` XIXe SIECLE Un roman – Le naturalisme ZOLA Thérèse Raquin (ISBN : 97820812096

` XIXe SIECLE Un roman – Le naturalisme ZOLA Thérèse Raquin (ISBN : 9782081209619 – 3,70 €) I. Pourquoi étudier Thérèse Raquin en classe de Seconde ? S’il y a encore trente ans l’analyse d’un roman de Zola pouvait être jugée inconvenante, aujourd’hui cette étude va presque de soi, car l’auteur, pleinement réhabilité par la critique universitaire, est recommandé par les Instructions officielles (voir « accompagnement des programmes », 2001). Toutefois, assez naturellement, le choix de l’oeuvre se portera vers l’un des volumes de la grande fresque des Rougon-Macquart, et non vers le roman pilote que constitue Thérèse Raquin, oeuvre pourtant magistrale, qui présente de nombreux intérêts. D’une part, il s’agit d’un roman bref, avec peu de descriptions et de références historiques, composé de chapitres courts et reposant sur une intrigue linéaire. Il est donc d’accès relativement aisé et convient tout à fait à des lecteurs tout juste issus du collège, qui ne sont pas encore totalement aguerris à la littérature « classique ». D’autre part, il permet d’aborder les notions fondamentales du genre romanesque. Un travail très porteur peut être ainsi mené sur la construction de l’espace, à la fois dans sa représentation concrète et dans sa signification symbolique ; l’intrigue se prête à une analyse structuraliste avec la mobilisation du schéma narratif ou du schéma actantiel ; l’étude de la construction du récit permettra de repérer l’analepse du Thérèse Raquin chapitre II et les différentes ellipses qui parsèment le roman ; celle de la narration conduira à s’interroger sur l’objectivité du narrateur. En outre, dans Thérèse Raquin, Zola, tout en s’inscrivant dans la lignée de Balzac, prend ses distances avec les pratiques d’écriture de l’époque en posant les fondements du naturalisme, qu’il explique de manière théorique dans la préface de la seconde édition (texte reproduit dans l’édition) et applique dans son texte, essentiellement à travers les deux personnages Thérèse et Laurent : Dans Thérèse Raquin, j’ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. Là est le livre entier. J’ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus. Enfin, parce que Thérèse Raquin a inspiré dessinateurs, graveurs – comme Castelli (1825-1889), artiste de renom du XIXe siècle, qui fournit la plupart des illustrations de cette édition (la boutique de la mercerie, la guinguette au bord de l’eau, la visite à la Morgue...) – et cinéastes, il est tout à fait envisageable, dans le cadre de l’étude, de mettre régulièrement en relation texte et images. Dans cette perspective, signalons qu’il sera possible de visionner avec les élèves, outre la célèbre adaptation filmique du roman réalisée par Marcel Carné (1953) dont nous proposons une étude en annexe 4 (voir infra), une version américaine, de Charlie Stratton, avec Glenn Close et Ludivine Sagnier notamment, qui sortira courant 2008 sur les écrans de cinéma. Ainsi, Thérèse Raquin se révèle une oeuvre particulièrement riche pour l’étude en classe. Pédagogiquement, elle se trouve au croisement de plusieurs objets d’étude de Seconde (« Le récit : le roman ou la nouvelle », « Un mouvement littéraire et culturel du XIXe ou du XXe siècle ») et de plusieurs types de lecture (celle du texte, celle de l’image), et, culturellement, elle constitue une sorte de charnière dans l’histoire du roman. A ce titre, il ne ` paraîtrait pas aberrant d’envisager l’oeuvre en classe de Première, dans la mesure ou`, dans Thérèse Raquin, l’auteur remet en cause la notion même de personnage, tout en offrant une vision très pessimiste de la société de son époque. Un roman du XIXe siècle – Le naturalisme II. Présentation de l’auteur et de l’oeuvre Pour étudier cette oeuvre de « jeunesse » (en 1867, au moment de la parution de Thérèse Raquin, Zola n’a que vingt-sept ans et n’a pas encore composé le cycle des Rougon Macquart), il n’est pas utile d’entrer dans les détails de la biographie de l’auteur. Toutefois, il peut être judicieux de demander aux élèves ce que Zola évoque pour eux, soit à partir de souvenirs de Troisième, soit plus simplement à partir de la chronologie de l’édition. Logiquement, devraient être évoqués pêle-mêle : le naturalisme, les Rougon-Macquart et l’affaire Dreyfus. Selon le temps dont on dispose, on peut demander que chacun de ces éléments soit présenté – dans de rapides exposés ou de manière plus informelle –, mais il convient surtout de souligner, que, à la parution de Thérèse Raquin,Zola n’est qu’un inconnu pour la plupart de ses contemporains et qu’il faut faire momentanément table rase de toutes ces « perspectives ». En revanche, il