Yuning LIU Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de Docteur de l'Univ
Yuning LIU Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de Docteur de l'Université de Nantes sous le sceau de l’Université Bretagne Loire École doctorale : Sociétés, Cultures, Échanges Discipline : Langue et littérature françaises Spécialité : Littérature française Unité de recherche : L’AMo (L’Antique, Le Moderne – EA4276) Soutenue le 13 décembre 2016 LA CHINE CHEZ SOLLERS Une voie pour interroger l’Occident à travers l’Orient JURY Président du jury : Yvan DANIEL, Professeur, Université de La Rochelle Rapporteur : Tiphaine SAMOYAULT, Professeur, Université Sorbonne Nouvelle Examinateur : Philippe POSTEL, Maître de conférences, Université de Nantes Directeur de Thèse : Philippe FOREST, Professeur, Université de Nantes Université de Nantes École doctorale Sociétés, Cultures, Échanges Laboratoire l’AMo LA CHINE CHEZ SOLLERS : UNE VOIE POUR INTERROGER L’OCCIDENT À TRAVERS L’ORIENT THÈSE DE DOCTORAT Littérature française Présentée et soutenue publiquement le 13 décembre 2016 par Yuning LIU Sous la direction de Monsieur Philippe FOREST Jury Rapporteurs : Tiphaine SAMOYAUL T, Professeur, Université Sorbonne Nouvelle Yvan DANIEL, Professeur, Université de La Rochelle Examinateur : Philippe POSTEL, Maître de conférences, Université de Nantes 2 3 À mes parents 4 5 Remerciements Je tiens tout d’abord à remercier Monsieur Philippe Forest, qui a dirigé cette thèse et dont l’ouvrage m’a donné l’idée d’entamer le présent travail. Son soutien et sa confiance ont été une source d’énergie indispensable aux heures difficiles. Ma gratitude va également à Monsieur Philippe Sollers, pour son accueil bienveillant et pour le temps qu’il a consacré à répondre à mes questions. Que mes professeurs Madame Che Lin et Monsieur Shen Dali reçoivent ici l’expression de ma gratitude pour leurs encouragements et leurs conseils tout au long de la préparation de cette thèse. Ce travail n’aurait pu voir le jour sans la compréhension et l’aide inconditionnelles de ma famille. 6 7 Avertissement Dans le présent travail, nous utilisons la transcription pinyin pour l’écriture des termes en chinois, à l’exception des termes devenus familiers pour le public francophone : Confucius, tao, Yi King, Tao Tö King etc. Après la transcription en pinyin, nous notons, en général, les caractères chinois entre parenthèses ( ). Lorsqu’il s’agit des citations, nous gardons la transcription du texte original. Dans celles-ci, sauf indication particulière, lorsque les termes sont soulignés, c’est qu’ils le sont dans la version originelle. À l’intérieur d’une citation, ce qui se trouve entre parenthèses ( ) fait partie de celle-ci ; ce qui est entre crochets [ ] relève de notre ajout. 8 9 Table des matières Remerciement..........................................................................................................5 Avertissement..........................................................................................................7 Introduction...........................................................................................................15 Partie I Le culte de la Chine maoïste dans les écrits de Sollers..............27 Chapitre I Le prélude du maoïsme sollersienne 1966 -1973...............................29 1.1 La pensée de Mao Zedong et la révolution culturelle.........................................29 1.2 Le maoïsme français ..........................................................................................31 1.3 L ’épisode maoïste de Sollers ..............................................................................33 1.3.1 La conversion au maoïsme .......................................................................34 1.3.2 Le maoïsme langagier ..............................................................................36 1.3.2.1 Les éléments maoïstes dans Nombres.............................................37 1.3.2.2 La traduction de Lu Xun par Tel Quel............................................38 1.3.3 Le maoïsme philosophique ......................................................................46 1.3.3.1 À propos de la lutte philosophique en Chine .................................47 1.3.3.2 Sur la contradiction........................................................................50 1.3.4 Le maoïsme poétique ...............................................................................55 1.3.4.1 Un choix artistique ou idéologique ?..............................................56 1.3.4.2 Stanze et un poème de Mao Zedong ..............................................62 1.3.4.3 Mao poète et le maoïsme................................................................66 1.3.4.4 Une référence constante .................................................................68 Pour conclure............................................................................................................71 Chapitre II L’apogée d’une histoire fiévreuse : le voyage en Chine en 1974.....75 2.1 Avant le voyage : les numéros 57/58 .................................................................75 2.2 En Chine : le numéro 59 ....................................................................................77 2.2.1 Des voix différentes au sein de la délégation ...........................................78 2.2.2 Deux essais de Sollers ..............................................................................79 10 2.3 Les publications ultérieures ...............................................................................82 