1 Chapitre I : Présentation générale de l’audit I. Définition du concept d’audi

1 Chapitre I : Présentation générale de l’audit I. Définition du concept d’audit L’audit interne est une fonction d’assistance au management. Issue du contrôle comptable et financier, la fonction audit interne recouvre de nos jours une conception beaucoup plus large et plus riche, répondant aux exigences croissantes de la gestion de plus en plus complexe des entreprises : nouvelles méthodes de direction (délégation, décentralisation, motivation), …. Le mot audit est un mot qui vient de l’anglais. Il est prononcé en latin « Audio-Audire » qui signifie « écouter – entendre » et par extension « donner audience ». Dans le domaine de la comptabilité et de la gestion financière c’est le sens de vérification et contrôle par une observation attentive et minutieuse qui dominait dès le XIXème siècle. L’auditeur est dans ce cas un « commissaire aux comptes » qui par des procédures adéquates « s’assure du caractère complet, sincère et régulier des comptes d’une entreprise, et s’en porte garant auprès des divers partenaires intéressés et, plus généralement, porte un jugement sur la qualité et la rigueur de sa gestion » (Dictionnaire Larousse en cinq volumes). La déclaration des responsabilités l’audit interne de l’I.I.A (The Institute of International Auditors) indique « L’audit interne est à l’intérieur d’une entreprise (ou d’un organisme), une activité indépendante d’appréciation du contrôle des opérations ; il est au service de l’entreprise (ou de l’organisme). C’est, dans ce domaine, un contrôle qui a pour objet d’estimer et d’évaluer l’efficacité des autres contrôles. Son objectif est d’assister les membres de l’entreprise (ou de l’organisme) dans L’exercice efficace de leurs responsabilités. Dans ce but, l’audit interne fournit des analyses, des appréciations, des recommandations, des avis et des informations concernant les activités examinées. Ceci inclut la promotion du contrôle efficace à un coût raisonnable. L’audit interne apporte sa contribution à l’ensemble des activités de l’entreprise car dans chaque domaine – qu’il s’agisse des aspects financiers, administratifs, informatiques, industriels, commerciaux ou sociaux – d’après Larry Sawyer, diriger c’est toujours planifier les tâches, organiser les responsabilités, conduire les opérations et en contrôler la marche. Le management est devenu une profession, faisant l’objet d’un enseignement ; l’audit interne, outil de management, l’accompagne et l’éclaire. 2 Selon Larry Sawyer, « la tâche de dirigeant est difficile. L’aide dont il a besoin n’est pas celle d’un vérificateur qui pointe des chiffres, ou même signaler la violation des règles et des procédures, ou montre qu’elles sont périmées, inapplicables ou inefficaces ; c’est celle de quelqu’un qui peut comprendre ses problèmes et lui donner des avis sur la façon de les résoudre en se fondant sur les principes éprouvés du management ». L’audit interne intervient mandaté par la direction pour aller examiner un point ou une activité de l’organisation – une filiale, une fonction, un processus – et établir un diagnostic attestant de son plus ou moins bon fonctionnement, un diagnostic alertant les responsables et la direction, et une thérapeutique visant la sécurité des actifs et la fiabilité des informations, l’efficacité des opérations, la compétitivité de l’organisation , mais pas plus que le médecin l’auditeur met en œuvre la prescription qu’il recommande. L’auditeur est généralement envoyé à des missions de terrain peu connu, dans une filiale ou sur un sujet qu’il découvre sur le tas, muni d’informations partielles et approximatives et sans connaissances techniques approfondies sur les opérations à examiner, l’auditeur doit déceler leurs principales faiblesses, en déterminer les causes, en évaluer les conséquences leur trouver un remède et convaincre les responsables d’agir. II. Caractéristiques de l’audit L’audit est une activité indépendante ; L’audit est un examen qui repose sur une méthodologie, des normes professionnelles de travail garantissant l’objectivité de son opinion ; L’audit n’évalue pas les hommes mais les systèmes et les actions menées par une organisation : il est tendu vers la recherche d’améliorations et de progrès ; L’audit conduit à des recommandations par : L’identification des risques en prévoir leur récurrence la correction des dysfonctionnements 3 IV. La mission d’audit et ses différentes phases 1. Définition de la mission : La mission d’audit est bien ce travail « temporaire » qu’il sera « chargé d’accomplir dans l’intention … de la direction générale ». Les missions d’audit sont appréciées selon deux critères : le champ d’application et la durée. 2. Le champ d’application : Le champ d’application d’une mission d’audit peut varier de façon significative de deux éléments : l’objet et la fonction. 