Cours dispensé par : Dr. Michel E. MANKESSI Etudiant : Marco J. BOWAO UNIVERSIT

Cours dispensé par : Dr. Michel E. MANKESSI Etudiant : Marco J. BOWAO UNIVERSITÉ MARIEN NGOUABI ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE DÉPARTEMENT DES SCIENCES HUMAINES PARCOURS TYPE LICENCE (PHILOSOPHIE) Économie Politique DEVOIR DE RECHERCHES THÈME : « LA NOTION DE L’ÉCONOMIE DANS L’HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE » Introduction Le terme « économie » tel que nous le connaissons aujourd’hui, est une invention du génie grec de l’Antiquité. Forgé à partir de deux concepts grecs anciens « Oikos » signifiant la maison entendue comme unité sociale et économique, et « Nomos » désignant la loi ou la norme, l’économie est littéralement comprise comme « l’administration d’un foyer ». L’activité économique est donc considérée comme un art de la bonne gestion de ses biens dans l’Antiquité. Mais, avec l’évolution de la pensée économique, sa définition s’est élargie et peut être comprise comme : une activité qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services dans une société quelconque. C’est donc une activité humaine qui vise la bonne circulation des biens. Hormis l’invention de ce concept dans le monde grec antique, les Grecs sont également les premiers à écrire des traités destinés à l’économie. Ces penseurs grecs qui s’intéressent à cette activité et qui sont les premiers à en consacrés les ouvrages, sont principalement : Xénophon et Aristote. C’est à partir du XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles que l’économie se développe comme une pensée moderne avec des courants comme le mercantilisme et la physiocratie, jusqu’à s’ériger comme une discipline scientifique et ensuite comme une institution à part entière à l’issue du XIXᵉ siècle. Au regard ce qui précède, dans ce présent thème, il est question d’aborder le sujet relatif à l’évolution de la pensée économique dans l’histoire de la philosophie. L’objet consiste notamment à interroger l’histoire de la philosophie en vue de montrer comment est-ce que les philosophes ont pu contribuer à l’évolution des idées économiques. De l’Antiquité grecque au néolibéralisme économique, en passant par les époques médiévale et moderne, la pensée économique semble recouvrir un champ historique vaste et mouvementé. A cet effet, il y a lieu de se questionner : quels sont des traits caractéristiques qui expliquent l’évolution de l’économie comme notion dans l’histoire la philosophie ? Restituer l’historique des événements qui émaillent le développement de la pensée économique dans l’histoire de la philosophie est donc la tâche que nous nous sommes donnés. En premier lieu, nous allons retracer l’histoire de l’économie en partant de la Grèce antique aux temps modernes avec l’essor du libéralisme économique, puis allons-nous évoquer les différents courants de pensée ou écoles et les figures phares qui ont marqué l’évolution de l’économie jusqu’à se constituer comme une discipline scientifique ainsi que son institutionnalisation. I. L’évolution de la notion de l’économie dans l’histoire de la philosophie 1. La pensée économique dans la Grèce antique Les origines de la pensée économique dans l’histoire de la philosophie remontent, pour le moins qu’on puisse dire, à la civilisation grecque dans l’Antiquité. C’est en Grèce qu’on trouve les premiers traités consacrés essentiellement à l’économie. C’est ainsi que le terme « économique » apparaît comme le titre d'un traité de Xénophon (Économique) et d'un ensemble de traités attribués à Aristote (Économiques). Leur but ? Leur objet est de chercher à connaître et formuler les lois « Nomos » propres à optimiser l'utilisation des biens d'une maison, « Oikos », entendue comme unité collective de production d'une famille élargie ou d'un clan. La richesse produite est appréciée en termes d’abondance des biens produits et de leur utilité. Ces philosophes qui ont réfléchi sur l’économie dans l’antiquité grecque sont, à savoir : Xénophon, Platon, Aristote. Certes notre liste n’est pas exhaustive, mais surtout il nous a semblé bon de ne se limiter qu’à ces penseurs par rapport aux contenus de leurs ouvrages. Xénophon et ses traités consacrés à l’économie (426-355 av. J.C.) Tout comme Platon, Xénophon est un disciple de Socrate (470-399 av. J.