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2002 Foundation For Critical Thinking www.criticalthinking.org 1 NORMES INTELLECTUELLES UNIVERSELLES et des questions pouvant être posées pour appliquer ces normes Les normes intellectuelles universelles sont des normes qui doivent être appliquées à la pensée chaque fois qu’une personne désire vérifier la qualité d’un raisonnement sur un problème, une question soulevée ou la matière en discussion. Penser de façon critique implique la maîtrise de ces normes. Pour vous aider à les apprendre, les professeurs vous poseront des questions qui sondent votre pensée, des questions qui vous amèneront à être responsables de votre pensée, des questions qui, à travers une pratique régulière, vous permettront d’intégrer la démarche au fur et à mesure que vous apprendrez à vous questionner plus en profondeur. Le but ultime de l’appropriation des normes intellectuelles universelles est que vous, les apprenants, puissiez développer le réflexe d’écouter votre voix intérieure qui vous guidera vers un meilleur raisonnement. Voici une description de ces normes. Normes intellectuelles universelles minimales à maîtriser : Clarté Pertinence Logique Exactitude Profondeur Signifiance/Porteur de sens Précision Ampleur Équité CLARTÉ Questions qui mettent l’accent sur la clarté : • Pourriez-vous développer davantage sur ce point? • Pourriez-vous exprimer ce point d’une autre façon? • Pourriez-vous illustrer ce que vous dites? • Pourriez-vous donner un exemple? • Laissez-moi reformuler en mes propres mots ce que je comprends et dites-moi ensuite si j’ai bien saisi le sens de ce que vous avez dit. La clarté est une norme qui mène au succès. Si un énoncé manque de clarté, il est difficile de déterminer si c’est à cause d’un manque d’exactitude ou de pertinence. En fait, on ne peut rien dire sur cet énoncé puisque nous ne savons pas encore ce qui est concrètement dit. Par exemple, la question « Qu’est-ce qui peut être fait en rapport avec le système d’éducation au Canada? » est peu claire. Pour adresser efficacement la question, nous aurions besoin de mieux comprendre comment la personne qui pose la question envisage le problème. Une question plus claire pourrait être « Que peuvent faire les enseignants pour s’assurer que les étudiants développent les qualités et habiletés nécessaires qui les aideront à mieux réussir sur les plans professionnel et personnel? ». Étant donné que cette question est maintenant plus claire, elle fournit un meilleur guide pour penser. Elle est décrite de façon à permettre de mieux répondre à la tâche intellectuelle exigée. 2002 Foundation For Critical Thinking www.criticalthinking.org 2 EXACTITUDE Questions qui mettent l’accent sur l’exactitude : • Est-ce vraiment vrai? • Comment pourrions-nous vérifier si c’est exact? • Comment pourrions-nous savoir si c’est vrai? Un énoncé peut être clair sans pour autant être exact comme dans l’exemple « La plupart des chiens pèsent plus de 300 livres (136,36 kg) ». Être exact veut dire présenter quelque chose en lien avec ce qu’elle est réellement. Les gens présentent ou décrivent souvent les choses ou les événements d’une manière qui n’est pas conforme à ce que cette chose ou cet événement est réellement. Les gens se représentent mal les choses ou les décrivent de façon erronée, et ce, plus particulièrement lorsqu’ils ont un droit acquis ou un intérêt évident dans la description. Les publicitaires ont souvent recours à cette façon de faire pour éviter que les acheteurs s’aperçoivent des faiblesses dans leurs produits. Si une publicité annonce « Notre eau est 100 % pure » quand, en fait, elle contient une petite part de produits chimiques comme le chlore et le plomb. On constate donc une inexactitude. Si une publicité annonce « Ce pain contient 100 % de blé entier » quand, en fait, le blé entier a été blanchi et enrichi et que le pain contient plusieurs additifs, la publicité est donc inexacte. Les bons penseurs écoutent attentivement les énoncés et, s’il y a une raison pour être sceptique (pour douter), ils interrogent si ce qu’ils entendent est vrai et exact. De la même façon, ils questionnent à savoir dans quelle mesure si ce qu’ils lisent est conforme, selon les faits présentés. La pensée critique implique alors un scepticisme sain et un doute raisonnable sur les descriptions publiques quant à ce qui est réellement un fait ou ce qui ne l’est pas. En même temps, parce que nous avons tendance à penser à partir d’une perspective étroite et égoïste, évaluer les idées pour leur exactitude peut être une tâche difficile. Notre tendance naturelle à croire que nos pensées sont automatiquement exactes, simplement parce qu’il s’agit de nos pensées, nous amène souvent à croire que les pensées d’autrui qui diffèrent des nôtres sont alors