2.1. L’objet :Va permettre de distinguer les missions particulières des missions générales. Ou bien, cas le plus fréquent, on a à faire à une mission particulière, c'est-à dire portant sur un point précis en un lieu déterminé. Ainsi en est-il si la mission a pour objet « l’audit du magasin de l’usine » ou encore « l’audit des ventes du secteur » ou encore « l’audit de la sécurité du siège social », ou encore « l’audit du centre informatique d’une succursales ». Par opposition à ces missions « particulières » on peut définir des missions « générales » qui ne vont connaître aucune limite géographique. Les missions « générales » d’audit concerneront toutes les structures de l’entreprise où il y a – pour reprendre les exemples précédents- un magasin, une activité de vente, une fonction sécurité ou un centre informatique. 2.2. La fonction : Autre critère qui peut, bien évidemment, se marier avec le précédent, on parle alors de missions uni-fonctionnelles ou de missions pluri fonctionnelles. La mission uni fonctionnelle qu’elle soit particulière ou générale, ne va concerner qu’une seule fonction. Par habitude, on réserve ce terme aux missions « générales », mais on perçoit bien qu’il n’y a là aucune exigence logique : l’audit du magasin de l’usine, ou l’audit des magasins de l’entreprise sont toutes des missions uni-fonctionnelles car ne concernant que la fonction « gestion des magasins ». Il en sera de même pour « l’audit des achats » ou « l’audit de la sécurité » ou « l’audit du recrutement ». La mission pluri fonctionnelles, celle où l’auditeur est concerné par plusieurs fonctions au cours d’une même mission, se rencontre en général dans deux cas : Le premier cas, et le plus courant, est celui des filiales. Lorsque les auditeurs internes se déplacent pour aller auditer une filiale, au Maroc ou à l’étranger, ils auditent en général tout ou partie des activités de la filiale sans se limiter à une seule fonction. Ils peuvent ainsi à la fois avoir une vue de synthèse sur la société et une appréciation globale sur la qualité de sa gestion. 4 Cette approche n’est en général pas retenue pour les filiales de grande importance, sauf à faire une mission longue (second critère qui sera examiné au paragraphe suivant). Cette approche pluri fonctionnelle de la filiale s’applique également et pour les mêmes raisons, aux usines d’une certaine importance. Dans un cas comme dans l’autre, les frontières entre l’approche uni-fonctionnelle et pluri fonctionnelle ne sont pas strictes : tout est affaire de pratique, d’habitude…et de culture (Jacques RENARD, Théorie et pratique de l’audit interne, les Editions d’organisation, 1994, page 192-193). Le second cas, en dehors des filiales et usines, dans lequel on trouve très souvent une approche multifonctionnelle, est celui des audits informatiques : auditer les systèmes informatiques d’un secteur, d’une filiale ou d’une usine n’a en général que les apparences d’une approche uni fonctionnelle (l’informatique), car les systèmes informatiques en question vont bien évidemment couvrir et concerner plusieurs fonctions. Par contre, on évite cette qualification lorsque la mission est définie comme l’audit d’un système informatique particulier et spécifique. Ce critère de distinction n’est pas seulement de pur intérêt pédagogique ou logique : il entraîne des conséquences pratiques importantes au plan de l’organisation du service d’audit lui-même. A noter que la pratique d’audits multi fonctionnels exige une certaine pluridisciplinarité au sein de l’équipe d’audit interne. En sus du champ d’application, la durée de la mission est également un critère intéressant à apprécier. 2.3. La durée : C’est une question habituelle de la part des étudiants (nous dit Jacques RENARD) : « Quelle est la durée d’une mission ? » A cette question, il n’y a pas de réponse, ou plutôt il y a une infinité de réponses, ce qui revient au même. Une mission d’audit peut durer 10 jours ou 10 semaines, il n’y a pas de règle en la matière et tout est fonction de l’importance du sujet à auditer. Il faut préciser que lorsqu’on parle de 10 jours ou de 10 semaines, l’instrument de mesure est ici insuffisant. Il faut également retenir dans le calcul le nombre d’auditeur affectés à la mission. Selon le niveau de détail auquel sont tenues les statistiques, on s’exprime donc en 5 heures/auditeur, ou en jours/auditeurs, ou en semaines/auditeur. Pour illustrer le propos, on dira qu’un auditeur durant 10 semaines représente une durée de mission identique à celle de 10 auditeurs durant une semaine. Par simplification lorsqu’on parle de mission de 2 semaines ou de 4 semaines, il faut lire « pour un auditeur au travail », la durée réelle de la mission étant à uploads/Management/ cours-audit 3 .pdf

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  • Publié le Aoû 06, 2021
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