Université Toulouse Jean Jaurès Etudiant : Wendesom Alves de Souza N° étudiant
Université Toulouse Jean Jaurès Etudiant : Wendesom Alves de Souza N° étudiant : 21512880 Grands textes SHS : Fiche de lecture BEAUVOIR Simone de, Le deuxième sexe. II, L’expérience vécue. Paris, France : Gallimard, 1949. Madame De Beauvoir (1908-1986), était une philosophe, essayiste et romancière française, qui est considérée aujourd’hui comme une des premières théoriciennes du féminisme, et qui a participé au mouvement de libération des femmes dans les années 1970. Le débat sur le genre naît à partir des œuvres développées par Beauvoir, même si dans Le deuxième sexe l’auteure ne cite pas encore ce concept. Beauvoir était philosophe de la conscience et du primat de la liberté1 : c’est à dire que Beauvoir refuse toutes les formes de domination, dont la domination de l’homme sur les femmes au cours de l’histoire. Le deuxième sexe est un livre qui, d’un point de vue méthodologique, manque de scientificité. Pourtant son importance en tant que réflexion autour de la domination de l’homme sur les femmes est incontestable. De plus, le raisonnement de Beauvoir est bien structuré et son écriture a un style très intéressant pour ceux qui démarrent dans le monde la recherche et de l’écriture en sciences humaines. “On ne naît pas femme : on le devient. Aucun destin biologique, psychique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine ; c’est l’ensemble de la civilisation qui élabore ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat qu’on qualifie de féminin” (p. 13) “Aujourd'hui, grâce aux conquêtes du féminisme, il devient de plus en plus normal de l’encourager à faire les études, à s’adonner aux sports ; mais on lui pardonne plus volontiers qu’au garçon d’y mal réussir ; on lui rend plus difficile la réussite en exigeant d’elle un autre genre d’accomplissement : du moins veut-on autre genre d’accomplissement qu’elle ne perde pas sa féminité” (p. 31) “En France, dans les écoles mixtes, la caste des garçons opprime et persécute délibérément celle des filles. Cependant, si celle-ci veulent entrer en compétition avec eux, se battre avec eux, on les réprimande. Elles envient doublement les activités par lesquelles les garçons se singularisent : elles ont un désir spontané d'affirmer leur pouvoir sur le monde et elles les protestent contre la situation inférieure à laquelle on les condamne.” (p. 37) 1 Kail Michel. Simone de Beauvoir et la pensée de droite. Philosophie et militantisme. In : Cahiers de l'Association internationale des études françaises, 2009, n°61. pp. 133-148. “Le père n’est d’ailleurs pas le seul à détenir les clés du monde : tous les hommes participent normalement au prestige viril ; il n’y a pas lieu de les considérer comme des “substituts” du père. C’est immédiatement, en tant qu’ils sont hommes, que grands-pères, frères aînés, oncles, pères de camarades, amis de la maison, professeurs, prêtres, médecins, fascinent la petite fille” (p. 39) “Ce qui se passe dans cette trouble période, c’est que le corps enfantin devient un corps de femme et se fait chair. Sauf en cas de déficience grandulaire où le sujet demeure fixé au stade infantile, s’ouvre vers douze ou treize ans la crise de la puberté. Cette crise commence beaucoup plus tôt pour la fille que pour le garçon et elle amène des changements beaucoup plus importants. La fillette l’aborde avec les seins et le système pileux, naît un sentiment que parfois se change en fierté mais qui est originellement la honte ; soudain, l’enfant manifeste de la pudeur, elle refuse se montrer nue même à ses sœurs ou à sa mère, elle s’examine avec un étonnement mêlé d’horreur et c’est avec l’angoisse qu’elle épie le gonflement de ce noyau dur, un peu douloureux, apparu sous les mamelons, naguère aussi inoffensifs qu’un nombril” (p. 62) “On comprend, maintenant, quel drame déchire l’adolescente au moment de la puberté : elle ne peut devenir “une grande personne” sans accepter sa féminité ; elle savait déjà que son sexe la condamnait à une existence mutilée et figée ; elle la découvre à présent sous la figure d’une maladie impure et d’un crime obscur. Son infériorité n’est d’abord saisie que comme une privation : l’absence de pénis s’est convertie en souillure et en faute. C’est blessée, honteuse, inquiète, coupable, qu’elle s’achemine vers l’avenir” (p. 86-87) “Certes, l’adolescent aussi rêve à la femme, il la désire ; mais elle ne sera jamais qu’un élément dans sa vie : elle ne résume pas son destin ; depuis l’enfance, la fillette, qu’elle souhaitât se réaliser comme femme ou surmonter les bornes de la féminité, a attendu du mâle accomplissement et évasion ; il a le visage éblouissant de