Réalisé par Mohamed Badrane Directeur de la publication : Saâd Benmansour Quoti

Réalisé par Mohamed Badrane Directeur de la publication : Saâd Benmansour Quotidien d’information générale • 19 ème année • N°4672 • Du vendredi 19 au dimanche 21 juin 2020 • 27-29 Chaoual 1441 • Prix : 4 DH Covid-19 Nouveau départ pour la cause environnementale © D.R EN PARTENARIAT AVEC La journée internationale occultée mais avec des indicateurs fortement améliorés Covid-19 : Nouveau départ pour la cause environnementale L’état d’urgence sanitaire et le confinement ont provoqué une baisse importante des niveaux de pollution, notamment atmosphérique. w w w. a u j o u r d h u i . m a N°4672 • Du vendredi 19 au dimanche 21 juin 2020 2 ENVIRONNEMENT La planète célébrait le 5 juin la journée internationale de l’environnement. L’évé- nement qui d’habitude est l’occasion pour faire le bilan, est pratiquement passé inaperçu. Si la conjoncture actuelle, mar- quée par la pandémie mondiale, a certes relégué cet événement au second plan, il n’en demeure pas moins que la théma- tique environnementale a été plus que jamais présente lors de la crise sanitaire. Tous les experts et analystes du monde entier ont reconnu et établi que le ralen- tissement des activités économiques à l’échelle planétaire s’est directement tra- duit par une amélioration de nombreux indicateurs, notamment la qualité de l’air, la pollution des océans… Au Maroc, les chiffres sont édifiants. L’état d’urgence sanitaire et le confinement ont provoqué une baisse importante des niveaux de pol- lution, notamment atmosphérique. Une étude menée sur la ville de Salé par la Faculté des sciences de l’Université Ibn Tofail de Kénitra, le Centre national pour l’énergie nucléaire, la science et la techno- logie (CNESTEN) et le Laboratoire national des études et de surveillance de la pol- lution (LNESP), fait ressortir une baisse considérable des niveaux de dioxyde de soufre (SO2), de dioxyde d’azote (NO2) et de PM10 durant la période s’étalant du 11 au 20 mars ainsi que pendant la durée de confinement allant du 21 mars au 2 avril. La même étude a révélé que la concentra- tion de NO2 est passée de 5,6 à 0, 2 μg/ m3 alors que celle du PM10 a rétrogradé de 114,6 à 28,3 μg/m3 alors que le SO2 est passé de 6,6 à 3,3 μ/m3. Ces chiffres sont équivalents à une baisse spectaculaire de -96%, -75% et -49% respectivement. Ces données représentant une énième confir- mation du lien étroit et mécanique entre les activités humaines, quelle qu’en soit la nature, et la préservation de l’environ- nement. Au moment du retour au niveau d’activité normal, les politiques, les décideurs publics et les différents opérateurs et acteurs économiques seront très probablement amenés à repenser tout le système de production de consommation dans le sens d’une plus grande responsabilité environnementale. Au Maroc, les auto- rités viennent de faire le point concernant le suivi et l’accompagnement de la Stra- tégie nationale de développement durable (SNDD). Une réunion du comité du suivi et de l’accompagnement de la SNDD vient d’avoir lieu sous la présidence de Aziz Rabbah, ministre de l’énergie, des mines et de l’environnement. Cette réunion, tenue à distance, et qui a vu la participation des secrétaires généraux des départements ministériels membres dudit comité ou de leurs suppléants, a été consacrée à la présentation du bilan des réalisations de la SNDD au titre de l’année 2019 concer- nant l’exemplarité de l’administration et les plans d’actions sectoriels du dévelop- pement durable (PADD), ainsi que le plan d’action 2020-2021. Dans son discours, le ministre a mis l’accent sur l’importance que revêt la mise en œuvre du Pacte de l’exemplarité de l’administration (PEA) en matière de développement durable et a invité tous les départements à s’impliquer dans ce chantier structurant afin de faire de l’Administration le modèle à suivre dans ce domaine. Il a évoqué, à cet égard, l’importance d’utiliser les énergies renou- velables, de préserver les ressources en eau, de développer le travail à distance et d’adopter le courrier électronique et tout ce qui peut contribuer à réduire l’utilisation du papier. Parmi les décisions phares du Comité, il y a notamment l’obligation pour tous les départements ministériels de pré- voir dans leurs budgets annuels la mise en œuvre du PEA, l’évaluation de la Stratégie nationale de développement durable au cours de l’année 2021 afin de l’aligner sur les évolutions nationales et les obligations internatio- nales, et enfin la mise en place au niveau des régions d’un mécanisme pour assurer le suivi de la mise en œuvre de la SNDD. A noter enfin qu’à l’instar de la commu- nauté internationale, le Maroc a célébré le 5 juin dernier la Journée mondiale de l’environnement sous le thème «Le temps de la nature». Ce slogan souligne l’impor- tance