I. INTRODUCTION Le mot « interprétation » dans les dictionnaires est défini com
I. INTRODUCTION Le mot « interprétation » dans les dictionnaires est défini comme explication, action d’interpréter quelque chose, donner une signification claire à une chose obscure ou ambiguë. Quelle est la place de l’interprétation du texte parmi les autres disciplines philologiques ? L’interprétation du texte ne décrit pas le système de la langue, ce que font les autres disciplines théoriques, telles que la grammaire théorique, la lexicologie et la stylistique. L’interprétation du texte analyse la réalisation de ce système dans les textes concrets. Selon Dolinin (Dolinin,1985, 6), l’interprétation du texte s’adresse en premier lieu au « plan du contenu », le « plan de l’expression » étant l’objet d’étude de la stylistique. Ainsi l’interprétation du texte serait une découverte du contenu qui est mis dans le texte. Cette découverte peut être plus ou moins profonde, plus ou moins complète. Et la lecture d’un texte est donc une sorte d’interprétation, l’interprétation ou la découverte plus ou moins exhaustive de ce contenu qui a été mis par l’énonciateur (auteur de ce texte). Le lecteur – le destinataire de la communication – devrait recevoir le maximum d’informations contenues potentionnellement par le texte. L’objectif de ce cours est donc de posséder le système des notions, les lois et les moyens d’analyse qui puissent contribuer à la découverte du sens du texte, à l’expliquer et à le présenter aux autres. Le cours de l’interprétation du texte peut et doit remplir deux fonctions : celle d’apprendre à connaître la littérature, être son lecteur et celle de formation des principes généraux de retirer le sens de n’importe quelle information. L.Fourcaut (Fourcaut, 1992, 5) appelle cette activité «commentaire composé» lequel envisage le texte sous tous les aspects «prenant en compte son genre, sa visée pragmatique, sa thématique, son style, sa composition, ses structures». Il est donc nécessaire de mettre à contribution de nombreuses procédures d’analyse et de les combiner pour atteindre un objectif ambitieux : l’interprétation globale et cohérente du texte. Selon L. Fourcaut, l’exercice porte sur des textes courts de l’ordre de vingt à trente lignes ce qui autorise à tendre vers une lecture exhaustive. Cet exercice ne se réduit jamais à une explication linéaire du texte, il aborde un faisceau de questions. Cela conduit à balayer le texte plusieurs fois jusqu’à ce que toutes les questions aient trouvé leur réponse. Le même auteur propose quatre grands types de textes : narratif, poétique, théâtral, argumentatif. Avant de commencer l’analyse des textes il faudrait rappeler et assimiler une série de concepts liés à l’interprétation : les fonctions de la langue, les caractéristiques du signe linguistique, le discours et le récit, la cohésion et la cohérence du texte, etc. II. COMMUNICATION C. Peyroutet (Peyroutet, 1994, 4) indique que «pour que la communication soit possible six paramètres (éléments importants) doivent être présents : émetteur, récepteur, référent, message, canal et code. Schéma de la communication Emetteur → Récepteur Référ ent Mess age Cana l Сode Caractérisons chaque élément de la communication. L’émetteur. C’est celui qui rédige le message: écrivain, journaliste, auteur d’une lettre, rédacteur d’un texte technique. A l’intérieur de l’oeuvre l’auteur peut laisser la parole à un narrateur, aux personnages qui deviennent ainsi émetteurs. La communication écrite est différée: l’auteur, absent ou mort, s’adresse aux millions de lecteurs. Le récepteur. S’il veut être compris, l’émetteur doit penser à ses récepteurs. Sont – ils jeunes ou vieux? Cultivés ou non? Un journaliste, un auteur scientifique doivent tenir le plus grand compte de ces contraintes. Le référent. On distingue deux types de référents. Le référent situationnel, qui caractérise la communication orale, comprend les êtres, les objets, les lieux présents pendant la communication. Le référent textuel comprend les êtres, les objets, les lieux absents pendant la communication, mais dont on parle ou qu’on évoque par écrit. Types de messages Référent situationnel Référent textuel Romans, contes, récits, rapports, articles… Pas de référent situationnel Très présent : tout doit être décrit ou narré Théâtre Décors, acteurs, objet, public Récits, descriptions, évocations par les personnages Bande dessinée L’image joue le rôle du référent situationnel Evoqué par les textes Le message écrit. C’est l’énoncé, le texte. Il obéit aux lois du genre (récit, article, notice). Il est, éventuellement, le lieu du style. Au théâtre, le texte devient un message oral. Le canal. C’est la voie matérielle, que le texte emprunte, feuille du journal ou du livre, mais aussi la pierre où l’énoncé est gravé, l’écran de l’ordinateur. Le code. C’est d’abord le code linguistique, commun au destinateur et au lecteur, strictement nécessaire à la compréhension. D’autres codes transparaissent dans le message (culturels et esthétiques). Il faudrait aussi distinguer l’énoncé et l’énonciation. Toute suite de mots, orale ou écrite, est un énoncé. Les conditions dans lesquelles on produit tel ou tel énoncé constituent l’énonciation. Un énoncé est une parole non située, considérée en dehors de ses possibilités de réalisation ; l’énonciation est une parole située, considérée à l’intérieur d’une communication. L’étude de la communication, c’est-à-dire du mécanisme de l’énonciation suppose une réflexion sur la façon dont : on choisit un langage, on réalise un message. 