1 Université Cheikh Anta Diop de Dakar Faculté des Sciences et Technologies de
1 Université Cheikh Anta Diop de Dakar Faculté des Sciences et Technologies de l'Education et de la Formation FASTEF DEPARTEMENT HISTOIRE - GEOGRAPHIE Centre d’Application, d’Etude et Ressources en Apprentissage à Distance DOSSIER DOCUMENTAIRE THEME : LES CONSEQUENCES DE LA GREVE SUR LES ELEVES ET LA NECESSITE DE NOUVELLES STRATEGIES POUR LES EPARGNER PRESENTATION : CHEIKH NIANG ANNEE ACADEMIQUE 2011 - 2012 2 Thème d’étude : Les conséquences de la grève des enseignants sur leS ELEVES et la nécessité de nouvelles stratégies pour les épargner. 3 INTRODUCTION 4 Depuis une décennie, le système éducatif sénégalais est plus que menacé par les grèves cycliques des enseignants regroupés au sein des syndicats comme le SAES (Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur) au niveau du supérieur, l’UES (Union des Enseignants du Sénégal), le SAEMS- CUSEMS (Syndicat Autonome des Enseignants du Moyen Secondaire- Cadre Unitaire des Syndicats des Enseignants du Moyen Secondaire), le REEL ( Rassemblement des Educateurs et Enseignants libres) dans le moyen- secondaire, le SELS (Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal)…, le SNEEL (Syndicat National de l’Enseignement Elémentaire), l’OIS (Organisation des Instituteurs du Sénégal) dans l’élémentaire, l’UDEN (Union Démocratique des Enseignantes et des Enseignants du Sénégal) etc. Et parmi les trois niveaux précités, la crise est beaucoup plus ressentie dans le Moyen- Secondaire. Tout se passe comme si les différents acteurs du monde éducationnel (et surtout l’autorité centrale et les syndicats enseignants) se plaisent à laisser la situation pourrir. Les syndicats d’enseignant présentent fièrement leur plateforme revendicative dans laquelle leurs griefs sont notifiés, déroulent leurs stratégies de grève en usant comme arme principale l’arrêt systématique des cours, renforcée parfois par le boycott des devoirs et composition et la rétention de notes. L’Etat joue le dilatoire avec les syndicats d’enseignants en signant des accords qui tardent à être appliqués ou parfois qui ne le sont même pas. Les parents d’élèves, un peu dépassés par la situation, ont une marge de manœuvre très réduite et demeurent très éloignés des instances de décision et de négociations entre syndicats et Etat pour influer sur la balance. 5 Les élèves, quant eux, n’ont aucune autre solution que de voir le temps leur filait sous leurs yeux pour se retrouver face aux examens, déminus de compétences d’apprentissage. Et en guise de réaction désespérée, ils font des marches et des sit-in devant les gouvernances ou les Inspections d’Académie pour demander l’arrêt des grèves et le retour des professeurs dans les classes. Stratégie efficace ou non1 , elle traine derrière elle des méandres qui laissent apparaitre un lot de désastres du côté des apprenants (angoisse, désœuvrement…), des parents d’élèves animés par une inquiétude grandissante sur l’avenir des leurs enfants et un angoisse terrifiant, des enseignants tiraillés entre le respect scrupuleux des mots d’ordre de grève et le tort qu’ils font subir aux élèves qui ne font plus cours , les heures perdues sans être rattrapées tout en percevant intégralement leur salaire. Face à ce lot de désastres qui pratiquement affecte tous les partenaires de l’éducation, directement les moins concernés par le duel entre Etat- Syndicats enseignants, c’est-à- dire les élèves et les parents d’élèves, et indirectement l’Etat (administration scolaire et centrale) et les enseignants, un changement de comportement ou de stratégie de lutte ne s’impose-t-il pas du côté des enseignants ? Est- ce que c’est parce que la constitution leur confère le droit de grève2 qu’ils peuvent en jouir sans tenir compte ou respecter le droit des autres (les élèves par exemple) ? L’arrêt des cours, stratégie ô combien chère aux enseignants, ne devrait- elle pas être revue pour à la fois réclamer leur dû tout en protégeant les 1 Aucune étude scientifique n’est faite pour mesurer l’efficacité de la stratégie en jaugeant les avantages et les inconvénients dans le système éducationnel. 2L’article 25 alinéa 4 de la nouvelle loi fondamentale qui consacre le droit de grève, est ainsi conçu : « Le droit de grève est reconnu. Il s’exerce dans le cadre des lois qui le régissent. Il ne peut en aucun cas ni porter atteinte à la liberté de travail, ni mettre l’entreprise en péril. » 6 droits des autres et en évitant de leur causer de préjudices ? Le « capital angoisse » secrété par le boycott des devoirs et compositions n’est-il plus pesant psychologiquement sur tous les partenaires de l’éducation (surtout sur les élèves) si nous mesurons les conséquences désastreuses qu’il charrie derrière lui3 pour être adopté comme tactique de confrontation avec le gouvernement? Autant de questions soulevées qui, si elles trouvent des réponses, peuvent