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Cet article est disponible en ligne à l’adresse : http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=APHI&ID_NUMPUBLIE=APHI_693&ID_ARTICLE=APHI_693_0505 Bulletin de philosophie médiévale IX | Centres Sèvres | Archives de Philosophie 2006/3 - Tome 69 ISSN 1769-681X | pages 505 à 535 Pour citer cet article : — Bulletin de philosophie médiévale IX, Archives de Philosophie 2006/3, Tome 69, p. 505-535. Distribution électronique Cairn pour Centres Sèvres. © Centres Sèvres. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Bulletin de philosophie médiévale IX NOTE LIMINAIRE Le Bulletin de Philosophie médiévale, publié annuellement dans les Archives de Philosophie de 1997 à 2004, n’est pas paru l’an dernier en raison de difficultés d’or- ganisation de l’équipe qui en assure la rédaction. Nous prions les lecteurs de nous en excuser. De ce fait, le présent bulletin ne comprend pas seulement des comptes rendus de livres parus en 2004, comme il est de règle, mais aussi (et ce sont les plus nombreux) parus en 2003, et même quelques rappels concernant des livres parus en 2002. La périodicité normale devrait être rétablie dès l’an prochain *. COMPTES RENDUS D’OUVRAGES PARUS EN 2002 (COMPLÉMENT) 1. A VICENNA (IBN SI3NA4), Metafisica. La Scienza delle cose divine (al-Ila3hiyya3t) dal Libro della Guarigione (Kitab al-Šifa3’), testo arabo a fronte, testo latino in nota, traduzione dall'arabo, introduzioni, note e apparate di Olga Lizzini ; prefa- zione, revisione del testo latino e cura editoriale di Pasquale PORRO, « Il Pensiero Occidentale », Bompiani, Milan, 2002, 1311 p. Un gros pavé dans l’histoire de la métaphysique: c’est ainsi que se présente cette édition-traduction trilingue coréalisée par Olga Lizzini (La Sapienza, Rome) pour la partie arabe et Pasquale Porro (Bari) pour la partie latine. L’audace de l’éditeur mila- nais Bompiani et l’immense labeur de ses deux traducteurs-éditeurs méritent d’être reconnues à leur juste valeur. Deux introductions, qui intègrent parfaitement les acquis des recherches récentes (Yahya Michot, Dimitri Gutas, Amos Bertolacci, notamment) replacent l’œuvre dans le contexte de sa longue durée: Pasquale Porro pour la tradition occidentale, où l’Avicenne latin était connu avant l’Aristote latin et a alimenté tous les débats sur le sujet et la structure de la métaphysique, et Olga Lizzini pour sa place dans le projet avicennien lui-même. Le texte arabe fait face à la traduction italienne, et le texte latin donné en note reprend la pagination de la célè- bre édition Van Riet, ce qui permet de s’y retrouver facilement. La traduction ita- lienne du texte arabe donne utilement entre parenthèses la translittération des ter- * Le Bulletin de Philosophie médiévale est rédigé dans le cadre des activités du GDR 2522 du CNRS, « Philosophie de la connaissance et philosophie de la nature au Moyen Âge et à la Renaissance » — adresse: CESR, 59 rue Néricault-Destouches, B.P . 1328, 37013 TOURS CEDEX 01. Secrétaire du Bulletin: Christophe Grellard, maître de conférences à l’université de Paris I-Panthéon Sorbonne; directeur du Bulletin: Joël Biard, professeur à l’université François-Rabelais de Tours (département de philosophie/Centre d’études supérieures de la Renaissance). Ont contribué au présent bulletin: Joël Biard, Alain Galonnier, Christophe Grellard, Aurélien Robert, Jacob Schmutz, Alfredo Storck, Christian Trottmann. mes arabes techniques, et chaque traité est précédé d’un résumé complet de sa pro- blématique. Son prix modique (33 €), sa maniabilité en feront un ouvrage de réfé- rence incontournable également dans toute bibliothèque française. Jacob SCHMUTZ 2. CAIAZZO, Irene, Lectures médiévales de Macrobe, « Études de philosophie médiévale » LXXXIII, Vrin, Paris, 2002, 352 p. Ce travail est en fait, comme l’intitulé complet de la page de titre le précise, une édition semi-critique des Glosae colonienses super Macrobium (p. 159-275), précé- dée d’une ample introduction (p. 11-157), qui justifie l’intitulé de la couverture. Il s’agit de pseudo-gloses (en réalité d’un « commentaire lemmatique ») en deux faux livres aux Commentarii in Somnium Scipionis de Macrobe, conservées dans les folios 26rb à 38vb du seul témoin manuscrit connu, le codex 199 de la Bibliothèque du dio- cèse et de la cathédrale de Cologne, datant des années 1125-1150. L’écrit lui-même aurait pu être rédigé par un commentateur (et non par un glossateur, en toute cohé- rence) issu du milieu chartrain, autour de 1110. En un peu moins de 150 pages l’au- teur parcourt avec aisance le fonds manuscrit, qu’il soumet à une analyse codicolo- gique serrée – comme en témoigne