1 Réflexion et témoignage d’un simple professeur sur l’enseignement … Pourquoi,

1 Réflexion et témoignage d’un simple professeur sur l’enseignement … Pourquoi, malgré l’argent injecté dans l’éducation nationale, nos jeunes français ont de si mauvais résultats ? 1. La mondialisation de l’enseignement. Je pense tout d’abord que nous faisons une erreur de vouloir faire la mondialisation de l’enseignement. L’école pour tous OUI ; les études pour tous NON. L'être humain est une machine extraordinaire, il est capable de s’adapter à toutes situations, de se surpasser pour sortir le meilleur de lui-même, mais il est aussi capable de sombrer dans l’oisiveté s’il n’est pas stimulé « moins on en demande, moins on en fait ». J’ai cette conviction que l’éducation nationale est tombée dans un cercle vicieux en se donnant pour objectif d’avoir un maximum de bacheliers. Pour y arriver, les programmes sont allégés à chaque réforme, régulièrement les enseignants doivent revoir leurs exigences à la baisse, sous peine d’être montré du doigt, critiqués par les élèves et leurs parents voire déjugés pas le « mammouth ». Je me souviens, il y a quelques années, lors d’une réunion d’harmonisation pour le bac. Un inspecteur dire à plusieurs enseignants qui formaient les jurys : « revoyez votre barème vos notes sont trop basses ». On ne remet pas en cause le niveau des élèves mais simplement le travail et l’investissement des enseignants. Tous les ans on se targue d’avoir de bons pourcentages au BAC avec des pourcentages de félicitations qui frisent l’indécence... Et pourtant nous reculons régulièrement dans le classement international, avant dernier au niveau Européen dans les matières scientifiques d’après le rapport PISA et guère mieux dans les matières littéraires. D’après ce même rapport les élèves de 4ème en France ont le niveau d’un élève français de 5ème d’il y a 25ans. J’ai le sentiment que ce résultat a été édulcoré. Pour faire simple, d’après Jean-Paul Brighelli, agrégé de lettres modernes et essayiste, « le BAC +5 actuel est équivalent à un BAC de 1965 » ce qui est cohérent avec ce que nous avait dit notre directeur de licence en 1994 lors de notre rentrée « aujourd’hui vous êtes au niveau zéro, avant c’était le Deug et avant le Deug le BAC ». L’éducation nationale ne parle plus que des compétences des élèves et a évincé les savoirs et savoir-faire. Pourquoi ? Juste pour uniformiser « mondialiser » avec les études supérieures et le marché du travail. Mais en fait qu’est-ce qu’une compétence ? La compétence est la capacité à mettre en œuvre des connaissances, des savoir-faire, afin de réaliser une tâche complexe. On ne peut commencer à parler réellement de compétences qu’à partir du supérieur, pour les étudiants ; ou lorsque l’on a un emploi. Il me semble très important de travailler et de consolider les bases pour pouvoir s’épanouir dans le futur. Prenons du temps pour transmettre le savoir, pour inculquer nos savoir-faire, afin que les enfants acquièrent un maximum de bases et s’approprient les savoir-faire. Avec ces outils ils seront armés pour résoudre un très grand nombre de tâches complexes. « Pour construire une maison il faut des fondations solides et le maçon peut créer la maison de ses rêves grâce à une caisse à outils étoffée ». 2. Est-on honnête avec nos jeunes têtes blondes ? Depuis des années on observe que les enfants ont des moyennes de plus en plus élevées mais sont de plus en plus faibles sur les fondamentaux (lire, écrire, compter) aussi qu’en culture générale. 2 On ment aux enfants en leur faisant croire qu’ils sont bons, alors qu’ils ont un savoir plus que limité. De grands pédopsychiatres ont fait beaucoup de tort à l’enseignement en ne parlant que du bien être de l’enfant. - Un enfant doit prendre du plaisir, je suis tout à fait d’accord avec ça, mais pas tout le temps. Peut- on prendre du plaisir à apprendre les tables de multiplications ? Non, je ne pense pas, en revanche quelle satisfaction de résoudre un problème de mathématiques quand on les connait. Il suffit de lier contrainte avec plaisir. Comment un médecin scolaire peut dire d’un enfant qu’il ne pourra jamais écrire, qu’il lui faut un ordinateur ? J’ai eu dans mes cours plusieurs enfants dans ce cas-là. Dont un exemple qui m’a fait bondir. Un élève de 4ème tenait le crayon à l’extrémité inverse de la mine et du bout des doigts. Je défie même un docteur en psychologie de l’enfance d’écrire correctement en tenant le crayon de la sorte. Trop de monde baissent les bras devant la difficulté. J’ai pris 5min assis à côté de cet élève