inexactes. Nous évitons aussi d’interroger les énoncés émis par d’autres parce qu’ils sont conformes à nos croyances, mais nous avons toutefois tendance à questionner les énoncés qui sont en conflit avec nos points de vue. Mais, en tant que penseurs critiques, nous nous efforçons d’évaluer l’exactitude de nos points de vue autant que ceux des autres. Nous le faisons même si cela signifie de faire face à des déficiences dans notre pensée. PRÉCISION Questions qui permettent de rendre la pensée plus précise : • Pourriez-vous me donner plus de détails? • Pourriez-vous être plus spécifique? Un énoncé peut être à la fois clair et exact sans pour autant être précis comme dans le cas « Jacques fait de l’embonpoint ». Nous ne savons pas dans quelle mesure Jacques a un surplus de poids (1 livre / 0,45 kg ou 500 livres / 227,27 kg). Être précis implique qu’il faille donner les détails nécessaires pour que les autres puissent comprendre exactement ce que l’énoncé veut dire. Certaines situations n’exigent pas de détails. Si vous demandez « Reste-t-il du lait dans le frigo? » et que je réponds « Oui », la question 2002 Foundation For Critical Thinking www.criticalthinking.org 3 et la réponse sont probablement suffisamment précises dans les circonstances (quoiqu’il pourrait être pertinent de préciser la quantité de lait qu’il reste). Maintenant, imaginez que vous êtes malade et que vous devez vous rendre chez le médecin. Il ne vous dirait pas « Prenez 1,4876946 d’un comprimé antibiotique deux fois par jour ». Ce niveau de spécificité ou de précision irait au-delà de celle exigée et utile dans cette situation. Dans plusieurs situations toutefois, la spécificité est essentielle à la pensée efficace. Supposons que votre ami fait face à des problèmes financiers et qu’il vous demande « Que devrais-je faire à propos de ma situation économique? ». Dans ce cas-ci, vous voudriez sonder sa pensée pour obtenir des détails déterminants. Sans ces détails, vous ne pourriez pas l’aider. Vous pourriez poser des questions comme « Quel est précisément le problème? Quelles variables touchent directement ce problème? Quels sont les détails des solutions possibles qui permettraient de résoudre le problème? PERTINENCE Questions qui mettent l’accent sur la pertinence : • Comment cette idée est-elle liée à la question? • En quoi cela concerne-t-il la matière en discussion? • Comme cette idée se lie-t-elle à cette autre idée? • Comment votre question se lie-t-elle à la matière en discussion? Un énoncé peut être clair, exact, précis, sans pour autant être pertinent à la question soulevée. Par exemple, les étudiants pensent souvent que l’effort qu’ils mettent dans les cours contribue à faire augmenter la note finale. Toutefois, il est fréquent de constater que les efforts mis ne mesurent pas la qualité des apprentissages effectués; ces efforts sont donc non pertinents en regard à la note finale. Les éléments sont pertinents lorsqu’ils sont à propos et appliqués au problème à résoudre. La non-pertinence dans la pensée nous encourage à considérer ce que nous devrions laisser tomber. La pensée pertinente nous permet de rester sur la bonne voie. Les gens ont souvent une pensée non pertinente parce qu’ils ont une pensée peu disciplinée. Ils ne savent pas analyser la matière en discussion en s’attardant sur ce qui la concerne particulièrement. Ils ne peuvent donc pas penser efficacement pour résoudre les problèmes et les matières en discussion auxquels ils sont confrontés. PROFONDEUR Questions qui mettent l’accent sur la profondeur de la pensée : • Comment votre réponse s’applique-t-elle aux complexités dans la question? • Comment tenez-vous compte des problèmes dans la question? • Comment considérez-vous les facteurs les plus signifiants dans le problème? Nous pensons en profondeur lorsque nous allons sous la surface de la matière en discussion ou la question soulevée, lorsque nous identifions les complexités inhérentes au problème et que nous agissons avec ces complexités de façon intellectuelle et responsable. Même lorsque nous pensons en profondeur, même lorsque nous intervenons efficacement devant les complexités dans une question, nous pouvons quand même trouver difficile à répondre à la question soulevée. Néanmoins, notre pensée fonctionnera à son meilleur lorsque nous reconnaissons les questions compliquées et que nous abordons chacune des complexités qui se présente. Un énoncé peut être clair, exact, précis et pertinent, mais superficiel – absence de 2002 Foundation For Critical Thinking www.criticalthinking.org 4 profondeur. Supposons qu’on vous demande ce qui devrait être fait au sujet de l’abus de drogue au Canada et que vous répondiez « Il suffit de dire uploads/Philosophie/ fr-normes-intellectuelles.pdf

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