1 Ecrit d’appropriation sur Madame de LA FAYETTE 1ère 01 Objectif : mémoriser d

1 Ecrit d’appropriation sur Madame de LA FAYETTE 1ère 01 Objectif : mémoriser des citations en vue de la dissertation de fin d’année. Sujet : à partir des textes étudiés en lecture linéaire ou de la dissertation que je vous ai remise ou bien de votre propre lecture de La Princesse de Clèves, vous allez sélectionner un certain nombre de citations qu’il vous faudrait apprendre… Pour vous y aider ludiquement, vous allez rédiger un chapitre de roman (qui pourrait s’intituler Le Crin cesse à la Plèvre) qui pourra : - S’inscrire dans un registre tragique en mêlant des citations de La Princesse de Clèves sur le parcours associé : Individu, morale et société ou sur la problématique de la princesse de Clèves : la passion amoureuse ! OU - Consister en une parodie (« Texte, ouvrage qui, à des fins satiriques ou comiques, imite en la tournant en ridicule, une partie ou la totalité d'une œuvre sérieuse connue. » CNRTL) de La Princesse de Clèves. 2 Mme de Cransac, veuve depuis déjà deux ans, avait de l’inclination pour M. de Marcieu, jeune Duc non seulement favorisé par la nature, mais également doté d’une grande âme et de tant de douceur et d’agrément dans son esprit qu’il était aisé de ressentir de la passion à son égard. Toutefois celui-ci ne semblait avoir d’yeux que pour la beauté, le charme et la fraîcheur d’esprit de sa jeune épouse, Mme de Marcieu ; cela représentait pour Mme de Cransac tout autant une qualité de noblesse des sentiments digne de respect, qu’une tentation irrépressible d’être celle en mesure de le détourner de son amour. Mme de Cransac avait belle réputation à la Cour, c’était une femme respectée pour sa grande culture, sa pertinence et son éloquence ; grande séductrice, elle était désirée des hommes et tout à la fois redoutée et admirée des femmes ; ce qui lui octroyait de nombreuses amies. Familière des confidences et des galanteries, elle ne connaissait que trop bien les inquiétudes mortelles de la défiance et de la jalousie. Alors qu’elle désirait ardemment dévoiler sa passion à M. de Marcieu, elle se sentie étonnamment troublée, comme retenue par une mélancolie tendre, un sentiment étrange à l’égard de Mme de Marcieu. Certes la pensée que M. de Marcieu aimait ailleurs la mettait dans un état qu’elle-même n’avait alors jamais soupçonné, mais ne se voulait résoudre à entraîner Mme de Marcieu dans les périls où se trouvent quelquefois les personnes de son âge ; s’engager dans une galanterie avec M. de Marcieu reviendrait à tromper une jeune femme qui méritait le moins d’être trompée. Mme de Cransac ne doutait pas que Mme de Marcieu, très jeune femme issue d’une famille de nobles respectés, ne connaissant que peu de choses à l’amour, ne fût capable d’un attachement sincère et durable ; ce qui rendait son dilemme plus grand encore. Seule, retirée dans sa grande demeure, elle commença à parler tout haut : « Veux-je m’engager dans une galanterie ? Veux-je me manquer à moi-même ainsi qu’à tous mes principes ? Et veux- je m’exposer aux cruels repentirs et aux mortelles douleurs que donne l’amour et tout ce qu’il entraîne avec lui ? Il me semble pourtant que je suis vaincue et surmontée par une inclination qui m’entraîne malgré moi. Je pensais hier tout ce que je pense aujourd’hui ; mes principes restent et resteront les mêmes tout comme ma passion pour M. de Marcieu. Pourtant je fais aujourd’hui tout le contraire de ce que je résolus hier pour ce qui était de me déclarer à M. de Marcieu. « Mon cher M. de Marcieu, je ne peux vous dévoiler mon amour. Je vous demande mille pardons, si mes actions sont en contradiction avec ce que j’ai pu laisser paraître devant vous lorsque je sentis que vous ne me haïssiez pas ; cependant je résiste à l’envie de vous dérober à une femme que je crois être tendrement aimée, mais je ne vous en aimerai pas moins. Chère Mme de Marcieu je suis bien aise de vous faire une faveur dont vous n’aurez certainement jamais connaissance. Néanmoins je suis curieuse de savoir… qu’a-t-il fait pour vous plaire ? Quel chemin a-t-il trouvé pour aller à votre cœur ? » Envahie par ses émotions, en seule compagnie de sa solitude, le visage couvert de larmes et d’une beauté admirable, elle pensa mourir de douleur et d’amour. Camille 3 Epilogue M. de Nemours M. de Nemours était trop amoureux pour pouvoir vivre si absolument privé de la vue de Mme de Clèves. Il ne reparut à la cour qu’à de très rares