1 ALCHIMIE Études générales de symbolisme alchimique revu le 5 octobre 2006 Pla
1 ALCHIMIE Études générales de symbolisme alchimique revu le 5 octobre 2006 Plan : 1. Introduction - 2. l'alchimie revisitée - 3. les Principes - 4. le chêne - 5. la fontaine - 6. l'antimoine et l'étoile - 7. le messager des dieux - 8. l'eau ignée - 9. la pierre noire - 10. la salamandre et le renard - 11. les hiéroglyphes célestes - 12. la grande coction - note sur la pierre du coignet de Fulcanelli et une chapelle absidiale, du côté de la rue du Cloître-Notre-Dame. 1)- Introduction Nous étudions dans ces pages les principaux points du symbolisme alchimique en essayant d'en relier chacun de façon rationnelle avec des procédés chimiques véritables : ce sont les ouvrages de Fulcanelli (Le Mystère des Cathédrales, les deux tomes des Demeures philosophales) et d'Eugène Canseliet (Études alchimiques in Alchimie, Deux Logis 2 alchimiques, l'Alchimie expliquée sur ses Textes classiques) qui retiennent l'attention au XXe siècle. Précisons immédiatement que l’alchimie n’est nullement une discipline ésotérique. Le processus alchimique est commenté habituellement sous une forme allégorique et cabalistique qui en voile le sens mais il n’a point de rapport avec l’ésotérisme tel qu’il peut être assimilé à l'occultisme ou à la théosophie. L’approche que nous abordons s’efforce donc de concevoir de manière rationnelle l’ensemble du grand oeuvre. Nous ajouterons que chaque auteur alchimique (encore appelé par tradition Philosophe Chymique ou Adepte quand il parvenait à fabriquer la pierre philosophale) avait son propre système de codage. Fulcanelli, par exemple, a dispersé les phases du grand oeuvre dans ses trois livres. Nous avons choisi le système de la toile et des renvois alternés. « le Lut de Sapience », frontispice du Philaletha Illustrasta de Michael Faust, cf. aussi Huginus à Barma L'étude des grands classiques de l'alchimie, auxquels nous ne pouvons que renvoyer le lecteur intéressé [textes, plan], permet de compléter les enseignements parfois énigmatiques de Fulcanelli ou de son élève. À ce sujet, ajoutons quelques remarques qui s'adressent au profane : la première fois que l'on jette les yeux sur un traité d'alchimie, on ressent souvent une impression de dégoût et l'on est tenté de refermer aussitôt l'ouvrage que l'on croit rédigé par un fou ou par un illuminé. L'un des premiers livres d'alchimie à recommander est le Trésor des Alchimistes de Jacques Sadoul [J'ai Lu, 1969] ; c'est un ouvrage de bonne vulgarisation historique qui évoque les vieux alchimistes et qui n'aborde que de façon sommaire [mais bien faite au demeurant] les grands arcanes de l'Art. Le deuxième ouvrage à recommander est la Pierre philosophale de 3 Georges Ranque [Laffont, 1972], très différent du premier livre en ce qu'il insiste davantage sur le symbolisme ; qui plus est, plusieurs traités y sont annexés, chose rare vers la fin du XXe siècle : leur lecture peut être pénible et plonger dans la perplexité. Au vrai, on peut ne rien comprendre à ce qui y est dit ; à cela peut s'ajouter comme une sorte de dégoût, résultant de l'impression que l'on perd pied dans un dédale égarant le sens ; la lecture de certains passages donne plus l'impression d'un poème surréaliste que d'un texte auquel, en bonne éducation cartésienne, on est habituellement confronté. En ce sens, ces textes se révélent d'une remarquable modernité ; en même temps, le style en est archaïque et bien sûr, on n'y trouve pas trace de la moindre substance chimique... Dès lors, l'impression de se trouver devant un texte écrit par un fou ou un illuminé va croissant et l'on a plus qu'une envie : refermer le livre pour ne plus jamais l'ouvrir... C'est là que les vieux alchimistes arrivent encore et toujours à séparer les impétrants : les vrais étudiants vont au-delà des difficultés et arrivent à démêler l'écheveau entrelacé ; les autres prenant à la lettre les indications données par les hermétistes se perdent en « mille brouilleries » pour reprendre l'expression de Nicolas Flamel. Mais ce n'est pas tout que de tenter d'expliquer des textes, des allégories ou de risquer des jeux de cabale improbables. Encore faut-il tâcher de faire oeuvre utile en structurant l'ensemble, ce qui revient à disposer les fils de son propre labyrinthe. Le lecteur sera donc amené par le biais de liens alternés, à errer sur les crêtes des vieux textes ou dans les remous de commentaires ou encore dans l'eau étale de sections d'explication rationnelle. Dans ce travail, nous essayons toutefois d'éviter le plus possible la redondance et de présenter dans chaque section, dans chaque texte, une nouveauté permettant d'isoler ici, un point particulier de symbolisme, là un point de pratique chimique ancienne, ailleurs enfin un point relevant du plus pur hermétisme. Dans