Pour conclure ...........................................................................................................88 Chapitre III L’épilogue du maoïsme .................................................................91 3.1 Une voix qui s’affaiblit.......................................................................................91 3.1.1 Deux poèmes de Mao dans le numéro 66.................................................92 3.1.2 Adieu au maoïsme ....................................................................................94 3.2 Rétrospection et redressage.................................................................................97 Pour conclure .........................................................................................................103 Conclusion de la partie.........................................................................................105 Partie II Les romans sollersiens nourris des arts graphique, pictural et poétique chinois.........................................................................109 Chapitre I Le passage d’une écriture alphabétique à une écriture traçante .......................................................................111 1.1 Drame, Nombres et Lois : trilogie de la disposition de l’écriture dans l’espace .......................................112 1.1.1 L ’écriture linéaire dans Drame ...............................................................113 1.1.2 Le carré dans Nombres ...........................................................................114 1.1.3 Le cube dans Lois ...................................................................................118 1.2 Décodage des caractères chinois dans Nombres ..............................................122 1.2.1 Une traduction approximative du terme français ...................................124 1.2.2 Quelques thématiques dans Nombres et les caractères chinois concernés .........................................................126 1.2.2.1 Le « récit rouge » de la révolution : « 革命 » et « 反 »................127 1.2.2.2 Le rôle de l’écriture chinoise dans la production du texte : « 写 » , « 異 », « 自然相生 » et « 足 ».......................................129 1.2.2.3 Les caractères chinois participant du taoïsme : « 冲 », « 用 » et « 天無體 » .......................................................134 1.2.3 « La raison d’être » des caractères chinois dans Nombres .....................136 11 1.3 Les caractères chinois et le texte en pinyin dans Lois ......................................138 1.3.1 Les caractères liés aux légendes chinoises : « 全簡玉字經 » ou « 金簡玉字經 » ........................................................139 1.3.2 Les caractères chinois liés au taoïsme ....................................................145 1.3.3 Le texte en pinyin dans Lois ..................................................................150 1.4 Les procédés de la peinture chinoise employés dans les romans de Sollers.....153 1.4.1 La spatialité de la peinture chinoise et son écho chez Sollers ...............156 1.4.2 La temporalité de la peinture chinoise et sa rencontre avec les romans sollersiens ....................................................................160 Pour conclure..........................................................................................................166 Chapitre II La référence à la poésie chinoise classique..................................169 2.1 La traduction des poèmes de Mao : une traduction approximativement littérale...................................................170 2.2 Paradis et l’écriture poétique chinoise ............................................................175 2.2.1 La convergence du point de vue formelle ..............................................175 2.2.2 La séquence du voyage en Chine ...........................................................177 2.2.3 Les ellipses .............................................................................................181 2.2.4 La juxtaposition ......................................................................................184 2.2.5 La répétition ou le redoublement ...........................................................187 2.2.6 La musicalité — les jeux allitératifs et assonants ................................192 2.2.7 Les correspondances ..............................................................................196 2.2.8 Palindrome ou poème à lecture retournée ..............................................199 2.3 Les poètes chinois dans Le Lys d’or ................................................................201 2.3.1 T’ao Yuan-ming ..................................................................................202 2.3.2 Les Sept Sages de la Forêt de Bambou ...............................................203 2.3.3 Les poètes bouddhistes – Wei Ying-wou, Hiuan-Kiue et Han Chan...205 2.3.4 Mong Hao-jan .....................................................................................209 2.4 La poétique de L’Étoile des amants .................................................................213 2.4.1 La confusion des pronoms personnels ................................................213 12 2.4.2 L ’errance de Wang Wei .......................................................................217 2.4.3 La synesthésie entre la poésie et la peinture .......................................220 2.4.4 Une vie en ermite ................................................................................225 2.4.5 Une anthologie hétéroclite ..................................................................227 2.5 Mouvement : conclusion provisoire de la référence à la poésie chinoise .........230 2.5.1 La mélancolie sous différents aspects..................................................231 2.5.2 La solitude enchantée..........................................................................234 2.5.3 Trois poètes chinois contemporains.....................................................236 Pour conclure .........................................................................................................240 Conclusion de la partie.........................................................................................245 Partie III La pérennité du taoïsme dans les romans de Sollers ...............247 Chapitre I Le Wú du taoïsme et son implication dans Drame .........................249 1.1 La notion de Wú (无, Non-être) .......................................................................250 1.2 Le Wú dans Drame ...........................................................................................252 Pour conclure .........................................................................................................254 Chapitre II L’harmonie du Yin et du Yang dans l’univers sollersien ..............257 2.1 Le Yin - Y ang dans le Yi King............................................................................257 2.1.1 Le Yi King – le classique des classiques.................................................257 2.1.2 L ’application du concept Yin-Y ang dans le Yi King.................................260 2.2 La similitude entre Drame et le Yi King............................................................261 2.3 L ’alternance des pronoms personnels « je » et « il » dans Drame....................269 2.4 L ’amour à la chinoise dans Passion fixe ..........................................................271 2.5 Notes sur les citations du Yi King dans Passion fixe.........................................274 2.5.1 Des trigrammes aux hexagrammes ........................................................274 2.5.2 Les hexagrammes Po, Fou et Ko ...........................................................275 2.5.3 Le trigramme Touei ................................................................................280 2.5.4 Une citation du Yi Zhuan ........................................................................284 2.5.5 Les hexagrammes Souen, Kouei Mei, Keou et Hong .............................286 13 2.5.6 Les hexagrammes Fong, Tchoung Fou et Wei Tsi ..................................293 2.5.7 La valeur du Yi King dans Passion fixe...................................................295 Pour conclure..........................................................................................................297 Chapitre III La sagesse de Zhuangzi dans l’écriture sollersienne ...................299 3.1 L ’image des poissons .......................................................................................299 3.2 Le rêve du papillon ..........................................................................................300 Pour conclure..........................................................................................................303 Chapitre IV Les autres arts chinois d’inspiration taoïste dans les romans de Sollers.....................................................................................................................305 4.1 L’Art de la guerre et Le Secret..........................................................................305 4.2 Les Trente-six Stratagèmes dans Studio............................................................311 4.3 Le taijiquan et le corps chinois ........................................................................316 Pour conclure .........................................................................................................318 Conclusion de la partie ....................................................................................... 319 Conclusion générale ..........................................................................................321 Annexe : entretien avec Philippe Sollers.......................................................329 Bibliographie......................................................................................................339 14 15 Introduction La représentation de la Chine dans la littérature occidentale, n’occupe qu’une place réduite dans le champ littéraire. Toutefois, depuis l’âge des Grandes Découvertes, l’éclat de cette civilisation extrême-orientale illumine l’œuvre de grands penseurs et d’écrivains. Certes, en France, l’intérêt pour la culture chinoise est né plus tard qu’en Italie, en Espagne ou au Portugal ; mais la diffusion de la pensée et de la littérature chinoises y a connu une étendue et une profondeur sans équivalent dans toute l’Europe. Les premiers contacts culturels entre la France et la Chine remontent au XVIIe siècle et depuis les Lumières, la sagesse de la civilisation orientale ne cesse d’attirer les écrivains français des différentes époques. C’est d’abord V oltaire qui, inspiré par la traduction du père Joseph de Prémare, a écrit une pièce de théâtre intitulée L’Orphelin de la Chine (1755). Mais ce n’est qu’au début du XXe siècle qu’un véritable dialogue littéraire commence à s’instaurer entre la France et la uploads/Litterature/ yuning-liu-la-chine-chez-sollers.pdf
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- Publié le Jul 15, 2022
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