de la biodiversité et son rôle éco- nomique, social et environnemental ainsi que l’impact de sa dégradation sur la santé humaine. EN PARTENARIAT AVEC Une stratégie nationale vise à limiter les sources polluantes dans le mix énergétique national Energies renouvelables : Le Maroc voit grand Cette stratégie a été déclinée en plusieurs feuilles de route avec des objectifs à court, moyen et long termes, accompagnée d’une vision claire de réformes législatives, règlemen- taires et institution- nelles. w w w. a u j o u r d h u i . m a N°4672 • Du vendredi 19 au dimanche 21 juin 2020 Face au débat sur l’impact des énergies polluantes et dans un souci d’améliorer son indépendance énergétique, le Maroc a décidé de prendre son destin en main. Dans ce sens, une stratégie a été mise en œuvre il y a plus d’une décennie. Le pays a donc adopté depuis 2009, sur Hautes orientations royales, une stratégie énergétique qui a pour objectif la montée en puissance des énergies renouvelables, le renforcement de l’effi- cacité énergétique et l’intégration régio- nale. Concrètement, cette stratégie a été déclinée en plusieurs feuilles de route avec des objectifs à court, moyen et long termes, accompagnée d’une vision claire de réformes législatives, règlementaires et institutionnelles. Dans ce sens, un Plan national d’actions prioritaires (PNAP) a vu le jour dès le lancement de ladite stratégie, en vue de rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande électriques en agissant, d’une part, sur le renforcement des capacités de production avec la réalisation d’une puissance additionnelle de 1.400 MW et, d’autre part, sur la rationalisation de l’utilisation de l’énergie. Pour le moyen terme, l’objectif fixé à l’horizon 2020 est de porter la part des énergies renouvelables à 42% de la puis- sance électrique installée. Pour atteindre cet objectif, des programmes intégrés visant l’installation de 6.000 MW de sources renouvelables ont été lancés : 2.000 MW pour l’énergie éolienne, 2.000 pour l’énergie solaire et 2.000 MW pour l’énergie hydroélectrique. «L’évaluation de la mise en œuvre de la première phase de la stratégie a abouti à des résultats très encourageants. Ainsi le Maroc s’est fixé en décembre 2015 un nouvel objectif pour accélérer sa transition énergétique en portant la part des énergies renou- velables de 42% de puissance installée prévue en 2020 à 52% à l’horizon 2030», expliquent les responsables. Sur le plan institutionnel, les projets en énergies renouvelables ont été rendus possibles grâce à la mise en œuvre d’une batterie de dispositions législatives, régle- mentaires et institutionnelles. Il s’agit notamment de la loi n°13-09 relative aux énergies renouvelables qui a permis l’ouverture au secteur privé du marché de la production et de la commer- cialisation d’électricité produite à partir de sources renouvelables. Il a également été question de l’adoption de la loi n°37-16 modifiant et complétant la loi 57-09 por- tant création de Masen, visant en parti- culier à élargir les tâches de l’Agence à la réalisation de centrales de production d’électricité de toutes les sources d’éner- gies renouvelables actuelles et futures, à l’exception des Step, des projets visant la stabilité du réseau électrique et les projets développés dans le cadre de la loi 13-09. Aussi, il a été procédé à l’adoption de la loi n°48-15 relative à la régulation du secteur de l’électricité et à la création de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité. Plus loin encore et pour dynamiser le tissu économique, une unité industrielle de production des pales pour les turbines éoliennes a été implantée par la société Siemens Wind Power avec un investis- sement d’environ 1 milliard de dirhams permettant la création de plus de 700 emplois. Pour faire le point sur les avan- cées, un suivi constant est réalisé pour l’évaluation de ressources nationales propices au développement des énergies renouvelables et leur mise à jour, parti- culièrement pour l’élaboration de l’atlas solaire et éolien. Le département de tutelle est également chargé de veiller, en collaboration avec les organismes concernés, à l’élabora- tion des cartes de sites pouvant abriter les installations de production d’énergie d’origine renouvelable. Par ailleurs, un plan pluriannuel pour le développement des énergies renouvelables est élaboré en plus de la mobilisation et la régularisation de l’assiette foncière devant abriter les installations de production d’électricité d’origine renouvelable d’utilité publique. Pour dynamiser le tissu économique, une unité industrielle de production des pales pour les turbines éoliennes a été implantée. uploads/Management/ aujord-x27-hui-le-maroc-covid-19.pdf

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  • Publié le Oct 06, 2021
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