L'évolution créatrice (1907) Henri Bergson (1859 - 1941) Édition électronique (

L'évolution créatrice (1907) Henri Bergson (1859 - 1941) Édition électronique (ePub, PDF) v.: 1,0 : Les Échos du Maquis, avril 2013. Note sur cette édition électronique! 5 Introduction! 6 I- De l'évolution de la vie. Mécanisme et finalité.! 11 De la durée en général. Les corps inorganisés. Les corps organisés : vieillissement et individualité.! 11 Du transformisme et des manières de l'interpréter. Le mécanisme radical : biologie et physico-chimie. Le finalisme radical : biologie et philosophie.! 24 Recherche d'un criterium. Examen des diverses théories transformistes sur un exemple particulier. Darwin et la variation insensible. De Vries et la variation brusque. Eimer et l'orthogenèse. Les néo-Lamarckiens et l'hérédité de l'acquis.! 44 L'élan vital! 67 II- Les directions divergentes de l'évolution de la vie. Torpeur, Intelligence, Instinct.! 74 Idée générale du processus évolutif. La croissance. Les tendances divergentes et complémentaires. Signification du progrès et de l'adaptation.! 74 Relation de l'animal à la plante. Schéma de la vie animale. Développement de l'animalité.! 79 Les grandes directions de l'évolution de la vie : torpeur, intelligence, instinct.! 97 Fonction primordiale de l'intelligence.! 108 Nature de l'instinct.! 116 Vie et conscience. Place apparente de l'homme dans la nature. ! 125 III- De la signification de la vie. L'ordre de la nature et la forme de l'intelligence.! 130 2 Rapport du problème de la vie au problème de la connaissance. La méthode philosophique. Cercle vicieux apparent de la méthode proposée. Cercle vicieux réel de la méthode inverse. ! 130 De la possibilité d'une genèse simultanée de la matière et de l'intelligence. Géométrie inhérente à la matière. Fonctions essentielles de l'intelligence.! 138 Esquisse d'une théorie de la connaissance fondée sur l'analyse de l'idée de désordre. Les deux formes opposées de l'ordre : le problème des genres et le problème des lois. Le désordre et les deux ordres.! 151 Création et évolution. Le monde matériel. De l'origine et de la destination de la vie. L'essentiel et l'accidentel dans les processus vitaux et dans le mouvement évolutif. L'humanité. Vie du corps et vie de l'esprit.! 162 IV- Le mécanisme cinématographique de la pensée et l'illusion mécanistique. Coup d'oeil sur l'histoire des systèmes. Le devenir réel et le faux évolutionnisme.! 183 Esquisse d'une critique des systèmes fondée sur l'analyse des idées de néant et d'immutabilité. L'existence et le néant.! 183 Le devenir et la forme.! 199 La philosophie des formes et sa conception du devenir. Platon et Aristote. Pente naturelle de l'intelligence.! 209 Le devenir d'après la science moderne. Deux points de vue sur le temps.! 215 Métaphysique de la science moderne. Descartes, Spinoza, Leibniz.! 228 La critique de Kant.! 235 L'évolutionnisme de Spencer.! 239 3 L'évolution créatrice (1907) Henri Bergson (1859 - 1941) Édition électronique (ePub, PDF) v.: 1,0 : Les Échos du Maquis, avril 2013. 4 Note sur cette édition électronique Il s'agit du texte intégral de l'ouvrage (1907). Nous avons reporté les titres des sous-sections là où ils semblaient les plus appropriés. Les Échos du Maquis, avril 2013. 5 Introduction L'histoire de l'évolution de la vie, si incomplète qu'elle soit encore, nous laisse déjà entrevoir comment l'intelligence s'est constituée par un progrès ininterrompu, le long d'une ligne qui monte, à travers la série des Vertébrés, jusqu'à l'homme. Elle nous montre, dans la faculté de comprendre, une annexe de la faculté d'agir, une adaptation de plus en plus précise, de plus en plus complexe et souple, de la conscience des êtres vivants aux conditions d'existence qui leur sont faites. De là devrait résulter cette conséquence que notre intelligence, au sens étroit du mot, est destinée à assurer l'insertion parfaite de notre corps dans son milieu, à se représenter les rapports des choses extérieures entre elles, enfin à penser la matière. Telle sera, en effet, une des conclusions du présent essai. Nous verrons que l'intelligence humaine se sent chez elle tant qu'on la laisse parmi les objets inertes, plus spécialement parmi les solides, où notre action trouve son point d'appui et notre industrie ses instruments de travail, que nos concepts ont été formés à l'image des solides, que notre logique est surtout la logique des solides, que, par là même, notre intelligence triomphe dans la géométrie, où se révèle la parenté de la pensée logique avec la matière inerte, et où l'intelligence n'a qu'à suivre son mouvement naturel, après le plus léger contact possible avec l'expérience, pour aller de découverte en découverte avec la certitude que l'expérience marche derrière elle et lui donnera invariablement raison. Mais de là devrait résulter aussi que notre pensée, sous sa