être regroupées en autant de rubriques. Ces dernières mettent en exergue le panel de stratégies de grève présenté par les syndicats sans pour autant oublier les conséquences qu’entraînent chacune des stratégies sur le monde éducationnel et en particulier les élèves et les parents d’élèves. L’étude aura à appesantir aussi sur les appréciations de la société sur la grève des enseignants et surtout le « capital angoisse » que cette dernière produit sur les élèves et les parents d’élèves. A la longue, les recherches prouveront que la grève cause plus de dégâts aux élèves et aux parents d’élèves qu’aux enseignants. Faute d’être taxés d’égoïstes, une innovation s’impose dans la lutte syndicale impérativement. Et à coup sûr, le syndicat qui réussira à la fois à juguler une stratégie qui prendra en compte ses intérêts, ceux des parents d’élèves et surtout ceux des élèves aura gagné la bataille du siècle. 3 Tout le travail de l’administration scolaire et centrale reste bloqué. Les notes constituent l’essentiel pour la bonne marche du système. 7 PREMIERE PARTIE: La grève des enseignants et les réactions des élèves et parents d’élèves 8 Chapitre I: L’évolution historique de la grève enseignante 9 1. Des années 1960 à 2000 La grève a toujours été la forme de protestation la plus utilisée par les syndicats des travailleurs. Depuis la révolution industrielle, les prolétaires, regroupés au sein des associations syndicales, réclamaient des conditions de vie et travail satisfaisantes aux bourgeois. Pour se faire, ils utilisaient dans le meilleur des cas l’arrêt du travail et dans le pire des cas, ce sont des révoltes, des casses dans les lieux de travail. Ce qui a valu aux grévistes les dénominations que les historiens leur ont donné : les « réformistes » et les « révolutionnaires ». Cette méthode de grève fut aussi la donne utilisée en Afrique après la seconde guerre mondiale, période qui coïncide avec la prise de conscience des peuples africains, symbolisée par la création des partis politiques, des syndicats de travailleurs… Dans les colonies à l’époque, « un prolétariat et même un sous- prolétariat s’était constitué, composé de manœuvres mal payés, mal nourris, mal logés, incertains du lendemain… ». C’est dans une telle atmosphère que l’arme de la grève a été considérée par ce prolétariat comme étant le seul et unique moyen de régler leurs problèmes. Il s’ensuivit des grèves violentes et généralisées4. La grève des cheminots de l’A.O.F vers les années 40 (du 10 Octobre 1947 au 19 Mars 1948) vient tout aussi nous rappeler que l’arrêt du travail comme méthode de grève fut très prisée par les travailleurs pour réclamer l’obtention d’un statut de cheminot que leur refusait l’administration coloniale. Au Sénégal, le plus grand mouvement de contestation dans le monde éducationnel après les indépendances a coïncidé avec les évènements de Mai 1968. Toutes les forces sociales en effervescence 4 Il s’agit de la grève générale du 3 Novembre 1952 pour protester contre la lenteur du vote définitif du code du travail des TOM, des grèves d’Août à Novembre 1953 dans tous les territoires coloniaux, pour l’obtention d’un relèvement des salaires horaires compensant l’introduction de la semaine de 40 heures. 10 étaient debout comme un seul homme face à l’Etat central. Au milieu de cette force de contestation, se remarquaient les étudiants qui animaient les ébats. Même si l’école sénégalaise était secouée, le monde des enseignants n’avait pas ravi la vedette aux autres secteurs. La première exigence du mouvement de contestation des années 68- 69 fut «la réforme de l’école et des enseignements, de manière à adapter ceux-ci aux réalités nationales et africaines »5. Cette exigence fut d’ailleurs prise en compte lors des engagements endossés par l’Etat sénégalais. Le texte de la loi d’orientation n°71-036 du 03 Juin 1971 le résume bien dans son essence même: « élever le niveau culturel de la population, à fournir des hommes et des femmes libres, capable de créer les conditions de leur épanouissement à tous les niveaux, de contribuer au développement de la science et de la technique, et d’apporter des solutions efficaces au problème de développement national »6. De 1971 à 1973, les crises scolaires ne se sont pas tues. Le SES mena une confrontation farouche avec l’Etat pour le non respect de ses engagements et la meilleure prise en charge des conditions de travail. En outre cette réforme de 1971 se répercuta sur l’école Normale William Ponty et sur l’Ecole Normale des jeunes filles qu’elle détourna de leur vocation originelle. Il convient de rappeler que l’année 1971 a débuté par des uploads/Management/ les-consequences-de-la-greve-sur-les-eleves-et-la-necessite-de-nouvelles-strategies-pour-les-epargner-projet-de-recherche 1 .pdf
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- Publié le Mar 29, 2022
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