Michel VILLETTE Professeur de sociologie à Agro-ParisTech et chercheur au Centr

Michel VILLETTE Professeur de sociologie à Agro-ParisTech et chercheur au Centre Maurice Halbwachs (ENS/EHESS/CNRS). (1988) L’homme qui croyait au management récit, suivi d'une brève mise en perspective historique Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, bénévole, Professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi Page web de l’auteur. Courriel : michel.villette@icloud.com Dans le cadre de : "Les classiques des sciences sociales" Une bibliothèque numérique fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web : http ://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web : http ://bibliotheque.uqac.ca/ Michel Villette, L’homme qui croyait au management. (1988) 2 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation formelle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences sociales, Jean-Marie Tremblay, sociologue. Les fichiers des Classiques des sciences sociales ne peuvent sans autorisation formelle : - être hébergés (en fichier ou page web, en totalité ou en partie) sur un serveur autre que celui des Classiques. - servir de base de travail à un autre fichier modifié ensuite par tout autre moyen (couleur, police, mise en page, extraits, support, etc...), Les fichiers (.html, .doc, .pdf, .rtf, .jpg, .gif) disponibles sur le site Les Classiques des sciences sociales sont la propriété des Classiques des sciences sociales, un organisme à but non lucratif composé exclusivement de bénévoles. Ils sont disponibles pour une utilisation intellectuelle et personnelle et, en aucun cas, commerciale. Toute utilisation à des fins commerciales des fichiers sur ce site est strictement interdite et toute rediffusion est également strictement interdite. L'accès à notre travail est libre et gratuit à tous les utilisateurs. C'est notre mission. Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. Michel Villette, L’homme qui croyait au management. (1988) 3 Cette édition électronique a été réalisée par Michel Villette, sociologue, bénévole, professeur à Agro-ParisTech, à partir de : Michel VILLETTE L’HOMME QUI CROYAIT AU MANAGEMENT. récit, suivi d'une brève mise en perspective historique. Paris : Les Éditions du Seuil, 1988, 189 pp. Avec l’ajout d’un avertissement de l’auteur à cette édition numérique de 2014. L’auteur nous a accordé le 9 juillet 2014 son autorisation de diffuser ce livre, en accès libre à tous, dans Les Classiques des sciences sociales. Courriel : michel villette : michel.villette@icloud.com Page web de l’auteur. Polices de caractères utilisée : Pour le texte : Times New Roman, 14 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2008 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE US, 8.5’’ x 11’’. Édition numérique réalisée le 3 septembre 2014 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, Québec. Michel Villette, L’homme qui croyait au management. (1988) 4 Michel Villette (1988) L’HOMME QUI CROYAIT AU MANAGEMENT. récit, suivi d'une brève mise en perspective historique Paris : Les Éditions du Seuil, 1988, 189 pp. Avec l’ajout d’un avertissement de l’auteur à cette édition numérique de 2014. Michel Villette, L’homme qui croyait au management. (1988) 5 [189] Table des matières Quatrième de couverture Notice aux lecteurs de l’édition numérique Avant-propos [9] I. L'APPRENTISSAGE [17] 1. Le premier stage [19] 2. Fragments de réalité [29] 3. L'art de commander [39] 4. Les vertus de la confession [44] 5. Dans l'intérêt de tous [56] II. LES RITES DE PASSAGE [67] 6. Usine me voilà [69] 7. La gestion des apparences [90] 8. Une manière de regarder les autres [101] III. L'EXPERTISE [115] 9. L'entreprise, terre de mission [117] 10. Des bons usages du droit [130] 11. L'entreprise idéelle [142] Conclusion [157 Brève mise en perspective historique [165] Michel Villette, L’homme qui croyait au management. (1988) 6 L’homme qui croyait au management récit, suivi d'une brève mise en perspective historique QUATRIÈME DE COUVERTURE Retour à la table des matières Quels sont les arguments qui sous-tendent l'hymne à l'entreprise ? Qu'y a-t-il derrière la vitrine managériale ? Derrière les nouveaux impératifs catégoriques que sont la communication, la participation, la rentabilité, etc. ? Et en quoi sont-ils nouveaux ? Débutant dans une grande entreprise de management, Michel Villette raconte son apprentissage de jeune cadre et ses interrogations sur la nature des techniques de management qu'il met en œuvre. Techniques à la fois de contrôle et d'action sur autrui, qui finissent par « tenir » ceux qui les appliquent comme ceux qui les subissent. Michel Villette était âgé de 38 ans lors de la première publication de ce livre en 1988. Titulaire d'un doctorat de sociologie sous la direction de Pierre Bourdieu, il était devenu après sa thèse consultant à Eurequip, l'un des principaux cabinet de conseil en