Université Bordeaux Montaigne École Doctorale Montaigne Humanités (ED 480) Uniw
Université Bordeaux Montaigne École Doctorale Montaigne Humanités (ED 480) Uniwersytet Szczeciński Wydział Filologiczny THÈSE DE DOCTORAT EN LITTÉRATURES FRANÇAISE, FRANCOPHONES ET COMPARÉE Littérature contemporaine féminine française à destination d’étudiants en FLE: l’exemple de Claire Castillon. Etude critique et didactique Twórczość Claire Castillon w kształceniu literackim na filologii romańskiej w Polsce Présentée et soutenue publiquement le 29 septembre 2016 par Magdalena LANGE-HENSZKE Thèse en cotutelle Directeurs de thèse: prof. Beata Kędzia- Klebeko et prof. Brigitte Louichon Jury Mme Brigitte Louichon, PR, Université de Montpellier Mme Marie-France Bishop, PR, Université de Cergy-Pontoise Mme Beata Kędzia-Klebeko, PR à l’Université de Szczecin M Czesław Grzesiak, PR à l’Université UMCS Lublin M Jerzy Madejski, PR à l’Université de Szczecin Szczecin 2016 Table des matières Introduction 3 Chapitre I. Facteurs sociaux de l’écriture des femmes 11 Introduction 11 1. Perspective sociologique dans la littérature française 13 2. La femme dans la société. Première et deuxième vagues du féminisme 15 3. Le sexe de la littérature. La littérature peut-elle être féminine ? 18 4. La prose féminine française de la fin du XXe siècle 20 Bilan 21 Chapitre II. Problèmes principaux du roman féminin français contemporain 23 Introduction 23 1. Le « moi » comme projet et le retour du sujet 25 2. Le sujet incarné 26 3. Moi et l’Autre 28 4. Le quotidien spectaculaire 30 Bilan 33 Chapitre III. La vie et l’œuvre de Claire Castillon dans le cadre de la littérature féminine française contemporaine 25 Introduction 35 1. La condition du sujet dans la société postmoderne 37 2. Claire Castillon. Vie, œuvre et réception en France 39 3. L’œuvre de Claire Castillon face aux problèmes de la société occidentale 42 Bilan 43 Chapitre IV. La réception de la prose féminine française contemporaine par les étudiants en Philologie des langues romanes à travers l’exemple des textes de Claire Castillon 45 Introduction 45 1. Théorie de la réception dans le cadre de l’enseignement universitaire 47 1.1. Le récepteur dans le processus de communication littéraire 47 1.2. Stratégies de lecture 48 1.3. Enfants du numérique. L’étudiant comme récepteur de la littérature 49 2. Pratique de la réception littéraire à travers l’exemple de textes choisis de Claire Castillon 50 2.1. L’éducation littéraire dans la représentation des étudiants. Enquête 50 2.2. Projet d’ateliers de lecture 52 2.3. Effets de la lecture : Claire Castillon dans la réception des étudiants 54 Bilan 56 Conclusions générales 57 Bibliographie 65 2 Introduction D’après Marc Angenot, l’approche sociocritique de la littérature nous permet d’appréhender la sphère créatrice et littéraire de l’activité humaine en tant qu’élément du discours social. La littérature devient ainsi l’un des modes d’expression de l’homme et il revient au chercheur de l’analyser, d’en comprendre la teneur, de saisir ce qu’elle a à transmettre au lecteur et comment elle agit sur lui1. La présente étude vise donc à écouter la voix des femmes s’exprimant à travers leurs œuvres, à comprendre leurs motivations, leurs buts et leur place dans le discours littéraire et social ; on cherchera aussi à analyser la réception par les étudiants de la littérature française féminine contemporaine, considérée comme une proposition de lecture digne d’attention en raison de son caractère socialement engagé. Le fait de se demander de quelle façon la littérature française créée par les femmes observe les problèmes auxquels est confrontée la société contemporaine et de quelle manière elle entreprend un dialogue sur ces sujets, montrant par là un intérêt pour l’ordre social et politique, semble élargir avec profit non seulement les perspectives de l’analyse littéraire, mais également l’horizon de la didactique de la littérature. Celle-ci est constamment à la recherche de moyens d’actualisation de ses méthodes destinées à former le savoir des étudiants et leurs aptitudes à la critique et à l’interprétation littéraires. Or l’observation de l’état des sociétés occidentales, telle qu’on la retrouve dans les récits féminins, transmet un message spécifique qui mérite d’être lu et compris d’autant plus qu’il fournit des impulsions actuelles et essentielles stimulant l’analyse, l’interprétation ainsi que la prise de conscience. Certes, les convictions particulières sur la manière dont devrait s’organiser l’ordre social varient selon les femmes auteurs, chacune d’entre elles apportant sa propre réponse à la question des relations entre le sujet (féminin), la vie sociale et la littérature. Néanmoins, il semble possible de confirmer la thèse d’un engagement social des femmes écrivains à travers une analyse menée principalement sous l’angle sociocritique et sociologique. Par conséquent, il convient également de réfléchir à la place et à l’importance de la littérature féminine, socialement engagée, dans les programmes d’enseignement des études de lettres et de langues. En se penchant sur la création littéraire contemporaine des femmes, on cherche à proposer un tour d’horizon des formes d’engagement et du degré d’intensité avec lequel sont traitées les questions de société dont la problématique influence la situation de l’individu et 1 Marc Angenot, Théorie du discours social, in: COnTEXTES [En ligne], 1 | 2006, mis en ligne le 15 septembre 2006, consulté le 01 juin 2016. URL : http://contextes.revues.org/51 ; DOI : 10.4000/contextes.51. 