tout ce que nous écrivons, nous sommes charitables [c'est ainsi qu'on appelle vulgairement les alchimistes qui ont écrit des choses vraies, par opposition aux « envieux », c'est-à-dire à d'autres alchimistes qui disent systématiquement le faux pour le vrai] ce qui ne veut pas dire « simplistes ». Au lecteur de s'éclairer lui-même sur des points, et ils sont vraiment rares, où l'obscurité demeure et, s'il s'intéresse à cette discipline d'Hermès, c'est pour lui un devoir que de s'acquitter d'un minimum d'effort personnel. La seule chose que nous réclamons du lecteur, c'est de bien considérer qu'il ne s'agit pas ici d'un site à vocation ésotérique mais d'un lieu où la lumière s'efforce de sortir des ténèbres pour reprendre le titre, Lux obnubilata..., d'un des classiques de l'alchimie. Cela ne signifie pas que les personnes qui goûtent l'ésotérisme soient à mépriser ; du moins est-il nécessaire que cet intérêt ne soit pas entaché d'un caractère sectaire, qui représente le contraire de la liberté. Que des savants aussi éminents que Carl-Gustav Jung, Eugène Chevreul, Marcelin Berthelot, Isaac Newton, Robert Boyle, Ferdinand Hoefer et bien d'autres encore, aient consacré plus qu'une part non négligeable de leur activité, de leur vie en un mot, 4 doit forcément peser dans l'un des plateaux de la balance qui jauge l'honnêteté et les scrupules qu'habitent tous les « vrais disciples d'Hermès », auxquels s'adresse dans une Lettre, Limojon de Saint-Didier. 2)- l’alchimie revisitée L’imagerie populaire caricature volontiers les choses et l’alchimie, pour un grand public, ne renvoie plus qu’à des superstitions du passé où des illuminés « cherchaient à faire de l’or » avec des recettes alambiquées. La critique historique rend justice de cette représentation à la fois simpliste et facile. Les travaux alchimiques de Newton (1) sont de plus en plus connus. L’hypothèse la plus vraisemblable d’après Newton était que : " tout corps peut être transformé en un autre, de quelque sorte qu’il soit, et tous les degrés intermédiaires de qualités peuvent être produits en lui ." Il ne faisait, au demeurant, que reprendre les conjectures des philosophes de la Grèce antique [cf. Timée]. Les philosophes actuels sont bien sûr plus réservés et estiment que : " l’alchimie de Newton est le lien historique entre l’hermétisme de la Renaissance et la chimie et la mécanique rationnelles du XVIIIe siècle ."(2) Il reste qu’un problème historique se pose dans la mesure où l’hermétisme date d'une époque bien antérieure à celle de la Renaissance. Il nous faut donc remonter au temps où alchimie et astrologie étaient unies. C’est au IIe et IIIe siècle après J.-C. qu'ont été rédigées, en fait, les œuvres qui ont inspiré les mages et les philosophes de la Renaissance (3) (on citera : Giordano Bruno, Tommaso Campanella, Marsile Ficin, Giovanni Pic de la Mirandole) . Ces œuvres ont été attribuées à Hermès Trismégiste et Hermès fut identifié par les Grecs au dieu égyptien Thot. D'Hermès Trismégiste (4), on ne peut à vrai dire totalement séparer les traités philosophiques comme ceux inclus dans le Corpus Hermeticum ou l’Asclepius de la littérature d’inspiration astrologique, alchimique et magique qui lui sont aussi attribués. Par exemple, les traités philosophiques, en des visions mystiques qui nous laissent perplexes à notre époque, tentaient de révéler l’organisation astrologique du cosmos. Cette philosophie, alors considérée comme suprême et à laquelle nous ne pouvons plus adhérer, préconisait l’usage de mots de passe et de signes magiques qui permettaient au gnostique - au sens d’érudit (5) - pessimiste d’écarter l’influence de la matière malfaisante des astres lors de leur ascension à travers les sphères ; de même, le gnostique optimiste tâchait d’attirer des cieux, par la magie sympathique et des procédés talismaniques, les pouvoirs bienfaisants des astres. Les méthodes de magie sympathique procédaient de la connaissance des animaux, des plantes et bien 5 sûr des métaux que gouvernaient les planètes [cf. mon zodiaque alchimique]. Un livre semble émerger des écrits attribués à Hermès-Thot qui pourrait bien être un pont jeté entre l’alchimie et l’astrologie : le Liber Sacer ou livre sacré d’Hermès où se trouvent des catalogues de décans ainsi que de pierres et de plantes en sympathie avec chaque décan. À la Renaissance, c’est pour l’essentiel Paracelse (6) qui impulsa une force nouvelle à l’alchimie - créant d’ailleurs pratiquement une néo-alchimie - par l’intrusion, dans les concepts issus du Moyen Âge, d’éléments hermético-kabbalistiques ; ces éléments précipiteront la survenue uploads/Litterature/ symbolisme-alchimique.pdf
Documents similaires










-
26
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Nov 13, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 4.4201MB