1 u cours de la dernière décennie, la production des poulets de chair a connu d

1 u cours de la dernière décennie, la production des poulets de chair a connu des évolu- tions importantes. Les génotypes ont été considérablement améliorés en termes de vitesse de croissance et de productivité. Parallèlement, la composition des carcasses a évolué vers des animaux de plus en plus maigres. Ces changements ont entraîné une modi- fication des besoins en nutriments potentiellement limitants pour la croissance. De plus, le déve- loppement de la découpe et de la transformation de la viande a conduit à la sélection de souches pour la production de morceaux spécifiques, tels que le filet. Autant d’évolutions qui rendent aujourd’hui nécessaire la révision des besoins en nutriments du poulet de chair. Dans ce contexte, des efforts importants ont été dévolus à la révision des besoins en acides ami- nés soufrés (méthionine et cystéine), premiers acides aminés limitants pour cette espèce. Cependant, les besoins des autres acides aminés limitants doivent être également remis en ques- tion puisqu’ils interviennent dans le dépôt des protéines, ainsi que dans d’autres fonctions telles que la digestion et le système immunitaire. De plus, une meilleure connaissance des besoins en acides aminés est un élément déterminant pour permettre l’abaissement des taux protéiques afin de limiter les rejets azotés en élevage. Ce bulletin fait le point sur les apports en lysine et thréonine qui permettent au poulet de chair d’exprimer pleinement son potentiel génétique. Il explore également les solutions actuelles per- mettant de nouvelles réductions du taux de protéines des aliments. AJINOMOTO ANIMAL NUTRITION AJINOMOTO EUROLYSINE INFORMATION N° 27 Besoin en acides aminés du poulet de chair : revue sur la Lysine, la Thréonine et les autres acides aminés A Habbe Fotografie 2 2 Table des Matières I 1. LYSINE 1.1. Effet de la teneur en lysine de l’aliment sur les performances ............................ 3 1.1.1. Effet de la teneur en lysine de l’aliment sur la consommation d’aliment... 4 1.1.2. Effet de la teneur en lysine de l’aliment sur le gain de poids ...................... 5 1.1.3. Effet de la teneur en lysine de l’aliment sur l’indice de consommation ..... 7 1.1.4. Le besoin en lysine pour l’indice de consommation est-il supérieur à celui pour la croissance ? .................................................. 7 1.2. Effet de la teneur en lysine de l’aliment sur les dépôts protéique et lipidique ... 9 1.3. Effet de la teneur en lysine de l’aliment sur le rendement en filet ...................... 9 1.4. Une carence en lysine chez des animaux jeunes n'est pas compensée plus tard................................................................................ 9 1.5. Effet de la teneur en lysine de l’aliment sur la qualité de la viande ................. 10 1.6. Lysine : Conclusions................................................................................................ 11 I 2.THREONINE 2.1. Effet de la teneur en thréonine de l’aliment sur les performances..................... 12 2.1.1. Thréonine, entretien et croissance ............................................................. 12 2.1.2. Effet de la teneur en thréonine de l’aliment sur l’efficacité alimentaire ... 14 2.1.3. Effet de la teneur en thréonine de l’aliment sur la composition de la carcasse................................................................................................. 14 2.2. Ratio thréonine:lysine optimal ............................................................................. 14 2.3. Application 1 : La thréonine pour une valorisation optimale de la lysine ......... 15 2.4. Application 2 : La thréonine pour réduire les taux protéiques des aliments..... 16 2.5. Les rôles métaboliques spécifiques de la thréonine ........................................... 17 2.6. Thréonine : Conclusions ........................................................................................ 18 I 3. AUTRES ACIDES AMINES ESSENTIELS 3.1. La protéine idéale ................................................................................................... 19 3.2. Acides aminés secondaires limitants ................................................................... 21 I 4. LES ALIMENTS A BAS TAUX PROTEIQUES 4.1. Intérêt environnemental des aliments à bas taux protéiques............................. 23 4.2. Comment réduire la teneur en protéines de l’aliment ? .................................... 24 4.3. Les aliments à bas taux protéiques n’augmentent pas l’adiposité des carcasses ....................................................................................... 26 I 5. DIGESTIBILITE DES ACIDES AMINES 5.1. Comparaison des différents systèmes.................................................................. 29 5.1.1. Digestibilité iléale apparente vs fécale apparente ...................................... 29 5.1.2. Digestibilité iléale apparente vs standardisée ............................................ 30 5.2. Comparaison de cinq tables de composition des matières premières.............. 