en collaboration avec Marie- Hélène Fournier un répertoire de pièces à difficultés limitées, ainsi qu'une Méthode de Saxophone et 10 recueils pédagogiques. Il est président fondateur de l'Association des saxophonistes français (A.Sax.) From: Jean-Pierre Sarzier <jp@mustradem.com> Voilà un petit texte explicatif, et le fichier en MP3 Le slap... Pour moi, pour slapper il faut : - Tendre la lèvre du bas sur les dents en mettant très peu de lèvre. - Placer le bout de la langue en bas des dents du bas, en l'élargissant si possible. - Placer l'anche au milieu de la langue, en poussant avec la langue. - Faire un détaché normal (euh... presque!), mais en avançant la langue comme si l'on voulait nettoyer l'intérieur des dents du bas avec le dessus de la langue, en fait faire un mouvement légèrement vers l'avant et vers le bas avec la langue, en soufflant, comme si l'on voulait souffler par dessous la langue. - En prenant appui avec le bout de la langue sur le bas des dents du bas, on peut faire des notes plus ou moins slappées, jusqu'à ne plus entendre le "tac" de l'anche sur la table du bec, mais juste un détaché très net. En serrant trop l'anche, on obtient une ghost note, et on peut aussi faire du triple détaché de façon à imiter Alain Caron ;-) uploads/Litterature/ slap-on-sax.pdf
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- Publié le Nov 04, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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