Psychologie différentielle dans le domaine conatif : l’explication des différen

Psychologie différentielle dans le domaine conatif : l’explication des différences individuelles Auteur(s) : Rouxel Géraldine Document créé le : 02/06/2010 Légende : Introduction / Préambule / Conclusion Citation Attention / Important Activité / Exercice / Exemple Complément / En savoir plus / Définition Confère / Objectif Conseil / Méthode Explication / Résumé Rappel 2 - Plan du cours - Présentation.......................................................................................................5 1 L’explication des différences individuelles dans le domaine conatif : les limites de l’approche dimensionnelle.................................................................7 1.1 Le risque de réification des traits..............................................................7 1.2 Traits et situations : la question de la cohérence de la conduite...............7 1.2.1 Les trois fonctions de la notion de trait..............................................7 1.2.2 La controverse personne-situation....................................................8 1.2.3 Le situationnisme : une solution à la controverse ?...........................8 1.2.4 Résolution de la controverse ?...........................................................8 1.3 Le problème de la variabilité intra-individuelle des conduites.................8 2 Les approches explicatives interactionnistes................................................11 2.1 Approches interactionnistes mécaniste versus dynamique.....................11 2.1.1 Interactionnisme mécaniste..............................................................11 2.1.2 Interactionnisme dynamique............................................................11 2.2 La notion de variable intermédiaire....................................................... 12 2.2.1 Définition de la notion de variable intermédiaire............................12 2.2.2 Exemple de variable intermédiaire : le sentiment d’auto-efficacité (Bandura, 1977).........................................................................................13 2.3 Exemples de modèles interactionnistes dynamiques.............................14 2.3.1 Le modèle transactionnel du stress et du coping de R.S. Lazarus et S. Folkman (1984).........................................................................................14 2.3.1.1 Le processus d’évaluation cognitive...........................................15 2.3.1.2 Le processus de coping.............................................................. 16 2.3.2 Le modèle intégratif et multifactoriel en psychologie de la santé de M. Bruchon-Schweitzer (2002)................................................................. 18 2.3.3 Le modèle systémique cognitivo-affectif de la personnalité de W. Mischel et Y. Shoda (1995) : intégrer les approches dimensionnelles et socio-cognitives en une théorie unifiée de la personnalité........................19 2.3.3.1 Arrière-plan théorique.............................................................. 19 2.3.3.2 Présentation du modèle............................................................20 2.3.3.3 Illustration empirique de la notion de signature comportementale – Problème de la spécificité situationnelle...............22 3 2.4 Vers la prise en compte de l’individu : l’intérêt de l’étude de la variabilité intra-individuelle. Exemples dans le domaine des humeurs........................25 2.4.1 La variabilité intra-individuelle de l’humeur peut-elle être considérée comme un aspect stable de la personnalité ou n’est-elle que le reflet de la variabilité situationnelle et/ou de l’erreur de mesure ?...........25 2.4.1.1 Exemple empirique....................................................................27 2.4.2 Est-il possible de repérer une certaine rythmicité dans la variabilité intra-individuelle de l’humeur proche des rythmes biologiques et/ou psychosociaux ?........................................................................................ 29 2.4.2.1 Les analyses de séries temporelles............................................ 29 2.4.2.2 Exemple empirique...................................................................29 2.4.3 La structure générale de l’affect en deux facteurs (« affect positif » versus « affect négatif ») mise en évidence à partir de l’étude de la variabilité interindividuelle se retrouve-t-elle à partir de l’étude de la variabilité intraindividuelle ?................................................................... 33 2.4.3.1 L’analyse factorielle technique P et analyse factorielle dynamique............................................................................................ 33 2.4.3.2 Exemple empirique...................................................................34 3 Les théories explicatives cognitives et psychophysiologiques des traits.......37 3.1 Les théories explicatives cognitives des traits.........................................37 3.1.1 Troubles et modification du comportement : la théorie de A. Beck. .37 3.1.2 La théorie cognitive de l’anxiété de M.W. Eysenck...........................39 3.2 Les théories explicatives psychophysiologiques des traits.....................40 3.2.1 La théorie physiologique de l’introversion-extraversion de H.J. Eysenck (1967) ......................................................................................... 40 3.2.2 La théorie de J.A. Gray ................................................................... 