Page 1 sur 3 FICHE METIER Ingénieur biomédical Description synthétique Exerçant
Page 1 sur 3 FICHE METIER Ingénieur biomédical Description synthétique Exerçant majoritairement en hôpital public, l’ingénieur biomédical est chargé de la gestion de tous les équipements médicaux de l’établissement de santé, que ce soit le matériel chirurgical, les appareils de dialyse ou les appareils d’imagerie comme les scanners. Assisté d’une équipe de techniciens, l’ingénieur biomédical intervient tout au long du cycle de vie des équipements en tenant compte des budgets engagés et des réglementations en vigueur. Il assure le conseil technique de l’hôpital, prévoit les investissements avec les responsables médicaux, propose à la direction le plan annuel d’équipement et procède aux achats de matériel. Il gère et organise ensuite la maintenance des équipements, puis leur remplacement, voire leur destruction en fin de vie. C’est une fonction transverse entre les utilisateurs, tant les médecins que les professions paramédicales, la direction de l’établissement et les fournisseurs. Parmi les activités d'un ingénieur biomédical figurent également le management technique et l’aide à la décision auprès de la direction de l’hôpital et des responsables des nouveaux pôles d’activités médicales, créés par la loi HPST (Hôpital, patients, santé, territoires). Selon une étude menée en 2006(1) par l’Association française des ingénieurs biomédicaux (Afib), la planification et l’achat des équipements occupent 40% du temps de travail des ingénieurs biomédicaux. Environ 13% de leur activité est consacrée à la gestion et la direction des équipes et 13% à la contribution à des projets immobiliers. Viennent ensuite la gestion de la maintenance et du contrôle technique (11%). Les autres activités citées sont la contribution aux stratégies de l’hôpital ou la participation à l’assurance qualité. Pour être en mesure de conseiller et de contrôler la qualité du matériel hospitalier, l’ingénieur biomédical doit posséder des connaissances pointues en matière de technologies des équipements biomédicaux. Un travail constant de veille technologique et médicale est alors d’autant plus nécessaire qu’il peut être amené à organiser la formation du personnel médical à l’utilisation des équipements. Effectifs, salaire et formation • Entre 500 et 550 ingénieurs biomédicaux exercent en France en milieu hospitalier • Le salaire brut varie de 26.000 euros par an, en début de carrière, à plus de 55.000 euros. • Des écoles d’ingénieurs, situées dans la plupart des grandes villes de France, proposent désormais des formations en ingénierie biologique et médicale. La formation peut être complétée par une spécialisation en mastère ingénieur biomédical hospitalier (Université technologique de Compiègne et Ecole des hautes études en santé publique). Evolution de la profession Depuis son apparition à la fin des années 1970, le métier d’ingénieur biomédical évolue constamment, d’une part avec le progrès technique, qui entraîne de nouveaux modes de diagnostic, de surveillance et de traitement, d’autre part avec les changements de politiques de gestion des établissements de santé. En instaurant une nouvelle gouvernance, qui établit une organisation des établissements par pôle d’activité médicale, la loi HPST a modifié l’implication des ingénieurs biomédicaux en tant que Page 2 sur 3 conseiller stratégique au sein de l’hôpital. Ils ont désormais un rôle d'aide à l’arbitrage entre les services, sur les plans règlementaire et technique, mais aussi en termes d'équilibre budgétaire général. L’expertise technique reste la qualité première de l’ingénieur biomédical, mais son implication en tant que chef de projet tend à se renforcer, en particulier avec le développement des communautés hospitalières de territoires (CHT). Créées dans le cadre de la loi HPST, ces communautés visent à mutualiser les moyens entre les établissements et pourraient amener les ingénieurs biomédicaux à partager leurs activités. Il devient également nécessaire de travailler en réseau au niveau régional, national, voire international. Selon une enquête d’opinion menée lors de la conférence d’ingénierie biomédicale française en septembre 2010, la gestion de projet fait partie des évolutions majeures et les plus intéressantes du métier biomédical pour 85% des participants. Viennent ensuite la gestion d’équipe (73%) et l’expertise technique (57%). Les résultats de l’enquête montrent également que la gestion de projets, mais aussi la stratégie de l’approvisionnement, la gestion économique et la maîtrise de l’informatique sont des compétences nécessaires pour plus de 72% des ingénieurs biomédicaux interrogés. L’augmentation constante du niveau technologique pourrait aussi amener les ingénieurs biomédicaux à assister davantage les professionnels de santé et à prendre en main les équipements les plus sophistiqués. Le développement des technologies médicales offre ainsi aux ingénieurs biomédicaux des opportunités pour évoluer vers des profils d’expert technique, responsable de maintenance ou responsable de projet, voire prendre des responsabilités de direction dans des services d’imagerie ou des laboratoires, où la technologie est de plus en plus complexe. Si la profession