2019-11-11 1 par Thierno GUÈYE Ph.D. / Dr. Philosophie M. Sc. Science politique
2019-11-11 1 par Thierno GUÈYE Ph.D. / Dr. Philosophie M. Sc. Science politique FASTEF (U.CAD) Novembre 2020 Thierno Guèye (FASTEF – U.CAD) Rappeler le but et la fonction de l’enquête philosophique Préciser le sens d’un concept et ses liens avec la définition Rappeler les liens entre la définition et l’argumentation Rappeler les principes de l'argumentation Savoir distinguer les types de jugements Thierno Guèye (FASTEF – U.CAD) MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE CONCEPTS, TYPES DE JUGEMENTS ET ARGUMENTATION 2019-11-11 2 Préambule (1) • L'enquête philosophique est nécessaire lorsque l'observation des faits et la recherche scientifique ne suffisent pas à mettre fin à un débat. Par exemple, la science peut répondre à la question: « Comment cloner l'être humain ?» sans l'aide de la philosophie. Par contre, la réflexion philosophique est nécessaire pour répondre à la question: « Doit-on cloner l'être humain ?» • Pour répondre à ce type de questions, la philosophie doit chercher la ou les questions fondamentales auxquelles on doit apporter des solutions avant de pouvoir prendre position de façon éclairée dans le débat. Et remontant de question en question, elle se voit dans l'obligation de définir des concepts. Préambule (f) • Par exemple, à la question: « Faut-il réhabiliter ou punir sévèrement les jeunes contrevenants ?», la philosophie examine ce qui est à la source des dissensions et elle interroge ce qui, de part et d'autre, est pris comme point de départ de la réflexion sans être remis en question. • Elle se demandera: «L'âge suffit-il pour déclarer qu'un individu est conscient ou non de ses actes ?»: « Quel rôle l'éducation joue-t-elle sur la conscience du bien et du mal ? Il ; «Qu'est-ce que la conscience morale ? » Elle pourra encore se demander : «Les individus sont-ils les seuls responsables de leurs actes ? Il ; « Sont-ils déterminés par la société ou complètement libres ?» • Ce qui suppose alors que la philosophie définisse les concepts de déterminisme et de libre-arbitre. I° Le concept & la définition (1) • Le concept est l'idée générale et abstraite à l'égard de laquelle les choses ne sont que des cas individuels et concrets. Par idée, on entend une représentation élaborée par la pensée qu'il ne faut pas confondre avec une image mentale. Par exemple, dans le cas d'un triangle, il faut distinguer de son concept l'image d'un triangle que je peux former dans mon esprit. • Tout concept possède également deux caractéristiques, l'extension et la compréhension. L'extension représente l'ensemble des cas particuliers qui sont représentés par un concept. La compréhension d'un concept, quant à elle, est constituée par l'ensemble des caractéristiques essentielles que doivent posséder les choses pouvant être représentées par le concept. Ainsi, la compréhension du concept d'arbre, c'est la liste des critères qu'une réalité doit respecter pour être considérée comme un arbre 2019-11-11 3 I° Le concept & la définition (2) • En tant qu'idée générale, le concept a besoin d'un support langagier plus étendu que le mot pour que nous puissions le concevoir par la raison. Pour comprendre ce qui est signifié par un concept, il faut donc combiner des mots et l'exprimer dans une définition. I° Le concept & la définition (3) • La définition est l'opération mentale qui consiste à déterminer les limites et le contenu d'un concept. • Savoir définir est extrêmement important en argumentation, et ce, pour plusieurs raisons. D'abord, on ne peut véritablement être compris des autres si on ne clarifie pas le sens des concepts qu'on emploie. De même, si on ne fait pas attention à demander aux autres le sens des concepts qu'ils emploient, on risque de se laisser persuader par des discours que l'on refuserait si on était conscient des conséquences qu'ils impliquent. I° Le concept & la définition – Exemples (c) • Exemple 1: Samba et Mada projettent de se marier. Ils se promettent fidélité. Après un an de vie commune, leur relation est en péril. Samba accuse Mada de le tromper alors que Mada accuse Samba de la cloîtrer. Si l'on ne préjuge de la mauvaise foi ni de Samba ni de Mada, force est de constater qu'au début de leur union, ils auraient dû clarifier le sens de leur promesse de fidélité. La fidélité implique-t-elle une exclusivité sexuelle? Est-elle une constance dans les sentiments qui n'exclut pas d'autres liaisons? • Exemple 2: Depuis plusieurs années au Sénégal, il est question d'accommodements raisonnables envers les communautés culturelles qui affichent des valeurs en apparence différentes de celles des Sénégalais. Dans ce contexte, une partie des Sénégalais ne veut tolérer aucune pratique qui remet en question leur conception de l'égalité. Mais, au nom même de l'égalité, une autre partie des Sénégalais pensent que tous ont le droit d'afficher sur leur personne leurs croyances et leurs différences dans la mesure où l'institution publique n'en privilégie aucune. Comme on le voit, le concept d'égalité est entendu ici dans deux sens contradictoires. De toute nécessité, il y a urgence à le définir si l'on veut que le débat aboutisse à une solution rationnelle plutôt qu'à une vaine confrontation. 