occasions et son immense chagrin ne pouvait être dissimulé malgré la grande minutie à laquelle il s’attelait pour n’en rien laisser paraître. Le vidame lui accordait son aide mais il eut beaucoup de peine à l’empêcher de faire voir sa passion au public. Sa douleur allait au désespoir et à l’extravagance. Mme de Martigues contait à qui voulait l’entendre qu’elle ne savait si les affaires avaient pris dans le cœur du duc la place de la galanterie ; mais qu’il avait bien moins de joie qu’il n’avait accoutumé d’en avoir et ne négligeait jamais d’ajouter qu’il paraissait fort retiré du commerce des femmes, ce qui ne pouvait manquer d’attrister nombre de ses admiratrices. La cour n’était plus assez occupée pour ne pas avoir de l’attention à sa conduite et pour ne point démêler si son mal était faux ou véritable. L’envie de deviner qui causait ce changement qui paraissait chez le duc de Nemours n’en était devenue que plus accrue. La connaissance de l’amour éperdu de ce prince aux caractéristiques appréciables ne cessait de resurgir dans les conversations. Ceci termina de convaincre le duc de ne se manifester que lorsque sa présence semblait totalement impérative ; si bien que, prestement, la cour ne trouva plus intérêt absolu à la compagnie du prince. Les cruelles suites des imprudences qu’avait causées M. de Nemours à Mme de Clèves, lui donnaient un déplaisir mortel. Il fut longtemps à s’affliger et à penser les mêmes choses. Il sentait une douleur vive de s’imaginer qu’il était cause de la souffrance de la princesse, méditant à sa retraite dans ses occupations plus saintes que celles des couvents les plus austères. Tous ses sentiments étaient pleins de trouble et de passion. Il se passa un assez grand combat en lui-même. Aussi accablé de désolation que le pouvait être un homme qui perdait toutes sortes d’espérances de revoir jamais une personne qu’il aimait d’une passion la plus violente, il se resigna à l’absence de Mme de Clèves en abandonnant dans un même temps, une part propre de son éclat. Sa santé s’était considérablement affaiblie ; M. de Nemours s’était embrumé dans une apathie insurmontable et le sens de celle-ci semblait s’émousser au fil de son prolongement. Cet essoufflement sembla durer une éternité autant qu’un instant pour le duc qui voyait passer les jours, les semaines et les mois telle une répétition méticuleusement orchestrée mais d’une tristesse simplement cynique. Le vidame le vint voir dans l’espoir d’un prompt rétablissement et d’un changement de conduite. Pour se donner quelque repos, le duc pensa qu’il était nécessaire qu’il se fît la violence de prendre des résolutions. Il voyait là, le moyen de se dérober à cette lassitude qui lui avait fait perdre ses plus belles couleurs et entreprit donc son retour dans le monde, ce que le vidame ne manqua d’annoncer suite à sa visite. A la nouvelle, la cour fut saisie d’un grand étonnement, tout le monde avait en mémoire la considération et l’admiration passées que l’on avait eues pour ce prince. Tous les honnêtes gens furent contraints d’en parler les jours suivants partout où ils se rencontrèrent et il fut longtemps le sujet de toutes les conversations pour ceux qui ne l’avaient encore aperçu. Personne n’était tranquille ni indifférent ; on ne connaissait ni l’ennui ni l’oisiveté, et on était toujours occupé des plaisirs ou des intrigues. Bientôt la rumeur infondée circula que le prince avait la volonté d’une union. Ainsi il y avait une sorte d’agitation sans désordre dans cette cour, qui la rendait très agréable, mais aussi très dangereuse pour ceux qui en étaient la cause. M. de Nemours reparut dans cette atmosphère joviale, non sans la sensation d’avoir basculé dans un monde presque inconnu tant cette enveloppe lui parut lointaine. Par sa naissance, par son mérite et par l’éclat que la faveur du vidame de Chartre et de l’appui de la reine lui donnaient, le prince fut reçu avec tous les agréments qu’on peut s’imaginer, et avec une telle admiration de tout le monde en parut confus. Certaines avaient même donné des marques publiques de leur passion autrefois secrète. Le prince se fit voir à tous les bals et les salons avec une mine et une grâce si admirables que la cour en fut encore plus surprise. Les femmes de la cour le virent surpasser de si loin tous les autres et se 4 rendre tellement maître de la uploads/Philosophie/ ecrit-d-appropriation-sur-madame-de-la-fayette.pdf

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