Scuola di Scienze della Mediazione linguistica e culturale Dipartimento di Scie
Scuola di Scienze della Mediazione linguistica e culturale Dipartimento di Scienze della Mediazione linguistica e di Studi interculturali Corso di Dottorato in Studi linguistici, letterari e interculturali in ambito europeo ed extra-europeo, XXIX ciclo, Settore Disciplinare L-LIN/04, L-OR/12 Coordinatore del dottorato: Prof.ssa Giuliana Garzone Anno Accademico 2015-2016 Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités Département de Français UR11 ES40 École doctorale Communication, culture, patrimoine Doctorat en Langue et littérature françaises Directeur de l’école doctorale: Prof. Samir Marzouki Année Académique 2015-2016. HÉTÉROLINGUISME ET AUTOTRADUCTION DANS LE MAGHREB CONTEMPORAIN: LE CAS DE JALILA BACCAR ET SLIMANE BENAÏSSA Thèse de doctorat presentée par Chiara LUSETTI sous la direction de Mme le Professeur Marie-Christine JULLION et de M. le Professeur Samir MARZOUKI 2 3 Hétérolinguisme et autotraduction dans le Maghreb contemporain : le cas de Jalila Baccar et Slimane Benaïssa. Table des matières 3 Introduction 9 PARTIE 1. PRÉMISSES THÉORIQUES 19 Chapitre 1 : L'autotraduction : questions problématiques et état de l'art 19 1.1 Naissance d'une discipline 20 1.1.1 L’autotraduction dans l’histoire 20 1.1.2 L’autotraduction comme discipline 24 1.2 Problématiques définitoires 25 1.2.1 De l’original ou de l’aporie de localisation de l’œuvre 26 1.2.2 L’autotraduction : traduction ou réécriture ? 29 1.3 L’autotraduction et la relation entre les langues 34 1.3.1 Pascale Casanova : la (auto)traduction comme échange inégal 34 1.3.2 Rainier Grutman : l'autotraduction dans la galaxie des langues. 37 1.4 Développement d'une discipline : perspectives ouvertes 39 1.4.1 Les études sur l’autotraduction jusqu’à 2012 39 1.4.2 Les études sur l’autotraduction de 2013 à 2015 41 1.4.3 Définition du corpus 45 Chapitre 2 : Les contexte sociolinguistique maghrébin 48 2.1 Considérations générales 48 2.1.1 Langue arabe, langues arabes 48 2.1.1.1 al-‘arabiya al-fusḥa 49 2.1.1.2 al-‘arabiya al-‘ammiya 50 2.1.1.3 Al-‘arabiya al-wusta 52 2.1.2 Spécificités du contexte maghrébin 52 2.1.2.1 Le français au Maghreb 53 2.1.2.2 Décolonisation et arabisation 54 2.1.2.3 Les langues berbères 56 2.1.3 La pratique des langues 56 2.1.3.1 Diglossie, continuum, code switching 57 2.1.3.2 Typologies de plurilinguisme 59 2.1.3.3 Le théâtre et les langues nationales 60 2.2 La constellation tunisienne 61 2.2.1 Les langues écrites : le français et l’arabe littéraire 61 2.2.1.1 Les politiques linguistiques entre colonisation et 61 4 indépendance 2.2.1.2 Arabe et français : quelles représentations et quels enjeux identitaires ? 64 2.2.2 L’arabe tunisien 66 2.2.3 D’autres langues 68 2.2.4 La constellation linguistique tunisienne 69 2.3 La constellation algérienne 71 2.3.1 Les langues écrites : le français et l’arabe littéraire 72 2.3.1.1 Les langues de la colonisation aux indépendances 72 2.3.1.2 Arabe et français aujourd’hui 75 2.3.2 Les langues algériennes 76 2.3.2.1 Les langues berbères 77 2.3.2.2 L’arabe algérien 79 2.3.3 D’autres langues 80 2.3.4 La constellation linguistique algérienne 81 Chapitre 3 : Analyser un corpus autotraduit : quelle méthode ? 