2019-11-11 4 II. Les jugements Un jugement est un acte mental par lequel on affirme ou on nie le rapport entre des concepts. L'expression orale ou écrite d'un jugement s'appelle proposition. Il existe diverses sortes de jugements : de préférence : décrivent un goût personnel de fait : décrivent une réalité objective de valeur : prescrivent ce qui est désirable ou non II.1 Le jugement de préférence (c) Le jugement de préférence ou de goût est essentiellement subjectif et vise à informer les autres d'une attitude personnelle (de goût ou de dégoût) à l'égard de quelque chose. Ce type de jugement ne vous renseigne en rien sur l'objet du jugement et n'a aucune valeur argumentative. Comme le dit l'adage « des goûts et des couleurs, on ne discute pas ! » Une exception : le jugement esthétique sur une production artistique (beaux-arts, musique, danse, poésie, etc.). Ce jugement, fait par des «experts», repose en partie sur le goût et sur les caractéristiques de l'objet. II.2 Le jugement de fait (1) Un jugement de fait porte sur une réalité que l'on constate, que l'on veut décrire de façon objective, en excluant toute appréciation personnelle ou subjective. C'est un constat vérifiable (susceptible d'être trouvé vrai ou faux) en principe. Même faux, un jugement de fait n'en est pas moins un jugement de fait. En général, il est facile d'avoir un consensus autour d'un tel jugement, car il se présente comme valable (vrai ou faux) pour toutes les personnes raisonnables capables de comprendre la réalité. Il arrive cependant que des jugements de fait démontrés ne soient pas acceptés par certaines personnes et certains groupes à cause de préjugés, croyances ou valeurs incompatibles. 2019-11-11 5 II.2 Conditions de validité du jugement de fait (c) La validité d'un jugement de fait repose sur sa vérité. S'il consiste en une hypothèse, vous devez vérifier le sérieux de cette hypothèse. Si c'est une généralisation, vous devez vous assurer de son bien-fondé. Un jugement de fait doit donc respecter un des deux critères suivants : Vérité Hypothèse sérieuse II.3 Le jugement de valeur (1) • Il prescrit ce qu’« il faut », « on doit », « il ne faudrait pas », à partir d'une conception de ce qui est bien ou mal, important ou futile. • Même s'il comporte une dimension subjective, un jugement de valeur se présente comme valable universellement pour tout être raisonnable. Il se prête à l'argumentation dans la mesure où des raisons peuvent le justifier. II.4 Le jugement de valeur – Appréciation et prescription • « Appréciation et prescription : Le jugement de valeur comporte deux volets analogues à la distinction entre la pensée et l'action. • Lorsque je formule un jugement d'appréciation, j'énonce une proposition qui met en relation, au niveau de la pensée, des informations et des valeurs. • Lorsque je formule un jugement de prescription, je propose une action à faire ou à éviter en rapport avec des valeurs. Cela peut prendre la forme d'un conseil, d'une recommandation ou d'une obligation. » Rowell 1996, p. 156. 2019-11-11 6 II.4 Validité du jugement de valeur (c) • Pour être admis dans une argumentation philosophique, un jugement de valeur doit avoir une portée qui peut le rendre acceptable auprès de toute personne raisonnable. • En d’autres mots, il doit être UNIVERSEL et ne faire appel qu’à la raison. • La somme des angles d'un triangle est égale à 180 degrés. • Je ne serai pas capable de manger du chien ! • Il ne faut pas faire à autrui ce que l’on ne voudrait pas qu’il nous fasse. 2019-11-11 7 • Un raisonnement est le processus intellectuel qui permet d'inférer une idée (ou thèse) à partir d'arguments (ou prémisses). • Pour se prononcer sur des questions philosophiques fondamentales, il est nécessaire de raisonner, c'est- à-dire d'examiner de façon critique diverses thèses et d'en évaluer les arguments respectifs. • Nous étudierons ici deux sortes de raisonnements : • le raisonnement inductif • le raisonnement déductif uploads/Philosophie/ cours-concepts-types-de-jugements-argumentation-fastef-11-2020.pdf
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- Publié le Nov 24, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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