- 1 - D.U. de Pédagogie – Mai 2005 Docimologie André QUINTON ________ Introduct
- 1 - D.U. de Pédagogie – Mai 2005 Docimologie André QUINTON ________ Introduction La docimologie est la science des examens. Le terme a été créé par Henri PIERON à partir du grec dokime signifiant épreuve. Les épreuves ont une importance majeure dans deux circonstances : - au terme d'un enseignement ou d'une formation où elles évaluent les performances des étudiants et l'enseignement, - au début d'un enseignement ou d'une formation, lors d'un recrutement professionnel, souvent avec un objectif de sélection (concours ou recrutement à un niveau donné), où elles évaluent les pré-requis d'un apprentissage antérieur, autodidacte ou fruit d'un enseignement. Les contenus et les modalités des épreuves (à condition qu'ils soient connus) constituent les objectifs de fait d'un enseignement, d'une formation. Il est indispensable qu'il y ait une forte cohérence entre des objectifs avancés et les épreuves ; en cas de discordance, pour les étudiants, réussir les épreuves devient l'unique objectif. Les contenus et les modalités des épreuves déterminent les modalités d'apprentissage. L'objectif des étudiants étant de satisfaire aux épreuves, ils adoptent naturellement les stratégies qu'ils estiment les plus efficaces et les plus efficientes pour réussir. En cas de discordances entre les modalités d'une formation et celles de préparation des épreuves, les étudiants privilégient la préparation des épreuves. Lorsque les épreuves et l'enseignement ne correspondent pas aux besoins, l'apprentissage des étudiants s'effectue en marge de la formation ou devient autodidacte. Un minimum d'énergie est mis en œuvre pour satisfaire aux examens. Les modalités des contrôles des connaissances constituent un indicateur objectif et simple de l'évaluation d'un enseignement. Besoins Evaluation Modalités Finalités & objectifs Contrôle des performances Pré-requis des étudiants Etudiants ont acquis des compétences - 2 - D.U. de Pédagogie – Mai 2005 Plan 1 - Examens et concours - Examens classants 2 - Les deux fonctions d’évaluation des épreuves : formative et certificative 3 - Les qualités d’un bon examen : Validité - Objectivité – Fiabilité 4- Les grands types d’épreuves 4 - 1 - Questions rédactionnelles 4 - 2 - Questions conduisant à une réponse ouverte et courte (Q.R.O.C.) 4 - 3 - Questions à choix multiples de réponse (Q.C.M.) 4 - 4 - Epreuves de travaux pratiques 4 - 5 - Epreuves orales 4 - 6 - Mises en situations fictives ou réelles 4 - 7 - Examen Clinique Objectif Structuré (E.C.O.S.) 4 - 8 - Choix des épreuves 5 - Examen final et contrôle continu 6 - Epreuves avec utilisation de documents (ressources). 7 - Correction des épreuves rédactionnelles 8 – Notation des questions et des épreuves 9 - Analyse docimologique des épreuves : indicateurs quantitatifs et qualitatifs. 10 - Conclusion 1 – Examens et Concours. Examens classants et concours déguisés. • Examens Dans un examen tous les étudiants ayant les capacités de suivre et ayant travaillé peuvent satisfaire au contrôle des connaissances là où l'enseignement a des objectifs clairs, des modalités (cours, ED, etc) adaptées, des épreuves pertinentes. Il n'y a pas de limite imposée au nombre de reçus. • Concours Le nombre de candidats à admettre étant fixé à l’avance, le concours fait une sélection. Pour les candidats à un concours, il y a en général plus d'incertitude sur la qualité des réponses attendues des correcteurs si ceux-ci ne sont pas les enseignants des matières sur lesquelles portent les épreuves. Dans certains concours administratifs, les candidats se préparent seuls ; il n'y a pas d'enseignement, seuls sont donnés un programme et des indications générales. • Examens classants Ce sont des examens donnant lieu à un classement dont dépend le choix de l'orientation ultérieure. Ils ont donc deux rôles : valider une formation, mais aussi établir par le classement une sélection. • Concours déguisés en examens. Dans des formations sans concours d’entrée mais aux débouchés limités la sélection s’opère par étapes au travers d'examens difficiles et la réalisation de thèses de 3° cycle. 2 - Evaluation formative et évaluation certificative. - L'évaluation formative, en cours de formation, permet : - à l'étudiant, d'évaluer les résultats de son travail d'apprendre, de situer le niveau de ses connaissances par rapport à ses efforts et par rapport aux autres, - à l'enseignant, d'évaluer la qualité et le niveau de son enseignement et, si nécessaire, d'en modifier le contenu ou les modalités. - L'évaluation certificative est destinée à l'étudiant et à la société. Elle certifie à l'étudiant qu'il a acquis des compétences, et à la société qu'elle peut faire confiance au détenteur du diplôme. - 3 - D.U. de Pédagogie – Mai 2005 Délivrer un diplôme engage une université bien au-delà du contrat pédagogique avec l'étudiant. Délivrer un diplôme validant l’acquisition de connaissances engage la responsabilité de la structure (Ecole, Université, Institut) et des enseignants qui le dispensent vis à vis des étudiants et de la société. 