forme purement logique, est incapable de se représenter la vraie nature de la vie, la signification profonde du mouvement évolutif. Créée par la vie, dans des circonstances déterminées, pour agir sur des choses déterminées, comment embrasserait-elle la vie, dont elle n'est qu'une émanation ou un aspect ? Déposée, en cours de route, par le mouvement évolutif, comment s'appliquerait-elle le long du mouvement évolutif lui-même ? Autant vaudrait prétendre que la partie égale le tout, que l'effet peut résorber en lui sa cause, ou que le galet laissé sur la plage dessine la forme de la vague qui l'apporta. De fait, nous sentons bien qu'aucune des catégories de notre pensée, unité, multiplicité, causalité mécanique, finalité intelligente, etc., ne s'applique exactement aux choses de la vie : qui dira où commence et on finit l'individualité, si l'être vivant est un ou plusieurs, si ce sont les cellules qui s'associent en organisme ou si c'est l'organisme qui se dissocie en cellules ? En vain nous poussons le vivant dans tel ou tel de nos cadres. Tous les cadres craquent. Ils sont trop étroits, trop rigides surtout pour ce que nous voudrions y mettre. Notre raisonnement, si sûr de lui quand il circule à travers les choses inertes, se sent d'ailleurs mal à son aise sur ce nouveau terrain. On serait fort embarrassé pour citer une découverte biologique due au raisonnement pur. Et, le plus souvent, quand l'expérience a fini par nous montrer 6 comment la vie s'y prend pour obtenir un certain résultat, nous trouvons que sa manière d'opérer est précisément celle à laquelle nous n'aurions jamais pensé. Pourtant, la philosophie évolutionniste étend sans hésitation aux choses de la vie les procédés d'explication qui ont réussi pour la matière brute. Elle avait commencé par nous montrer dans l'intelligence un effet local de l'évolution, une lueur, peut-être accidentelle, qui éclaire le va-et-vient des êtres vivants dans l'étroit passage ouvert à leur action : et voici que tout à coup, oubliant ce qu'elle vient de nous dire, elle fait de cette lanterne manœuvrée au fond d'un souterrain un Soleil qui illuminerait le monde. Hardiment, elle procède avec les seules forces de la pensée conceptuelle à la reconstruction idéale de toutes choses, même de la vie. Il est vrai qu'elle se heurte en route à de si formidables difficultés, elle voit sa logique aboutir ici à de si étranges contradictions, que bien vite elle renonce à son ambition première. Ce n'est plus la réalité même, dit-elle, qu'elle recomposera, mais seulement une imitation du réel, ou plutôt une image symbolique ; l'essence des choses nous échappe et nous échappera toujours, nous nous mouvons parmi des relations, l'absolu n'est pas de notre ressort, arrêtons-nous devant l'Inconnaissable. Mais c'est vraiment, après beaucoup d'orgueil pour l'intelligence humaine, un excès d'humilité. Si la forme intellectuelle de l'être vivant s'est modelée peu à peu sur les actions et réactions réciproques de certains corps et de leur entourage matériel, comment ne nous livrerait-elle pas quelque chose de l'essence même dont les corps sont faits ? L'action ne saurait se mouvoir dans l'irréel. D'un esprit né pour spéculer ou pour rêver je pourrais admettre qu'il reste extérieur à la réalité, qu'il la déforme et qu'il la transforme, peut-être même qu'il la crée, comme nous créons les figures d'hommes et d'animaux que notre imagination découpe dans le nuage qui passe. Mais une intelligence tendue vers l'action qui s'accomplira et vers la réaction qui s'ensuivra, palpant son objet pour en recevoir à chaque instant l'impression mobile, est une intelligence qui touche quelque chose de l'absolu. L'idée nous serait-elle jamais venue de mettre en doute cette valeur absolue de notre connaissance, si la philosophie ne nous avait montré à quelles contradictions notre spéculation se heurte, à quelles impasses elle aboutit ? Mais ces difficultés, ces contradictions naissent de ce que nous appliquons les formes habituelles de notre pensée à des objets sur lesquels notre industrie n'a pas à s'exercer et pour lesquels, par conséquent, nos cadres ne sont pas faits. La connaissance intellectuelle, en tant qu'elle se rapporte à un certain aspect de la matière inerte, doit au contraire nous en présenter l'empreinte fidèle, ayant été clichée sur cet objet particulier. Elle ne devient relative que si elle prétend, telle qu'elle est, nous représenter la vie, c'est-à-dire le clicheur qui a pris l'empreinte. Faut-il donc renoncer à approfondir la nature de la vie ? Faut-il s'en tenir à la représentation mécanistique que l'entendement nous en donnera toujours, représentation nécessairement artificielle et symbolique, puisqu'elle rétrécit 7 l'activité totale de la vie à uploads/Philosophie/ bergson-henri-l-x27-e-volution-cre-atrice.pdf

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