 INTRODUCTION 1) Biographie : Né en pays Agni, à l'Est de la Côte d'Ivoire le

 INTRODUCTION 1) Biographie : Né en pays Agni, à l'Est de la Côte d'Ivoire le 1er janvier 1941, Jean-Marie Adiaffi a fait des études de cinéma à Paris, avant de changer brusquement de voie, d'étudier la philosophie en Sorbonne et de rentrer en Côte d'Ivoire pour y enseigner, il a signé en 1980, avec son premier roman, " La Carte d'identité ", une forme de fable moderne sur l'affrontement des différences, et les lourds malentendus qui naissent, entre des systèmes de valeurs trop éloignés.. La richesse de son parcours personnel affleure derrière les rebondissements de son roman, où se mêlent plusieurs traditions littéraires. Jean-Marie Adiaffi est décédé le lundi 15 novembre 1999. 2) Résumé : La carte d’identité raconte l’histoire de Mélédouman, un prince agni, arrêté, enchaîné, humilié, déshumanisé devant sa famille et son peuple, sans être instruit de son arrestation. Plus tard, il apprendra du commandant que son arrestation est due au fait qu’il n’était pas en possession de sa carte d’identité. Conduit en prison, torturé, vivant dans des conditions les plus déplorables; ce dernier est interrogé puis libéré. Le commandant Kakatika lui impose une semaine pour retrouver la carte d’identité. Mais devenu aveugle à la suite de mauvais traitements, il est condamné à retrouver ce document précieux dans les sept jours qui suivent. Avec sa petite fille Ebah Ya, il va entamer la recherche de cette carte. La suite sera une véritable quête qu’Adiaffi a choisi de raconter selon le calendrier traditionnel akan l'époque coloniale; le prince Mélédouman (« Je n'ai pas de nom » ou « on falsifié mon nom ») est persécuté par le commandant du cercle français parce qu’il a perdu sa carte d'identité. Le livre raconte sa recherche désespérée, au long des sept jours d'une semaine sacrée, à travers les «cercles «déplus en plus infernaux d'un Bettié de plus en plus fantastique, recherche dérisoire puisque la carte n'était pas perdue. Le titre du roman programme aussi son symbolisme le plus clair: le« bout de papier », signe imposé par un pouvoir étranger et répressif (à rapprocher, à la lettre, du fameux « symbole », marque d'infamie infligée dans les écoles françaises aux enfants surpris à parler leur langue maternelle), n’est absolument pas reconnu comme représentatif d'une réelle identité. La Carte d’identité, de Jean-Marie Adiaffi est une œuvre singulière pour sa profondeur lyrique, son exubérance stylistique, sa profusion thématique, ou encore pour son genre au confluent de la prose, de la poésie, de l’oralité. Le récit, qui se veut comme une incantation, s’enracine dans un imaginaire initiatique éclatant qui lui-même procède du mythe, de la légende et du sacré L'imaginaire dans l'esthétique romanesque de Jean-Marie Adiaffi Amadou Ouedraogo 2015 L’etude des personnages : Etude du titre : Cet élément est une figure du texte très importante car il désigne un livre dans son unicité. De par sa place stratégique et les rapports qu'il établit avec le lecteur il est censé être .en mesure d'attirer et de guider (orienter) le lecteur toutes les œuvres romanesques , il nous semble que les écrivains noirs, conscients de faire un discours sur l'Afrique, les titres qui’ls adoptent renvoient a une réalité africaine et portent toutes les marques d'une originalité africaine et ceci jusqu’a évoquer l’ angoisse existentielle qui est le sort de la condition africaine. Le titre du roman, la Carte d'identité, est programmatique à plusieurs égards. Du point de vue narratif, il désigne l'objet d'une quête identitaire Developpement ;  L’ECRITURE : L’écriture postmoderne : (NOUVEL ORDRE D'ECRITURE) Le genre romanesque connaît en Afrique des mutations diverses et constantes. À côté de romans de facture classique, le roman de la dernière décennie allie une certaine exigence d’écriture et des thèmes notamment celui du pouvoir et du mal développement. cette thématique rebattue est servie par une écriture nouvelle qui donne à lire une poétique singulière, signe d’une identité en gestation, en mutation, transculturelle et endogène., le roman « nouveau » africain s’oriente vers des nouveaux paramètres qui sont l’irrégularité des formes, le mélange des genres, et surtout, la question de la langue , ces renouvellements et élargissements du cadre du discours romanesque impliquent l'adoption de nouvelles techniques narratives qui s'observent a plusieurs niveaux a commencer par les éléments jadis considérés comme secondaires ,il existe des innovations; une préoccupation esthétique évidente et une rupture presque totale d'avec des traditions scripturales connues jusqu'alors. et dont "le but principal est de renouveler les techniques de la littérature romanesque L’évolution de la littérature romanesque africaine a permis de relever une grande mutation formelle des œuvres publiées depuis les premiers