Chapitre 5. Processus méthodologique 137 CHAPITRE 5 : Processus méthodologique

Chapitre 5. Processus méthodologique 137 CHAPITRE 5 : Processus méthodologique Chapitre 5. Processus méthodologique 138 INTRODUCTION : Le fait de travailler sur la forme et l’emplacement de la place publique, implique nécessairement une étude typo morphologique pour pouvoir connaitre l’influence des différentes configurations urbaines ainsi que les types d’édifices environnants sur l’appropriation de cet espace. Il est nécessaire aussi de récolter les données psychologiques et socioculturelles de l’homme dans son environnement. On doit donc présenter les techniques d’investigations et chois ir les instruments adéquats pour atteindre nos objectifs. Dans ce chapitre, nous allons présenter le cadre méthodologique de notre recherche en définissant les différentes approches et méthodes appliquées, qui convient à notre thème de recherche ; il s’agit d’une part de l’approche typo morphologique et d’autre part de la méthode d’enquête. Une description détaillée de l’approche typo morphologique est nécessaire, avec l’explication de la démarche et ses différentes étapes d’analyse décrites par PHILIPE PANERAI et al, 1980, jusqu'à l’interprétation des résultats. Nous allons présenter aussi les outils d’investigations, choisir les techniques adéquates pour atteindre nos objectifs, justifier le choix des méthodes employées et les différentes techniques utilisées. (L’explication de la méthode d’enquête et ses techniques). Dans la présente étude, deux techniques ont été employées, l’observation en situation, en tant que technique directe qui permet de faire un prélèvement qualitatif en vu de comprendre les comportements et les attitudes des usagers vis-à-vis des places publiques et permettre de voir les différentes pratiques exercées dans ces espaces. La deuxième technique, est le questionnaire auto-administré, qui est aussi une technique directe, et cela à travers son instrument (le formulaire de question), cette technique nous semble la meilleure pour la récolte des informations nécessaires à la compréhension du côté subjectif de l’appropriation des places publiques et du recueil des attentes et des besoins des usagers, dans leur environnement ainsi que les habitudes du groupe social. La récolte des données sociologiques, peut garantir une meilleure compréhension des comportements des usagers. Chapitre 5. Processus méthodologique 139 1- APPROCHES ET METHODES PERTINENTES : Pour bien développer notre démarche méthodologique, il est nécessaire d’expliquer l’approche et la méthode qui conviennent à l’objet de notre recherche. Puisque l’usager fréquente la place publique, utilise son sol pour circuler, son mobilier urbain pour se reposer, son décor pour passer des moments agréables, donc l’analyse des places doit se faire sur terrain. Comme l’objet de notre recherche est de connaitre l’influence de la forme et de l’emplacement sur l’appropriation des places publiques, et relativement aux concepts contenus dans notre hypothèse de recherche à savoir : la forme, l’emplacement et l’appropriation des places publiques, il s’agit pour nous de choisir l’approche et la méthode adéquates pour atteindre nos objectifs afin de pouvoir confirmer ou infirmer notre hypothèse. Nous opterons pour ce faire, d’une part pour une approche qui vise à comprendre la forme et l’emplacement des places publiques, et d’autre part, pour une méthode qui étudie les comportements des usagers dans les places publiques et les différents modes d’appropriation. Selon notre sujet de recherche et nos objectifs, nous avons choisi de faire la combinaison entre les méthodes suivantes : - L’approche typo morphologique, qui combine la morphologie urbaine avec la typologie architecturale. - L’enquête sur terrain en choisissant comme technique de collecte de données, l’observation en situation pour recueillir les informations nécessaires sur les différents modes d’appropriation, et le questionnaire pour compléter les informations sur les modes d’appropriation et connaitre le côté subjectif qui ne peut pas être connu par l’observation. 2- L’APPROCHE TYPO MORPHOLOGIQUE : Méthode d’analyse apparue dans les années 60 et dont la théorie la plus construite a été formulée par l’architecte italien ALDO ROSSI dans son livre « L’architecture de la ville » paru en 1966 et traduit en français en 1981. La typo morphologie est une combinaison de la morphologie urbaine et de la typologie architecturale, c’est la description de la ville par les types d’édifices et les vides urbains. Elle étudie les types d’édifices et d’espaces ouverts en les classant selon des critères dimensionnels, fonctionnels, distributifs, constructifs et esthétiques. Chapitre 5. Processus méthodologique 140 Le concept de morphologie apparu d’abord chez les géographes Allemands et Français, entre les deux guerres fût repris par les historiens et surtout par les architectes italiens à partir de 1959. Parmi les chercheurs qui se sont intéressés à cette approche : - SAVIERO MURATORI (1910 – 1973) : père de