-C.). Il occupe une place de choix dans l’histoire de la pensée économique, non seulement parce qu’il est le premier à forger le terme d’« économique », mais surtout parce qu’il y consacre plusieurs ouvrages. Dans L'Économique, Xénophon relate un dialogue entre Socrate et Ischomaque sur le thème de la gestion d'un domaine agricole. On retrouve l'idée selon laquelle la pensée économique antique est intimement liée à l’administration domestique. L'ouvrage comprend aussi des développements sur les stratégies d’accroissement des richesses. C’est ainsi que le père d’Ischomaque dit acheter des terrains à des prix très bas pour les revendre à des prix plus élevés après les avoir débroussaillés. L’art ou la science de l’économie est de facto vu comme celui du bon gestionnaire. L’économie permet au père de famille ainsi de savoir ce qui est bon pour l’administration d’une cité, alors que le rôle revient à la femme d'entretenir la maison. Ainsi parle l’Économique : Ischomaque enseigne cet art à sa femme et ce sera le rôle de celle- ci que d'en faire l'application. Dès lors, il sied de retenir que l’économie entendue comme art de bien gérer ses biens, favorise donc la bonne gérance des biens dont on dispose. De même que l’Economique, Les Revenus est un ouvrage de Xénophon. Dans lequel ouvrage il propose de multiplier les exploitations agricoles et industrielles dans la ville d’Athènes ainsi que dans les régions environnantes. À cette occasion, il aborde des concepts comme ceux de la demande et de la valeur des biens, ainsi que le rapport qu’ils entretiennent entre eux, mais de façon superficielle. Son œuvre est donc un projet politique et économique pour toute une région, et entend défendre un point de vue cohérent. Enfin, il faut comprendre que Xénophon, dans ses traités, démontre la manière dont l’on doit bien gérer un domaine agricole au sens de l’économie domestique. Platon et sa doctrine économique Originaire d’Athènes, Platon (427 – 347 av. J.- C.) est né dans une famille riche dont plusieurs de ses membres sont à la tête du parti oligarchique. Après avoir fait connaissance de Socrate et après être marqué profondément les enseignements de ce dernier, Platon se consacre au service du « Bien » et du « Juste » et il renonce à sa participation aux affaires politiques qu’il juge d’ailleurs vulgaires et basses. Pour sa part, il pense que l’homme doit préparer la libération de son âme en vue d’avoir une vie « bonne », c'est-à-dire une vie conforme à l’équité. C’est ainsi que dans La République, Platon mène une réflexion sur la justice sociale et l'organisation économique de la société en classes. Dans Les Lois, Platon insiste sur la nécessité d'établir l'égalité des fortunes. Il s'agit d'instaurer l'amitié entre tous par l'attribution de propriétés égales et d'obliger chacun à mener une vie modérée. Aussi, Platon est conduit à parler de l'organisation sociale et notamment de l'organisation économique. Il va exposer cette pensée dans plusieurs ouvrages, à savoir : • dans La République, il présente le tableau de la Cité idéal ; • dans le Politique et le Timée, il explique pourquoi les cités réelles sont aussi éloignées de la perfection ; • dans les Lois, il pose les moyens de rapprocher quelque peu la réalité de l'Idéal. La Cité idéale consacrée à la recherche de la justice dans la société et dans l'individu. Dans La République, il catégorise la Cité en trois classes d'individus selon leurs vertus, à savoir : • la classe des agriculteurs, gens de métiers et commerçants qui, par leur force, assurent la prospérité matérielle ; • la classe des guerriers ou gardiens qui, par leur courage, assurent la sécurité extérieure et intérieure ; • la classe des chefs qui, par leur sagesse, ont pour mission de diriger l'ensemble du groupe social. Dans « La République », Platon pense que le gouvernement idéal devrait être un « gouvernement des meilleurs », une aristocratie. Mais des régimes imparfaits sont en place et se succèdent : une première forme dégénérée est la « timocratie », soit le gouvernement des militaires, réduisant les citoyens à l'état de serfs. Les militaires venant à s'enrichir, une « oligarchie » se met en place. L'inégalité se faisant de plus en plus scandaleuse, la révolte se produit qui introduit la « démocratie ». Mais ce régime, réputé attrayant, attribue des droits égaux à des hommes inégaux et conduit les hommes à s'enivrer de liberté, jusqu'au jour où devenus incapables de juger sainement, ils font appel à un homme qui a tôt fait de se transformer en tyran et d'installer sa « tyrannie ». Les causes de ce tableau pessimiste sont exposées tour à tour dans le Timée, le Critias et le Politique. Néanmoins, La Cité possible de Platon écrit dans les Lois vise l’équité dans l’organisation de la cité. En effet, Platon part du constat d’après lequel les sociétés humaines sont imparfaites : l'autorité est mal exercée. Platon insiste sur la nécessité d'établir l'égalité des fortunes. Or dit-il, cela ne peut se faire ni par voie d'autorité, ni en comptant sur le fait que les riches vont distribuer aux uploads/Philosophie/ economie-politique-devoir.pdf

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