est utile d’avoir à l’esprit les conditions dans lesquelles l’oeuvre a été rédigée. C’est pourquoi il est nécessaire de caractériser le roman du XIXe siècle. Cette mise au point peut, là encore, être l’occasion de brefs exposés, mais aussi de recherches au CDI ou plus modestement dans le manuel de la classe. Les élèves seront sensibilisés au fait que l’oeuvre étudiée se trouve à un moment charnière de l’histoire du roman et que, à ce titre, elle mêle tradition et modernité. Pour qu’ils repèrent la structure classique du roman, les élèves peuvent se lancer dans la lecture et amorcer l’analyse de l’oeuvre en complétant le tableau de l’annexe 1 (voir infra), donné vierge ou semi-vierge – la colonne du temps, plus complexe, pouvant être « préremplie ». De cette approche, se dégagent un certain nombre de particularités de l’oeuvre, qui sont envisagées dans la présentation de l’édition et qui seront simplement rappelées ici : — une intrigue quasi linéaire (à l’exception des chapitres II et III), de type policier, organisée autour de trois grandes scènes (le meurtre de Camille, la nuit de noces et le double suicide) ou` se mêlent constamment amour et mort ; Thérèse Raquin — une grande économie de moyens, rappelant les techniques théaˆtrales, avec un nombre réduit de personnages (qui parcourent toute l’oeuvre, y compris Camille qui prend plus de consistance mort que vivant), un espace ancré dans la réalité parisienne, extrêmement restreint, concentré autour de la boutique et de l’appartement des Raquin ; — une durée relativement diluée (environ quatre ans), sans qu’il soit pour autant possible de fixer une chronologie précise ; — une alternance entre scènes et sommaires, qui permet une narration variée, mais aussi le passage de l’observation à l’analyse. Par ce dernier point, il est possible d’amorcer une des originalités de l’oeuvre : le choix d’une démarche expérimentale, qui sera rendue d’autant plus perceptible qu’elle sera mise en relation avec la préface de la seconde édition. Reste à faire découvrir aux élèves, graˆce à des analyses guidées, les autres particularités de l’oeuvre : — l’intrusion du surnaturel dans le cadre réaliste ; — l’influence de la peinture dans l’économie du roman. III. Proposition de séquence pédagogique La séquence suivante est envisagée dans le cadre de l’objet d’étude de Seconde : « Le récit : un roman du XIXe siècle ». Toutefois, elle croise incidemment d’autres objets : — « Démontrer, convaincre, persuader », par l’analyse de la préface de la seconde édition ; — « Un mouvement culturel et littéraire du XIXe siècle : le naturalisme », graˆce à l’analyse de la démarche expérimentale et à la mise en relation du texte avec les tableaux de Manet (Le Déjeuner sur l’herbe, Olympia); — « Le théaˆtre : genre et registre », par la mise en parallèle du roman avec la tragédie. Pour entreprendre cette étude, aucune contrainte de calendrier n’existe vraiment. Elle peut donc être envisagée assez tôt dans l’année, puisque les élèves ont déjà été confrontés à des romans en Troisième. Toutefois, elle peut avoir été préparée par l’analyse d’une tragédie classique et par celle d’un groupement de textes sur les enjeux du récit réaliste – roman ou nouvelle. Un roman du XIXe siècle – Le naturalisme Séances Supports Objectifs Activités Travail préparatoire1 Séance d’introduction — Première de couverture/illustrations— Chronologie de Zola (p. 27-39) — Situer l’oeuvre par rapport à l’ensemble de la production de Zola — Susciter des attentesde lecture— Mettre en place lesprincipaux objectifs del’analyse — Analyse de l’image — Exploitation d’un document informatif Avoir constitué une fichebiographique de Zola àpartir de la chronologie2 Approchegénérale Lecontextelittéraire — Manuel — Chronologie — Cerner les principaux enjeux du roman au XIX e siècle — Rappeler les composantes d’un roman traditionnel — Mise au point sur le roman (techniques, histoire) — Exploitation de documents informatifs — Révision descomposantes d’un romantraditionnel— Recherches sur le romanau XIX e siècle (statut, genres, caractéristiques) 3 Lectured’ensemble — L’oeuvre dans son ensemble— Tableau synoptique Avoir une vision d’ensemble de l’oeuvre Mise en commun des informations — Lecture de Thérèse Raquin— E´ laboration d’un tableausynoptique de l’oeuvre (voirannexe 1) 4 Axe 1 : uneintriguetraditionnelleparticulièrementbienconstruite L’action — L’oeuvre dans son ensemble— Tableau synoptique — Mettre en évidence la dimension policière de l’oeuvre— Faire ressortir la dynamique de l’oeuvre— E´ laboration d’un schéma-résumé commun — Mise en évidence des scènes uploads/Litterature/ therese-raquin 3 .pdf

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