Persée, de Saint Georges ; il est libérateur ; il est aussi riche et puissant, il détient les clés du bonheur, il est le Prince Charmant.” (p. 88-89) “Aujourd’hui, il lui devient possible de prendre son sort entre ses mains, au lieu de s’en remettre à l’homme. Si elle est absorbée par les études, des sports, un apprentissage professionnel, une activité sociale et politique, elle s’affranchit de l'obsession du mâle, elle est beaucoup moins préoccupée par ses conflits sentimentaux et sexuels. Cependant, elle a beaucoup plus de difficulté que le jeune homme à s’accomplir comme un individu autonome.” (p.142) “[...] la femme est toujours frustrée en tant qu’individu actif.” (p. 189) “[...] par là s’explique qu’en beaucoup de femmes subsiste de manière plus ou moins larvée une tendance à l’homosexualité.” (p. 189) “L’homosexualité de la femme est une tentative parmi d’autres pour concilier son autonomie et la passivité de la chair” (p. 193) “[...] ce n’est pas toujours le refus de se faire objet qui conduit la femme à l’homosexualité, la majorité des lesbiennes cherchent au contraire à s’approprier les trésors de leur féminité. Consentir à se métamorphoser en chose passive, ce n’est pas renoncer à toute revendication subjective : la femme espère ainsi s'attendre sous la figure de l’en-soi ; mais alors elle va chercher à se ressaisir dans son altérité.” (p. 205) “La destinée que la société propose traditionnellement à la femme, c’est le mariage. La plupart des femmes, aujourd’hui encore, sont mariées, l’ont été, se préparent à l’être ou souffrent de ne l’être pas. C’est par rapport au mariage que se définit la célibataire, qu’elle soit frustrée, révoltée ou même indifférente à l’égard de cette institution” (p. 219) “Aujourd’hui, le mariage conserve pour une grande part cette figure traditionnelle. Et, d’abord, il s’impose, il s’impose beaucoup plus impérieusement à la fille qu’au jeune homme.” (p. 225) “Il y a des femmes qui trouvent dans leur profession une véritable indépendance ; mais nombreuses sont celles pour qui le travail “au-dehors” ne représente dans les cadres du mariage qu’une fatigue supplémentaire. D'ailleurs, le plus souvent, la naissance d’un enfant les oblige à se cantonner dans leur rôle de matrone ; il est actuellement fort difficile de concilier travail et maternité.” (p. 325) “C’est par la maternité que la femme accomplit intégralement son destin physiologie ; c’est là vocation “naturelle” puisque tout son organisme est orienté vers la perpétuation de l’espèce. Mais on a dit déjà que la société humaine n’est jamais abandonnée à la nature. Et en particulier depuis environ un siècle, la fonction reproductrice n’est plus commandée par un seul hasard biologique, elle est contrôlée par des volontés” (p. 326) “Les raisons pratiques invoquées contre l’avortement légal sont sans aucun poids ; quant aux raisons morales, elle se réduisent aux vieux arguments catholiques : le fœtus a une âme à qui on ferme le paradis en le supprimant sans baptême. Il est remarquable que l’église autorise à l’occasion le meurtre des hommes faits : dans les guerres, ou quand il s’agit de condamnés à mort ; elle réserve pour le fœtus un humanitarisme intransigeant.” (p. 328-329) “Le birth-control et l’avortement légal permettraient à la femme d’assumer librement ses maternités. En fait c’est en partie une volonté délibérée, en partie le hasard qui décident de la fécondité féminine.” (p. 339) “L’amour maternel souvent se perd dans les réprimandes et les colères que dicte le souci du foyer bien tenu. Il n’est pas étonnant que la femme qui se débat parmi ces contradictions passe bien souvent ses journées dans la nervosité et l’aigreur ; elle perd toujours sur quelque tableau et ses gains sont précaires, ils ne s’inscrivent en aucune réussite sûre.” (p. 385) “L’homme est relié à la collectivité, en tant que producteur et citoyen, par les liens d’une solidarité organique fondée sur la division du travail ; le couple est une personne sociale, défini par la famille, la classe, le milieu, la race auxquels il appartient, rattaché par de liens d’une solidarité mécanique aux groupes qui sont situés socialement d’une manière analogue ; c’est la femme qui est susceptible de l’incarner avec le plus de pureté : les relations professionnelles du mari souvent ne coïncident pas avec l’affirmation de sa valeur sociale ; tandis que la femme qu’aucun travail n’exige peut se cantonner dans la fréquentation de ses paires ; en outre, elle a les loisirs d’assurer dans ses “visites” uploads/Philosophie/ fiche-de-lecture-wendesom-alves.pdf
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- Publié le Apv 12, 2021
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