83 3.1 Analyser un texte hétérolingue 84 3.1.1 Le bilinguisme : ambiguïté d’un mot 86 3.1.2 Plurilinguisme et littérature : de Bakhtine à Grutman 86 3.1.3 Analyser les stratégies de textualisation des langues : les trois motivations de l’hétérolinguisme 88 3.2 Pour une approche contextuelle 90 3.2.1 Une catégorisation des autotraducteurs 91 3.2.2 Pourquoi s'autotraduire ? Causes et conséquences possibles de l'autotraduction 92 3.3 Pour une approche textuelle : étudier une autotraduction en tant que traduction 95 3.3.1 Quel degré de créativité ? Pour une catégorisation des autotraductions 96 3.3.2 L’autotraducteur et ses publics 199 3.3.3 Traduire le théâtre 103 3.3.3.1 Le genre dramatique et ses caractéristiques 103 3.3.3.2 Rythme et théâtre 107 3.3.4 Traduire l’hétérolinguisme 110 3.4 Notre méthode de travail 113 PARTIE 2. JALILA BACCAR 115 Chapitre 1 : Le théâtre de Jalila Baccar 115 1.1 Jalila Baccar et Fadhel Jaïbi 115 1.2 Un théâtre politique ? 118 1.3 Écrire en Arabe Tunisien : contre la politique linguistique dominante 121 5 1.4 Bilinguisme et autotraduction chez Jalila Baccar 122 Capitre 2 : Al-baḥt ‘an ‘A’ida - À la recherche de Aïda 126 2.1 La pièce : analyse des thèmes 126 2.2 Le contexte de l’autotraduction 133 2.3 L’hétérolinguisme de la pièce 137 2.3.1 L’arabe littéraire et l’arabe tunisien : une motivation compositionnelle 138 2.3.2 Pour chaque citation, sa langue : hétérolinguisme et motivation esthétique 145 2.3.3 Arabes et réalisme 149 2.3.4 Le français, la présence d’une absence 151 2.3.5 La textualisation des langues, entre diglossie et art 152 2.4 Pour une analyse des variantes 153 2.4.1 Structure 154 2.4.2 Contenu 154 2.4.2.1 Clarification 155 2.4.2.2 Clins d’œil au public français 162 2.4.2.3 Politique 166 2.4.2.4 Omissions 172 2.4.3 Style 174 2.4.3.1 Ennoblissement 174 2.4.3.2 Appauvrissement et destruction des rythmes 180 2.4.4 Envie de se redire 187 2.4.5 À la recherche de Aïda entre traduction et réécriture 192 Chapitre 3 : Junūn 195 3.1 Analyse des thèmes 195 3.1.1 « La voix de mon père »: Œdipe et l'autorité du père 198 3.1.2 Famille, autorité et l'invention de la folie 202 3.1.3 Schizophrénie et dimension victimaire 208 3.2 Le contexte de l’autotraduction 212 3.3 Les langues de Junūn : entre arabe et français, un échange enrichissant 214 3.3.1 L’arabe tunisien dans Junūn 215 3.3.2 Français et arabe littéraire dans la version tunisienne : une reproduction du contexte ? 217 3.3.3 Pour une motivation compositionnelle 220 3.3.4 Arabe littéraire et motivation esthétique 223 3.3.5 Interférences entre les langues 224 3.3.6 Les langues de Junūn 228 3.4 Quelles stratégies pour la traduction de soi ? 230 3.4.1 Structure 230 3.4.2 La traduction d'éléments culturels 231 6 3.4.2.1 Religion 231 3.4.2.2 Vie quotidienne 236 3.4.2.3 Intertextualité : littérature et cinéma 239 3.4.2.4 D’autres locutions 242 3.4.3. La traduction du rythme 243 3.4.3.1 Problèmes phoniques 244 3.4.3.2 Rythme et accents 247 3.4.3.3 Répétitions 249 3.4.3.4 Jeux de mots 252 3.4.4 D’autres variantes 254 3.4.4.1 Lexique 255 3.4.4.2 Grammaire et syntaxe 257 3.4.5 Tendances générales 260 3.4.6 Junūn entre traduction et réécriture 267 PARTIE 3. SLIMANE BENAÏSSA 271 Chapitre 1 Le théâtre de Slimane Benaïssa 271 1.1 Slimane Benaïssa entre Algérie et France 271 1.2 Les caractéristiques du théâtre de Slimane Benaïssa 274 1.2.1. Un théâtre politique ? 