Alsic Apprentissage des Langues et Systèmes d'Information et de Communication V

Alsic Apprentissage des Langues et Systèmes d'Information et de Communication Vol. 3, n° 1 | 2000 spécial Eurocall'99 Définition d’un profil d’apprenant en situation d’auto-évaluation Visualization of Learner’s Profile in Self-Testing Situation Jean-François Bourdet et Philippe Teutsch Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/alsic/1658 DOI : 10.4000/alsic.1658 ISSN : 1286-4986 Éditeur Adalsic Édition imprimée Date de publication : 15 juin 2000 Référence électronique Jean-François Bourdet et Philippe Teutsch, « Définition d’un profil d’apprenant en situation d’auto- évaluation », Alsic [En ligne], Vol. 3, n° 1 | 2000, document alsic_n05-rec1, mis en ligne le 15 juin 2000, Consulté le 01 mai 2019. URL : http://journals.openedition.org/alsic/1658 ; DOI : 10.4000/alsic.1658 CC-by-nc-nd http://alsic.org ou http://alsic.revues.org Vol. 3, numéro 1, juin 2000 pp. 125 - 136 Recherche Définition d'un profil d'apprenant en situation d'auto-évaluation. Jean-François BOURDET, Philippe TEUTSCH Université du Maine, France Résumé : Ce texte présente un projet de recherche pluridisciplinaire (didactique du FLE et EIAO) centré sur la modélisation de l'apprenant. Le système GCSE valide les compétences d'un public placé en situation d'évaluation par un environnement multimédia de test des habiletés linguistiques. Le repérage et le classement des erreurs par le système permettent de constituer des corpus de fautes rendues accessibles avec leur contexte de production. On dispose ainsi d'éléments nécessaires à la constitution d'un profil par la mise en forme de différents niveaux : validation de la compétence globale, performances spécifiques dans telle partie du texte, types d'erreurs récurrentes, corpus constitués des fautes rencontrées. Les outils mis en place ont pour but d'aider l'utilisateur à construire un parcours d'auto-évaluation : relecture des activités, mise en relation d'éléments originellement séparés. Ils permettent également à un évaluateur de disposer d'indices pertinents quant au niveau de performance atteint par l'apprenant. 1. Introduction 2. Modification de la situation d'apprentissage 3. Projet GCSE 4. Pages Bilan 5. Perspectives 6. Conclusion Références Page 125 1. Introduction e développement des Technologies d'Information et de Communication dans l'Enseignement Publié à l'origine à http://alsic.univ-fcomte.fr (TICE) permet de mettre en œuvre à grande échelle les résultats de travaux de recherche effectués depuis une dizaine d'années sur les Environnements Interactifs d'Apprentissage avec Ordinateur (EIAO : Baron et al., 1993, Balacheff & Vivet, 1994), y compris en langues (Swartz & Yazdani, 1991, Chanier, 1994). Les travaux sur la modélisation, la conception et l'évaluation des EIAO ont montré que l'intégration de systèmes technologiques dans la situation d'apprentissage enrichit l'offre de formation par des dispositifs d'autoformation et d'apprentissage à distance. Ils ont également et surtout montré que ces dispositifs modifient profondément cette situation d'apprentissage (Vivet, 1991). Face à l'ordinateur et à des ressources pédagogiques interactives, telles qu'un cédérom ou un serveur Internet par exemple, l'utilisateur apprenant est à la fois gagnant et perdant quant à son contexte d'apprentissage. D'un côté l'utilisateur de logiciel pédagogique dispose d'une grande souplesse dans l'activité qu'il met en œuvre, il contrôle le logiciel à travers l'interface proposée, il gère son temps et son rythme. La navigation libre, les retours en arrière et les raccourcis facilitent le pilotage du système par l'utilisateur. D'un autre côté, l'apprenant isolé ou à distance est beaucoup plus démuni qu'en situation de classe : le défaut de présence de l'enseignant en continu, l'absence de conseil immédiat sur l'emploi de telle ou telle partie du système et le manque de repérage dans le parcours de formation créent un ensemble de difficultés qui rendent la situation d'apprentissage moins confortable. Ce texte présente l'état actuel d'une recherche pluridisciplinaire (didactique du FLE -Français Langue Étrangère- et EIAO) centrée sur la modélisation de l'apprenant. Le système présenté (site Internet GCSE) valide les compétences en français d'un public anglophone placé en situation d'évaluation des habiletés linguistiques. Cette validation est réalisée de manière automatisée : des pages bilans présentent une synthèse des résultats et un relevé des fautes repérées par le système. Le but du projet est de réaliser un environnement interactif motivant l'apprenant dans son apprentissage (Bourdet & Teutsch, 1997). Il s'agit en particulier de définir une méthodologie de conception permettant la modélisation des trois points suivants : connaissances nécessaires au comportement efficace du système, synthèse des analyses de productions écrites sous forme d'un profil d'apprenant, présentation de ces analyses à l'écran. Ce dernier point est développé ici en quatre sections. La première présente le cadre général de la réflexion et la problématique. La seconde décrit le système GCSE et son modèle d'analyse de réponse. La troisième expose quelques propositions de présentation des données observées par le système. La dernière section étudie les perspectives d'usage et d'enrichissement d'un tel système d'auto-évaluation de compétences et de connaissances en langue. Page 126 2. Modification de la situation d'apprentissage Il paraît utile de recadrer la présentation du projet GCSE par une comparaison des situations de Publié à l'origine à http://alsic.univ-fcomte.fr référence. Situation de face à face pédagogique et d'interaction humaine d'un côté, et situation d'interaction entre un utilisateur humain et une machine de l'autre, de la première à la seconde, on peut constater des phénomènes de perte, de substitution et de gain. Cette section expose ces différents aspects ainsi qu'une hypothèse sur le rôle du système informatique dans la situation d'autoformation. 