3 – Les qualités d'une bonne épreuve sont d'être valide, objective, fiable. La pédagogie étant issue de la psychologie, des pédagogues ont assimilé les examens aux tests de la psychologie comportementale. C'est là l'origine des qualités exigées des épreuves, la validité, l'objectivité, la fiabilité. • Validité Une épreuve est valide ou pertinente si elle mesure réellement ce qu’elle est censée mesurer. Pour certifier la compétence d'un étudiant à la réalisation d'une activité, technique ou intellectuelle, il faut le mettre dans une situation concrète. • Objectivité Une épreuve est objective si des corrections par des correcteurs différents, ou deux corrections par le même correcteur à quelques jours ou semaines d'intervalle, donnent des résultats identiques. L'objectivité est indispensable pour un concours. Le garant de l'objectivité d'une épreuve est soit sa nature (Q.C.M. pour les épreuves écrites, réalisation d'un acte suivant les normes bien établies), soit la rigueur apportée dans la correction grâce à une grille de correction. En cas de concours la double correction avec un arbitrage en cas d'écart significatif entre les corrections de deux correcteurs apporte une garantie supplémentaire d'objectivité. Plus loin nous verrons qu'il est difficile de répondre à la fois aux deux critères de validité et d'objectivité. • Fiabilité La fiabilité d'un test est démontrée lorsqu'on obtient les mêmes résultats en soumettant plusieurs fois les mêmes sujets aux mêmes épreuves et dans les mêmes conditions. Cette qualité ne s'applique qu'aux situations expérimentales dont on contrôle tous les paramètres. Dans les examens auxquels sont soumis les étudiants, une méthodologie expérimentale étudiant la fiabilité, démontrerait probablement qu'elle est un idéal inaccessible du fait de l'impossibilité de reproduire des conditions identiques. Les étudiants doutent toujours de la fiabilité d'un examen ou d'un concours comme le démontrent les protestations que suscite le fait de recommencer une épreuve à cause d'une erreur matérielle. 4- Les grands types d’épreuves 4 - 1 - Questions à choix multiples de réponse ( Q.C.M.). Ce mode d’épreuve a été le plus exploré. • Structure Un libellé est suivi d'une question dont on choisit la ou les bonnes réponse(s) parmi 3, 4 ou 5 propositions (rarement plus). A côté de la ou des bonne(s) réponse(s) il faut des leurres crédibles. • Avantages - Facilité de correction et possible automatisation ont fait le succès des QCM. - Possibilité de balayer tout le champ d’un enseignement. - La correction d'une QCM est fiable et objective, et il y a aisément possibilité de faire des études statistiques sur les résultats. - 4 - D.U. de Pédagogie – Mai 2005 • Inconvénients : exercice artificiel et mauvaise utilisation - Exercice artificiel - L’exercice est artificiel, l'offre d'un choix de réponses ne fait pas appel à la réflexion spontanée. - Mauvaise utilisation - Simple, la méthode est pénalisée par sa mauvaise utilisation. - Il est difficile de rédiger des QCM sans ambiguïté, comportant toutes les données nécessaires, avec de vrais leurres. - On attache à tort aux QCM la notion de rapidité de réponses, ce qui ne permet de tester que la mémoire ou des automatismes. Il est possible d'exposer un problème difficile et de poser une QCM nécessitant plusieurs minutes de réflexion. Les QCM simplistes sont des QCM bâclées. La méthode a donné lieu à des variantes si sophistiquées qu’un entraînement et une grande vigilance sont nécessaires pour éviter une erreur de forme dans la rédaction et la réponse. Q.C.M. en cascade Après qu'une situation ait été présentée le questionnement s'effectue par une série de QCM, chacune précédée d'un libellé complémentaire donnant de nouvelles informations.. Les difficultés sont nombreuses : - pour réaliser d'authentiques cascades il ne faut pas poser une suite de questions très générales sur la situation, ramenant ainsi son libellé à une présentation de thème, - il faut veiller à ne pas apporter la réponse (ou une forte orientation de réponse) à une précédente question dans un libellé complémentaire - il y a un risque de trouver une réponse juste à une question alors que l'ensemble des autres réponses traduit une absence de compréhension du sujet, - si la réponse à la 1ère question conditionne les réponses aux suivantes, une réponse fausse à cette première question conduit à des réponses fausses aux autres questions alors même qu'elles sont cohérentes avec la première réponse. 4- 2 - Questions conduisant à une uploads/Management/ docimologie-pdf.pdf
Documents similaires










-
26
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 05, 2021
- Catégorie Management
- Langue French
- Taille du fichier 0.0816MB