lui montrer comment tenir le crayon et lui demander de faire des boucles tout simplement … L’AESH (personne qui aide les jeunes en difficultés scolaires) de l’époque m’avait dit « il n’y a que dans votre cours qu’il fait l’effort d’écrire ». Ça me fait sourire lorsque, le prof de physique certifié que je suis devenu, pense à sa jeunesse. Moi l’enfant dyslexique qui était soi-disant inapte à l’âge de 9 ans à faire des études… - Surtout ne pas mettre un enfant en difficulté, c’est humiliant. Un grand nombre d’élèves ne supporte pas de se retrouver hors de sa zone de confort, lorsque l’enseignant les questionne afin d’évaluer du réel niveau qu’ils possèdent. Ce type d’approche permet pourtant aux élèves qui jouent le jeu, d’obtenir une belle évolution et une bonne préparation à la vie active. Il ne faut pas confondre difficulté et échec. L’enfant dyslexique que l’on envoie écrire un mot au tableau devant toute la classe alors que l’enseignant sait pertinemment qu’il ne va pas réussir. Ce pauvre jeune subit une pression effroyable et n’entend que les rires de ses camarades avant même qu’il ait écrit. Oui c’est une humiliation, car cet enseignant sait pertinemment qu’il va échouer. Je pense que cet enseignant devrait être blâmé pour son agissement. Mais l’enfant qui n’a pas travaillé, qui sait qu’il a une mauvaise note, se permet de demander à l’enseignant de ne pas donner sa note à voix haute lors de la distribution des copies, car il trouve ça humiliant. Il n’y a rien d’humiliant. C’est juste apprendre à assumer son erreur. Une bonne leçon qui devrait le faire réagir, grandir et le motiver à travailler et à apprendre ses leçons ? 3. L’école a troqué la méritocratie contre la médiocrité intellectuelle. On a commencé à plomber l’école le 11 juillet 1975 avec la loi Haby qui instaure le collège unique. Au nom du savoir pour tous, c’est déjà une erreur de langage puisque nous devrions parler de l’instruction pour tous. Il faudrait peut-être arrêter de parler de quota (avoir 85% de bacheliers) plutôt travailler sur les fondamentaux afin que tous puissent lire, écrire, compter, puis raisonner par soi-même (eux-mêmes) et avoir un sens critique. Acquérir ce fameux bon sens populaire. Nous avons supprimé les méthodes archaïques, qui avaient pourtant fait leurs preuves par de nouvelles pompeuses et fumeuses. L’enfant doit être au centre de ses apprentissages et doit construire son propre savoir... Que c’est joliment dit, mais ce n’est que du vent. Cette méthode ne fonctionne, d’après Jean-Paul Brighelli « que si l’on s’appelle Blaise Pascal ». 3 Fini les cours magistraux suivis de travaux dirigés afin d’aider l’enfant à consolider son savoir et ses savoir- faire. L’école de la république impose à ses professeurs une méthode, définie par nos élites, qui n’ont pas vu un élève depuis au moins 20ans,si toutefois ils en ont déjà vu un. Si bien que les élèves sont noyés dans une nébuleuse sans comprendre ni le contenu ni l’intérêt et sont complètement désorientés et sans repères. De ce fait les élèves ont perdu le sens du travail, le goût de l’effort. Les conséquences sont dramatiques : - Les très bons élèves sont devenus à peine bons et les faibles sont restés faibles et de plus en plus nombreux. Les bons élèves n’ont jamais tiré les faibles vers le haut. Les réformes successives de l’école n’ont eu de cesse que de niveler par le bas. Si bien que le niveau scolaire dégringole. - Les jeunes enseignants n’ont plus le niveau malgré un master 2 pour passer le concours. « Je me suis permis de faire un test auprès d’un jeune professeur de mathématiques certifié, je lui demande la définition d’une proportion. Réponse du prof c’est un tableau… Que dire ??? il y a 15 ans, si un élève de 3ème me donnait cette réponse il aurait pris une soufflante… - Nous avons perdu la rigueur qui structure l’esprit et aide à grandir. L’élève se rend compte qu’il ne sait pas donc il ne participe plus. On ne met surtout pas en avant l’apprentissage par l’erreur comme savent si bien faire les anglo-saxons. Vu qu’un nombre conséquent de jeunes adultes ont un niveau intellectuel médiocre ils élèvent leur progéniture à ce niveau. Ces parents se révoltent contre l’enseignant qui cadre, stimule et gronde l’enfant récalcitrant à l’apprentissage. Ces parents ne se rendent pas compte qu’ils forment des enfants Rois. L’idéologie de l’UE impose à l’école uploads/Management/ refexion-d-x27-un-simple-prof-de-physique.pdf

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  • Publié le Jan 26, 2021
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