100 ANS DE MANAGEMENT INTRODUCTION : De Taylor à Drucker, de la Ford T au Web,
100 ANS DE MANAGEMENT INTRODUCTION : De Taylor à Drucker, de la Ford T au Web, les hommes, les produits qui ont révolutionné l'entreprise. Des généraux ou des évêques, qui a inventé le management ? L'Armée et l'Eglise, Voilà deux grands modèles d'organisation - remarquables par leur durée, soulignent les experts. Sornettes, rétorquent quelques provocateurs : vous ne saviez pas que l'homme de Cro-Magnon, au fond de sa caverne, taillait déjà des silex à la chaîne ? A lui seul, notre XXe Siècle a vu défiler assez de doctrines et de méthodes pour qu'on se garde d'ouvrir un procès en paternité. Un survol chronologique sur cent ans est déjà terriblement hasardeux. Les gourous profilèrent, la pensée jaillit en milliers de pages, les théories s'empilent, s'effondrent et renaissent sous d'autres formes, où les idées fortes. «Publish or perish» (publier ou mourir), les Américains sont champions toutes catégories de la littérature de management : L’Europe a presque toujours vécu sous ce vent dominant. Notre découpage par périodes ne doit pas non plus laisser croire que chacune d'entre elles met aux poubelles ce qui l'a précédée. Francis J. Gouillart, l'un des dirigeants de Gemini Consulting, affirme au contraire que chaque génération porte la suivante sur ses épaules : une certaine profondeur de champ n'est donc pas inutile afin de comprendre le management d'aujourd'hui. Enfin, il faut se rappeler que les auteurs ont parfois fait faire des bêtises aux acteurs. Et que le premier stratège de l'entreprise reste ... celui qui en tient le manche. Visitez https://PDFprof.com/PDF Documents PDF gratuits 1900-1920 LE MANAGEMENT « SCIENTIFIQUE » II s'appelle Taylor et invente en 1911 l'organisation scientifique du travail. Son nom va traverser le siècle. D'autres seront rapidement jetés aux oubliettes... Formidable progrès ! En 1908, année de lancement de la Ford T, son montage réclamait douze heures vingt. Dans les années 20, une heure vingt suffira. Produit de masse, produit bon marché, le modèle sera vendu au total à près de 15 millions d'exemplaires. Comment en est-on arrivé là ? Henry Ford, le patron fondateur de la firme, qui est sauf farfelu, a fait ce calcul bizarre : sur les 7 882 opérations que comporte la construction d'une Ford T, 949 requièrent de robustes gaillards et 3 338, des hommes d'une force physique normale. Le reste ? A la portée « de femmes ou de grands enfants ». 2 637 opérations peuvent être accomplies par des unijambistes, 715 par des manchots, 670 par des culs-de-jatte, 10 par des aveugles, 2 par des amputés des deux bras ... Le pionnier de l'industrie automobile veut prouver par là qu'il est possible de spécialiser les tâches et de décomposer le travail gestes élémentaires, tout en rationalisant la production et en augmentant le rendement. C'est ce qu'il a fait chez lui : l'ouvrier ne tourne plus autour de la voiture à assembler, c'est la chaîne qui défile devant le poste de travail. Il suffit ensuite de cadencer les mouvements et de tout standardiser - les véhicules devant être identiques, « comme deux épingles au sortir d'une usine d'épingles ». Henry Ford est un précurseur, mais il puise son inscription chez Frederick W. Taylor, un passionné de l'étude du travail humain et grand maniaque du chronomètre En 1911, devenu ingénieur-conseil à la Bethehem Steel, Taylor invente une « organisation scientifique du travail » censée accroître la productivité en réduisant la « flânerie » (sic) des ouvriers. Il est convaincu qu'une « coopération amicale » entre le patron et les travailleurs pour augmenter la plus-value, permettra d'accélérer à la fois les bénéfices de l'un et les gains des autres. Objectif, par parenthèse, assez éloigné de l'image négative qui colle au taylorisme de fait, la réalité sera moins idyllique. Beaucoup d'entrepreneurs vont profiter à sens unique d'une doctrine qui aboutit souvent à la déshumanisation des tâches. Mais cela n'empêchera pas le système Taylor d'envahir la planète. Visitez https://PDFprof.com/PDF Documents PDF gratuits Si le mangement tient davantage de l'art que de la science, l'exaltation productiviste entraîne, à cette époque, un certain aveuglement. C'est la naissance des grands préceptes d'organisation. L'utopie, pour ainsi dire, de la direction des hommes clés en main. En 1913, Harrington Emerson pose ainsi les « douze principes de l'efficacité ». Trois ans plus tard, le Français Henri Fayol en dénombre pour sa part quatorze, qu'il présente dans « Administration industrielle et générale » : « autorité », « discipline », « obéissance », « hiérarchie »... mais aussi « bonté », « équité », « bienveillance envers les ouvriers », car l'auteur tire les leçons de son expérience de directeur des mines de Commentry, dans le département de l'Allier. Taylor et lui se complètent, même