1. Choix du langage Le choix du langage comprend: a) les déictiques; b) les niveaux (les registres) de langue: commun, soutenu, familier. a) Déictiques Les déictiques – des mots et des expressions qui désignent les conditions de l’énonciation, dont le référent ne peut être déterminé que par rapport aux interlocuteurs. Les déictiques indiquent : − le sujet et le destinataire de la communication. Ce sont les pronoms personnels et les possessifs de la première et de la deuxième personne : je, tu, mon, ton, mes, ma… − certains noms propres désignant les personnes : Jean, Michel, garçon qui s’appelle Jean, Michel que je connais. Par opposition, par exemple, à Louis XIV (le référent est indépendant de la communication) − les adjectifs et les pronoms démonstratifs : ceci, cela ; ce ; cette ; voici ; − les adverbes et locutions : ici, à côté de; là–bas – le lieu ; hier, demain, maintenant – le temps. Ex. Aujourd’hui maman est morte. Ou peut–être hier, je ne sais pas. J’ai reçu le télégramme de l’asile… Je prendrai l’autobus à dix heures et j’arriverai dans l’après-midi. Ainsi, je pourrais veiller et je rentrerai demain soir. (Camus) Indications du sujet : je, maman (la mère du locuteur) ; Indications du temps : aujourd’hui, hier, dans l’après-midi, demain soir ; Les intentions du sujet d’énonciation peuvent être signalées par: – des temps verbaux ; − l’emploi des modes; − des modalisateurs qui traduisent une appréciation subjective de la part du locuteur, p.ex. : verbes tels que : devoir, falloir, vouloir, pouvoir ; adjectifs : incroyable, stupéfiant, admirable ; adverbes : peut-être, sans doute, certainement. Il est à noter que les déictiques ne sont pas également présents dans tous les textes. Certains textes les effacent : le sujet et le destinataire de l’énonciation n’apparaissent pratiquement pas dans le roman classique fait d’énoncés à la troisième personne, l’essai, le texte scientifique. D’autres les renforcent ; le discours politique insiste sur le sujet du destinataire, le monologue intérieur accumule les modalisateurs. b) Registres de langue Le registre de langue est, dans un récit, un moyen d’identification du narrateur et de qualification des personnages – il dépend donc en partie des situations de communication. Le seul registre qu’on puisse définir de manière assez claire est le registre soutenu. Il y a dans la langue des tours, des pratiques que personne n’utilise spontanément. Pour employer ce registre il faut « faire attention » à ce qu’on dit, à ce qu’on écrit. Le registre soutenu n’est jamais spontané. − il est donc associé à des situations où l’on prête attention à son comportement ; − il demande une bonne connaissance des ressources de la langue ; − il se rencontre dans l’oral et l’écrit, mais son modèle est un modèle écrit, dont les caractéristiques sont : concordance classique des temps, emploi du subjonctif, tours des anciens usages, emploi des phrases complexes, vocabulaire recherché. Le registre familier est celui de la parole spontanée, employée avec ses proches, ses amis, dans des situations de communication sans contraintes. Le modèle du registre familier est un modèle oral : il comporte souvent «des fautes» au regard de l’usage correct. Ici les effets de style de l’oral sont souvent présents : ton, accents, emphase syntaxique, hyperbole, redondances. On emploie facilement les termes de l’argot ou de patois, des mots «grossiers». «Il y a autant de registres familiers que de locuteurs» (Eluerd, 1992, 376). Tout dépend de la connaissance de la langue, de son milieu, de l’importance qu’il attache au langage, son souci de respecter les normes, sa prononciation. − Le registre courant, commun – il est moins spontané que le registre familier mais il est plus spontané que le registre soutenu. − il s’emploie dans les situations de la vie quotidienne ; quand nous sommes au contact des personnes que nous ne connaissons pas ou peu. − il fonctionne à l’oral et à l’écrit. C’est un registre qui passe inaperçu. oral écrit oral familier : discussion entre amis uploads/Litterature/ sours-1.pdf
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- Publié le Mar 27, 2022
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- Langue French
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