31 3 Dans les aliments pour les poulets de chair, la lysine est généralement considérée comme le deuxième acide aminé limitant, après les acides aminés soufrés. Ainsi, la supplémentation en lysine des aliments pour les poulets de chair se généralise et permet d’atteindre des taux de lysine dans les aliments qui optimisent les performances. Cette partie apporte les principaux éléments techniques permettant d’ajuster au mieux en formulation le niveau de lysine des aliments. I 1.1. Effet de la teneur en lysine de l’aliment sur les performances L ’effet de doses croissantes de lysine sur les performances des poulets de chair a été abondamment étudié depuis les années 80. Ces publications concluent généralement à un taux optimal de lysine dans l’aliment pour un stade déterminé (0-20, 8-20, 20-40 jours etc…). Néanmoins, les études affi- chent des différences, imputables pour l’essentiel à l’évolution dans le temps des conditions expé- rimentales et des souches d’animaux. Le NRC (National Research Council, 1994) recommande 1,10% de lysine totale pour la période 0-3 semaines, 1,00% entre 3 et 6 semaines et 0,85% entre 6 et 8 semaines. Ces recommandations s’appuient sur l’étude de 20 publications parues entre 1942 et 1981. Des données plus récentes semblent indiquer que ces recommandations ne sont pas suffisantes en particulier pour les périodes démarrage et croissance : Si et al. (2001) ont montré qu’avec des poulets Cobb 500, la croissance et l’indice de consommation étaient améliorés avec 1,3% de lysine totale dans l’aliment pour la période 0-21 jours et 1,10% de lysine pour la période 21-42 jours ; Labadan et al. (2001) ont obtenu un optimum de croissance et de rendement en filet sur des pou- lets hybrides Ross x Avian en utilisant 0,2% de lysine en plus dans la période 0-14 jours. Il est donc important de redéterminer les besoins des poulets actuellement utilisés en élevage. Etablir une recommandation sur la base d’une compilation de plusieurs études est un exercice dif- ficile. Parmi les raisons expliquant les écarts de résultats constatés sur les besoins en lysine des pou- lets de chair dans la littérature, on peut citer : I L ’analyse statistique : L ’utilisation de différents modèles statistiques ne permet pas toujours de com- parer les valeurs obtenues. Par exemple, Vazquez et Pesti (1997) ont comparé les modèles linéaire- plateau et quadratique-plateau sur l’estimation du besoin en lysine pour optimiser les performances de croissance des poulets de chair. Le modèle quadratique-plateau aboutit à un besoin en lysine totale pour le gain de poids supérieur de 16% à celui du modèle linéaire-plateau (1,21% +/- 0,06% vs.1,04% +/- 0,04%) et de 20% pour l’indice de consommation (1,32% +/- 0,10% vs. 1,10% +/- 0,04%). I La sous-estimation du besoin dans les études de type doses-réponses où les performances sont anormalement basses : On définit le besoin en lysine comme le niveau au-dessus duquel toute aug- mentation ne produit plus aucun gain supplémentaire de performance. En théorie, le plateau cor- respond au potentiel de l’animal, sauf si un autre facteur vient limiter les performances. Ce facteur peut être lié à l’animal, au type d’aliment ou encore à l’environnement dans lequel les animaux sont élevés. Par exemple, Kidd et Fancher (2001) ont obtenu une croissance moindre, et donc un besoin moindre en lysine en utilisant un aliment sous forme de farine (vs granulé) et en réduisant l’expo- sition à la lumière. Il est également possible qu’un autre nutriment devienne limitant avant que le niveau optimal de lysine ne soit atteint. Mansuy et al. (2004) (Chapitre 2) ont ainsi montré qu’une carence en thréonine induit une sous-estimation du besoin en lysine chez les poulets de chair. Au final, il est donc primordial de rapporter le besoin obtenu au niveau de performance atteint. Forts de ces remarques, nous avons entrepris une analyse afin de quantifier l’impact de la teneur en lysine dans l’aliment sur les performances des poulets de chair. Les publications antérieures à 1990 n’ont pas été retenues. Seules ont été prises en compte les expé- rimentations satisfaisants les critères suivants : - leur objectif principal devait être la détermination des besoins en lysine chez les poulets de chair. Ces études devaient tester au minimum 4 taux de lysine différents ; - le GMQ, ainsi que la consommation journalière d’aliment et/ou l’indice de consommation étaient rapportés ; - les formules alimentaires étaient décrites en détail. Quand les auteurs n’en faisaient pas état, la digestibilité iléale standardisée des acides aminés de l’aliment était calculée à partir des coefficients dans les matières premières constituants l’aliment (Sauvant et al. 2004). 1 LYSINE 4 Au total, 20 expériences relatées dans 10 publications ont été prises en compte dans notre analyse. Ces études couvrent la totalité de la période d’élevage des poulets de chair. Il est à noter que dans l’essai de Bellaver et al. (2002), les niveaux des autres acides aminés et celui de la protéine brute des régimes expérimentaux augmentent avec celui de la lysine, de manière à conserver un profil d’acide aminé constant. Dans les autres expérimentations, les taux successifs de lysine sont obte- nus par ajout de lysine libre, alors que les niveaux des autres acides aminés et de la protéine brute restent constants. Les références et les protocoles uploads/Management/ besoin-en-acides-amines-du-poulet-de-chair.pdf

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  • Publié le Aoû 13, 2021
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