s'ils divergent sur des points essentiels comme l'unité de commandement, dont Fayol ne démord pas. Au passage, le Français insiste sur la « prévoyance », une première ébauche de la planification. Il faut toutefois noter que, dans cette même période, un pavé est lancé par une main féminine dans la mare de l'organisation scientifique du travail (OST) de Taylor ... sans d'ailleurs provoquer la moindre vague. L'américaine Mary Parker Follett prétend, à rencontre de Fayol, que l'intérêt de l'individu ne doit pas s'effacer devant celui du groupe ; elle défend également la logique de la responsabilité face à celle de l'obéissance. Des idées que l'on verra resurgir un jour ... Longtemps après, en effet, viendra la mode du management participatif, de la théorie Z de Ouchi (1983), du « manager minute» de Blanchard et Johnson (1984)- un manager qui ne perd pas son temps en démonstrations de pouvoir. Mais, pour l'instant, toute contestation de l'autorité pyramidale paraît suspecte. Les uns conçoivent, les autres exécutent, point final. On se passera par conséquent des idées folles de cette miss Follett. NB : -Produire plus d'obus Durant le conflit de 1914-1918, Georges Clemenceau, alors ministre de la Guerre, préconise l'application des principes de Taylor dans les usines d'armement Visitez https://PDFprof.com/PDF Documents PDF gratuits 1920-1950 LE TRIOMPHE DE L'ORGANISATION Toujours plus d'efficacité ! Général Motors détrône Ford en sortant des modèles adaptés à chaque client. On parle marketing, relations humaines. Mais le taylorisme surnage. Une fois la paix rétablie, pas question de baisser les bras : pour redresser la France, augmentez les cadences ! les principes de Taylor ont été diffusés dans l'Hexagone par un admirateur, le chimiste Henry Le Chatelier ; et les mesures de temps, de coûts, de délais se généralisent. Un nommé Charles Bedaux a même inventé une norme (le point-Bedaux) qui introduit le « jugement d'allure ». Délicate appellation qui cache une mesure du rendement : on dira qu'un ouvrier fait par exemple du 70 Bedaux à l'heure. La productivité grandit, la grogne aussi, car les salaires suivent mal. Les grands français de l'automobile - Berliet, Renault, Citroën, Peugeot - acclimatent le fordisme. Des chaînes de production démarrent dans l'aéronautique, l'industrie ferroviaire, la construction électrique, le secteur alimentaire ... En 1926, Paris accueille le congrès international de l'Organisation scientifique du travail, et le patronat français se dote d'une Commission générale d'organisation scientifique (CGOS), qui deviendra la Cegos. Les grands prêtres du moment s'appellent Planus, Vidai ou Cofror, cabinets de consultants qui reformatent les entreprises selon Frederick (Taylor) ... Les Etats-Unis, eux, ont déjà franchi cette étape. Du Pont a détrôné Ford au palmarès fois, en effet, les fonctions du siège y sont séparées de celles des départements : la direction fixe les objectifs, coordonne, arbitre ; les unités ont la responsabilité opérationnelle et disposent d'une large autonomie. Tombée dans le giron de Du Pont, Général Motors est restructuré par son patron, Alfred Sloan, sur le même schéma : 95 des décision appartiennent aux directeurs de division. Mais pour le consommateur, le grand bouleversement vient du marketing. Sloan, qui voit le hiatus entre une société aux goûts diversifiés et un produit de masse, prend Henry Ford à contre- pied : il segmente le marché et propose un modèle à chacun « selon ses moyens et ses besoins » La fabrication, la distribution, les prix, la publicité se plient à cette stratégie tournée vers le client Visitez https://PDFprof.com/PDF Documents PDF gratuits qui va démoder la voiture en uniforme noir. Sloan gagne en jouant la demande, tandis que Ford menait une politique d'offre On constatera plus tard que l'automobile est ainsi le berceau des grandes innovations managériales du siècle, d'une certaine façon la mère de toutes les industries. Jusqu'à ce que l'informatique débarque, avec sa nouvelle vision du monde. . Au début des années 30, l'ensemble du processus de production commence à être contesté. La chaîne favorise la productivité, mais elle n'est pas flexible et, surtout, elle ignore l'homme. On s'en aperçoit au « spleen industriel », une sorte d'abattement qui frappe de plus en plus l'ouvrier. Elton Mayo, psychologue, professeur à Harvard, a mené aux ateliers Hawthome de la Western Electric de Chicago une série d'expériences scientifiques qui l'ont conduit à cette conclusion : le seul fait qu'on s'intéresse à eux redonne aux travailleurs de la motivation. A la logique des coûts et de l'efficacité, il uploads/Management/ 100-ans-de-mana-livre-pdfprof-com-cours-management-cours-historique-de-management-63-pdf.pdf
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- Publié le Nov 07, 2022
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