42 3.2.3 La théorie de M. Zuckerman............................................................43 3.2.4 Le modèle biosocial de C.R. Cloninger ............................................44 4 Présentation ROUXEL Géraldine Fonction : Maître de Conférences en psychologie différentielle Etablissement : Université Rennes 2 Présentation : Géraldine Rouxel est membre du laboratoire de psychologie expérimentale, qui lui-même constitue une composante du Centre de Recherches en Psychologie, Cognition et Communication (CRPCC – EA 1285). Son activité de recherche porte sur l’étude des déterminants conatifs (personnalité, tempérament, émotions, motivations,…) des conduites dans les domaines : – de l’orientation scolaire et professionnelle (aspirations scolaires, choix d’orientation différenciés selon le genre, …), – du travail (stress et travail ; émotions et/ou bien-être au travail, émotions et interactions homme- machine, …), – de la santé (coping ; adaptation à la maladie grave, à la douleur chronique, à un handicap,…). Objectif : Ce cours de psychologie différentielle constitue la suite logique de celui dispensé en Licence 2 [la compréhension du cours de L3 implique d’avoir bien assimilé celui de L2 (« Psychologie différentielle dans le domaine conatif : la description des différences individuelles »). Poly du CM de L2 (pdf) accessible sur Cursus] et a pour objectif la présentation de modèles théoriques visant à l’explication, et non plus seulement à la description, des différences interindividuelles dans le domaine conatif. Résumé : Le cours débute par la présentation des limites de l’approche dimensionnelle (approche des traits), à visée essentiellement descriptive, présentée dans le cours de Licence 2. Parmi ces limites, le risque de réification des traits lorsque l’on se situe dans une perspective d’explication des différences individuelles. Pour éviter ce risque il est possible de se tourner vers les théories explicatives psychophysiologiques (ex. : théories de H.J. Eysenck, Gray, Zuckerman et Cloninger) ou cognitives (ex. : théories de Beck et M.W. Eysenck). On reproche également aux théories des traits de ne pas explicitement tenir compte des situations dans l’explication des conduites et de considérer un peu trop rapidement la variabilité intra-individuelle comportementale comme de l’erreur de mesure. Les approches explicatives interactionnistes dynamiques (ex. : modèle socio-cognitif de Mischel et Shoda, modèle transactionnel de Lazarus et Folkman, modèle intégratif et multifactoriel de Bruchon-Schweitzer) tentent de répondre à ces critiques en proposant notamment de prendre comme unité d’analyse dans l’étude de la personnalité non plus le trait, mais la variable intermédiaire, qui présente la particularité d’être intrinsèquement contextualisée. Différentes méthodes d’analyse de la variabilité intra- individuelle sont également présentées dans ce cours. 5 6 1 L’explication des différences individuelles dans le domaine conatif : les limites de l’approche dimensionnelle 1.1 Le risque de réification des traits Un trait de personnalité1 est une disposition à agir d’une certaine manière, illustrée par le comportement de l’individu dans un éventail de situations. Pervin et John, 2005 Se pose la question du statut explicatif du concept de trait : est-ce que les traits sont « réels » ou ne sont-ils que des fictions pratiques grâce auxquelles on peut communiquer ? Réifier un trait c’est considérer qu’un concept socialement défini, comme l’intelligence2 ou l’anxiété3, pourrait s’identifier à une « chose » possédant une localisation précise dans le cerveau et un degré donné d’héritabilité et considérer que l’on pourrait mesurer cette chose et la réduire à un chiffre unique permettant de classer les individus en fonction de la quantité qu’ils en possèdent. H.J. Eysenk 4 (voir cours L2) s’était posé cette question et avait fait remarquer que sans une théorie il y a danger de circularité (raisonnement tautologique) : l’utilisation d’un concept trait pour expliquer un comportement qui sert de base pour le concept trait en question. L’approche dimensionnelle5 est une approche avant tout descriptive. Il faudra se tourner vers des approches explicatives cognitives ou psychophysiologiques pour éviter de tomber dans ce piège de la réification des traits. 1.2 Traits et situations : la question de la cohérence de la conduite 1.2.1 Les trois fonctions de la notion de trait Les traits remplissent principalement trois fonctions : on peut s’en servir au quotidien pour résumer la conduite de quelqu’un, pour la prévoir et pour l’expliquer. Si l’on s’intéresse au pouvoir explicatif des traits, il faut s’interroger sur le degré de cohérence de nos conduites6. En effet, dans la vie de tous les jours nous avons bien le sentiment d’une certaine cohérence dans nos comportements, c’est-à-dire qu’il nous est facile d’accepter l’idée de l’existence de dispositions internes, de traits, qui rendraient compte de cette cohérence. 1- Personnalité : ensemble des comportements, des aptitudes, des motivations, etc. dont l'unité et la permanence constituent l'individualité, la singularité de chacun. (Hansenne, 2003) 2- Intelligence : capacité de comprendre et de résoudre diverses tâches et de s'adapter à des situations nouvelles. (Hansenne, 2003) 3- Anxiété : émotion suscitée par la perception de l’imminence d’une menace ou d’un danger. (Pervin & John, 2005) 4- Hans EYSENCK : http://freespace.virgin.net/darrin.evans/ 5- Dimensionnelle (approche) : étude des variables hypothétiques (dimensions) issues de « l'analyse factorielle permettant de différencier et de mesurer les individus de façon univoque. » (Reuchlin, 1991) 6- Conduite : équivalent de comportement. (Reuchlin, 1991) 7 Cependant, nous avons aussi le sentiment que nos conduites sont assez flexibles, adaptées aux spécificités des situations que nous rencontrons et donc en partie au moins déterminées par le contexte. 1.2.2 La controverse personne-situation Début de la controverse avec la publication en 1968 de l’ouvrage célèbre de W. Mischel 6 « Personality and assessment », qui remet en cause l’idée de cohérence de la conduite. Elle opposera ceux qui considéraient que les conduites s’expliquent principalement par des dispositions internes (les « personnologistes » ou théoriciens des traits) et ceux qui considéraient qu’elles s’expliquent essentiellement par les propriétés spécifiques des situations (les « situationnistes »). Mischel va essayer d’estimer la cohérence de nos conduites (observations de comportements liés à des traits dans diverses situations). Il va ainsi montrer que l’on observe bien une certaine cohérence dans nos comportements dans des situations diverses, mais généralement qui ne dépasse pas selon lui « la barrière des .30 » en termes corrélationnels. Cela signifie donc que le trait ne rendrait pas compte de plus de 9% (.30²) de la variation observée dans les comportements, les 90% restants n’étant uploads/Philosophie/ cours-sued-psychologie-differentielle-1.pdf

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