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LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses intérêts avec les lecteurs, son admiration pour les grands textes nourrissants du passé et celle aussi pour l’œuvre de contemporains majeurs qui seront probablement davantage appréciés demain qu’aujourd’hui. La belle littérature, les outils de développement personnel, d’identité et de progrès, on les trouvera donc au catalogue de l’Arbre d’Or à des prix résolument bas pour la qualité offerte. LES DROITS DES AUTEURS Cet eBook est sous la protection de la loi fédérale suisse sur le droit d’auteur et les droits voisins (art. 2, al. 2 tit. a, LDA). Il est égale ment protégé par les traités internationaux sur la propriété indus trielle. Comme un livre papier, le présent fichier et son image de couverture sont sous copyright, vous ne devez en aucune façon les modifier, les utiliser ou les diffuser sans l’accord des ayants droit. Ne diffusez pas votre copie mais, au contraire, quand un titre vous a plu, encouragez-en l’achat : vous contribuerez à ce que les au teurs vous réservent à l’avenir le meilleur de leur production, parce qu’ils auront confiance en vous © Arbre d’Or, Genève, octobre 2006 http://www.arbredor.com Tous droits réservés pour tous pays Claude Ptolémée LA TÉTRABIBLE ou Les quatre livres des jugements des astres Traduit par Nicolas Bourdin LIVRE I 1 — Prologue Syrus, il y a deux choses principales et grandes sur lesquelles sont fondées les prédictions astrono miques. L’une qui est la première en ordre et en certi tude1, par laquelle nous trouvons à chaque moment le mouvement du Soleil, de la Lune et des autres astres et les regards qu’ils ont entre eux, ou ceux qu’ils ont envers la terre. L’autre2 par laquelle, suivant les qua lités naturelles de ces astres, nous considérons les changements qu’ils produisent selon leur position dans les corps. De ces doctrines, la première a son art qui lui est propre, mais la fin de la seconde partie qui vient après elle, n’arrive pas à cette certitude. Celle-là vous a été expliquée avec ses démonstrations autant qu’il a été possible, par un livre particulier3. Maintenant nous allons parler de la seconde par tie, qui n’est ni si assurée, ni si parfaite, selon une méthode convenable à la philosophie, et de telle sorte que toute personne qui aimera la vérité ne compa rera pas les arguments avec la certitude de l’autre immuable doctrine, lorsqu’il pensera combien grande est la faiblesse commune et la difficulté de conjectu rer des qualités de la matière toutefois qu’il ne perde pas l’espérance de pouvoir arriver à la considéra 1 L’Astronomie (NDT). 2 L’Astrologie (NDT). 3 L’Almageste (NDT). 5 LA TÉTRABIBLE tion de celle-ci, autant qu’elle est possible, vu qu’il est évident que la majeure partie des effets les plus remarquables et qui sont de plus grand poids en la nature des choses, naît manifestement d’une cause céleste. Or il est ordinaire que les plus difficiles sciences soient mésestimées par les jugements vulgaires. Mais si quelqu’un blâme cette doctrine que j’ai dite être la première en ordre et en certitude, on le doit entière ment estimer aveugle. Quant à l’autre, elle peut plus facilement tomber sur la censure. En effet, les uns, parce que la conjecture est difficile en quelques cas, l’estiment tout à fait incertaine ; les autres, parce que ses arrêts ne se peuvent éviter, la blâment comme inutile. Nous tâcherons donc avant un récit détaillé de ses préceptes, de montrer succinctement jusqu’où la prédiction est possible, et jusqu’où elle peut servir : et nous parlerons premièrement de sa possibilité. 2 — De la légitimité de la science des prédictions astronomiques, et de ses limites C’est premièrement une chose très évidente et qui n’a pas besoin de beaucoup de paroles pour être confirmée, qu’il se répand une certaine vertu du ciel sur toutes les choses qui environnent la terre, et sur la nature sujette aux changements, à savoir sur les premiers éléments surhumains, sur le feu et sur l’air, qui sont mus par les mouvements célestes, comprennent en leur sphère le reste des choses infé 6 LA TÉTRABIBLE rieures, et donnent une disposition à la terre et à l’eau, aux plantes et aux animaux. Car le Soleil, avec le ciel, dispose diversement des choses terrestres, non seulement selon les quatre saisons de l’année, avec lesquelles s’accordent les générations des ani maux, la fécondité des plantes, le cours des eaux et les mutations des corps, mais aussi par son circuit journalier, en échauffant, humectant, desséchant et rafraîchissant par un certain ordre et moyen qui s’ac corde avec les autres astres et avec notre point