Conservatoire Royal de Musique de Liège Cours de psychopédagogie – Brigitte Gob

Conservatoire Royal de Musique de Liège Cours de psychopédagogie – Brigitte Gobbe-Leclercq Travail de psychopédagogie De la motivation à la pédagogie par projet Meys Julie Master didactique 1 – Piano – Formation Musicale CRLG – Travail de psychopédagogie Julie MEYS TABLE DES MATIERES 1. Introduction .............................................................................................. 3 2. Les composantes de la motivation ..................................................... 3 2.1. La pyramide de Maslow et le rôle des besoins ................................. 3 2.2. Motivé « pour » et motivé « par » : la motivation intrinsèque et la motivation extrinsèque ............................................................................. 4 2.3. Niveau d'aspiration et niveau d'expectation ...................................... 4 2.4. La motivation positive et la motivation négative ................................5 2.5. Motivation par les finalités et motivation par les moyens .................. 5 2.6. Attributions causales et contrôlabilité ................................................6 2.7. Relations enseignant – apprenant – savoir .......................................6 3. Synthèse théorique sur la motivation – Viau et Nuttin ....................7 4. La pédagogie par projet : boîte à outils pour la motivation ............8 4.1. Qu'est-ce qu'un projet ? .................................................................... 8 4.2. D'où vient le concept de pédagogie par projet ? ...............................9 1 CRLG – Travail de psychopédagogie Julie MEYS 4.3. Les quatre étapes de la pédagogie par projet .................................10 4.3.1. Projeter ................................................................................... 10 4.3.2. Planifier .................................................................................. 10 4.3.3. Réaliser .................................................................................. 10 4.3.4. Evaluer ................................................................................... 11 4.4. Les trois temps de la pédagogie par projet ..................................... 12 4.4.1. Le temps de réalisation ............................................................ 12 4.4.2. Le temps didactique .................................................................12 4.4.3. Le temps pédagogique .............................................................12 4.5. À quelles dérives faut-il être attentif ?.............................................. 13 4.5.1. La dérive productiviste ............................................................. 13 4.5.2. La dérive techniciste ................................................................ 13 4.5.3. La dérive spontanéiste ............................................................. 13 4.5.4. La dérive utilitariste ..................................................................13 5. Conclusion ............................................................................................. 14 6. Bibliographie...........................................................................................15 2 CRLG – Travail de psychopédagogie Julie MEYS DE LA MOTIVATION A LA PEDAGOGIE PAR PROJET 1. Introduction On constate de plus en plus que les élèves sont soi-disant démotivés, et les enseignants se sentent complètement désarmés par rapport à cette situation. Or, il existe toute une série d'outils permettant d'améliorer, voire de stimuler, la motivation des élèves. Ces outils pédagogiques concernent l'élève lui-même, l'enseignant, les tâches que les élèves vont accomplir, ainsi que l'environnement que l'enseignant va créer autour des activités d'apprentissage. Tout en citant quelques outils pédagogiques, il serait intéressant de découvrir les différentes composantes de la motivation. 2. Les composantes de la motivation 2.1. La pyramide de Maslow et le rôle des besoins La pyramide des besoins de Maslow démontre que certaines conditions sont nécessaires pour la motivation scolaire. Elle propose une hiérarchie des besoins : l'individu chercherait à satisfaire d'abord les besoins physiologiques, puis les besoins de sécurité, de relations, de reconnaissance et, enfin, de réalisation de soi. On a tendance à oublier qu'il faut être en bonne condition physique pour apprendre : la fatigue, un état dépressif, des carences alimentaires, le manque de sommeil, etc. peuvent avoir des effets terribles sur l'apprentissage. De même, quelqu'un qui ne comble pas ses besoins de sécurité psychologique, d'appartenance, de relations, d'estime de soi, peut rencontrer beaucoup de difficultés à s'engager et à persévérer dans des tâches cognitives. 3 CRLG – Travail de psychopédagogie Julie MEYS ✔ Toute activité prévue par un enseignant doit essayer de répondre à des besoins. Par exemple, le besoin d'être reconnu peut être facilité par des renforcements positifs de l'enseignant. 