3 les communautés qu’il forme, à commencer par la plus petite d’entre elles : la famille. À travers l’œuvre de Claire Castillon, qui puise dans les modèles créés par les femmes écrivains des générations précédentes, nous pouvons observer la façon dont celles-ci entreprennent une réflexion critique sur leur place et leur rôle dans le tissu social, mais aussi sur l’état général de la société dans laquelle elles évoluent. De même, nous voyons quels problèmes de société apparaissent comme les plus sensibles de leur point de vue. Afin de suivre l’évolution de l’écriture féminine et de mieux comprendre sa place actuelle, il est essentiel d’analyser les motifs pour lesquels les femmes ont saisi la plume, notamment depuis la Révolution française, lorsque ces questions de société ont pris une importance particulière dans le discours public, également dans le champ littéraire. Étudier la littérature du point de vue sociocritique suppose de la replacer dans son contexte social, ce qui permet d’en « défétichiser » l’observation, selon Robert Barsky2. Les chercheurs sociocritiques considèrent que la littérature ne saisit pas mieux le monde que ne le font les autres pratiques discursives, mais qu’elle démontre l’illusion de ceux qui disent avoir compris le monde. L’approche sociocritique, comme l’affirme Barsky, sensibilise les récepteurs de littérature au risque consistant à adopter une vision trop limitée et fermée du monde. « Nous avons besoin les uns des autres pour compléter notre point de vue »3. Filtrée par le regard de l’Autre, notre vision du monde devient plus complète, homologique. Apporter ce complément constitue l’un des buts supérieurs de la sociocritique, et c’est également mon objectif pour ce petit fragment de réalité dont traite la présente étude. À côté de la perspective sociocritique, je prends aussi en considération les résultats de la critique féministe ainsi que les outils fournis par la narratologie, la théorie de la réception et la didactique de la littérature. La critique féministe est pertinente du fait de sa mise en doute des valeurs attribuées aux êtres et aux choses, de même que par sa remise en question de leur classification axiologique selon les paradigmes féminin/masculin. La narratologie traite du besoin humain de mettre en ordre la réalité – une condition nécessaire à sa découverte, sa compréhension et son appropriation ; elle reconnaît aussi la valeur des « petits récits de sujets individuels »4, ce qui modifie de manière importante le statut du sujet comme catégorie philosophique. La théorie de la réception quant à elle s’associe naturellement avec la perspective sociologique. Comme l’a écrit Michał Głowiński, elle a exercé une grande influence sur la sociologie de la littérature dont les adeptes, « complètement absorbés par la recherche des facteurs sociohistoriques » déterminant l’œuvre, ont négligé la question de sa réception, oubliant quelque peu que 2 Robert Barsky, Introduction à la théorie littéraire, Presses de l'Université du Québec, Québec 1997, p. 202 sq. 3 Ibid. 4 Anna Burzyńska, Antyteoria literatury, Universitas, Kraków 2006, p. 128. 4 « l’œuvre littéraire existe pour être lue ; elle est destinée au lecteur »5. D’après moi, une telle combinaison convient bien à une lecture orientée vers la pragmatique, rejetant les questions esthétiques et formelles au second plan. L’approche que nous proposons ouvre un plus grand espace de discussion, elle semble aussi plus intéressante et plus efficace du point de vue du lecteur (étudiant), car elle facilite l’identification avec le personnage littéraire, ce qui constitue un facteur indispensable pour l’écriture/la lecture de la littérature engagée. Ce dialogue entre la sociocritique, la critique féministe, la narratologie, la théorie de la réception, la sociologie et la didactique de la littérature me semble constituer un socle théorique fertile pour la présente étude. Malgré les différences existant entre ces courants, théories et disciplines, il s’en dégage aussi des espaces de convergence qui fournissent une inspiration dans la réflexion sur les femmes, l’état de la société contemporaine et le rôle de l’enseignement littéraire à l’université. Ce dialogue fournit une piste qui nous mènera également à établir un cadre pour des ateliers de lecture ; il en sera question dans uploads/Litterature/ these-magdalena-lange-henszke-resume-francais-annexe.pdf
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- Publié le Dec 18, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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