est désormais reconnue par le corps médical, elle n’est pas réglementée. Le décret de décembre 2001, relatif à l’obligation de maintenance et du contrôle de qualité des dispositifs médicaux, stipule que « l'exploitant veille à la mise en oeuvre de la maintenance et des contrôles de qualité prévus pour les dispositifs médicaux » et que « la maintenance est réalisée soit par le fabricant (…), soit par un fournisseur, soit par l'exploitant lui-même », sans que ne soit mentionné le rôle de l’ingénieur biomédical. En juin 2009, la Haute autorité de santé (HAS) a pour sa part indiqué dans son manuel de certification des établissements de santé V2010, que «Cle système de gestion des équipements biomédicaux est mis en oeuvre sous la responsabilité d’un professionnel identifiéC». Une précision qui apporte un début de reconnaissance officielle à la profession. « 80% de la maintenance est sous-traitée » Laurent Siwiec, ingénieur biomédical, responsable du « secteur équipements et maintenance » de la Direction des investissements et de la maintenance, à l’hôpital Saint Louis (AP-HP, Paris) Comment fonctionne votre service et quelles sont les interactions avec les autres membres de la Direction ? Nous sommes deux ingénieurs biomédicaux à exercer au secteur « équipements et maintenance », qui compte également cinq techniciens supérieurs hospitaliers, ainsi que six agents administratifs. Les interactions entres les quatre secteurs de la Direction des investissements et de la maintenance sont fortes, en particulier entre le secteur de l’ingénierie biomédicale et le secteur ingénierie et travaux qui se coordonnent lors de l’installation des appareils, par exemple pour des équipements d’imagerie ou de radiothérapie, afin d’assurer au mieux une continuité de fonctionnement. Pour ce qui est de l’acquisition d’équipements, nous travaillons avec la « cellule marché » dans le cas de marchés locaux. Quant au secteur maintenance et service technique, certains départements interviennent sur quelques équipements médicaux, comme les autoclaves, les éclairages opératoires ou les lits médicaux. Après dix années d’expérience, dont sept à l’hôpital Saint-Louis, quelles sont, selon vous, les évolutions qui ont marqué votre profession ? Page 3 sur 3 Une des évolutions essentielles est la part croissante réservée aux tâches administratives pour assurer, d’un côté, l’élaboration et l’exécution du plan pluriannuel d’équipements, et de l’autre, le suivi technique et budgétaire de la maintenance des équipements. Un autre facteur à considérer est une forte tendance à la sophistication du matériel. La maintenance biomédicale tend par conséquent à être de plus en plus sous-traitée. Aujourd’hui, 80% de la maintenance est sous-traitée pour près de 15.000 équipements de l’hôpital Saint-Louis. La part du management dans l’activité d’un ingénieur biomédical devient par conséquent plus importante. La sous-traitance devrait encore s’accentuer dans les années à venir. Sans compter que, pour mieux maîtriser les risques, la maintenance préventive devient plus fréquente, tout en étant davantage soumises aux préconisations des constructeurs et aux contraintes réglementaires qui ne cessent de s’accroître. Pour suivre cette évolution et couvrir un maximum de maintenance préventive, il nous a fallu investir dans un logiciel de gestion de la maintenance assistée par ordinateur. La loi HPST a modifié le mode de gouvernance de l’hôpital. En quoi son application a-t-elle changé votre activité ? Avant la mise en place des pôles, les discussions étaient menées service par service. Désormais, le nombre d’interlocuteurs est réduit, d’où un gain de temps global lors des arbitrages, en particulier pour la préparation du plan d’équipement pluriannuel. Cette réorganisation a aussi été l’occasion d’établir de nouvelles règles. Le plan d’équipement a été scindé entre les équipements d’une valeur unitaire inférieure à 20.000 euros, pour lesquels les budgets sont délégués aux pôles, et les équipements supérieurs à 20.000 euros. Pour faciliter les arbitrages, les demandes de petits équipements sont arbitrées conjointement entre les cadres paramédicaux et administratifs de pôles, tandis que les équipements structurants font l’objet d’arbitrages plus larges entre les directions et les chefs de pôle. Dans tous les cas, l’ingénieur biomédical intervient pour discuter de la faisabilité des projets, en considérant le retour sur investissement, la notion de rentabilité étant désormais apportée par la T2A (tarification à l’activité). Cette nouvelle organisation a permis, par exemple, de faciliter la mise en place de la plateforme diagnostique automatisée, qui recueille aujourd’hui 70% des prélèvements biologiques de l’hôpital Saint-Louis. Réf.: Association française des ingénieurs biomédicaux – Afib Décret du 5 déc. 2001 relatif à l’obligation de maintenance et au contrôle de qualité des dispositifs médicaux « Manuel de certification des établissements de santé, V2010 », juin 2009, Haute autorité de santé Répertoire des métiers de la fonction publique uploads/Management/ fiche-metier-ingenieur-biomedical.pdf
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- Publié le Oct 12, 2022
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