2.2. Motivé « pour » et motivé « par » : la motivation intrinsèque et la motivation extrinsèque La motivation intrinsèque se rapporte à l'intérêt personnel, au plaisir et à la satisfaction. L'individu est « motivé pour » l'activité elle-même. ✔ L'enseignant doit être capable de mettre en place une activité qui intéresse directement l'élève. La motivation extrinsèque se réfère aux renforcements, aux feed-back, à la valorisation du sentiment de compétence de l'élève, et aux récompenses. L'individu est alors « motivé par » un élément extérieur à l'apprentissage lui-même, ou « par » la récompense que lui procure l'activité dans laquelle il est engagé. ✔ Bien que l'enseignant doive relever les échecs de l'élève – toujours avec une approche positive – il est important qu'il souligne également ses réussites. L'amotivation désigne l'absence de toute forme de motivation. Souvent, un individu est « amotivé » parce qu'il ne perçoit pas de relation entre ses actions et le résultat obtenu. ✔ Il faut faire en sorte que l'activité soit accessible à l'élève et qu'elle corresponde à ses besoins et intérêts. Par exemple, l'apprentissage de gammes et arpèges permet de mieux approcher certaines oeuvres classiques de Mozart ou Chopin. 2.3. Niveau d'aspiration et niveau d'expectation Le niveau d'aspiration représente le but que le sujet s'est fixé et le niveau qu'il désire atteindre lorsqu'on le place devant une tâche. Ce niveau dépend beaucoup de l'influence du milieu familial, mais aussi des réussites et échecs de l'individu dans une tâche particulière. Le niveau d'expectation est « l'évaluation anticipée de la part d'un individu des résultats d'une de ses performances »1. Il correspond donc au niveau que l'élève peut espérer atteindre. Le niveau d'expectation correspond donc à un but réaliste, à la performance « attendue » par l'élève, alors que le niveau d'aspiration correspond à un but idéal, à un objectif auquel la personne « aspire ». 1 Hotyat, F. Delepine, D et Touyarot, C. (1973), Dictionnaire encyclopédique de pédagogie moderne. 4 CRLG – Travail de psychopédagogie Julie MEYS ✔ La difficulté pour l'enseignant est de trouver un équilibre entre : – La simplicité et la complexité de la tâche ; – L'éloignement plus ou moins important de l'objectif (à court et à long terme). Réaliser un défi est extrêmement motivant pour l'élève s'il n'est pas trop complexe ou trop facile, s'il estime être capable somme toute de le réussir et si le résultat à atteindre n'est pas trop lointain. Exemple : composer une oeuvre et chorégraphie rythmique à partir d'une cellule rythmique donnée. 2.4. La motivation positive et la motivation négative La motivation positive est celle qui anime l'élève cherchant à réaliser une performance ou à obtenir une satisfaction. Elle est marquée par un espoir de réussite. La motivation négative est celle de l'élève qui cherche à éviter un comportement désagréable ou à échapper à un danger. Elle s'exprime par la crainte de l'échec. ✔ Tout l'art de l'enseignant réside dans le fait de prouver à l'élève qu'une tâche est intéressante et qu'un apprentissage est utile, plutôt que d'apprendre « pour des points » et pour éviter l'échec : l'élève doit apprendre pour apprendre et non pas travailler pour ne pas perdre. ✔ Le droit à l'erreur est à démystifier, car l'erreur est une des bases de l'apprentissage. 2.5. Motivation par les finalités et motivation par les moyens Certains élèves sont plus attirés par les finalités et polarisent leur énergie et leur attention vers un but déterminé ; d'autres sont motivés par les moyens pour y arriver. ✔ La conception d'une l'activité remplie de sens et d'intérêt se révèle être très importante pour que l'élève trouve son compte, soit dans le résultat qu'il espère atteindre, soit dans la manière d'y parvenir. ✔ La pédagogie par projet se révèle être excellente pour attirer l'élève tant par les finalités que par les moyens. Nous en parlerons plus tard. 5 CRLG – Travail de psychopédagogie Julie MEYS 2.6. Attributions causales et contrôlabilité Certains élèves attribuent leurs réussites à leurs propres capacités ou au hasard, et leurs échecs à leur manque de travail ou au fait qu'ils sont peu doués. Ces élèves ont une attitude de résignation lorsqu'ils pensent qu'ils ne sont pas intelligents. – Si l'élève considère que l'intelligence et évolutive et modifiable, il investira le domaine scolaire pour enrichir ses connaissances et devenir « plus intelligent ». – S'il est en difficulté et pense que l'intelligence est innée et fixe, il évitera de s'engager dans des tâches qui lui prouveront une nouvelle fois qu'il n'a pas le contrôle de ce qui lui arrive. ✔ Tout en valorisant la confiance en soi de chaque élève, l'enseignant doit l'amener à penser que ses difficultés sont en liaisons directes avec un manque de travail ou d'efforts et qu'il peut agir sur cette cause. De plus, il permettra à l'élève d'avoir des choix stratégiques, mais aussi de s'auto-évaluer, et enfin d'avoir une réflexion sur sa méthode d'apprentissage. Il s'agit là de développer son autonomie et de le laisser contrôler et maîtriser son apprentissage. Par exemple, on peut permettre à l'élève d'élaborer lui-même sa propre grille d'évaluation, puis de s'auto-évaluer. 2.7. Relations enseignant – apprenant – savoir – L'attitude de l'enseignant est fondamentale pour susciter la motivation scolaire : on vise les enseignants qui favorisent l'autonomie des élèves (plutôt que leur contrôle), et ceux qui arrivent à transmettre leur passion aux élèves. – La méthode d'apprentissage est essentielle pour que l'élève acquiert de nouvelles compétences, des savoirs et des savoir faire ; il doit donner du sens à ses activités. ✔ Démontrer l'utilité de certains apprentissages pour le futur ; commencer son cours par une anecdote, un défi, donner de la place au jeu, et toujours faire le lien avec la vie courante. Par exemple, l'utilisation de chansons référentes connues par l'élève est un uploads/Management/ de-la-motivation-a-la-pedagogie-par-projet.pdf

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  • Publié le Mar 08, 2022
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