275 1.2.2 Écrire entre les langues 277 1.3 Traduction et autotraduction pour Slimane Benaïssa 280 Chapitre 2 : Rāk khūya w ānā škūn - Au-delà du voile 283 2.1 La pièce : analyse des thématiques 283 2.2 Le contexte de l’autotraduction 290 2.3 L’hétérolinguisme de la pièce 293 2.3.1 Le français dans la version arabe 293 2.3.1.1 La textualisation des langues entre alphabet arabe et alphabet latin 294 2.3.1.2 Quels champs sémantiques pour l’usage du français 297 2.3.1.3 Code mixing et code switching 303 2.3.2 L’arabe littéraire entre esthétique et composition 305 2.3.3 L’hétérolinguisme de la version française 307 2.3.3.1 L’arabe littéraire entre composition et réalisme 307 2.3.3.2 Traduire le français en français 312 2.3.4 Un plurilinguisme existentiel : les langues de Au-delà du voile 313 2.4 Stratégies d’autotraduction 315 2.4.1 Structure 315 2.4.2 Contenu 315 2.4.2.1 Politique 316 7 2.4.2.2 Le conflit homme-femme 321 2.4.2.3 Représentations de l’Algérie 324 2.4.2.4 Clins d’œil au public français et adaptation à son horizon d’attente 327 2.4.3 Style 330 2.4.3.1 La (non)traduction de l’expressivité 330 2.4.3.2 L’apparente cohérence d’un « faux dialogue » 335 2.4.3.3 Tendances générales 339 2.4.3.4 Au-delà du voile, une autotraduction cachée 346 Conclusions 349 Tableau de translittération de l’arabe 359 Bibliographie 361 Remerciements 375 Annexes 377 A) Tableaux d’analyse 379 1. Al-baḥt ‘an ‘A’ida 381 2. Junūn 431 3. Rak Khuya, w ana shkun ? 509 B) Entretiens et interventions publiques des auteurs 595 1. Milan, 2 septembre 2015 : Intervention publique de Fadhel Jaïbi à la Fondazione Corriere della Sera, en occasion de la première mondiale de la pièce ﻋﻨﻒ – Violence(s) 597 2. Paris, le 2 décembre 2015 : Intervention publique de Slimane Benaïssa au café bilingue 603 3. Paris, le 23 mars 2016. Entretien à Slimane Benaïssa. 607 8 9 Introduction L’autotraduction est un objet de recherche assez récent qui suscite l’intérêt d’un nombre croissant de chercheurs. Pourtant, c’est un phénomène qui a toujours existé dans l’histoire de la littérature1. Son étude a été longtemps négligée, notamment parce que toute pratique bilingue conteste l’équation nationaliste « une nation, un peuple, une langue », qui a dominé depuis le Romantisme. Les nouveaux contextes postcoloniaux et migratoires ont rendu possible cette ouverture vers une prise en considération de l’autotraduction dans le milieu scientifique à partir de la dernière décennie du XXe siècle2. Dans le monde actuel, où l’on risque de recommencer à bâtir des murs et de s’enfermer de nouveau dans ses frontières nationales, l’étude de l’autotraduction a une valeur politique remarquable : elle permet de rappeler que la pluralité, l’hybridité et la mixité font partie de la nature humaine, et qu’elles représentent un enrichissement pour les individus et pour les peuples. Le plurilinguisme en littérature n’est qu’une facette de cette pluralité. Par ailleurs, l’étude de l’autotraduction littéraire présente aussi un intérêt théorique majeur. Tout d’abord, elle remet en cause la distinction entre auteur et traducteur, entre création et traduction. Un auteur qui se traduit lui-même jouit de beaucoup plus de liberté qu’un traducteur allographe, liberté qui découle de son autorité auctoriale sur l’œuvre. De ce point de vue, uploads/Management/ bio-slimane-benaissa.pdf
Documents similaires
-
20
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 10, 2022
- Catégorie Management
- Langue French
- Taille du fichier 5.7794MB