notamment l’Appendice 2 –, les genres littéraires impliqués, le contexte historique et l’environnement doctrinal dont dépend plus ou moins directement le traité. Les difficultés inhérentes à ce type de reconstitution, où l’on doit souvent composer avec l’anonymat des calames et le caractère fragmentaire des vestiges textuels, freinent quelquefois les avancées exégétiques. Par exemple – signe d’une chronologie malaisée à stabiliser –, il faudrait user de plus de précaution pour prétendre, certes à titre de conjecture, que les Glosae super Platonem, il est vrai attribuées avec réserve à Bernard de Chartres, actif entre 1110 et 1130, qui se seraient donc développées parallèlement aux Glosae colonienses, aient pu être la source de ces dernières (p. 117-118)? De même, il reste ambigu d’énoncer, à quel- ques lignes d’intervalle, que le recueil en question d’une part est bien tributaire de la tradition des gloses antérieure au XIIe siècle, de l’autre en dépend faiblement (p. 117). La prudence est en revanche suffisamment marquée quant à l’incidence sup- posée sur les Glosae super Macrobium (c. 1120), pourtant plus élaborées, de Guillaume de Conches, dans leurs deux versions (brevior et longior), qui feront l’ob- jet d’une section importante. Aucun élément probant ne permet d’établir l’existence de liens entre cet autre grand témoin du premier platonisme médiéval et les Glosae colonienses, quoiqu’une version interpolée de celui-là en cite de larges fragments (voir l’Appendice 1). Car l’objectif principal de la présente étude, comme l’indique l’auteur dès le début de son Avant-propos, est de contribuer à une meilleure connais- sance de la réception de Platon au Moyen Âge à partir de l’exégèse suscitée par la lec- ture des Commentarii de Macrobe, autrement dit durant les quelques décennies qui ont précédé le renouveau platonicien permis par les traductions d’Henri Aristippe (Phédon et Ménon) dès le milieu du XIIe siècle, celui-là même au cours duquel nom- bre d’historiographes, pas toujours avec raison du reste, affirment voir s’y manifes- ter une « renaissance ». Plus précisément, l’enjeu était alors de concilier le paganisme platonicien des Commentarii avec la révélation chrétienne sur des thèmes de pensée communs, tels l’origine de l’univers, la naissance de la matière, du temps et des âmes, aussi bien celle du monde que celle de l’homme. Irene Caiazzo donne d’autant plus d’efficacité à son entreprise que l’apparat des sources et celui des loci paralleli qui 506 Archives de Philosophie escortent le texte édité sont fort conséquents, et rendent immédiatement possible la confrontation des contenus doctrinaux et l’appréciation de leur évolution. L’ensemble est d’ailleurs bien servi par une bibliographie étendue – qui aurait cependant gagné à toujours suivre la chronologie –, et deux indices fouillés. C’est dire que cet ouvrage, dépassant le vœu de sa responsable, fait bien davantage que prolonger l’ombre proje- tée, en ce domaine de recherche, par les contributions plus savantes qui l’ont devancé. Alain GALONNIER 3. HOFFMANN, Tobias, Creatura intellecta. Die Ideen und die Possibilien bei Duns Scotus mit Ausblick auf Franz von Mayronis, Poncius und Mastrius, « Beiträge zur Geschichte der Philosophie und Theologie des Mittelalters » NF 60, Aschendorff, Münster, 2002, 356 p. La thèse de Tobias Hoffmann, désormais professeur à la Catholic University of America (Washington, D.C.), présentée en 1999 à l’Université de Fribourg (Suisse) sous la direction de Ruedi Imbach, constitue une remarquable synthèse d’une des questions les plus difficiles de la pensée de Jean Duns Scot: la question de l’objet de la connaissance, en l’occurrence les créatures comme idées divines (d’où le titre de l’ouvrage), dont la modalité fondamentale est le possible (l’imaginable, le conceva- ble) plutôt que l’existence. Cette question est au croisement de la métaphysique (la nouvelle formulation de l’objet de la métaphysique comme ens inquantum ens, incluant le possible au-delà de l’existant mais excluant l’impossible) et de la théolo- gie (le possible comme ce que Dieu peut se représenter comme « créable »). Cette question a déjà été traitée par un grand nombre de médiévistes importants, et la qua- lité de la thèse de Tobias Hoffmann vient en grande partie du fait qu’il ait pu profi- ter des indications mais aussi des erreurs ou des excès de ses prédécesseurs, parmi lesquels on peut souligner tout particulièrement les contributions d’Allan B. Wolter (dès 1950), Hans-Joachim Werner (1974), Simo Knuuttila (depuis 1981), Theo Kobusch (1988), Ludger Honnefelder uploads/Philosophie/ aphi-693-0505.pdf

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