romanciers. on observe une recomposition du récit qui s’illustre par un mélange des genres littéraires, une inventivité lexicale, une re-sémantisation des mots, mais aussi des emprunts et de nouvelles formes stylistiques. A ce propos, Gervais-Xavier Kouadio stipule que « Sous l’angle de la littérature, le postmodernisme est une attitude iconoclaste qui postule le dépassement, le démembrement, la transgression la subversion et la déconstruction des techniques classiques d’écriture ou de la Norme de l’esthétique romanesque.» les écrivains ivoiriens ont développé une écriture romanesque mâtinée de poésie et de littérature orale et s’adonnent à cette nouvelle écriture pour mieux exprimer ce qu’ils ont à dire. Ainsi Jean-Marie Adiaffi fait partie de ces romanciers ivoiriens qui pratiquent cette forme d’écriture appelée «N’zassa» . " 1. Caractéristique de l’écriture de Jean Marie Adiaffi : L'écriture d'Adiaffi est marquée par le débordement; « cruelle , crue , torrentielle », elle poursuit son « cours tumultueux» charriant tout ce qui «grouille et fourmille ».Idées, émotions, rires et larmes, boue et violence. Ce n'est pas une écriture délicate, ciselée, sélective, c’est un cri plutôt qu'un chuchotement. Elle peut se faire précise et sèche quand elle aborde, au passage, les grandes questions sociales ou philosophiques. a) L’insertion de la langue locale :  le multilinguisme : Le multilinguisme dans sa mise en oeuvre, peut être considéré comme une esthétique,une sorte de stylisation, de mise en style de la parole et du discours. C’est est une forme littéraire marquant une sorte de révolution dans les formes artistiques et littéraires, il introduit une alternance de deux ou plusieurs codes linguistiques dans son discours. Par conséquent, ça permet à l’écrivain africain francophone d’instaurer une complicité entre son lecteur et lui et d’’affirmer son identité culturelle,. Dans «La carte d’identité»,l’écrivain intègre des mots de sa langue maternelle dans le discours de langue française .La position d’écrivain multilingue liée à un contexte historique favorise des interférences linguistiques. En effet, l’écrivain s’inscrit dans une logique que la littérature française qui a nourri son verbe n’est plus la seule littérature de langue française .Puisqu’il a le privilège désormais de puiser dans l’imaginaire africain pour , L’auteur rentre dans la sphère spirituelle de l’ethnie agni pour mettre en relief sa maitrise des objets et des faits. Pour citer le tam-tam, il utilise Attoungblan, Kinian-kpli,les tam-tams sacrés du groupe Akan. Pour évoquer les différentes danses traditionnelles ,il met en exergue le Sideer, le Ndo, l’Abouddan, le grolo.  Une « doublure linguistique » : La langue d’écriture, travaillée de l’intérieur par le la langue agni et la culture orale qu’elle véhicule, semble viser l’Ivoirien bilingue qui, parlant à la fois les langues locales et le français, qui se retrouve complice de l’écrivain dont la langue coïncide avec la culture qu’ils ont en partage. Mais La langue d’écriture d’Adiaffi se caractérise, en réalité, par ce double jeu auquel il s’adonne entre le Même (ses congénères, bilingues comme lui qui prennent plaisir à redécouvrir leur identité) et l’Autre (le lecteur français ). Ce jeu, le romancier le réussit par le procédé de la métalinguistique. Tous les noms, mots et expressions qui relèvent de l’agni ou d’une autre langue locale, et du français populaire ivoirien sont immédiatement traduits Le procédé de la « doublure linguistique » produit un texte qui, parce que doublement codé, est reçu par un public cible dédoublé en quête de marqueurs identitaires La littérature orale et la rhétorique du mensonge dans « Silence, on développe » de Jean-Marie Adiaffi , Roger Tro Dého  Valeurs identitaire ,sociale, socioculturelle: Toute interférence linguistique répond à un besoin, à un objectif et donne une valeurs supplémentaire au discours. Ainsi, le transport de la langue agni dans le discours de langue française confère au texte une valeur identitaire et sociale. En effet, en introduisant la langue agni dans l’univers linguistique français, l’écrivain révèle d’une part de son identité sociale. D’autre part, il montre que le français peut être parlé autrement. De cette façon, il contribue à constituer une forme de sociolecte: une manière de parler caractéristique de certains groupes sociaux permettant au sujet parlant d’être différent de l’autre et, en même temps, complice des membres du groupe. Ainsi ,la mobilité de la langue endogène dans le discours français est une stratégie qui permet à l’écrivain démontrer à la fois son appartenance à la société agni dont il est issu mais aussi de mettre en valeur «l’ivoirisme» qui est un parler particulier du français par les Ivoiriens .Dès lors, à travers l’écriture, apparaît l’appartenance uploads/Litterature/expose-litt-af.pdf

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