management français des années quatre-vingt. Ce cabinet de conseil et quelques uns de ses grands clients (EDF, Total, Exon, Matra, Bull) sont le cadre des observations ethnographiques qui ont inspiré ce livre et plusieurs articles publiés dans des revues de sociologie, en particulier Actes de la Recherche en Sciences Sociales. Michel Villette, L’homme qui croyait au management. (1988) 7 L’homme qui croyait au management récit, suivi d'une brève mise en perspective historique NOTICE aux lecteurs de l’édition numérique Par Michel Villette Retour à la table des matières En 1988, lors de la publication de ce livre, les noms réels des entreprises ont été remplacés par des pseudonymes. L’anonymat n’est plus nécessaire en 2014. Nous proposons donc à l’usage des historiens un tableau de correspondance entre les pseudonymes et les noms réels des entreprises où se déroulent les événements relatés dans ce livre : IPR : Euréquip, société de conseil en management. FFA : Filiale Française d’EXON. STF : Groupe TOTAL L’Entreprise Nationale : EDF (Electricité de France) Les constructions électromécaniques Fleury : Les Usines de Douarnenez et de Pont de Buis de l’entreprise CTD (Constructions Téléphoniques Depeep), rachetées en 1980 par le groupe Matra. Groupe Sullivan : le Groupe MATRA. Michel Villette, L’homme qui croyait au management. (1988) 8 Tarvil : Renault Engineering, filiale du groupe RENAULT Epsilon : L’usine de Belfort du groupe BULL, spécialisé dans la fabrication d’imprimantes non-impact. Michel Villette, L’homme qui croyait au management. (1988) 9 [6] ISBN 2-02-010280-3 ÉDITIONS DU SEUIL, OCTOBRE 1988 Michel Villette, L’homme qui croyait au management. (1988) 10 [7] Je tiens à remercier Sylvie Barjansky, Michel Berry, Luc Boltanski, Pierre Bourdieu, Aron V. Cicourel, Bruno Latour, Christophe Midler, Francine Muel, Nathalie Savary et Monique de Saint-Martin pour leurs critiques et suggestions. Ce texte leur doit beaucoup sans les engager. [8] Michel Villette, L’homme qui croyait au management. (1988) 11 [9] L’homme qui croyait au management récit, suivi d'une brève mise en perspective historique AVANT-PROPOS Retour à la table des matières Jusqu'au tournant de ce siècle, les entreprises industrielles françaises avaient tendance à s'isoler de la société environnante. La hauteur des murs d'enceinte était bien plus qu'un symbole. Les rapports de production, trop rudes, étaient inacceptables socialement, ils ne se conformaient pas aux règles de la politesse et aux modes de sociabilité en usage hors de l'usine. Patrons, cadres et contremaîtres cherchaient à légitimer leur mode de direction de l'entreprise par de multiples emprunts aux discours religieux, politiques ou artistiques, ils ornaient la fonte de leurs machines des motifs de l'art académique mais l'artiste n'en continuait pas moins à mépriser l'homme d'affaires, le fonctionnaire et le professeur s'en méfiaient comme d'un être immoral, l'homme politique prenait soin de s'en démarquer au nom de l'intérêt général et les familles de la classe moyenne souhaitaient à leurs enfants une carrière de fonctionnaire, pour les protéger de l'insécurité mais aussi des humiliations et bassesses souvent associées aux activités industrielles 1. 1 Théodore Zeldin, France 1848-1945, Oxford University Press, 1973. Traduction française : Histoire des passions françaises, Paris, Éditions du Seuil, 1980, tome 1, p. 122-131. (Première édition en France : Paris, éditions Rencontres, 1979). Michel Villette, L’homme qui croyait au management. (1988) 12 Aujourd'hui, la force conquérante des techniques de management des entreprises s'affiche, se répand dans tous les segments de la société et tend à faire figure de modèle culturel universel. L'hôpital, l'école, l'université mais aussi l'administration d'État sont censés [10] accroître leur efficacité en s'organisant comme des entreprises. Le marketing est devenu une source majeure d'inspiration de toute la classe dirigeante. Appliqué d'abord à la vente de produits de grande consommation, il s'est étendu à la promotion des hommes politiques, des services publics, des politiques gouvernementales, aux causes sociales et humanitaires, à la promotion des religions, à l'édition, aux produits intellectuels et artistiques. Les techniques d'organisation du travail et de gestion des ressources humaines, plus discrètes, se sont diffusées de la même façon : des consultants habitués aux problèmes industriels réorganisent les ministères, des hommes politiques affirment que tout irait mieux si les administrations d'État traitaient les citoyens comme des clients, tandis que les architectes conçoivent les nouveaux musées — Beaubourg et la Cité des sciences de la Villette — comme des simulacres d'usine. À la télévision, dans la presse, on ne cesse de rappeler uploads/Litterature/l-x27-homme-qui-croyait-en-management.pdf

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