ver tical. Quant à la Lune, étant plus proche, il apparaît qu’elle influe sur les choses terrestres, du fait que la plupart des êtres, tant animés qu’inanimés, sentent le pouvoir de sa lumière et de son mouvement. Les fleuves croissent et décroissent avec elle, le flux et le reflux de la mer imitent son lever et son cou cher, les plantes et les animaux en leur tout, ou en quelque partie, s’enflent lorsqu’elle croît et sèchent quand elle diminue de lumière. Ensuite le passage des étoiles, tant fixes qu’errantes dans le ciel, signi fie des chaleurs, ou des froidures, d’où tout le reste des choses terrestres reçoit une impression continue. Ces mêmes étoiles, selon les divers regards qu’elles ont entre elles, mêlent leur puissance et causent de grands changements. En effet, quoique la force du Soleil, selon la générale constitution, ait un pouvoir bien supérieur, les autres corps célestes ne laissent pas néanmoins d’accroître ou de diminuer son action. Quant aux effets de la Lune, ils sont plus évidents et plus fréquents, comme on peut voir dans les conjonc tions carrées et les pleines lunes. Pour les autres étoiles, elles ont de plus grands intervalles, et des 7 LA TÉTRABIBLE effets plus obscurs selon que quelquefois elles appa raissent, quelquefois elles s’occultent, et quelquefois elles s’écartent jusqu’à certaine latitude. Si quelqu’un considère attentivement ces choses, il découvrira que non seulement les corps après qu’ils sont, et nés et parfaits, reçoivent une impression des mouvements célestes, mais que les semences mêmes, suivant leur commencement, se forment et croissent selon les diverses qualités du ciel. C’est pourquoi ceux d’entre les laboureurs et les bergers qui sont les plus soigneux ne laissent point s’accoupler leurs bes tiaux et ne sèment point leurs champs, avant que, des diverses saisons du temps, ils ne tirent des conjec tures des événements qui en doivent suivre. Enfin, les plus remarquables effets et les plus notables signifi cations du Soleil, de la Lune et des étoiles, sont tel lement certains, que par la seule observation ils sont remarqués des personnes mêmes qui manquent de la connaissance des choses naturelles. Parmi ces effets, il s’en trouve certains, produits d’une cause plus puis sante et d’un ordre plus simple de la nature, que non seulement les plus ignorants, mais même les bêtes brutes, pressentent comme les changements réglés de l’année et les différences des saisons, parce que le Soleil est toujours le principal gouverneur de ces choses. Quant aux effets qui sont produits par de plus faibles causes, ils sont seulement connus de ceux que la nécessité porte à les observer. Ainsi, les nautoniers sont obligés à prendre garde aux choses qui signifient particulièrement les pluies et les vents dont la pério dicité dépend des configurations de la Lune ou des étoiles fixes avec le Soleil. Toutefois à cause de leur 8 LA TÉTRABIBLE ignorance, ils n’ont point la connaissance certaine des temps ni des lieux, et se trompent le plus sou vent encore, faute de savoir les périodes des planètes qui ont une très grande force. Mais qui empêchera celui qui, ayant connu les mouvements, les temps et les lieux de toutes les étoiles, du Soleil et de la Lune, et par une perpétuelle et antique observation ayant appris leurs natures, non pas celles qu’elles ont au ciel, mais quel pouvoir elles ont, et quels effets elles pro duisent, comme, par exemple, que le Soleil échauffe et que la Lune humecte, qui empêchera, dis-je, celui- là, par une considération physique et par la comparai son de toutes ces choses, de prédire convenablement tant les qualités des saisons selon la situation des étoiles (savoir si elles doivent être plus chaudes ou plus humides) ou même de juger des humeurs et des tempéraments des hommes par le moyen de la qualité du ciel ? Par exemple, que le corps de quelqu’un sera composé de telle manière, que les dispositions de son âme seront telles, et qu’il lui arrivera tels ou tels évé nements, du fait que telle qualité du ciel est conve nable à son tempérament et favorable à sa prospérité, ou bien lui est contraire et lui cause des désastres. De ces choses et de semblables, il est manifeste qu’il arrive tels effets, et qu’ils peuvent par un art véritable être auparavant connus et prédits. Les considérations suivantes vont nous permettre de voir que la critique de cet art sur le thème de son impossibilité, repose sur des raisons uploads/Litterature/ tetrabible-pdf.pdf
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- Publié le Fev 19, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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