2.1. La perte Il est clair que l'interaction humaine d'une salle de classe ou d'autres types de situation d'enseignement et d'apprentissage ne peut trouver son équivalent dans la situation particulière d'un utilisateur face à une machine. C'est d'abord la relation aux autres et à la discipline qui est modifiée. La relation Maître-Discipline-Élève s'efface au profit d'une relation Maître-Discipline-Média-Élève. Il est admis dans les deux cas que le pôle "Élève" peut représenter un apprenant indépendant ou un groupe de co-apprenants. C'est ensuite toute une partie de la richesse de l'interaction humaine qui est perdue avec sa capacité d'adaptation et d'improvisation. Travaillant sur les comportements de son groupe-classe, l'enseignant est en mesure d'ajuster son enseignement (distribution et présentation du contenu traité, approche associée) aux besoins actuels de son public (difficultés spécifiques, rythme de l'apprentissage). De même l'apprenant "ajuste" à sa manière ses modes de réflexion aux situations qu'il rencontre. Lui aussi s'adapte en cours d'apprentissage. Il faut cependant noter que, de par son inscription institutionnelle, toute situation éducative limite cette capacité d'adaptation et d'improvisation : calibrage des séances de cours, nombre d'apprenants concernés, programmation des activités, pour ne citer que les plus évidentes. 2.2. La substitution La situation d’apprentissage est modifiée par l’apport de la dimension technologique, mais la notion de programmation, au sens pédagogique du terme, ne disparaît pas avec l'outil informatique. Elle exige même d'autant plus de rigueur qu'elle doit s'élaborer en relation avec la conception d'un système automatique. Rigueur ne signifie pas rigidité. La souplesse attendue du système nécessite une méthode de conception liée à la spécificité du contexte d'apprentissage, de la situation didactique, du rôle du système et du rôle de son usager. Cette caractéristique est en effet indispensable dans la perspective d'une diversification des parcours d'apprentissage. La notion de profil d'apprentissage apparaît à la rencontre d'une compréhension du programme et d'une acceptation de sa flexibilité. C'est ici que l'on rencontre la notion de gain. 2.3. Le gain L'avantage d'un travail mené par l'apprenant à l'aide d'outils interactifs informatisés porte sur la capacité d'ajustement intégrée dans le système. Si cette capacité est, dans la mesure des connaissances actuelles, bien moins riche que la situation d'interaction humaine, elle est en revanche marquée par un phénomène bien caractéristique de l'informatique : la possibilité de répétition à Publié à l'origine à http://alsic.univ-fcomte.fr l'infini des tâches, des tentatives, des reprises. Cette richesse quantitative de l'utilisation du logiciel est une première possibilité de personnalisation effective du parcours individuel. Page 127 Des scénarios d'apprentissage peuvent également être organisés dans un tel contexte. Ils permettent de structurer l'usage du système tout en maintenant un potentiel de diversification des parcours individuels. Il semble souhaitable d'utiliser cette personnalisation de l'usage du système pour transformer la fréquentation du logiciel en une source de réflexion non seulement cognitive (construction de certaines connaissances), mais surtout métacognitive (réflexion sur la construction de ces connaissances : procédures employées, organisation du cursus). L'outil informatique paraît donc susceptible de recontextualiser l'apprentissage. Parce qu'utilisé en complément ou en substitution à une situation traditionnelle, il permet d'aborder les contenus proposés d'une autre façon (d'une manière plus personnelle, parfois plus ludique, voire plus ouverte par l'implication de l'utilisateur à travers les rôles qui lui sont proposés), mais aussi parce qu'il peut offrir à l'utilisateur un regard immédiat et discret sur son parcours (difficultés rencontrées, réussites, remédiations proposées). 2.4. Problématique Le principe d'apprentissage dans le cadre d'un environnement pédagogique informatisé suppose que celui-ci soit défini comme étant constitué de trois couches (Teutsch, 1996) : Une couche informatique correspondant à l'interface utilisateur : accès aux activités d'apprentissage, modalités de navigation et de manipulation à l'écran. Une couche pédagogique correspondant à l'architecture générale du système : objectifs, matériels, activités, outils. Une couche cognitive correspondant à la représentation du champ de connaissances traitées par le logiciel. L'activité pédagogique (décider de proposer tel exercice à tel moment par exemple) témoigne de l'existence et de la découverte progressive de ce champ de connaissances. La construction de connaissances se modélise uploads/Management/ alsic-1658.pdf

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  • Publié le Apv 22, 2022
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