la typo morphologie, maître à penser d’ALDO ROSSI, CARLO AYMONINO, VITTORIO GREGOTTI. Selon lui la structure des villes ne peut se comprendre sans référence aux temps historiques qui les ont façonnés et l’analyse typologique est la base de l’analyse urbaine. - GIANFRANCO CANNIGIA (1933 – 1987), architecte disciple de MURATORI, responsable de la guerre de diffusion des analyses, il catégorise les objets construits imbriqués les uns dans les autres : l’édifice, le tissu, la ville, la région. Selon lui la ville n’est pas un objet mais un processus qui génère puis altère les objets, de façon progressive. - ALDO ROSSI (1931 – 1997) : dans son livre « L’architecture de la ville » 1966, décrit et analyse le processus de transformation de la ville, qui est relié à l’histoire mais aussi à la mémoire des lieux. - CARLO AYMONINO : considère que la ville nait de la dialectique entre la typologie architecturale et la morphologie urbaine. Il décrit les petites constructions médiévales comme les « servants » de la forme urbaine, des pièces définitoires d’un tissu collectif. Les édifices modernes sont indépendants, « détachés » de la forme urbaine. Le rapport entre typologie et morphologie ont été inversés. Réintroduites en France à la suite des études italiennes, les notions de type et de typologie formèrent l’un des outils majeurs de l’analyse urbaine. (PANERAI. P et AL, 1980). On ne peut pas parler de l’analyse typo morphologique sans parler de l’ouvrage célèbre de PHILIPE PANERAI, JEAN-CHARLES DEPAULE et MARCELLE DEMORGON (1980) : « Eléments d’analyse urbaine », qui décrit les différentes phases de l’analyse typo morphologique. 2-1- Les principes généraux : - La morphologie : étudie la forme urbaine dans son développement historique, à partir des éléments qui la composent : le site d’implantation (le génie du lieu, selon ALDO ROSSI), le plan de la ville, le tracé des voies, les parties de la ville (quartiers). - La typologie : étudie les types d’édifices en particulier les types d’habitations, selon les critères suivants : Dimensionnels, fonctionnels, distributifs, constructifs et esthétiques. Les critères varient selon la nature des objets étudiés, le choix des critères constitue le point le plus délicat de l’analyse. (PANERAI. P et AL, 1980) Chapitre 5. Processus méthodologique 141 2-2- Les phases de l’analyse typologique: PANERAI. P et AL, 1980 distingue quatre phases d’analyse : 2-2-1- Définition du corpus : La réalisation d’un corpus exhaustif de relevés des édifices construits sur un fragment urbain donné constitue la source principale de l’étude typologique. La définition du corpus est évidemment liée aux questions que l’on se pose, mais deux aspects interviennent : le choix des niveaux et la détermination de la zone d’étude. Le choix des niveaux : la typologie commençant par un classement, il est préférable de classer des objets appartenant au même niveau de lecture du tissu urbain. La délimitation de la zone d’étude : dépend de la question posée et des moyens d’investigations disponibles. 2-2-2- Le classement préalable : On commencera par un inventaire. C’est une phase d’observation minutieuse des objets, où l’on cherche à les décrire, puis à mettre en évidence les propriétés qui les distinguent, à établir des critères. A partir de ces critères, on peut procéder à un premier classement, c'est-à-dire regrouper par famille les objets qui offrent la même réponse à une série de critères. 2-2-3- L’élaboration des types : D’abord dans une famille donnée et pour chacune d’elles, on explicitera toutes les propriétés des objets qui la composent. Puis on réunira les propriétés communes des objets d’une famille pour définir le type. 2-2-4- La typologie : Isolément, ces types ne représentent pas un outil très riche si l’on ne les replace pas dans un système global. C’est ce système, c'est-à-dire l’ensemble des types et de leurs relations que nous nommerons typologie. 2-3- Les critères de l’analyse morphologique : 2-3-1- Critères topologiques : L’analyse topologique permet de caractériser les rapports entre des éléments selon leur positionnement réciproque, on mettra notamment en évidence les positions respectives des composants, les uns par rapport aux autres : éloignement, accolement, superposition, inclusion. Chapitre 5. Processus méthodologique 142 2-3-2- Critères géométriques : On mettra notamment en évidence les directions respectives des composants les uns par rapports aux autres, ainsi que les caractéristiques des figures géométriques : régulières irrégulières, résiduelles ou non résiduelles. 2-3-3- Critères dimensionnelles : On mettra notamment en évidence les rapports de dimension entre les composants ainsi que leurs proportions respectives. 2-3-4- Les types de relations : Les types de relation entre le parcellaire et la trame. (Topologique, géométrique et dimensionnelle). Les types de relation entre la voirie et la trame. (Topologique, géométrique et dimensionnelle). Les types de relations uploads/Philosophie/ books-216-0.pdf

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